mercredi 9 mai 2018

Le Meneur de loups (1857)

Nous connaissons tous Les Trois Mousquetaires, mais qui a déjà entendu parler du Meneur de loups d'Alexandre Dumas? C'est au marché aux livres de la place Georges Brassens que je suis tombée sur ce roman dans une édition Marabout non datée mais qui doit remonter aux années soixante-dix.


Le sabotier Thibault ne vit pas dans la misère, mais il n'a pas non plus le sou et a tendance à envier la richesse de son prochain. Et voilà qu'un énorme loup noir lui propose un pacte. Il ne peut pas satisfaire les souhaits de Thibaut en sa faveur, comme "je souhaite être riche", mais il peut satisfaire ses souhaits en défaveur des autres, une méthode alternative qui pourrait bien faire sa fortune. En échange, il ne lui demande qu'un cheveu par souhait. Thibaut accepte. Qu'est-ce qu'un cheveu, après tout? Mais passer un pacte avec le diable n'est jamais une bonne idée et les souhaits de Thibaut prennent rapidement des proportions énormes (il voulait juste qu'il arrive malheur à quelqu'un, pas que cette personne meure!), voire se retournent contre lui. Et la rumeur enfle concernant le sorcier qui vit dans les bois avec une meute de loups...

On connait la productivité effarante de Dumas, qui a énormément publié grâce à son propre travail et celui de ses nègres, notamment le célèbre Maquet, et sa tendance à l'allongement interminable, avec des répliques et des répétitions courtes, uniquement destinées à faire de la ligne. Le Meneur de loups n'échappe pas à la règle: on sait tout de suite qu'on est chez Dumas! Il est en revanche assez court (240 pages dans cette édition), ce qui le place très loin des pavés que sont Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte-Christo, La Reine Margot et bien sûr Le Vicomte de Bragelonne, le plus long roman que j'aie jamais lu puisqu'il fait plus de 2000 pages à lui tout seul... 😂😂😂

Si on n'est clairement pas dans du grand Dumas, ce roman se laisse néanmoins lire agréablement. Il y  a pas mal d'humour, le style enlevé propre à Dumas et des péripéties permanentes; en deux mots, c'est un roman d'aventure mâtiné de fantastique avec ce loup qui parle et la présence du diable. Mais rien de bien horrifique au final; on est assez loin de la "fantastique histoire pleine de délire et de fureur dans laquelle grondent les vociférations du diable et où soufflent les effluves d'outre-tombe" annoncée en quatrième de couverture! 😂

Thibault fait des rencontres hautes en couleur et vit des aventures improbables (au premier rang desquelles son introduction secrète dans la chambre d'une gente dame), le fil rouge étant l'évolution de ses cheveux et son amour pour Agnelette, une jeune fille bien comme il faut qu'il aurait pu épouser s'il avait été plus malin.

Il est intéressant de noter que tout cela se passe du côté de Villers-Cotterêts, ville d'origine de Dumas, et que le roman est d'ailleurs présenté comme le récit d'un domestique de Dumas lui-même, revenu à la mémoire de Dumas des années plus tard.

Je lui reprocherai un côté parfois assez confus, qui fait que j'ai eu du mal à me remettre dans l'intrigue après une pause d'à peine une journée. Et, comme je l'ai dit, on n'est dans du grand Dumas, même si c'est mieux que Robin des Bois, prince des voleurs, qui m'avait vraiment déçue et qui était même, je crois, une traduction-adaptation de Walter Scott... À lire si vous connaissez déjà Dumas et avez envie de découvrir un nouvel aspect de son œuvre!

Livres de Dumas déjà chroniqués sur ce blog
Les Quarante-cinq
Le Comte de Monte-Christo

8 commentaires:

  1. Pourquoi pas... Mais plus tard... Je pense que je poursuivrai ma découverte de Dumas avec Les trois (incontournables) mousquetaires, pour voir ! J'avais tenté La reine Margot mais le début m'avait franchement rebutée après Le comte de Monte Cristo. Honnêtement, Dumas, ça ne casse pas toujours trois pattes à un canard, en terme de style, quand même.
    PS : Depuis quelques jours, je suis à fond dans Courtney Crumrin grâce à toi. Merci !

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    1. Ha bah Dumas c'est très particulier comme style, c'est plus une question de rythme et d'humour que de style à proprement parler :D D'ailleurs je ne te conseille pas celui-ci (à moins que tu ne veuilles essayer quelque chose de différent), on est quand même loin de ses chefs d’œuvre!

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  2. Tu n'auras pas traîné à le lire !
    Pourquoi pas un jour ^^ En tout cas c'était marrant de tomber là-dessus au Marché du livre.

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    1. Oui, et merci à toi de m'avoir ramenée à cet étal, car je l'avais loupé la première fois que je suis passée! :)

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  3. Ah les trouvailles des bouquinistes...
    Tu as du nez pour la date, la BNF me donne 1970 pour cette édition à priori (oui je suis en manque de mon boulot xD)

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    1. En fait je n'ai pas du nez: le livre ne porte pas de date d'impression mais il y a un code bizarre se terminant par 70, ça m'a laissé penser que ça voulait dire "imprimé en 70" :D
      Et oui vive les trouvailles de bouquinerie, c'est tellement génial <3

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  4. C'est marrant on dirait qu'il n'a été republié depuis un bail, je ne l'avais encore jamais vu passer ! Bon, j'ai encore du boulot sur Dumas avant de tester des textes moins connus de lui ^^

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    1. Moi non plus, je n'en avais jamais entendu parler! En même temps Dumas a publié tellement de textes qu'il est difficile de tous les garder en exploitation, surtout avec ce genre de roman mineur (ou Robin des Bois, donc, que je n'avais vraiment pas trouvé terrible). Mieux vaut lire ses romans qui sont plus passés à la postérité.

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