jeudi 27 octobre 2022

Le Page de l'Aurore (2019)

Chronique express!

Escorté par la tante du roi d’Or, le Chevalier Cœur de Lorelonne arrive à la cour afin de devenir le Page de l’Aurore, le page qui accompagne le souverain durant la première partie de la journée. Cœur est un grand enfant qui découvre la capitale et la cour avec des étoiles dans les yeux et qui n’a qu’un souhait: servir de son mieux le Roi d’Or. Mais une sourde menace gronde à la frontière, en la personne de la Sorcière de Fer, reine de Torraure, royaume ennemi du royaume d’Or. Et bientôt, c’est la guerre…

Le Page de l’Aurore est le premier roman d’Astrid Stérin – ou le premier publié (au Sylphe Rouge), en tout cas, peut-être en avait-elle écrit d’autres avant – et c’est une belle réussite. Dans cet univers de fantasy tout en douceur, riche de magie discrète (un sculpteur à douze doigts façonne ainsi l’or à mains nues pour représenter le Roi d’Or), on suit les aventures de Cœur, qui est foncièrement un petit garçon gentil, plein de bonne volonté. Et moi, en dépit de mon culte des méchants, j’aime bien les gens qui sont simplement, foncièrement gentils et pleins de bonne volonté. En plus, Cœur a de belles valeurs et les défend, chose que j’apprécie également! Derrière ces débuts tout en douceur se cache ensuite une histoire plus cruelle qu’on ne pourrait s’y attendre, avec une guerre qui fera son lot de victimes, ce qui évite amplement de tomber dans l’angélisme. Le tout est porté par une très belle plume limpide, l’autrice sachant notamment faire exprimer des pensées nuancées à ses personnages. On peut critiquer une résolution hâtive d’une part de l’intrigue ([divulgâcheur] le meurtre de la Sorcière de Fer survient décidément trop rapidement [fin du divulgâcheur]), mais j’ai adoré ce voyage et je suis admirative de la qualité de ce premier roman. Astrid Stérin a depuis publié du steampunk, un genre qui ne m’intéresse pas du tout, mais je garderai un œil sur son œuvre, c’est sûr!

samedi 22 octobre 2022

Yoga (2020)

Comme les lecteurs fidèles ou attentifs de ce blog le savent déjà, je suis une grande amatrice d’Emmanuel Carrère, qui est aujourd’hui le seul auteur français dont l’actualité m’intéresse. En 2020, il a sorti un livre intitulé Yoga. Et moi, je pratique le yoga. Il était donc tout particulièrement indispensable que je le lise. 🤩

En janvier 2015, Emmanuel Carrère s’est inscrit à un stage intensif de méditation. Dix heures par jour pendant dix jours, sans contacts avec le monde extérieur et sans échanger un mot avec les autres participants. Il avait pour projet d’écrire "un petit livre souriant et subtil" sur le yoga et il pratiquait le yoga et le tai chi depuis des années, donc il s’est penché sur ses narines avec bonne volonté (car la méditation, ça consiste beaucoup à s’intéresser à ce qu’il se passe dans ses narines – l’auteur proposera une grosse dizaine de définitions de cette discipline [mais est-ce vraiment une discipline, pour commencer… 😄] et cette histoire de narines me reste tout particulièrement en tête). Hélas, les attentats de Charlie Hebdo l’ont tiré de là, vu qu’on lui a demandé d’écrire un discours pour l’enterrement de l’une des victimes. Par la suite, et sans forcément de lien avec ce stage avorté, ces attentats et ce décès, Carrère, qui a toujours fait preuve d’une instabilité d’humeur et d’un fond névrosif particulièrement aigu que j’ai déjà évoqué comme une des choses que je préfère dans ses bouquins, a plongé dans une dépression particulièrement sévère et a fini interné à l’hôpital Sainte-Ann, à Paris, où on lui a diagnostiqué un trouble bipolaire. La deuxième partie du livre tourne autour de ça. La troisième partie se déroule quant à elle sur une île grecque, où il a encadré des ateliers d’écriture créative pour de jeunes réfugiés.

Bon, Yoga est vite devenu mon Carrère préféré. Mon écrivain adoré, que je vénère comme un génie et pratiquement un dieu sur Terre, qui parle de yoga et de méditation pendant cent pages avec son style habituel, à la fois rapide, nuancé et ultraprécis, incisif, ironique et sarcastique, et surtout lucide, c’était un tel bonheur que je me suis un peu fâchée avec Elisabeth Vornarburg d’avoir écrit un tel chef d’œuvre avec Chroniques du Pays des Mères, parce qu’en toute objectivité je ne peux pas faire de Yoga le meilleur livre que j’ai lu cette année si cette année j’ai aussi lu Chroniques du Pays des Mères. Damnation.

Dans la partie sur l'internement, je me suis marrée comme une folle. En vrai, c’est terrible, cet internement, et Carrère décrit un enfer personnel absolument épouvantable, dans lequel je me suis évidemment retrouvée, parce que ce que j’aime chez Carrère c’est qu’on a beaucoup de névroses en commun mais que lui il en sort quelque chose de spectaculaire; il n’empêche que je me suis marrée, avec cette insouciance soudaine qui vous prend quand vous n’envisagez même de vous retenir dans le train ou le métro parce que c’est trop drôle et c’est trop VRAI et c’est trop FOU.

"La fille disait avec placidité qu'elle était complètement folle mais qu'après une dizaine d'électrochocs – qu'elle appelait des ECT –, ça allait beaucoup mieux. Elle me connaissait plus que je ne le croyais, car elle avait séjourné dans l’unité protégée en même temps que moi. Seulement elle se le rappelait et pas moi. Elle se rappelait que nous avions beaucoup discuté, notamment des romans de Cormac McCarthy qu’elle adorait et semble-t-il moi aussi – ce qui m’a surpris car, tout en ayant la vague intention de le faire un jour, je n’ai lu aucun des romans de Cormac McCarthy."

La troisième partie m’a moins emballée, dans le sens que j’y ai vu moins nettement de lien avec le sujet du bouquin – Carrère passe un peu en mode D’autres vies que la mienne, et d’ailleurs il dit à un moment que ce roman est celui qu’il préfère dans son œuvre – il a bon goût, car D’autres vie que la mienne est EXCELLENT – mais bien sûr j’ai fini par comprendre que [divulgâcheur] c’est le moment où il peut commencer à remonter la pente [fin du divulgâcheur] et donc voilà, c’était pertinent aussi.

Comme d’habitude, Carrère m’a aussi expliqué la vie, ce qui m’a donné du courage, au moins le temps de ma lecture.

"[Si] je m'obstine à écrire ce livre, ma version à moi de ces livres de développement personnel qui marchent si bien en librairie, c'est pour rappeler ce que disent rarement les livres de développement personnel : que les pratiquants d'arts martiaux, les adeptes du zen, du yoga, de la méditation, de ces grandes choses lumineuses et bienfaisantes que j'ai toute ma vie courtisées, ne sont pas forcément des sages ni des gens calmes, apaisés et sereins, mais quelquefois, mais souvent, des gens comme moi pathétiquement névrosés, et que ça n'empêche pas, et qu'il faut, selon la forte phrase de Lénine, « travailler avec le matériel existant », et que même s'il ne vous conduit nulle part on a raison malgré tout de s'obstiner sur le chemin."

Voilà. Je suis, moi aussi, pathétiquement névrosée; j’ai fait dix ans de psy pratiquement à vide, j’ai saboté la plupart de mes relations amicales, j’ai bâti l’essentiel de mon existence sur la haine et je souhaite quotidiennement bien du mal à bien des gens, et d’année en année je garde l’impression désabusée que j’ai beau avancer au prix d’efforts colossaux, les autres sont partis dix mille ans avant moi et vont dix fois plus vite, alors tous ces efforts ne me conduisent nulle part. Et pourtant je m’obstine à déployer les mêmes efforts et j’estime que cette obstination a une valeur en soi. Et lire Carrère qui dit la même chose, ça apporte du soulagement.

J’ajouterai que Carrère évoque avoir un peu abusé en exposant la vie de sa mère et de sa compagne de l’époque dans Un roman russe, ce qui est bien et juste, d’autant que ce roman contient une lettre érotique complètement what the fuck, que Carrère a adressée à sa compagne… en la publiant dans une revue tirée à 600 000 exemplaires. Je vous ai dit qu’il a quelques problèmes?

lundi 17 octobre 2022

Le Dragon de Lune (1909)

Vladimir Bogoraz nait dans le nord de l’Ukraine en 1865. Il est exilé par le pouvoir russe en raison de ses positions révolutionnaires et étudie des peuples autochtones, notamment les Tchouktches. C’est en s’inspirant des légendes sibériennes qu’il écrit le Dragon de Lune, un roman de fantasy préhistorique – oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’y a pas d’autre moyen de définir ce livre!

L’histoire se passe au sein de la tribu des Anaki, un peuple nomade. Au printemps, les hommes attendent le retour des rennes après un long hiver; dans leur propre camp, les femmes attendent également, à la fois le retour de la belle saison et celui des hommes porteurs de nourriture. On suit plusieurs personnages, notamment Youn le Noir, sorte de chamane qui n’hésite pas à invoquer le Dragon de Lune, celui qui sourit d’un air cruel dans le Lune (oui, le Lune: ici, le Lune est masculin et la Soleil est féminin!). Mais on suit aussi les aventures de Yarri, jeune garçon impétueux qui n’a pas encore suivi les rites et n’est donc pas officiellement un homme, de Ronta, la femme qu’il courtise, et d’autres personnages mineurs dont j’ai oublié les noms. C’est une société super codifiée, où hommes et femmes vivent séparés à l’exception d’une période précise à l’automne, et où le surnaturel est bien présent: dans le Lune qui sourit d’un œil mauvais et dans une créature de pierre gigantesque, [divulgâcheur] un véritable dragon [fin du divulgâcheur], par exemple.

Je ne peux pas dire que j’aie tellement aimé ce roman. Je l’ai trouvé un peu décousu et j’ai eu du mal à retenir qui était qui. Pendant au moins la moitié du livre, je ne voyais pas se dessiner d’intrigue définie, j’avais l’impression de voir une succession de scènes de la vie quotidienne avec des gens différents. En gros, on fait le tour de la tribu, mais sans destination précise. Heureusement, la deuxième moitié m’a semblé prendre une tournure plus claire, ce qui me convient mieux.

Même si je n’ai pas beaucoup accroché, toutefois, ç’a été un vrai plaisir de découvrir ce roman. Déjà, c’est de la fantasy des origines: 1909, c’est vieux, c’est….. oui, j’ose, c’est la PRÉHISTOIRE DE LA FANTASY. 😂 Deuxièmement, eh bien, c’est préhistorique au sens premier du terme, c’est-à-dire que ça se passe à la préhistoire. Il y a des mammouths. C’est trop cool. J’adore les trucs préhistoriques. Troisièmement, c’est un auteur russe – enfin, ukrainien – enfin, russe – enfin, ukrainien – bref, il était ukrainien à une époque, celle de l’Empire russe, où cela signifiait généralement être russe. Ce roman a donc été écrit en russe. Et moi j’adore le russe donc je suis joie de lire un auteur russe et russophone, même si je le lis en traduction. Traduction assurée ici par Viktoriya et Patrice Lajoye. Je n’ai pas trouvé le style de ce roman brillant, mais à mon avis c’est la faute de l’auteur, pas des traducteurs… 🤔 🧐

Bref, une belle découverte. Comme toujours, je tire mon chapeau aux éditions Callidor, qui sont allées dénicher un roman aussi improbable dans le panorama éditorial français contemporain!

mercredi 12 octobre 2022

Les arbres qui murmurent (2014)

Chronique express!


Les arbres qui murmurent est un recueil de nouvelles de l’écrivain nigérian Abubakar Adam Ibrahim. Originellement publié en anglais sous le titre The Whispering Trees, il a été traduit par Lise Capitan pour les Moutons électriques. Il réunit douze textes se déroulant dans la société nigériane contemporaine, liés par les non-dits, une certaine violence, une certaine malhonnêteté et, parfois, une certaine touche étrange qu’on ne s’explique pas tout à fait. Ainsi, dans le premier texte, La Pénombre et la brume, le protagoniste reçoit la visite d’une jeune femme annoncée par des papillons, qui semble en savoir long sur son passé; dans Les Arbres qui murmurent, un homme devenu aveugle découvre une vision bien différente de la vue qu’il a perdue. Dans Promesse de fidélité et Le Cri de la sorcière, on parle mariage du point de vue des femmes; dans L’enclave de Baba Idi, on parle élections truquées. Ce sont des textes courts, sans florilèges et qui ne tiennent pas excessivement le lecteur par la main.

Je n’ai pas tellement accroché ce recueil, que j’ai trouvé assez froid. Le fait que je ne connaisse aucunement la société ou l’histoire nigérianes m’a peut-être desservie dans le cas de L’enclave de Baba Idi, mais dans l’ensemble je pense simplement que ça ne faisait pas trop pour moi. Beaucoup de textes n’ont pas d’élément fantastique ou étrange, par exemple, et cela m’ennuie facilement s’il n’y a pas des personnages fantastiques ou une grande plume (Zola!) pour me happer. Je suis néanmoins contente de l’avoir lu, car le continent africain est horriblement absent de mes lectures; j’ai seulement lu deux bouquins de Yasmina Khadra il y a des lustres. Merci donc aux Moutons électriques de donner sa place à cet écrivain!

Note pour moi-même: les Nigérians sont les habitants du Nigéria. Les Nigériens sont les habitants du Niger. C’est la honte, mais je confondais ces deux substantifs. 🤯

Livres traduits par la traductrice déjà chroniqués sur ce blog
Le Charmeur et L'Envoûteur de Paula Quinn

vendredi 7 octobre 2022

Les BD du troisième trimestre 2022

Ce dernier trimestre a été très léger niveau BD. Heureusement, il marque le retour des chats après leur terrible absence au deuxième trimestre! 😻

Les dossiers de Hellblazer – Pandémonium de Jamie Delano (scénario) et Jock (dessin), traduit de l’anglais par Philippe Touboul (2010)

Dans ce deuxième volume des Dossiers de Hellblazer, une histoire sortie à l’occasion des 25 ans du personnage, notre bon vieux John Constantine se retrouve embarqué en Iraq par les services secrets britanniques, confrontés à un prisonnier dont les pouvoirs les dépassent. Je n’ai pas aimé le dessin de Jock, et ne pas aimer le dessin d’une œuvre est toujours un problème en BD, mais j’ai trouvé cette histoire très réussie. C’est une belle modernisation du personnage. On est loin du punk désabusé des débuts, qui errait dans les rues de Londres à l’époque de Tatcher, mais Jamie Delano, qui a justement scénarisé les débuts de Hellblazer, est resté fidèle à l’esprit du comics et le résultat est à la hauteur. Ça faisait un certain temps que je n’avais pas pensé à l’Iraq et j’ai trouvé qu’il capturait bien la merde noire que connaît ce pays. Et il y a des démons, ce qui est primordial, et John a la langue bien pendue.

Ce volume comprend aussi l’épisode 181, scénarisé par Mike Carey et également dessiné par Jock. Je comprends l’intérêt d’ajouter à l’histoire des 25 ans l’épisode dessiné par le même artiste, mais comme les épisodes scénarisés par Mike Carey forment une longue histoire complète et que cet épisode est en plein milieu de l’intrigue, il tombe un peu comme un cheveu sur la soupe si on le lit en solo. 🤔

Éditeur: Urban Comics

Moi, Tsushima de Opû No Kyôdai, traduit du japonais par (l’excellente) Miyako Slocombe (2018)

Un manga au dessin étrange, un peu brouillon et grotesque, avec un humour moqueur pas toujours à mon goût. L’histoire est quant à elle bien peu originale: on suit les petites péripéties du gros chat Tsushima, de la vieille dame chez laquelle il vit et de quelques autres chats également installés là. J’ai d’abord peiné à rentrer dedans, car je trouvais le ton trop mesquin; certes, l’image du chat méprisant est un classique et c’est ce qu’on adore chez les chats, mais là, je ne sais pas, je trouvais que ça allait loin dans la moquerie de cette vieille dame qui se mettait en quatre pour ses chats. Mais les chats sont bien croqués et l’inévitable thème du décès d’un animal domestique m’a fait pleurer, alors ce manga a aussi su me toucher

Éditeur: Le Lézard noir

Elle et son chat de Makoto Shinkai (scénario) et Tsubasa Yamaguchi (dessin), traduit du japonais par Claire Olivier (2016)

L’adaptation papier du court-métrage homonyme de Makoto Shinkai, brillant réalisateur du non moins brillant Your Name, m’a laissé sur ma faim. Je n’ai pas saisi tous les implicites – et comme tout est implicite… 😅 C’est l’histoire d’une jeune femme solitaire, probablement en dépression, vue par son chat qui l’adore. C’est touchant, mais un peu trop nébuleux pour moi. Je recommande le court métrage, toutefois; c’est très élémentaire, mais on devine déjà la patte du réalisateur.

Éditeur: Pika Édition

dimanche 2 octobre 2022

La gamelle de septembre 2022

Comme d'habitude, retour sur les activités culturelles du mois écoulé!

Sur petit écran

Pas de film.

Sur grand écran

Everything, Everywhere, All At Once de Daniel Scheinert et Daniel Kwan (2022)

Dans une période compliquée de sa vie, Evelyn Wang voit son mari se dédoubler entre l’homme qu’elle connaît et une version venue d’un autre monde, qui lui explique qu’elle doit d’opposer à une terrible créature susceptible de détruire l’univers – et même les univers. Le film est inventif et tient un rythme entraînant, mais ne m’a pas entraînée pour autant, moi, à tel point que j’ai dormi durant la séance. Ce n’était tout simplement pas fait pour moi: trop foufou, trop d’univers parallèles, trop de couleurs ou de paillettes (je sais, c’est absurde de critiquer un film ainsi!). Reste la prestation de Michelle Yeoh, aussi crédible et à l’aise en cheffe d’entreprise au bord de la crise de nerfs qu’en chanteuse ou qu’en star du show-business.

Bullet Train de David Leitch (2022)

Des gangsters à la diction forcée, un humour qui ne me parle pas du tout, un Japon étrangement peuplé presque exclusivement d’Occidentaux… C’était vraiment mal parti. Au bout de dix minutes de film, j’ai regretté d’être venue; au bout de vingt, je me suis sérieusement demandée si je ne devais pas juste me casser, mon temps étant mieux employé à essayer de venir à bout de mes différentes tâches; et puis… j’ai réussi à rentrer dedans et j’ai bien rigolé. C’est un film un peu absurde, qui se veut décalé et original (en tout cas, c’est l’impression qu’il me donne) mais qui me semble surtout reprendre des codes bien établis et une certaine vision de la classe masculine, elle aussi très codifiée, avec des gros sabots rigolos. J’ai ri face aux évènements improbables ou ridicules et j’ai fini par ressentir un véritable intérêt pour l’intrigue "emboîtée", dans laquelle personne n’est là par hasard. Mentionnons la prestation de Brad Pitt, aussi crédible et à l’aise quand il parle à un cadavre que quand il essaye de noyer un serpent dans les toilettes. 👀

Avatar de James Cameron (2009)

Le film le plus merveilleux que j’aie jamais vu. J’ai été aussi capturée par Pandora que la première fois que je l’ai vu, le 16 décembre 2009. Cameron a eu une vision de dingues et a su lui donner corps. L'écosystème est juste stupéfiant. Côté mise en scène, tout est limpide: dans chaque scène, on comprend où sont les personnages et comment est agencé leur environnement, y compris dans les scènes de vol et de bataille; à chaque introduction de personnage, on comprend son caractère et son fonctionnement. Quant à James Horner, il a bénéficié de l’inspiration des dieux; la musique des scènes de bataille me prend encore aux tripes comme si je ne savais pas ce qu’il va se passer.

J’ai beaucoup entendu dire que ce film manque de scénario et/ou de fond, mais je ne comprends pas du tout cette critique. Ce n’est pas simpliste, selon moi; c’est une histoire vieille comme le monde. Comme dans Titanic, Cameron parle de la vraie vie et de rapports de domination. Et j’apprécie qu’il le fasse avec deux sociétés très égalitaires: chez les expat’ humains de Pandora comme chez les Na’vi, femmes et hommes ont accès aux postes à responsabilité et sont respectés de la même manière. Sérieux, ce mec est un dieu.

Du côté des séries

La Roue du Temps – saison 1 (2021)

J’ai repris la Roue du Temps à zéro et en solo, mon homme n’étant pas intéressé. Pour l’instant, je tiens mon rythme d’un épisode par semaine. Croisons les doigts pour que ça dure.

Et le reste

J’ai lu le Monde Diplomatique d’août, que j’ai acheté pour lire un article sur Versâââilles 👑👑👑 Je m’attendais à pleurer de rire face à la description de la ville de droite par excellence, mais le portrait qu’en fait le journaliste est pluriel; quelle amère déception. 😂 Bon, dans l’absolu, j’hésite un peu à continuer à lire ce journal deux fois par an; après deux ans et, donc, quatre numéros, ils me saoulent à tout analyser en mode lutte des classes. J’espacerai peut-être un peu plus à l’avenir.

En début de mois, j’ai lu le Cheval Magazine de septembre, que j’avais trouvé en rentrant de vacances fin août; en fin de mois, je n’ai pas pu lire le Cheval Magazine d’octobre, que j’ai récupéré trop tard.