Dans un avenir non daté, Apex City, autrefois appelée Bangalore, est la propriété de Bell Corp, une entreprise tentaculaire qui régit le moindre détail de la vie des habitants. Éducation, travail et surtout productivité sont suivis de près sur une "Courbe de Bell", qui détermine votre place dans la société. La plupart des gens font partie des Soixante-dix-Pour-Cent. Le rêve, c’est d’entrer dans les Vingt-Pour-Cent. Le cauchemar, c’est de basculer dans les Dix-Pour-Cent: les improductifs, les contestataires, les loques qu’on expulse d’Apex City et qu’on envoie grossir les rangs des Analogs, les déshérités qui vivent sans technologie, tandis que les Virtuels, en ville, sont constamment assistés par le numérique.
Dans ce contexte très joyeux, Lavanya Lakshminarayan, jeune
autrice indienne, met en scène de nombreux personnages dans une vingtaine de
textes courts, qui peuvent pratiquement tous se lire comme des nouvelles
indépendantes mais qui constituent néanmoins autant de chapitres d’un tout
cohérent. Les personnages et les lieux ne reviennent pas dans chaque texte,
mais on repère néanmoins des liens qui donnent de l’épaisseur à l’ensemble,
puis une intrigue globale se dessine progressivement. Le ton peut évoluer d’un
texte à l’autre: le premier, "La Voleuse Dix-Pour-Cent" est plutôt
porteur d’espoir, tandis que "…Sur ce, bonne nuit" est glaçant. "La
Police des Personas" m’a bien amusée (si on peut dire…) avec sa mise en
scène de véritables langues de vipère monologuantes. Dans tous les cas, le
roman se dévore avec avidité, cette narration éclatée donnant extrêmement envie
d’avancer pour en savoir plus.
Le seul reproche que je lui fais, c’est la présence
constante d’appareils portant des noms composés de deux mots: rien que dans la
première page, on a ainsi "médi-techs", "holo-montres", "raid-bots" et "pod-home". J’appelle ça "de la SF
à gadgets": bidouiller des machins pour montrer qu’on est dans un avenir
plus avancé que le nôtre. J’imagine aussi que le roman n’est pas d’une
originalité folle pour qui connaît bien le genre. Néanmoins, j’ai adoré et je
vais carrément garder un œil sur cette autrice. En plus, c’est quelqu’un de
bien: dans les remerciements de l’édition française, au Rayon Imaginaire de
Hachette, elle remercie sa "merveilleuse traductrice, Lise
Capitan"!!!! Yeah!!!! C’est beau!!!
(Et si vous vous demandez "Pourquoi ce
livre?", c’est précisément parce qu’il a été traduit de l’anglais
par Lise Capitan. 😍)
Il me tentait beaucoup ce bouquin... Jusqu'à ce que je l'ouvre, que je constate la typographie (interligne, taille de la police, mise en page) et que je me dise que c'est un peu cher (23€, et même en numérique à 16€) pour un texte qui, un peu moins espacé, aurait pu prendre moins de pages.
RépondreSupprimerDepuis, le même éditeur a sorti tout récemment un autre roman traduit, de plus de 600 pages certes, avec une mise en page à peu près similaire, pour 28€.
Je connais la crise du papier, l'inflation, etc..., mais là ça dépasse mon budget.
Donc j'attendrai sans doute une version poche autour de 10€. En attendant, je ne l'oublie pas. ;)
@Lorhkan: Ah tiens, je n'ai même pas regardé le prix :D Eh bien disons qu'il n'y a pas de petit profit pour les grands groupes, hein.................
SupprimerAh mais oui, c'est vrai que c'est un fix-up ! J'avais déjà vu ça dans une chronique (chez le Maki je crois) mais je l'avais oublié. Du coup ça m'a re-hypé, parce que j'aime les fix-ups. ^^
RépondreSupprimer"la présence constante d’appareils portant des noms composés de deux mots" : j'ai failli émettre l'hypothèse que c'était la traduction, mais j'imagine qu'on part du principe qu'on fait confiance à la traductrice ? 😇
@Baroona: Oui, on fait toujours confiance à la traductrice, tu as tout compris 💞 En espérant que tu apprécies le voyage si tu y viens!
SupprimerCe qui est marrant avec tes lectures c'est que même quand tu lis des livres plus "normaux" (j'entends par rapport à ce que lisent la frange sfff qui vient poster sur ton blog), on commence toujours par se demander "tiens mais... pourquoi ce livre" :D
RépondreSupprimerBref je suis ravie que Lise aie traduit ce livre qui a l'air super, par contre j'avoue la remarque de Lorhkan m'a un peu refroidie. J'espère que ça sortira en poche.
@Tigger Lilly: Haha ravie d'intriguer!!!! (Toujours entretenir le suspense du lectorat!!)
SupprimerJe pense qu'il y aura une version poche, oui, mais la collection est toute jeune, il faudra voir comment ils organisent ça.
Le thème a pas l'air mal, mais le côté fix-up..... On va voir, hein ^^
RépondreSupprimer@Shaya: Je ne sais pas si ça te plairait à 100%... Mais en tout cas, je confirme que j'en ai un très bon souvenir, un mois plus tard!
SupprimerJ'allais demandé "mais pourquoi ce livre ?" mais j'ai eu ma réponse 😅.
RépondreSupprimerJe crois que je l'avais noté dans un coin de ma tête (une autrice indienne ça me plait) mais pas sûr qu'il arrive en haut de ma wishlist un jour, tellement de choses à lire avant...
@Vert: La traduction mène à tout!! 🤩
SupprimerJe pense que tu apprécierais, même sans être tellement étonnée, du fait de ta bonne expérience du genre.