jeudi 31 mars 2022

La gamelle de mars 2022

Comme d'habitude, retour sur le mois précédent. Qu’ai-je vu ou lu, à part des bouquins et des BD?

Sur grand écran

The Batman de Matt Reeves (2022)
C’était long (2 h 50, je crois) et, en plus, ça n’en finissait pas. Ça se prenait au sérieux. C’était viriliste et misogyne. Il y avait une amourette cliché et inutile. J’ai détesté la partie catastrophe naturelle à la fin. Malgré tout, j’ai adhéré. J’ai adoré la lenteur délibérée, les zones de nuit qui sont vraiment des zones de noir où on ne voit rien, la musique, l’ambiance crépusculaire d’une Gotham en main à la pègre. Ce film est truffé de faiblesses, c’est certain, et je suis sérieuse quand je dis qu’il est viriliste et misogyne; j’ai la flemme d’écrire ça en longueur mais c’est le parfait exemple de l’univers du Mâle. À côté de moi, mon mec a agonisé tellement il a trouvé ça nul. Mais, moi, j’ai été prise dedans. DC a osé aller au bout de son idée et a enfin un peu de crédibilité technique, loin de la gadoue numérique de Batman v. Superman et de League of Justice. Et Robert Pattinson est super. Il ne parle pas beaucoup, il est tout le temps masqué ou presque (d’ailleurs, c’est quand on le voit en Bruce Wayne, sans masque, que ça ne va pas!), mais il dégage un truc de malades.
Et il y a des chats. "I have a thing with strays." 😉

Kill Bill Vol. 2 de Quentin Tarantino (2004)
Un deuxième volume formidable, aussi mythique que le premier. Les mots me manquent pour décrire mon enthousiasme. Uma Thurman est toujours aussi excellente et David Carradine crève l’écran. La moitié des poses et des répliques sont culte. Les combats et les personnages sont géniaux. La scène de l’enterrement prend aux tripes. Celle d’Uma Thurman commandant un café en sortant du cimetière est à mourir de rire. Bravo, Quentin!

Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki (1997)


Un chef d’œuvre que j’ai adoré redécouvrir au cinéma. Les images et la musique sont superbes et le propos est extrêmement riche: rapport à l’environnement avant tout, mais aussi pacifisme, émancipation féminine, rapports humains en général, place de chacun dans la société ou le groupe. Une merveille. Un seul bémol pour moi : je n’aime pas du tout le dieu-cerf, ce qui fait qu’il y a un creux pour moi vers la fin, quand il est plus présent. Mais ce dessin animé est une merveille quand même. Et Yakuru, le simili-bouquetin, est ex-tra-or-di-nair-re.

Ambulance de Michael Bay (2022)
Comme pour Kill Bill Vol. 2, les mots me manquent – mais en mal. L’expérience que l’on vit en voyant ce film est indescriptible. La caméra ne tient pas en place une seule seconde et les images sont illisibles. Dans bien des scènes, je n’ai rien compris aux déplacements des personnages dans l’espace, c’était une catastrophe. L’humour était parfois improbable (les flamants roses 👀) et certains éléments étaient tellement ÉNORMES que j’en ris encore (Mesdames et Messieurs, l’infirmière referme l’aorte d’un blessé avec une pince à cheveux!! UNE PINCE À CHEVEUX, s’il vous plaît! Putain! Vous les imaginez, les scénaristes qui ont dit "et si on refermait une aorte avec une pince à cheveux?" et Michael Bay qui a répondu "ouaaiiiiis refermons une aorte avec une pince à cheveux!!!" 🤣🤣🤣🤣).
Bon.
Je décide donc de vous parler de ce qui est positif dans ce film. Car il y a du positif, à part le fait qu’on rigole bien avec des amis. Premièrement, Cam, le personnage d’Eiza González, n’est pas sexualisé. C’est une femme belle et canon, mais bon, sa sexualisation se limite à du gloss sur ses lèvres et des manches courtes à son t-shirt, ce qui n’est pas de la sexualisation, à mes yeux. Du jamais vu chez Michael Bay, à mon avis. Elle n’est pas "filmée en kit", comme le faisait très justement remarquer quelqu’un dans un super podcast sur Transformers que j’ai écouté récemment (voir plus bas). Deuxièmement, le deuxième personnage féminin du film est grosse. Du jamais vu aussi chez Michael Bay, à mon avis. Bon, il n’y a toujours que deux ou trois femmes, perdues dans une planète d’hommes, mais je trouve que c’est mieux que quand les femmes en question sont mannequins et filmées comme des actrices de film érotique. Troisièmement, un des personnages masculins est homosexuel et embrasse vite fait son compagnon à l’écran.
Le monde change, mes petits. Le monde change.

Du côté des séries

Je regarde très, très lentement la Roue du temps. Trois épisodes en cinq semaines, ce n’est pas gagné…

Le podcast du mois

J’ai découvert le podcast Deux heures de perdues et j’ai écouté leur épisode sur Transformers de Michael Bay. Le premier Transformers, celui de 2007. Je n’ai jamais autant ri en écoutant un podcast. J’ai dû m’arrêter de marcher dans la forêt pour me plier en deux de rire. J’en reviens pas. C’est de là que vient la réflexion très pertinente sur la femme "filmée en kit": la caméra filme tour à tour les lèvres de Megan Fox, son nombril, ses seins, ses fesses…. J’adore cette expression, je vais tâcher de la réutiliser. Je devrais leur écrire pour les supplier de faire les Transformers suivants. Et de faire Ambulance. Je m’esclaffe par anticipation.

Et le reste

J’ai lu deux anciens numéros de Livres Hebdo, le Monde Diplomatique de mars et mon Cheval Mag habituel.


samedi 26 mars 2022

The Hidden Girl and Other Stories (2020)

Il y a quelques années (euh… cinq ans… Je n’en reviens pas que ça fasse si longtemps…), j’ai lu et apprécié The Paper Menagerie and Other Stories, un recueil de nouvelles de Ken Liu. Je me suis donc penchée avec grand intérêt sur The Hidden Girl and Other Stories, qui a l’air de correspondre vaguement au recueil français Jardins de poussière, paru en 2020 et encensé par plusieurs blogueurs.


Trois thèmes majeurs se dégagent de ce recueil: les relations parents-enfants, la transmission et la numérisation de la conscience. Voyons ça de plus près...

Ghost Days: une histoire de transmission entre la culture humaine et de nouveaux humains qui n’ont pas grand-chose en commun avec leurs ancêtres. Grâce à un objet issu de la culture chinoise, on recoupe trois époques différentes, deux sur Terre et une ailleurs.

Maxwell’s Demon: une histoire en pleine Deuxième Guerre mondiale, avec un lien entre des théories physiques et un élément fantastique chinois.

The Reborn: une histoire sur l’identité en mode enquête, voire thriller. On en tirerait facilement un film à gros budget…

Bon, ça ne démarrait pas fort pour moi avec ces trois textes: ils sont pertinents, oui, mais ne m’ont pas emballée.

Thoughts and Prayers: là, Ken Liu fait très fort, avec un texte coup de poing sur les trolls en ligne et le deuil familial. Marquant.

Byzanthine Empathy: là aussi, très bon texte percutant, qui donne à réfléchir sur l’évolution des secours humanitaires. J’ai trouvé ça excellent alors même que ça parle de cryptomonnaies, un sujet auquel je ne comprends rien.

The Gods Will not Be Chained: avec The Gods Will Not be Slain et The Gods Have Not Died in Vain, ce texte forme un triptyque sur Maddie, une jeune fille dont le père est mort et a été ressuscité de force sous forme de conscience numérique. C’est très humain, avec une belle mise en scène de l’amour familial, mais c’est aussi brillant dans l’exploration de la conscience numérique et… l’usage des émojis comme langage. 😃👀 Trop fort, ce Ken Liu. Il aurait toutefois mieux valu pour moi ne pas lire ces textes au moment où la Russie envahissait l’Ukraine et où on parlait de menace nucléaire, car la fiction résonnait un peu trop avec l’actualité.

Staying Behind: un texte post-Singularité, la Singularité étant l’apparition du premier homme à la conscience dématérialisée. La nouvelle explore plusieurs époques et suit plusieurs personnages et je me suis emmêlée les pinceaux dans qui était qui, donc je n’en ai pas bien profité.

Real Artists: une jeune femme passe l’entretien de sa vie pour travailler pour le studio cinématographique qui a créé les plus beaux films qu’elle a jamais vus. Sauf que le processus créatif n’est pas celui qu’elle croit. Bien qu’il m’ait plu sur le coup et qu’il soit probablement prophétique, ce texte ne m’a pas marquée.

Altogether Elsewhere, Vast Herds of Reindeer: un texte sur le départ, le post-humanisme et la transmission. Il est emblématique de ce recueil.

Memories of my Mother: un texte très humain sur une relation mère-fille très particulière. Je suis étonnée de ne pas avoir sangloté.

Dispatches from the Cradle: The Hermit–Forty-Eight Hours in the Sea of Massachusetts: Peu de souvenirs pour moi, si ce n’est que ça rentre dans la catégorie "évolution de l’humanité sur plusieurs siècles"... Et que Ken Liu a le chic pour les titres improbables!

Grey Rabbit, Crimson Mare, Coal Leopard: un interlude de fantasy fort plaisant!! Cette nouvelle m’a paru un peu moins maîtrisée que les autres, mais elle a un souffle épique franchement magique, prouvant ainsi, à l'instar de Watership Down, que le lapin est un animal à fort potentiel littéraire !! 🐰🐰🐰😍🐰🐰😍🐰😍🐰🐰😍🐰🐰🐰

A Chase Beyond the Storms: ce texte est extrait de The Veiled Throne, le troisième tome de la série (trilogie?) de la dynastie des Dents-de-Lion. J’ai eu du mal à raccrocher les wagons, évidemment, mais ça donne plutôt envie. Je crains toutefois que cette série ne soit assez exigeante…

The Hidden Girl: un nouveau texte plutôt de fantasy sur une fille enlevée (et cachée !) pour en faire une tueuse. Ça ne m’a pas marquée…

Seven Birthdays: j’avais déjà lu ce texte dans sa version française traduite par Pierre-Paul Durastanti (j'en ai dit deux mots ici) et je n’avais pas trop aimé. Je n’ai pas plus aimé cette fois-ci. En fait, je n’y comprends pas grand-chose…

The Message: une aventure père-fille sur une planète éloignée. J’ai compris le message avant les protagonistes, ce qui n’est pas bon signe, mais c’était pas mal du tout. Je pense qu’Arthur C. Clarke ne l’aurait pas renié.

Cutting: le recueil se clôt par un texte très court qui va à l’essentiel, et ce n’est probablement pas un hasard. Élaguer, élaguer, et ne garder que ce qui est chargé de sens…

Alors, cette deuxième rencontre avec Ken Liu est-elle une une réussite pour moi?

Oui. Ken Liu sait ce qu’il fait et a beaucoup de choses à dire. Il compte sur l’intelligence de son lecteur pour l’accompagner dans l’exploration des ramifications potentielles des techniques et des pratiques d’aujourd’hui. En revanche, je dois dire qu’il me manque un petit truc pour être transportée et adhérer à ses textes comme je le fais, disons, avec Tolkien, Zola ou Clarke. De l’humour, de la folie, je ne saurais le dire; quelque chose qui me fasse réagir avec mes émotions plutôt qu’avec mon cerveau. Pourtant, il y a de l’émotion dans ces textes. Mais peut-être manque-t-elle un peu de vie pour me faire réagir… Et les relations parents-enfants sont très présentes, ce qui n’est pas ma tasse de thé; dans The Message, j’ai carrément levé les yeux au ciel tellement j’ai trouvé culcul certaines réflexions du père pris de tendresse pour sa fille.

Enfin, ne laissez pas mes ronchonnements vous décourager: lisez Ken Liu, c’est très bien!

lundi 21 mars 2022

Le chien du forgeron (2021) 🐶

Cuchulainn est un héros de la mythologie celtique irlandaise. Dans le Chien du forgeron, Camille Leboulanger retrace son parcours grâce au récit d’un barde. On est probablement dans une taverne, le conteur demandant régulièrement qu’on lui remplisse son verre. Il n’y a plus qu’à se laisser porter par l’histoire…

Setanta est le fils du seigneur Sualtam et de Dechtire, la sœur du roi Conchobar. Il grandit dans la demeure de son père et sa mère lui transmet, en quelque sorte par anticipation, le récit de sa propre grandeur. Il deviendra un guerrier mythique. Lorsqu’il part enfin pour la cour du roi Conchobar, à l’adolescence, Setanta, pris d’une crise de rage meurtrière, tue le chien du forgeron Chulainn. Pour le punir, le roi le condamne à remplacer ledit chien pendant quelques jours. C’est ainsi que Setanta est surnommé Cuchulainn, le chien du forgeron…

Le ton de ce roman est super bien trouvé. Il y a un peu d’oralité, de manière à rappeler qu’il s’agit du récit d’un barde. Mais dans l’ensemble, c’est très élégant et précis dans ses descriptions, avec un joli ton à l’ancienne qui fait voyager dans le temps. On découvre une société celtique très intéressante, celle du premier âge du fer, avec sa structure sociale et ses mythes. On suit les aventures de Cuchulainn dans son pays natal, notamment avec la razzia des vaches de Cooley, et en Écosse, où il rend visite à la guerrière Scáthach. Comme dans les récits du roi Arthur, j’ai ressenti une certaine nostalgie mêlée d’angoisse, car bon, on comprend assez rapidement que tout ça ne peut pas bien se terminer…

Archétype du héros viril et du guerrier invincible, Cuchulainn est en effet porté par un égo démesuré – qui lui est, certes, insufflé par sa mère à l’origine, mais qui trouve un terreau très fertile dans son esprit d’enfant. Camille Leboulanger montre comment les évènements individuels et le système dans son ensemble poussent ce garçon dans une certaine direction et on voit en quelque sorte un monstre se construire sous nos yeux. Cela m’amène à la seule chose qui a un peu terni ma lecture, à savoir que cette virilité conquérante passe par le viol, et que quand j’ai compris que ça allait mal se passer pour les femmes, j’ai balisé un peu. Aucun viol n’est décrit et le récit est très pudique sur l’acte même, mais vous avez le temps de voir venir la catastrophe et d’en ressentir un certain malaise…

Sur ce point, et dans la figure d’Emer la blonde que j’ai tout de suite visualisée comme le personnage de Jodie Comer dans ce film, ce roman m’a beaucoup évoqué le Dernier duel de Ridley Scott. La volonté de montrer comment on en arrive à un certain point et de nommer un chat un chat est la même; le degré, en revanche, est différent, car le Dernier duel est autrement plus violent. Ici, je le répète, on ne voit aucun viol en direct.

En bref, ce roman est une réussite sur tous les plans: style de l’écriture, aventure, contexte mythologique et historique qui envoie du rêve, propos antiviriliste. Je lirai d’autres romans de l’auteur sans aucune hésitation s’ils croisent mon chemin et je garderai un œil sur les éditions Argyll, qui ont fait un très bon choix!

Je vous laisse avec la version Manau de l'histoire... 😉

Allez donc voir ailleurs si ce chien y est! 🐶
L'avis de Lorhkan

mercredi 16 mars 2022

The Geek Feminist Revolution (2016)

J’ai rencontré Kameron Hurley avec The Stars Are Legion, un roman de space opera que j’ai adoré il y a quelques mois. Au même moment, on m’a aussi offert ce recueil, qui réunit des articles que l’autrice a publiés sur son blog et des textes écrits spécifiquement pour l’ouvrage. Contrairement à ce que le titre semble indiquer, elle n’y parle pas que de féminisme. Tour d’horizon.

Première partie: Level Up

Cette partie parle de l’écriture (de jeux, de romans et de marketing) et est assez générale.

Deuxième partie: Geek

Là, on entre dans le vif du sujet: dix à quinze textes abordant essentiellement la vision de la femme dans la SF et certains médias. Ça commence fort mal avec la première saison de True Detective, qui se fait étriller, et à juste titre – je n’en ai pas parlé dans ma chronique del’époque, et évidemment je le regrette, mais la vision de la femme est navrante dans cette saison. Toutefois, je ne suis pas d’accord avec Kameron Hurley, qui affirme que cette série est misogyne et ne remet pas en cause le comportement de ses personnages; je crois, moi, que Martin est montré pour le connard qu’il est.

Elle parle aussi de Die Hard (et j’espère retenir l’image de la pin up même si je n’ai jamais vu ce film!) et de Mad Max Fury Road (en bien!). J’ai oublié les détails des autres textes car ils ne sont pas centrés sur une œuvre en particulier.

Troisième partie: Let’s Get Personal

Cette partie me semble plus axée sur la manière de se positionner vis-à-vis de ses propres écrits et du public. Il y a par exemple un article sur le fait de répondre (ou pas) aux critiques en ligne. Elle parle aussi du fait qu’elle est grosse et du système de santé américain (un cauchemar dystopique!).

Quatrième partie: Revolution

Cette partie parle de racisme et de progrès face aux réactionnaires et se termine par "We Have Always Fought", un texte qui a gagné le Hugo du "Best Related Work" en 2014. C’est ce dernier texte qui justifie le lama en couverture. Je n’en pouvais plus de l’attendre, ce lama. 🙈

Tout ça est très intéressant et se lit tout seul, mais, globalement, j’ai été déçue et je n’en ai pas retenu grand-chose de marquant. Je vous explique pourquoi.

Sur le style: Kameron Hurley sait très bien construire ses billets, avec phrases accrocheuses et anecdotes personnelles. Ça m’a immédiatement gavée. J’ai eu l’impression qu’elle faisait du marketing sur moi, vous voyez ? Et la manière dont elle parle de ses lectures et de ses propres écrits me semble relever de la fausse modestie: une sorte de name-dropping personnel pour montrer qu’on est vraiment génial mais sans le dire parce qu’on est tellement génial qu’on ne se vante pas, hein.

Sur le contenu: je crois que ce recueil a déjà vieilli. Dans la postface, l’autrice qualifie son recueil de "fairly timely" (l’enfer à traduire: ça veut dire qu’il sort au bon moment, qu'il est dans l'air du temps) et explique qu’il a fallu travailler vite. Six ans plus tard, on a énormément parlé de féminisme et les choses me semblent déjà avoir évolué. En tout cas, moi, je n’ai pas appris grand-chose de nouveau en le lisant, à part le coup de la pin up et l’image de la fille dont on n’a pas peur en couverture de beaucoup de bit-lit (chose que j’avais déjà identifiée, mais sans mettre de mots précis dessus). J’ai tardé quatre ou cinq jours à écrire cette chronique et je n’ai AUCUN souvenir de la moitié des textes en lisant le sommaire… 🙄

Un exemple de cette temporalité: Kameron Hurley parle beaucoup du mouvement des Sad Puppies, ce qui est logique vu que c’était l’époque, mais maintenant, en 2022, qui s’occupe encore des Sad Puppies? J’ai l’impression que Internet et les réseaux sociaux ont accéléré la polémique: ça flambe pendant un temps, tout le monde tweete furieusement pour ou contre, et puis après on oublie parce qu’on tweete furieusement sur autre chose. Paradoxalement, je me suis plus sentie impliquée dans Ainsi soit-elle de Benoîte Groult, qui a été publié… il y a quarante-cinq ans.

J’ai aussi émis quelques réserves sur certaines questions, que je m’abstiens d’aborder ici car elles sont très explosives. Je suis ouverte à la conversation en privé si ça vous intéresse.

Au final, à qui est destiné ce recueil? Je ne sais pas trop. Mon côté négatif me pousse à croire que l’autrice s’adresse soit à des gens acquis à sa cause, anti-domination masculine notamment, voire militants, qui la conforteront dans ses positions et la féliciteront de s'exprimer, ou bien à des débutants complets, qui pourront, effectivement, en apprendre beaucoup sur une certaine image de la femme. Si on est entre les deux, comme je crois l’être, l’ensemble est terne et sent l'autosatisfaction. Si vous l’avez lu, je serais vraiment ravie de lire votre avis: n’hésitez pas à laisser un commentaire! 😊

vendredi 11 mars 2022

Factfulness (2018)

Hans Rosling était médecin, chercheur et conférencier. Selon la quatrième de couverture de cet ouvrage publié chez Flammarion, "avec plus de 35 millions de vues, ses conférences TED l’ont fait entrer dans le classement du magazine Time des 100 personnes les plus influentes du monde".

Dans Facfulness, Hans Rosling, assisté par Ola Rosling (son fils) et Anna Rosling Rönnlund (sa belle-fille), décrit dix instincts qui contrôlent nos pensées à notre insu, ont tendance à nous faire adopter une vision du monde déformée et nous empêchent de raisonner clairement ou de mettre à jour nos connaissances. Des biais, en gros.

Pour chacun de ces instincts, il se base sur une série de questions qu’il a posées à des tas de gens (14 000 au total, je crois) pour montrer à quel point les gens se trompent, puis il se base sur des faits, essentiellement des chiffres et des statistiques, pour expliquer comment les choses se passent réellement.

Exemple avec la première question:

Dans les pays à faible revenu, combien de petites filles finissent l’école primaire?
A. 20%
B. 40%
C. 60%

Je ne vous donne pas la bonne réponse, mais je peux vous dire que le pays qui a le mieux répondu est la Suède, avec………. 11% de bonnes réponses. La France et l’Espagne sont dernières, avec 4%.

Je ne sais plus ce que j’ai répondu à cette question en particulier, mais je sais que j’ai donné quatre bonnes réponses sur treize questions, dont trois bonnes sur les douze premières questions (la dernière est un peu à part, car tout le monde a juste à celle-là). Je fais donc moins bien que des chimpanzés qui répondraient au hasard et auraient, statistiquement, une chance sur trois de donner la bonne réponse. 🙈 Mais je fais mieux que de nombreux humains, ce qui a quelque chose de réconfortant.

Les dix instincts passés en revue sont les suivants:

l’instinct du fossé
l’instinct négatif
l’instinct de la ligne droite
l’instinct de la peur
l’instinct de la taille
l’instinct de la généralisation
l’instinct de la destinée
l’instinct de la perspective unique
l’instinct du blâme
l’instinct de l’urgence

Le premier est mon préféré: c’est notre tendance à catégoriser le monde en deux entités distinctes séparées par un gouffre infranchissable. Les riches et les pauvres, par exemple. Ou "nous" et "eux". C’est une vision binaire du monde. C’est tout ce que je reproche à Twitter. 😈 Pour s’en détacher, Hans Rosling recommande de toujours s’interroger sur les extrêmes (n’y a-t-il pas des niveaux intermédiaires? Quels sont-ils?) et applique ses propres dires en répartissant les pays du monde en quatre catégories de revenu: moins de deux dollars par jour, moins de huit dollars par jour, moins de trente-deux dollars par jour et plus de trente-deux dollars par jour, le tout à parité de pouvoir d’achat. Voilà qui nuance tout de suite la notion de "riches et pauvres" que nous avons bien en tête. Et la nuance est encore plus marquée quand il compare certains pays des catégories 1 à 3 au passé de pays de la catégorie 4. Exemple fictif, car je n’ai malheureusement pas noté la référence exacte: tel pays de niveau 2, disons un pays d’Afrique sub-saharienne, en est au niveau où en était la Suède en 1960. Tout à coup, ça a l’air d’un pays vachement moins arriéré aux yeux de votre dévouée blogueuse traînant une vision calamiteuse de l’Afrique subsaharienne.

L’instinct négatif est bien connu: c’est notre tendance à donner la priorité aux nouvelles négatives et à penser que tout va mal (et, corollaire, à penser que c’était mieux avant, une tendance que j’adore regarder chez les autres, car je n’en suis pas du tout atteinte). Il permet à Hans Rosling de faire une distinction certes évidente quand on y pense, mais néanmoins cruciale, entre "mal" et "mieux". Les choses peuvent aller mieux tout en continuant d’aller très mal. C’est d’ailleurs ce qu’il répète sans cesse à propos de ses statistiques: OUI, il reste trop d’êtres humains qui vivent dans la misère (un milliard de personnes au niveau 1), et c’est une mauvaise chose. Mais OUI, en même temps, les êtres humains qui vivent dans la misère sont beaucoup moins nombreux qu’il y a cinquante ou cent ans, et ça c’est vachement mieux. Les stats de l’ONU sont édifiantes quant aux progrès de l’humanité, c’est stupéfiant combien le monde a changé radicalement depuis le XIXe siècle. Et j’ai été stupéfiée alors que je suis super optimiste sur ce point, étant convaincue depuis des lustres que l’humanité est engagée sur un chemin certes très et trop long, mais néanmoins tourné vers le progrès.

Je ne vais pas aborder les dix instincts un par un, mais c’est vraiment passionnant à lire, et ça donne à réfléchir sur soi. L’instinct de la ligne droite, par exemple, je n’avais aucune idée de ce que c’était et je l’ai suivi comme une débile plus d’une fois dans ma vie. Dans d’autres cas, ça m’a donné des outils pour mieux exprimer certaines choses que j’ai toujours eu du mal à formuler.

Ce livre donne aussi à réfléchir sur combien certaines des données que nous croyons détenir sont dépassées. Sous certains aspects, ma vision du monde date des années soixante-dix, c’est consternant. Tous les pays évoluent rapidement, mais ceux des niveaux de revenu 1 à 3 évoluent beaucoup plus rapidement que ceux du niveau 4 et ça fait longtemps qu’ils n’abritent plus une masse uniforme de miséreux. Cela m’a d’ailleurs donné la migraine quand j’ai pensé à tous ces gens qui font progresser tout à fait légitimement leur niveau de vie et se dirigent vers une société aussi consumériste que celle des pays de niveau 4 – et comme personne ne change de mode de vie nulle part, nous serons de plus en plus de milliards à adopter un mode de vie insoutenable, c’est génial! Bon, je sais maintenant que cette vision est un mélange d’instinct négatif, d’instinct de la ligne droite et d’instinct de la peur, mais quand même, l’augmentation de la population mondiale devrait tous nous inciter à changer radicalement de mode de vie et à foutre la pression aux gouvernements en ce sens. Soutenez Greenpeace. 💪

Pour la petite blague, Hans Rosling recense cinq risques qu’il faut vraiment prendre au sérieux, même sans instinct négatif, et il y a dans la liste… une pandémie mondiale. Le livre est paru en 2018. Lol.

Toutes ces données sont distillées avec beaucoup de clarté, des exemples issus de l’expérience de l’auteur et un peu d’humour. Je ne sais pas du tout comment écrit Hans Rosling en anglais avec l’aide de son fils et sa belle-fille, mais en tout cas la traduction française de Pierre Vesperini se lit toute seule et allie précision et nuances, à l’image du propos de l’ouvrage.

Bref. Soutenez Greenpeace, je le répète. Et lisez Factfulness si vous voulez adopter une vision du monde basée sur les faits plutôt que pour les instincts. 😉

dimanche 6 mars 2022

Kingdom of the Wicked (2020)

Bon.

Alors.

Kingdom of the Wicked de Kerri Maniscalco, c’est l’histoire d’une jeune femme qui travaille dans le restaurant de ses parents, à Palerme, avec sa sœur jumelle et sa grand-mère. Dans la famille, les femmes sont des sorcières, alors, dans la cuisine, Nonna, la matriarche, chuchote des sorts dans les plats pour les rendre encore plus savoureux. Mais un jour, Emilia, notre protagoniste, découvre le cadavre de sa jumelle, dont on a arraché le cœur. Ivre de vengeance, elle utilise la dague qu’elle a retrouvée sur le lieu du meurtre pour invoquer le démon qu’elle a surpris là et qu’elle soupçonne d’être le coupable.

Ce démon n’est autre que Colère, un des sept princes des enfers.

Colère est puissant. Colère est mystérieux. Colère est beau à tomber.

Colère débarque de l’enfer…

… torse nu.

Je répète: COLÈRE DÉBARQUE DE L’ENFER TORSE NU.

Emilia, notre protagoniste, peut donc immédiatement constater que Colère est aussi très musclé et qu’il a plein de tatouages sur ses muscles.


Vous l’avez peut-être compris, je me suis beaucoup marrée en lisant ce roman… Et j’en ai aussi pensé beaucoup de choses, en bien comme en mal.

En bien

Ça se lit tout seul, c’est prenant, on tourne les pages facilement. Ça coule tout seul. Ok, on peut argumenter que c’est facile à lire parce que c’est simplet, mais il faut aussi un minimum de compétences pour que le lecteur revienne de jour en jour.

L’univers présenté est plutôt prometteur. On est en Sicile à une époque imprécisée, mais pas très récente; la technologie moderne n’existe pas et Emilia est toujours en robe. À un moment donné, quelqu’un mentionne l’Inquisition, donc on pourrait miser sur le XVIe ou le XVIIe siècle. Palerme abrite douze familles de sorcières, qui n’ont que très peu de contacts entre elles et qui cachent leur existence à la population humaine, même si les sorcières peuvent épouser des hommes humains normaux. Je crois d’ailleurs que le père d’Emilia n’est pas issu d’une famille de sorcières. La grand-mère d’Emilia, que celle-ci appelle simplement Nonna (Mamie/Grand-mère), est en quelque sorte la garante des traditions, toujours à marmonner que les mauvais/méchants/damnés (i malvagi / the wicked… je vous raconte pas l’enfer pour traduire ce mot…) risquent de débarquer d’un moment à l’autre et qu’il faut faire bien attention à garder son amulette magique sur soi.

Le décor du restaurant est sympathique et permet de parler de bouffe, ce qui est toujours positif, et l’intrigue est grosso modo une enquête policière, avec Emilia qui essaye de comprendre qui a tué sa sœur et pourquoi, et qui se retrouve prise dans des relations très tendues entre les princes des enfers, qui sont nombreux à se balader à Palerme.

En mal

Beiiiin… Comme, je le crains, souvent en young adult, c’est brouillon (sérieux, ils foutent quoi, les éditeurs?). Il y a pas mal de choses confuses, notamment sur les capacités de Colère dans notre monde: un coup, il est prisonnier du cercle d’invocation pour trois jours, un coup pour toujours; un coup, il faut qu’il passe un pacte de sang avec Emilia pour la retrouver, mais un coup, il la retrouve quand même; à un moment, elle l’a lié à lui par erreur en se trompant dans sa formule latine et c’est comme s’ils étaient mariés, mais au final, il l’emmène en enfer pour qu’elle épouse son frère Fierté.

Il y a aussi d’autres trucs qui ne se contredisent pas à proprement parler mais ne collentpas bien les uns aux autres: Nonna qui disparait complètement de l’intrigue après avoir été très présente au début, puis redébarque ultrapuissante pendant trois pages avant de disparaître de nouveau; l’amulette d’Emilia qui réapparaît dans une caverne sans qu’Emilia ne se demande 1/ qui a lui a volée et pourquoi et 2/ qui l’a mise là et pourquoi; Antonio qui disparaît brutalement à la fin; le peuple des métamorphes qui tombe vraiment comme un cheveu sur la soupe, tout comme la découverte du fait que la jumelle tuée avait passé un pacte avec Avarice.

Bon, heureusement que ça se lisait tout seul, quoi.

Kerry Maniscalco a publié un deuxième tome, Kingdom of the Cursed, et a annoncé un troisième et dernier tome, Kingdom of the Feared, et je ne les lirai pas. 😛

Et concernant ce que vous attendez tous depuis que je vous ai dit que Colère débarque de l’enfer torse nu? (Je répète: COLÈRE DÉBARQUE DE L’ENFER TORSE NU!)

Concernant l’attirance magnétique entre Emilia et son prince des enfers?

Heiiiin?

Et bien ça marche pas mal, si on adhère à ce genre de schéma, et j’ai attendu LE BISOU en frétillant d’impatience. Si j’imagine Tom Hiddleston en mode Loki dans Thor 2 un prince des enfers super beau gosse avec des muscles saillants juste comme il faut qui débarque torse nu, j’ai tendance à penser que je ne résisterais pas longtemps. ^^ Ce que j’ai trouvé nul, c’est le fait qu’il la bombarde de robes cintrées et luxueuses, c’est à la fois ridicule et navrant et ça fait tellement "ado à tendance goth qui rêve de porter des corsets". En revanche, j'ai été surprise qu’ils soient ennemis à la fin de ce roman, alors que je pensais qu’ils finiraient ensemble, bien entendu.

J’ai lu des critiques de la suite et, apparemment, il y a encore plus de robes dans le deuxième tome, mais il faudra attendre le troisième pour qu’Emilia et Colère couchent ensemble; dans le deuxième, ça chauffe, ça chauffe, mais ça s’arrête avant l’action.

Dommage. Je ne serai pas là pour voir si Colère tient les promesses de ses jolis muscles…

Pourquoi ce livre, vous demandez-vous?
Parce que mon mec se laisse influencer par les algorithmes d’Amazon, à mon humble avis. 😈

mardi 1 mars 2022

La gamelle de février 2022

Comme toujours, retours sur les activités culturelles du mois écoulé!

Sur petit écran

Pas de film.

Sur grand écran

White Snake de Ji Zhao et Amp Wong (2021)


Un petit dessin animé chinois fort sympathique et joli visuellement, avec une femme-serpent qui a perdu la mémoire, un jeune chasseur de serpents au grand cœur et un méchant général qui tue des serpents pour absorber leur essence vitale et atteindre l’immortalité. Sans oublier une épingle à cheveux magique en jade et un petit chien dodu et très poilu servant d’élément comique. J’ai passé un très bon moment, même si le film n’est pas marquant. Les humains-serpents étaient classes et l’univers changeait un peu de ce que j’ai l’habitude de voir, ce qui est toujours bénéfique. J’ai même trouvé le traitement des femmes et des hommes très égalitaire. Mention spéciale à l’agaçante vendeuse d’artefacts magiques à deux visages: visage de femme d’un côté, tête de renard de l’autre. Un personnage aussi original qu’insaisissable. 👀

Mort sur le Nil de Kenneth Branagh (2022)
Un film sympathique mais pas bien convaincant non plus. J’ai trouvé tout trop lisse, trop propre et trop fond-de-teinté – et pourtant, Agatha Christie n’est pas connue pour la cradeur de ses ambiances! J’ai du mal à voir Poirot en Kenneth Branagh: même s’ils montrent ses petites manies, il ne ressemble pas du tout à un "funny little man", même de loin. J’ai donc préféré la version avec David Suchet, mais ce serait bien que je lise le livre un jour, même si je connais la chute. Reste que Gal Gadot est stupéfiante. J’espère qu’elle réussira à se bâtir une carrière tournant moins autour de sa beauté et de son physique car elle a vraiment quelque chose.

Kill Bill Vol. 1 de Quentin Tarantino (2003)
J’ai vu les deux Kill Bill à l’époque de leur sortie, mais je n’en gardais que peu de souvenirs et j’ai adoré redécouvrir le premier volume sur grand écran. Ce n’est pas vraiment mon genre de film, mais il est rempli de moments culte ("Wiggle your big toe" 😉) et fonctionne très bien dans sa grandiloquence. Sur un plan moins cinématographique, j’ai adoré le traitement des personnages féminins. Il y a une histoire de viol au début, mais qui n’est pas la raison d’être de la vengeance du personnage, et UN plan cul sur les fesses d’Uma Thurman quand elle sort de l’avion au Japon. Mais c’est tout ce qu’on pourrait critiquer. Le reste du temps, les femmes se battent comme n'importe qui d’autre. Lors du premier combat, les deux femmes sont en jean et en baskets. Il n’y a pas de pose lascive ou de plan nichon. Michael Bay devrait regarder Kill Bill. 😜

Du côté des séries

The Witcher – saison 2 (2021)
Portée par un enthousiasme délirant, j’ai rejoint Geralt, Ciri et Yennefer, sans oublier notre Jaskier adoré, pour une deuxième saison très fidèle à la première, dans le sens que c’est toujours aussi nul sur le plan technique et aussi accrocheur dans l’ensemble. J’ai l’impression qu’on a eu moins de créatures cette fois-ci et je n’ai pas énormément apprécié certaines parties avec Yennefer, mais bordel qu’est-ce que j’adore ces personnages et cet univers. Chaque nouvelle rencontre m’enthousiasme, et même deux personnages sur lesquels je ne misais pas un rond dans la première saison, à savoir Fringilla et Cahir, ont pris de l’épaisseur et m’ont totalement convaincue (note pour plus tard: éviter d’inviter Fringilla à dîner 👀). Les elfes passent sur le devant de la scène, menés par une Francesca que j’adore et que j’espère voir se relever avec une détermination décuplée après le malheur qui s’est abattu sur elle. Il me semble qu’il y a pas mal de points en suspens, dont certains qui n’ont pas été réabordés du tout (par exemple, je pense que le massacre perpétré par Stregobor dans la première saison ressortira à un moment donné, et j’attends des explications concernant Vilgefortz!!!). Vivement la saison 3, je trépigne d’impatience et j’ai envie de chaaaaanteeer!

Et le reste


J’ai lu deux anciens hors-séries des Cahiers de l’âne qui étaient disponibles gratuitement à Equita Lyon: le numéro 4 sur la santé (2013) et le numéro 5 sur l’attelage (2014). C’était passionnant. J’adore les ânes. Je veux trop avoir un âne. Vive les ânes. Il faut que je trouve un moyen de mettre des ânes dans ma vie.

En fin de mois, j’ai lu mon Cheval Mag habituel.

Et vous, chers lecteurs?
De belles découvertes en de mois de février?