mardi 27 avril 2021

10!!

Aujourd'hui, le blog fête ses dix ans! 🥰🥰 Tout a commencé le 27 avril 2011...

Portée par un enthousiasme délirant, j'ai décidé, il y a plusieurs mois, d'organiser un concours – plus précisément un concours à modalités truquées et à lots mystère – pour remercier certains lecteurs et lectrices qui me sont particulièrement chers. Le concept était simple: ils étaient inscrits d'office, qu'ils le veuillent ou non, et je leur envoyais un truc par la poste. À l'inverse, les gens que je n'aime pas, ou qui me connaissent dans la vraie vie et font semblant que mon blog n'existe pas, pouvaient s'inscrire autant qu'ils le voulaient, ils avaient déjà perdu. 👀

Et puis, le temps passant, toutes mes belles idées de cadeau se sont évanouies de mon esprit. Donc, pas de concours. Je pense que j'offrirai un restau aux copines quand on pourra aller au restau, et puis voilà. 🤣

Je me contenterai donc de répéter ce que je dis tous les ans: ouvrir ce blog a été une des meilleures décisions de ma vie. Il a énormément enrichi mon expérience de lectrice, a élargi mes horizons et m'a fait découvrir des gens formidables – y compris hors ligne, ce qui est quand même plutôt cool!

Un grand merci à tous ceux qui passent ici et nourrissent les échanges. C'est toujours un plaisir immense de vous lire et je vous dois beaucoup! J'espère que la blogo en a encore pour dix ans de plus, au moins!

jeudi 22 avril 2021

Schluss? (2006)

Durant l'hiver 1945, dans la province de Prusse-Orientale, la propriété du Georgenhof accueille les derniers membres de la noble famille des von Globig: Katharina, une femme quelque peu planante, son fils Peter et la tantine, qui fait tourner la maisonnée. Le père est en Italie avec la wehrmacht. Ils accueillent régulièrement des gens de passage, qui sont, à des degrés divers, en train de fuir l'avancée des Russes sur le front de l'Est.

Walter Kempowski est un écrivain allemand qui semble connu et reconnu dans son pays. En France, il est traduit par Olivier Mannoni, raison pour laquelle je me suis interessée à ce bouquin. Dans un premier temps, le roman n'a pas soulevé un enthousiasme délirant de ma part. Il se lit bien, ça coule tout seul, mais le quotidien des personnages n'est pas franchement palpitant. Ça correspond un peu à l'idée que je me fais de de la littérature blanche contemporaine: c'est sympa, c'est intéressant, mais ce n'est pas marquant.

Toutefois, mon intérêt a augmenté progressivement. D'une part, vers la moitié du roman, Katharina cache un Juif chez elle. Cet acte héroïque est traité avec un détachement et quasiment une incompréhension assez particuliers qui, je crois, ont dû réellement s'appliquer au cours de l'histoire. En tout cas, je crois que j'aurais un peu ce ressenti-là si je devais cacher un fugitif chez moi. 😅 Puis, dans le dernier quart, c'est l'exode: les combats éclatent sur le front qui était stable depuis un moment, les civils fuient vers l'Ouest et le Reich et le livre prend une tout autre dimension en basculant dans l'horreur. Pas forcément l'horreur gore, mais l'horreur de voir tant de gens sur les routes, certains encore accrochés à la conviction que la wehrmacht va renverser la situation, d'autres maintenant en place les structures de l'État nazi alors que tout s'est déjà délité. Et puis, les vols, la confusion... Et puis, les vies qui valent de moins en moins cher, les corps gelés au bord de la route...

Ces passages m'ont rappelé deux romans qui m'ont marquée.

D'abord, Suite française, dans lequel Irène Némirovsky parle de l'exode des Parisiens face à l'avancée de la wehrmacht. On retrouve la même incrédulité, la même incapacité à comprendre que le monde que l'on a connu a déjà été balayé et que plus rien ne sera comme avant. Certains s'accrochent à des objets – l'argenterie, ce précieux manuscrit – mais toi, lecteur, qui sait comment ça s'est terminé, tu as envie de leur crier de se casser de là sans tarder parce que le rouleau compresseur est lancé et n'aura pitié de personne et que des gens crèvent, putain, qu'est-ce qu'on s'en fout de ton précieux manuscrit! Et bien sûr, maintenant que 2020 est passé par là, on a tous plus ou moins vécu des contrariétés face à l'épidémie de COVID-19 qui, un, deux ou trois mois plus tard, nous ont fait penser "pfiou, j'étais tellement naïf à l'époque"....

Ensuite, Die verratene Armee, un livre d'Heinrich Gerlach que j'ai lu traduit en anglais (par qui?? Je n'en sais rien, je ne trouve pas de nom de traducteur en ligne et je n'ai pas le bouquin...) sous le titre The Forsaken Army. Gerlach était soldat dans la wehrmacht et a combattu à Stalingard, où il a subi le siège des Russes. Ce bouquin m'a dressé les cheveux sur la tête. J'étais plus jeune à l'époque, peut-être qu'il ne me ferait pas le même effet aujourd'hui. Mais c'est horrible, ce qu'ont vécu les soldats allemands à Stalingrad. On n'en parle pas parce qu'on ne peut pas rentrer dans les détails à l'école et parce qu'on a peu d'empathie envers le pays qui a provoqué la Seconde Guerre mondiale, mais ces hommes encerclés et abandonnés par leur Führer ont vécu l'enfer. Je garde un souvenir épouvanté des "renforts" promis par la radio, qui se révèlent, une fois arrivés, être les malades de l'infirmerie remis sur pieds de force et renvoyés au front! Une armée en béquilles...

Schluss? va beaucoup moins loin que ce dernier roman dans la noirceur, mais il vous plonge aussi dans ces journées de fin du monde. Il raconte d'ailleurs, bel et bien, la fin d'une certaine bourgeoisie/aristocratie pré-Seconde Guerre mondiale, qui n'a jamais retrouvé le lustre d'antan après la guerre. Une bonne manière de voir l'histoire du côté allemand, pour une fois, et de se souvenir que le jusqu'auboutisme de l'état-major allemand et son refus de la capitulation a provoqué bien des malheurs et des morts encore plus inutiles que les précédents...

samedi 17 avril 2021

Rebecca (1938)

"Last night I dreamt I went to Manderley again."

L'incipit de Rebecca de Daphne du Maurier est célébrissime. Et, dans sa simplicité même, il fait l'introduction parfaite d'un roman qui touche à la perfection.


L'intrigue: la narratrice se remémore la manière dont, alors qu'elle était une jeune femme inexpérimentée de vingt-et-un ans, elle a rencontré Maxim de Winter, un riche veuf anglais, durant un séjour à Monte-Carlo. Elle accompagnait alors une dame aisée en qualité de dame de compagnie, tandis qu'il se consacrait à de longs trajets en voiture le long de la côte. Quasiment sans un mot, l'amour éclôt, les deux se marient et, après une lune de miel en Europe, ils rentrent en Angleterre pour s'installer à Manderley, la superbe demeure familiale des de Winter. Mais dans ce luxe feutré aux habitudes bien réglées, une ombre occupe tout l'espace: bien que Rebecca, la première femme de Maxim, soit morte depuis quasiment un an, on devine encore sa présence dans le moindre détail.

Difficile de parler de Rebecca tellement ce roman est superbement bien écrit. C'est vraiment extraordinaire. Dès le premier chapitre, dans lequel la narratrice décrit le terrain entourant la demeure, ça déborde de détails et de senteurs, avec une netteté extraordinaire. La seule autre personne qui écrit comme ça, c'est Anne Rice; mais c'est quand même très différent, Anne Rice a quelque chose de plus riche et décadent.

Manderley, c'est donc une riche demeure de campagne à la Downton Abbey. Derrière la façade magnifique et le luxe tellement luxueux qu'il peut se permettre d'être discret, il y a une main de femme, reconnaissable dans le moindre détail: la décoration, les œuvres d'art, la papeterie, les repas... C'est Rebecca. Partout où notre narratrice tourne le regard, elle voit Rebecca. C'est Rebecca que le vieux chien aveugle attend. C'est Rebecca qui dicte l'horaire et le contenu des repas. C'est Rebecca que l'intendante regrette amèrement. C'est à Rebecca que tout le monde compare la nouvelle épouse. C'est Rebecca qui occupait la plus belle chambre de la maison, conservée telle quelle depuis sa mort.
"Rebecca, always Rebecca. Wherever I walked in Manderley, wherever I sat, even in my thoughts and in my dreams, I met Rebecca. [...] Rebecca, always Rebecca. I should never be rid of Rebecca."
Comme me l'a dit une amie, ce bouquin parle d'une "différente forme de hantise". Je l'ai lu pour le plaisir de la maison hantée; j'ai trouvé une obsession qui paraît à la fois incroyablement démesurée et parfaitement vraie – moi aussi, j'ai été hantée ainsi par des gens auxquels je me comparais sans cesse, généralement à mon désavantage, parfois dès que je sortais de mon lit le matin. Je connais bien cette sensation de ne pas être à sa place et de ne pas maîtriser les codes sociaux du milieu dans lequel on évolue. Je retiens, par exemple, le moment où la narratrice réfléchit à sa lingerie, imaginant ses femmes de chambre comparer le tissu de ses bas aux bas autrement plus fins que portait Rebecca... Timide, inexperte et gauche, elle ne sait où se mettre et n'ose pas creuser sa place, pas même auprès du personnel qui est censé la servir. Ainsi, la première fois que l'intendante, l'effrayante Mrs Danvers, lui demande quelle sauce servir avec le repas, elle répond: "ce que prenait Mrs de Winter". C'est la narratrice qui est devenue Mrs de Winter, mais ce titre est essentiellement utilisé en référence à l'autre Mrs Winter, celle qui s'est noyée et dont le corps a été repêché à des dizaines de kilomètres de là. Ce roman est une sorte d'illustration géante du syndrome de l'imposteur. Il illustre aussi combien le mythe de Cendrillon est trompeur. Pour une jeune femme pauvre, trouver l'amour en la personne d'un homme riche et le suivre dans sa demeure enchantée n'est pas forcément une bonne chose, et cela peut même tourner au cauchemar dans un milieu réglé jusque dans les moindres détails où les convenances sont reines. Et je pense que du Maurier a voulu montrer que ce carcan social est bien plus étouffant pour les femmes que pour les hommes...

Bien sûr, Rebecca, elle, était la maîtresse de maison parfaite, aussi belle, envoûtante et charmante qu'attachante. Tout le monde en garde un souvenir extraordinaire et certains peinent à accepter sa disparition. Sa fidèle Mrs Danvers pousse la chose jusqu'au morbide. La grand-mère de Maxim, dont l'esprit est embrouillé par l'âge, ne comprend pas qui est cette nouvelle épouse et demande, en pleurnichant, qu'on lui amène Rebecca...

Au-delà de sa rédaction superbe et de sa double ambiance de fous (Manderley, la maison superbe, et Rebecca, la morte qu'on devine encore partout), Rebecca est aussi haletant à lire à partir d'une certaine révélation. Le rythme s'accélère, le piège se referme. J'avais deviné cet élément-là, même si je n'avais pas identifié le pourquoi ([divulgâcheur] je pensais que Maxim avait tué sa femme à cause d'un adultère, alors que c'est à cause de sa grossesse [fin du divulgâcheur]). Mais, à la fin, boum, je suis restée scotchée: [divulgâcheur] le dernier coup de bluff de Rebecca, quel truc de fous. J'ai cru JUSQU'AU BOUT qu'elle était enceinte [fin du divulgâcheur]).

Le seul reproche qu'on pourrait faire à Rebecca, c'est que la narratrice effacée est, justement, trop effacée. Difficile d'imaginer une personnalité aussi discrète, aussi incapable de formuler la moindre exigence et allant jusqu'à cacher à ses domestiques qu'elle a cassé un objet de peur d'être réprimandée! Mais cela fait partie de la structure du livre: face à la figure titanesque de Rebecca, qui est tout simplement plus grande que nature, on ne peut que se faire tout petit.

Alfred Hitchcock a adapté ce roman au cinéma en 1940 et a remporté l'Oscar du meilleur film. Je vous en parle bientôt.

lundi 12 avril 2021

Les BD du premier trimestre 2021

Aujourd'hui, retour sur les bandes dessinées que j'ai lues en ce début d'année.

La Gameuse et son chat 1 de Wataru Natadani (2019)


Charmant manga sur une joueuse de jeux vidéo qui adopte, sans bien savoir pourquoi, un petit chaton que quelqu’un a trouvé sur son lieu de travail. La vie à deux se met en place, mais il est difficile de jouer autant qu’avant lorsqu’une boule de poils tape frénétiquement sur la manette ou passe devant l’écran… Ce manga est très mignon et parlera à tous les propriétaires de chat. Si en plus vous aimez les jeux vidéo, vous devriez vous y retrouver facilement. Je lirai la suite.
Éditeur: Bamboo

Conan le Cimmérien. La Maison aux trois bandits de Patrice Louinet et Paolo Martinello (2020)


Avec son ambiance fantastico-médiévale entre des murs de pierre, le dixième tome des adaptations des nouvelles de Robert E. Howard consacrées à Conan m’a beaucoup plu. C’est du Conan tout craché, poitrines féminines opulentes comprises. Il faut tellement que je relise Conan, ouin ouin. En revanche, les dessins sur deux pages sont assez chargés, j’ai parfois eu du mal à m’y retrouver.
Éditeur: Glénat

Conan le Cimmérien. Le Dieu dans le sarcophage de Doug Headline et Emmanuel Civiello (2020)


Le onzième tome de la collection est lui aussi tiré d’une histoire très classique, avec l’ombre d’un dieu disparu mais pas tout à fait mort qui plane sur un temple et un cadavre étranglé. Tout ce que j’aime. En revanche, j’ai trouvé le dessin inégal; certains plans sur Conan sont superbes, mais d’autres personnages sont grotesques, ce qui m’a empêchée d’adhérer totalement.
Éditeur: Glénat

John Constantine Hell Blazer – Péchés originels de Jamie Delano, John Ridgway et Alfredo Acala, traduit par Jérémy Manesse (1992 aux É.-U., 2008 en France)

Mieux vaut tard que jamais: après avoir écouté l’épisode des GG Comics consacré à ce personnage, je suis enfin passée à l’acte et j’ai attaqué les aventures de John Constantine. Ce volume de Panini paru en 2008 commence par le début en réunissant les numéros 1 à 9 de Hellblazer, parus en 1987 et 1988 chez DC Comics à raison d’un numéro par mois et réunis en volume en 1992. Jamie Delano est au scénario, John Ridgway et Alfredo Acala sont au dessin. En fait, le personnage était d’abord apparu dans une série Swamp Thing, mais c’est ici que commencent ses aventures à lui.
Ça se passe à Londres en 1982. Thatcher est au pouvoir, les inégalités se creusent et Constantine mène plus ou moins l’enquête sur des phénomènes surnaturels. Ou plutôt, disons que des ennuis surnaturels lui tombent dessus où qu’il aille. Deux sectes rivales semblent notamment œuvrer dans l’ombre, impliquant une femme avec laquelle il a noué une relation. Oh, et il est plus ou moins hanté par une ancienne bande d’amis qui sont plus ou moins tous morts à cause de lui…
Bon, je n’ai pas du tout aimé le dessin de ce volume, j’ai trouvé ça assez douloureux, mais j’ai bien adhéré au personnage désabusé et finalement assez passif. Il y a beaucoup de texte et une belle ambiance urbaine, sale et fatiguée avec le contexte dur des années Thatcher. Niveau intrigue, on est très loin de l’adaptation avec Keanu Reeves, mais en même temps Constantine a eu plus de 300 épisodes au fil des ans, peut-être que le film adapte des numéros que je lirai dans mille ans. 🤪🤪
Éditeur: Panini

John Constantine Hellblazer – Le Diable par la queue de Jamie Delano, David Lloyd, Richard Piers Rayner, Mark Buckingham et Bryan Talbot, traduit par Jérémy Manesse (1992 aux É.-U., 2008 en France)


Là, ça se complique. Ce volume publié par Panini en France en 2009 réunit les épisodes 9 à 13 de Hellblazer, parus chez DC en 1988-1989, les deux épisodes de HellBlazer Annual 1 parus jenesaisquand et les deux épisodes de The Horrorist parus en 1995-1996. Franchement, c’est tellement le bordel les comics, je ne m’y retrouverai jamais.
Hélas, j’ai beaucoup moins adhéré à ce tome: les révélations sur ce qu’il s’est passé à Newcastle, échec fondateur de la jeunesse de Constantine, m’ont laissé indifférente; l’épisode de vision d’apocalypse nucléaire sur la plage m’a perdue; le double numéro sur l’ancêtre de Constantine qui discute avec le crâne de Merlin m’a perdue aussi; et, enfin, le dernier épisode m’a plus plu, mais pas non plus emballée. Les dessins sont très variables en fonction du dessinateur. Je suis tristesse.
Panini n’a plus les droits DC pour la France et n’a donc jamais publié le troisième tome des épisodes de la série avec Jamie Delano au scénario. C’est Urban Comics qui a repris la publication à zéro avec trois beaux volumes intitulés "Jamie Delano présente". Le découpage n’étant pas le même, je ne peux pas enchaîner avec le tome 3 d’Urban Comics, sinon il me manquera des trucs qu’Urban a publiés dans les tomes 1 et 2, mais pas Panini. Je vais donc me procurer les trois et je vous en reparle le trimestre prochain.
Éditeur: Panini

mercredi 7 avril 2021

La gamelle de mars 2021

Le temps file, les mois défilent, et je ne comprends pas comment on peut être déjà en avril, sans même parler de 2021. 😄

Sur petit écran

Cendrillon de Clyde Geronimi, Hamilton Luske et Wilfred Jackson (1950)

Petite révision d'un classique Disney. Je vous l'ai déjà dit il y a deux ans, mais je tiens à le répéter: le chat Lucifer est tout bonnement exceptionnel. Il faut voir ce dessin animé juste pour lui. Sinon, le personnage de Cendrillon est intéressant car c'est l'incarnation de la consigne "subis et sois très gentille et tu finiras par être récompensée" – je comprends mieux pourquoi l'âge adulte m'a tant déçue quand je me dis que j'ai grandi en regardant des Disney. 😅

Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier (2013)


Je n'ai rien à ajouter à mon rapide avis d'il y a trois ans, si ce n'est que ce film me fait pisser de rire.

Sur grand écran

Toujours rien. Je me demande parfois si je reprendrai l'habitude d'aller au cinéma après une si longue coupure. 🤪

Du côté des séries

Miss Marple – saison 3 (1987-1991)
J'ai regardé les trois derniers épisodes de mon coffret DVD, réunis sous le nom de "saison 3". Bon, en fait, la page Wikipédia de la série n'indique pas du tout un découpage en saisons, et il semble manquer un épisode dans mon intégrale, donc j'ai l'impression que ce coffret a été conçu un peu n'importe comment... Quoi qu'il en soit, cette série d'une grande ringardise aura été très plaisante. Je veux vieillir comme Miss Marple.

Et le reste

Outre mon Cheval Magazine habituel, j'ai lu plusieurs anciens numéros de Livres Hebdo récupérés auprès de Vert et un ancien numéro de Internazionale, un magazine italien reprenant des articles de la presse étrangère (l'équivalent italien de Courrier International, en d'autres termes). Tous ces magazines dataient de janvier à avril 2020, soit juste avant la crise Covid-19 ou en plein dedans, et ç'a été très amusant de relire ce qu'on en disait alors. Ce qui est moins amusant, c'est que rien n'a changé et que le maître-mot est toujours "incertitude". 🤪


Bon mois d'avril, chers lecteurs!

jeudi 1 avril 2021

L'intervieweur interviewé – le Chien critique se dévoile! 🐩

Nul besoin de présenter le Chien critique, le premier blogueur canidé. 🐶 Nous avons l'habitude de le voir prendre son micro pour interviewer des blogueurs, des auteurs, des libraires... Aujourd'hui, c'est lui qui nous dit la vérité, toute la vérité, rien d'autre que la vérité!

(Ou pas.)

Et c'est long, à tel point que je n'affiche pas l'intégralité de ce billet en page d'accueil. Alors, préparez-vous une bonne boisson chaude ou un cocktail et attrapez un paquet de pop-corn! C'est parti! 🍿


Alys: Cher Chien critique, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. C’est un honneur d’échanger avec toi. Commençons par le début: peux-tu nous confirmer que tu es un humain, pas un chien?

Le Chien critique: Je confirme et loue ta perspicacité.

A: Merci. Peux-tu présenter rapidement ton identité dans la vraie vie? Qui es-tu? Quel est ton prénom? Quel âge as-tu? Es-tu de sexe masculin, comme ton pseudo le laisse entendre? Où habites-tu? Vis-tu avec un ou plusieurs humains ou autres animaux? Exerces-tu un métier pour gagner ta vie et, si oui, lequel?

LCC: Que de questions personnelles…
Je m’appelle dans la vraie vie Sadek, 42 ans et je suis agent municipal avec une spécialisation dans les mauvaises herbes. J’habite dans le nord de la France avec mon compagnon et nos deux clébards : Foulcan et Cassetoi.
Non, je déconne, je suis bien entendu un homme blanc, hétéro, dans la fleur de l’âge et de catégorie socioprofessionnelle élevée comme il se doit.
Ou je suis une femme qui se fait passer pour un homme sur le net…
Bref, on s’en fout de qui je suis. Juste une précision qui peut avoir son importance comme je tiens un blog littéraire, je ne travaille pas du tout dans le monde de l’édition, je ne connais aucunement le fandom, mis à part virtuellement depuis que le Chien critique existe.
Je garde mon identité secrète pour éviter que les auteurs viennent me casser la gueule suite à une critique négative. Le Chien critique est mon alter ego, Superman en a un, Batman aussi, alors pourquoi pas moi?

La vérité vraie: le Chien critique travaille chez les Men in Black!

A: Quand et comment a commencé ton rapport avec la lecture? Étais-tu un enfant ou un adolescent lecteur ou est-ce venu plus tard?

LCC: Dès mon plus jeune âge, si j’en crois mes souvenirs. Mais tout cela est de la faute de Karim Berrouka qui contrôle ma vie depuis toujours: j’ai commencé en effet à collectionner les livres de Oui Oui et de sa petite voiture jaune et plus grand, me voilà à lire de la SF, en ayant une période plus musicale en écoutant les Ludwig...
Après Oui Oui, je suis passé à une collection du Club des 5 et encore plus tard à me passionner pour Agatha Christie. Après une période un peu plus blanche, je trouvais que cela racontait à force toujours la même chose, qui pourrait se résumer à: regarder son trou du cul pour voir ce qu’il en sort. Et tu as sûrement une petite idée de la réponse, pas besoin que je développe.
Au lycée, on m’a forcé à lire la Guerre des mondes, le Horla et du Barjavel sans que cela me passionne. De la littérature académique dans ma tête d’ado… Seul le Maupassant m’avait bien plu.

(Remarque de l'intervieweuse a posteriori: Maupassant, c'est bien.)

A: Comment s’est imposée la SF dans tes lectures? Dans tes interviews, tu demandes toujours "t’a-t-on déjà jeté l'opprobre par rapport à tes goûts littéraires?": est-ce que cela t’est arrivé, que ce soit pour la SF ou un autre genre? As-tu l’impression que l’imaginaire est autant le paria de la littérature que les amateurs aiment le dire (et s’en plaindre)?

LCC: Je n’ai pas une bonne mémoire, je ne peux dire quand mon amour de la SF a commencé. Petit, j’étais fan de Capitaine Flam, j’avais même un poster dans ma chambre, Albator et Scooby Doo.
Alors comment j’en suis arrivé à lire de la SF, je n’en ai foutrement aucune idée. Peut-être à cause de Robert Merle et de son roman la Mort est mon métier qui m’avait fortement impressionné à l’adolescence. Et donc j’ai dû aller voir à la librairie ce qu’il y avait d’autre de l’auteur, et j’ai dû tomber sur Malevil. Une fois que tu trouves un roman qui te parle, tu essayes d’en trouver d’autres dans le même style. Donc peut-être Robert Merle, mais je n’irai pas parier ma vie là-dessus.
On ne m’a jamais jeté l’opprobre quant à mes goûts littéraires, mais pour la simple et bonne raison que c’était le livre qui faisait de moi un extraterrestre. J’ai rencontré assez peu de personnes pour qui la littérature était une chose importante. Je passais pour le petit intello, bref, pas celui qui est entouré de plein d’amis dans la cour de récré.
Sinon, lorsque je dis que je lis, que la personne ne change pas de trottoir et que la personne demande quel genre de littérature, c’est le silence. Dans le cas d’une réponse “C’est de la merde”, tu peux toujours répondre, lancer la discussion. Mais contre le silence, tu ne peux rien. Je pense que c’est assez parlant comme constat sur le genre.
Quant à la troisième question de cette question, honnêtement, je m’en fous. Je ne gagne pas ma vie grâce à la SFFF, il s’en publie plus que je pourrais lire en une seule vie, alors…
J’ai toujours eu des goûts à part de la norme établie, donc je suis plutôt satisfait de la mauvaise image de l’imaginaire, cela me va bien au teint.
Et en parlant de paria, même au sein de ce fandom, je ressens des distinctions entre le bon et le mauvais blogueur. Tu as le blogueur littéraire, qui a la culture du genre et de l’écrit, et tu as les autres. Et on te fait parfois ressentir une certaine condescendance. Pour ma part, j’écris comme je parle, je n’ai ni de culture littéraire ni de culture SF, je fais des fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe, donc je devrais me taire? Je ne suis pas d’accord avec cette conception élitiste de la culture. L’avis du bouseux est aussi important que celui de Télérama. De toute manière, c’est le populeux qui fait vivre une grande partie de la chaîne du livre, Mr Télérama et consort n’achètent pas les livres, on lui fait parvenir gracieusement (moi aussi, mais je n’ai jamais compris pourquoi).
C’est tout de même bizarre de se plaindre des chiffres de vente en SFFF et de rire des avis binaires des lecteurs qui n’ont pas compris l’Essence de la pensée de l’auteur. Vaste sujet, mais je préfère m’arrêter là, mon cardiologue va encore m’engueuler sinon.
A ce propos, j’adore cette conférence qui va dans le sens de ce que je dis: https://www.youtube.com/watch?v=5YO7Vg1ByA8
Et puis la blogosphère SFFF n’est pas que camaraderie: je remarque de temps en temps certains affrontements sur les RS ou le forum du Bélial. Je regarde cela de loin, le principal reste que les lecteurs de nos blogs savent vers lequel aller lorsqu’ils ont besoin juste d’un ressenti ou d’une analyse. Entre les post-it de Gepe et les analyses d’Apophis, il y a une infinité de nuances sur la façon de bloguer, et c’est très bien ainsi.

A: Passons maintenant à ton identité de blogueur. Comment as-tu choisi ton pseudo, le Chien critique? Faut-il y voir une prise de position animaliste? Penses-tu avoir été un canidé dans une vie précédente? Et niveau races, tu es plutôt chihuahua ou dogue argentin?