Comme son nom l'indique, le huitième roman de la saga des Hommes de bonne volonté de Jules Romains – le premier du deuxième volume de la collection Bouquins – nous emmène en province!
Une province variée, où les enjeux sont très différents en fonction des personnages: pour M. de Saint-Papoul, il s'agit de se faire élire député, puis de remercier ses soutiens; pour l'abbé Mionnet, il s'agit de résoudre une subtile affaire de société de tramways qui risque d'éclabousser un évêque; pour Jerphanion, il s'agit de décrire, dans une longue lettre à son cher Jallez, tout le petit monde réuni au château de Saint-Papoul à l'occasion d'un mariage. Quant à Laulerque – celui qui a rejoint une société secrète tellement secrète que le lecteur ne sait rien à son sujet –, sa première mission l'emmène carrément hors de France, à Amsterdam.
Ce qui m'éblouit toujours dans cette série, c'est la complexité des ramifications entre personnages. Ainsi, lorsque Mionnet note dans son carnet la confession d'une fidèle, le lecteur peut rapidement reconnaître ladite fidèle et apprend ainsi une information assez importante sur celle-ci et sur Jerphanion (mais Mionnet ne connaît pas Jerphanion, lui, et Jerphanion ne se doute de rien!). Les actions politiques peuvent bien sûr influencer le quotidien d'autres personnages, ou bien des enjeux majeurs d'un roman précédent reviennent en filigrane. Ici, par exemple, Germaine Baader passe une nuit dans la ville d'eaux que nous avons vu naître avec force détails dans Les Superbes.
Par ailleurs, je suis également ébahie par la manière dont Jules Romains construisait et posait ses personnages avec une aisance déconcertante. Je me suis fait cette réflesion au sujet du contact de Laulerque à Amsterdam, une femme vraisemblablement croate. Elle s'exprime et se révèle peu, et leur rencontre est racontée du point de vue de Laulerque, mais elle a une vraie personnalité et une vraie présence. J'espère qu'elle reviendra! Firmin Gambaroux est également posé avec beaucoup d'efficacité, quoiqu'en davantage de pages, et je suis curieuse de voir comment va se résoudre l'affaire des tramways.
Bref, Jules Romains était un génie, vive Jules Romains, lisez Jules Romains. Ce qui est rigolo, c'est que j'ai écouté quelques archives de lui sur Radio France et il avait une élocution très vieille France et imbue de soi-même, que j'ai du mal à associer à ses romans et qui me fait juste penser "encore un mec qui se regarde le nombril"! Mais le côté désuet est charmant. ^^
Ça a toujours l'air aussi génial et habile ! J'hésite entre Laulerque et les tramways pour ce qui est le plus intrigant.
RépondreSupprimer@Baroona: Pour ma part, je suis surtout intriguée par Laulerque – et un peu par l'intrigue de l'odieux relieur, qui a disparu depuis deux ou trois romans. ^^ Je le déteste, mais je suis curieuse de voir ce qu'il va devenir. D'ailleurs, il est infiltré dans une société anarchiste, et, si ça se trouve, on découvrira que c'est pour elle que bosse Laulerque...
SupprimerCa a l'air plein d'intrigues en tout genre cette histoire ! Combien de tomes au programme ?
RépondreSupprimer@Shaya: Vingt-sept!! Soit plusieurs années de bonheur!!
SupprimerDéjà le 2e volume ? J'ai l'impression que tu as commencé hier 😂
RépondreSupprimer@Vert: J'ai commencé il y a un an, donc, vu que les années passent au rythme des jours, c'est tout à fait ça!!!!
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