vendredi 20 juin 2025

The Hammer of God (1993)

Aujourd'hui, on décolle avec Arthur C. Clarke!! 🤩🤩🤩🚀🚀🚀

Après un long voyage, le capitaine Robert Singh et son vaisseau, le Goliath, arrivent à destination. Face à eux, Kali, un astéroïde. Un astéroïde qui doit son nom à la déesse de l'hindouisme, celle qui porte une ceinture de crânes. Car cet astéroïde fonce droit vers la terre, et, si rien n'est fait, l'humanité est très, très mal barrée.

La mission du Goliath: dévier Kali de sa trajectoire actuelle.

Le roman s'articule en sept parties. L'action principale se situe en 2109, mais au moins la moitié des chapitres se situent avant, ce qui permet de reconstituer la vie de Robert Singh depuis sa participation au tout premier marathon sur la Lune. Le tout premier marathon sur la Lune, vous imaginez!! Dingo!! On assiste aussi à la mise en place de SPACEGUARD, un système de détection des corps célestes baptisé "en référence à un obscur roman" (figurez-vous que Clarke s'auto-référence en parlant de Rendez-vous avec Rama, excusez du peu 🤣🤣🤣), et on voit toute l'évolution de la société mondiale, notamment avec l'apparition du chrislam, puis la détection de Kali et le lancement de la mission du Goliath.

Nombre de ces chapitres mettant en scène des personnages qu'on ne retrouve pas plus tard, j'ai eu un peu de mal à tous les cerner, mais Arthur C. Clarke a un vrai talent pour leur donner vie en quelques pages et les caractériser. Mon problème est surtout que je n'ai aucune mémoire des prénoms, alors je passe mon temps à me dire "mais je l'ai déjà vu, lui, ou non?".

Sinon, tout est passionnant, comme d'habitude. L'humanité a mis en place un gouvernement mondial unique, il n'y a plus de guerres, et elle a colonisé la Lune et Mars (et dans ce dernier cas, elle a même commencé la terraformation). Il y a plein d'explications scientifiques rationnelles distillées avec simplicité. De l'humour. Et un suspense très sympathique, même si, connaissant Clarke, j'étais confiante quant au fait que ça ne finirait pas trop mal. (Ai-je eu raison? À vous de lire le roman pour le savoir.)

Le ton est donné dès la première page:

"All the events set in the past happened at the times and places stated; all those set in the future are possible.
And one is certain.
Sooner or later, we will meet Kali."
Tenez-vous-le pour dit. 👀

Bon, évidemment, une histoire d'astéroïde tueur, ça fait tout de suite penser à Armageddon, et [divulgâcheur] figurez-vous que l'option de la bombe atomique est bel et bien tentée dans ce roman, dans l'idée de péter l'astéroïde en deux, sauf que ça ne va pas se passer comme prévu 🤣🤣🤣 [fin du divulgâcheur]. Je ne saurais dire si le film est inspiré du roman, mais enfin c'est rigolo, quand même, surtout que le roman est sorti seulement quelques années plus tôt. En revanche, ce roman a bel et bien, quoique temporairement, inspiré le film Deep Impact: d'après Wikipédia, le film est devenu tellement différent du roman que le roman n'est même pas crédité dans le film. Lol. 

Comme toujours, ce bouquin est un régal jusque dans les remerciements.

Bref, je conclurai comme d'habitude, en disant que Clarke était un génie. Lisez Clarke!

dimanche 15 juin 2025

The Galaxy, and the Ground Within (2021)

Retrouver Becky Chambers est toujours un plaisir pour moi, et ce roman, le quatrième de la série des Wayfarers, n'a pas fait exception! 😊😊

Au début, comme dans les romans précédents, j'ai eu un peu de mal à identifier les espèces extraterrestres en présence et à associer un prénom de personnage à une espèce donnée, mais Internet m'a été d'une grande aide. Merci aux amateurs qui dessinent les personnages de Becky Chambers, hihi! Et ce petit temps d'ajustement ne m'empêche pas de profiter de l'histoire.

Nous rencontrons cette fois cinq personnes réunies par un problème technique. Ouloo est une Laru qui tient une sorte de petit hôtel sur une minuscule planète, en compagnie de son enfant Tupo. Au début du roman, elle reçoit trois clients: une Aeluon (la seule espèce dont je me souviens d'un roman à l'autre 🤣), une Akarak et un Quelin. Malheureusement, ces clients ne vont pas pouvoir repartir comme prévu, car toute circulation est brusquement interrompue.

Comme d'habitude chez Becky Chambers, il n'y a pas énormément d'action là-dedans, mais on apprend à connaître des personnages qui ont des manières de penser et de faire très différentes, en raison tant de leurs physiques que de leurs cultures. Par exemple, les Aeluon s'expriment grâce à la couleur de leur peau, donc tout élément coloré dans leur environnement leur semble signifier quelque chose. Les Akaraks, en revanche, se déplacent systématiquement avec une combinaison, car ils ne respirent pas la même atmosphère que la plupart des autres espèces sentientes. Ouloo, que j'ai imaginée comme une espèce de gros lama dégindandé, est une hôtesse extraordinaire, qui essaye de répondre aux besoins de tous et toutes.

Inévitablement, des tensions ressortent, mais, dans l'ensemble, c'est un séjour incroyablement agréable dans un microcosme où, en gros, tout le monde est sympa et respectueux de son prochain. Peu à peu, les personnages vont faire connaissance et s'ouvrir les uns aux autres, révélant leur passé ou les choix difficiles auxquels ils sont confrontés.

En bref: j'ai adoré, comme toujours. La seule chose qui m'étonne là-dedans, comme je l'ai évoqué dans ma chronique de A Prayer for the Crown-Shy, c'est qu'il n'y ait aucune mention du végétarisme, qui est à mes yeux la brique numéro un d'un monde plus juste (à moins que les innombrables plats évoqués ne soient censés se comprendre comme étant végétaux, mais ces noms fictifs me semblent relever des deux mondes). D'autant qu'il y a une scène très drôle où les personnages poussent de grands cris horrifiés en découvrant le concept du fromage humain. Un produit à base de lait, ça manque d'hygiène, mais tuer quelqu'un et consommer sa chair après la mort, ça passe? 🤔🤔

Il ne me reste plus grand-chose à lire de Becky Chambers: un roman écrit à huit mains avec Yoon Ha Lee, Rivers Solomon et S.L. Huan, ainsi que quelques nouvelles parues isolément qui ne semblent pas avoir été reprises en recueil. Je suis un peu tristesse.

mardi 10 juin 2025

Elle et Lui (1859)

Un jour de mai, je passe chez Gibert pour racheter les deux tomes de La Force des choses de Simone de Beauvoir en neuf, car je désespère de les trouver assortis l'un à l'autre en occasion (et que posséder les deux tomes d'un même ouvrage dans deux éditions différentes, ça me crispe). Au moment de payer, le jeune homme de la caisse fait ma journée: il m'annonce que Folio propose actuellement une opération commerciale "un Folio offert pour deux achetés". Et parmi les trois livres proposés, je vois George Sand. Je choisis donc sans hésiter, car je viens tout récemment de lire – et d'apprécier grandement – La Mare au Diable. Je sors de Gibert dans un état d'euphorie assez plaisant. Deux Beauvoir achetés, un Sand offert! 🤩🤩

Bon, j'ai fini par déchanter, mais ce cadeau inattendu est vraiment un bon souvenir.

Dans Elle et Lui, George Sand met en scène deux peintres, Thérèse et Laurent, qui se rencontrent à Paris. Ils se fréquentent d'abord amicalement, puis Laurent commence à tourner autour de Thérèse, qui finit par céder à ses avances, car elle l'aime énormément. Mais après leur départ de Paris, tout dégénère: Laurent a une hallucination, puis est rattrapé par son sale caractère en Italie, puis quitte Thérèse, puis tombe malade, puis se repent de son comportement abject, puis...

Bon, en bref, ce roman est une longue description d'un phénomène de masculinité toxique: un gars qui ne sait pas ce qu'il veut, ou bien qui veut surtout ce qu'il n'a pas, en tout cas qui veut Thérèse de temps à autre mais la massacre verbalement entre deux crises d'adoration, et qui alterne entre gentillesse-travail-génie et caractère de merde-paresse-tromperie. Le fait qu'il ne contrôle pas du tout son humeur, et qu'il ait ces espèces de crises cérébrales incontrôlables que le XIXe aimait quand même pas mal, m'a laissée supposer qu'on le diagnostiquerait aujourd'hui comme un bipolaire ou un schizophrène sévère. Mais bon. Ça n'excuse pas.

En face, Thérèse, animée d'un amour quasi-maternel, lui pardonne à peu près tout. Elle cherche plusieurs fois à se protéger, mais elle lui tient la main à peu près jusqu'au bout. Elle est autant animée par un amour sincère que par la responsabilité qu'elle ressent d'aider Laurent à exploiter son talent – et même son génie.

Bon. Vous voyez. Le génie torturé qui se fait les nerfs sur sa femme, et ladite femme qui subit et se dévoue. Et ça se désole de page en page. C'est bien pire que les deux personnages du Blé en Herbe de Colette...

Ce qui est très déprimant là-dedans, c'est que cette histoire est en fait inspirée de la réalité! Et plus précisément de la relation de George Sand et d'Alfred de Musset. Eux aussi, ils se sont aimés, puis se sont déchirés en Italie, puis se sont remis ensemble à Paris, puis se sont déchirés de nouveau. Ici, on a le récit de George Sand, et on peut donc supposer qu'elle a présenté certaines choses à son avantage. Thérèse est d'ailleurs une vraie sainte, et on peut douter qu'une personne réelle soit aussi douce et altruiste.

Mais on peut vérifier l'autre son de cloches, si on le souhaite... Car bien avant tout ça, en 1836, Alfred de Musset avait déjà mis en scène sa relation avec George Sand!!! C'est de ça que parle La Confession d'un enfant du siècle, en fait!!! Nan mais mon cerveau a explosé!!! Un couple qui se sépare... le gars en fait un roman... vingt ans plus tard, la fille en fait un roman à son tour...

Et là, le roman de George Sand soulève un tollé lors de sa parution!! D'après le dossier sur sa réception critique, le frère d'Alfred de Musset, Paul, a très vite sorti un roman intitulé Lui et elle, dans lequel c'est le personnage féminin qui est odieux avec le personnage masculin. Puis une certaine Louise Collet, ex-maîtresse d'Alfred de Musset, a sorti un roman intitulé Lui... 👀👀👀

Voilà qui fait relativiser certains réglements de compte publics de notre époque. 🤣🤣🤣

Et sinon: oui, hélas, bien que les deux personnages m'aient grave saoulée à se torturer comme ils le font, je suis très curieuse de lire La Confession d'un enfant du siècle pour avoir l'avis de l'autre partie. Il est peu probable que je franchisse vraiment le pas, mais je suis curieuse.

jeudi 5 juin 2025

La gamelle de mai 2025

Comme d'habitude, retour sur les activités culturelles du mois!

Sur petit écran

Alice au pays des merveilles de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Juske (1951)

Ahlàlà. Le moins qu'on puisse dire, c'est vraiment que ce Disney n'est pas mon préféré. Heureusement qu'il ne dure qu'une heure quinze. 😅 Mais le Chat est bien.

Sur grand écran

Thunderbolts* de Jake Schreier (2025)

Ah! Ça y est. Marvel redresse la barre. Je ne sais pas si ça durera, mais j'ai vraiment apprécié ce film "en dur" avec relativement peu d'images de synthèse, des scènes de combat relativement modestes – quand New York est en danger, c'est une grue qui tombe, pas plusieurs immeubles – et des armures qui avaient l'air solides (à part le costume de Sentry, lol!). Et le ramassis de personnalités peu portées sur la collaboration est plutôt sympathique. En outre, le film parle de santé mentale et le méchant est vaincu non pas par la violence, mais par le soutien émotionnel. Dingo! Bon, le seul truc que je n'ai pas digéré, c'est le traitement de Red Guardian, qui a le rôle du bouffon de service. Sérieux, les Russes doivent se sentir tellement insultés... 🙃🙃🙃

Mission: Impossible - The Final Reckoning de Christopher McQuarrie (2025)

Parfait exemple de la maxime "trop de suspense tue le suspense", ce film s'auto-sabote en voulant en faire trop. Par exemple, plonger seul dans un sous-marin endommagé au fond de l'océan est un enjeu suffisant; il n'y a pas besoin de faire rouler le sous-marin sur lui-même au bord d'une falaise. 👀 C'est dommage, car il y a aussi beaucoup de bonnes choses: des cascades et des stratagèmes sympas, des personnages secondaires qui débordent de charisme même s'ils n'apparaissent pas longtemps à l'écran, et une efficacité générale assez sympathique. Bref, un film pop-corn, mais qui aurait pu mieux faire.

Du côté des séries

Toujours rien.

Et le reste

Un mois très modeste: j'ai uniquement lu mon Cheval Magazine habituel, alors que je suis censée lire une revue ou un journal par mois (en plus de Cheval Mag, j'entends). Et je n'ai pas non plus lu de bande dessinée. Je ne crois pas qu'il y ait de raison particulière à ça. Ça m'est un peu sorti de la tête, et quand j'y pensais, je n'avais pas envie de lire ce que j'avais à disposition. Or, j'ai déjà raté ma lecture de revue du mois en mars, et la rater de nouveau deux mois après m'inquiète un peu. J'espère que ce n'est pas le début de la fin. ^^

(J'écris pour m'en souvenir, plus tard: j'ai lu Cheval Mag par une journée de gros stress. J'avais prévu de ne pas travailler, ce qui était bien. Mais il n'y a pas vraiment eu de repos. J'ai réagi moins mal que d'autres fois et qu'on ne pourrait s'y attendre. Mais bon. Cheval Mag était vraiment la somme de l'effort intellectuel que je pouvais fournir.)