lundi 27 mars 2023

Un été sans les hommes (2011)

Il y a une dizaine d’années, j’ai découvert Siri Hustvedt avec le roman Un été sans les hommes, qui m’a beaucoup plu et que j’ai offert à plusieurs personnes depuis (je l’avais d'ailleurs cité dans mon bilan de l’année 2011). Pour je ne sais plus quelle raison, j’ai eu soudain envie de le relire, et grand bien m’en a pris: c’est un très beau livre.

Ce roman raconte un été tout particulier, un peu isolé du monde. Son mari ayant annoncé, après trente ans de mariage, qu’il souhaitait faire une pause, la narratrice pète littéralement les plombs, se met à hurler et finit en psychiatrie pour quelques jours. Une fois cette crise terminée, elle retourne dans la ville où elle a grandi, où elle retrouve sa mère âgée et donne un cours de poésie au collège local. Il se trouve que sa mère a noué des amitiés dans sa maison de retraite et que toutes ces amitiés sont des femmes. Il se trouve aussi que tous les inscrits au cours de poésie sont des filles. Et il se trouve enfin que la famille habitant à côté de la location de la narratrice est composée d’un homme absent et d’une femme présente. C’est ainsi que commence cet été que la narratrice va passer sans les hommes, avec sept collégiennes pleines d’hormones, une jeune maman au couple affreux et une bande d’octogénaires ou nonagénaires amatrices de lecture.

Le roman, traduit de l’anglais par Christine Le Bœuf, se lit absolument tout seul tout en étant très fin. Qui faut-il féliciter, de l’autrice ou de la traductrice? Probablement les deux, j’imagine. C’est de la belle littérature qui s’exprime tout en nuance et manipule des idées, mais avec une limpidité qui rend le propos parfaitement digeste. Siri Hustvedt est très ouvertement féministe ici, et elle aborde nombre de sujets problématiques dans les relations hommes-femmes. Le tout avec un humour grinçant qui fait bien mouche. Ainsi, au sujet de la "pause" que son mari de trente ans annonce vouloir prendre, la narratrice explique:

"La Pause était française, elle avait des cheveux châtains plats mais brillants, des seins éloquents qui étaient authentiques, pas fabriqués, d’étroites lunettes rectangulaires et une belle intelligence. Elle était jeune, bien entendu, de vingt ans plus jeune que moi […]."

Des seins éloquents, je trouve ça éloquent, justement. 👀 Et vous conviendrez qu’il y a de quoi se mettre à hurler face au mari qui se casse avec une femme deux fois plus jeune que lui après trente ans de bons et loyaux services de son épouse qui a élevé leur enfant et relu toutes ses publications scientifiques… 👀

Au-delà du désastre conjugal, que la narratrice vit avec une douleur terrible, le roman parle aussi de relations entre humains: entre mari et femme, vu qu’elle pense beaucoup à ces trente années partagées, entre mère et fille, entre amis, entre gens qui souffrent. Une belle galerie de personnages qui respirent précisément parce qu’ils n’ont aucune certitude, mais beaucoup de sensibilité. Des humains, tout simplement. Et des humains qui touchent à la littérature: les ados écervelées du cours de poésie vont révéler des histoires bien personnelles au sein d’une intrigue plus dure liée au harcèlement scolaire, la narratrice exprime ses pensées par la poésie, et les retraitées épluchent les bouquins de Jane Austen à leur club de lecture.

"Ma mère était à son club de lecture en train de discuter de l’Emma d’Austen devant un assortiment de fromages […]."

Après Un été sans les hommes, j’ai aussi lu Élégie pour un Américain, que je n’ai pas du tout aimé, et Un monde flamboyant, qui m’a moins emballée. Je ne sais donc pas trop si je continuerai un jour avec Siri Hustvedt (ou peut-être avec un essai plutôt qu’un roman?). Mais ce roman-ci, je vous le conseille sans hésitation; c’est un beau récit qui tire vers le haut, et des gens qu’on aimerait bien connaître dans la vraie vie. 💖 Et j’adore cette couverture de Rodney Smith, avec Actes Sud qui indique le nom de la traductrice en couverture. 💪

Allez donc voir ailleurs si cet été y est!
L'avis de Shaya

mercredi 22 mars 2023

Biographie de la faim (2004)

Chronique express!

J’ai voulu relire Biographie de la faim d’Amélie Nothomb en partie parce que je voulais lire quelque chose de court, dont je ne perdrais pas le fil en m’endormant dessus durant des jours, et en partie parce qu’il me semblait qu’il parlait d’anorexie-boulimie. Si j’ai effectivement pu le lire rapidement, j’ai été plutôt déçue du contenu. La faim dont il est question ici, c’est en effet Amélie Nothomb en personne, car elle s’identifie à sa faim – faim de nourriture, de sucré en particulier, mais aussi de tout ce qui existe. Petite enfance au Japon, enfance et adolescence dans divers pays, relations avec sa sœur et ses parents, anecdotes improbables, le tout avec le franc-parler bien caractéristique de l'autrice: j’ai passé un bon moment, en soi, mais l’anorexie n’est guère présente qu’à la fin, et à peine, et la boulimie n’est pas présente du tout. Déception, donc. Et l’ensemble m’a semblé assez vain au final, comme une pose que l’autrice voudrait prendre sur son passé, à grand renfort de comportements étranges, comme le fait de boire de l’alcool fort dès l’enfance. On est loin de l’écriture brillante de Hygiène de l’assassin, qui m’a enthousiasmée lors de ma relecture il y a deux ans...

vendredi 17 mars 2023

Le roi Arthur et ses preux chevaliers (1976)

Il y a plus de vingt ans, dans ce que je considère aujourd’hui comme une autre vie, j’ai récupéré ce roman sur les chevaliers de la Table ronde. Quelqu’un de ma connaissance le jetait et j’ai sauté dessus. Sauf que, au final, il est resté dans la bibliothèque durant tout ce temps… Je l’ai redécouvert un peu par hasard la semaine dernière et j’ai soudain eu envie de le lire.

John Steinbeck est un écrivain américain connu pour ses romans Les raisins de la colère et Des souris et des hommes. Je n’ai rien lu de lui, mais cette version de la légende arthurienne me semble bien à part dans sa bibliographie. L’auteur a en effet entrepris de réécrire en anglais moderne, durant les années 1950, le manuscrit de Winchester de Le Morte d’Arthur de Sir Thomas Malory, qui date des années 1470. Vous trouverez quelques infos sur sa démarche sur la page Wikipédia du livre en anglais.

L’œuvre, que j’ai lue dans la traduction de Patrick et Françoise Reumaux, se divise en sept parties:

Merlin
Le Chevalier aux deux épées
Le mariage du roi Arthur
La mort de Merlin
Morgane la Fée
Gauvain, Yvain et Marhalt
Le noble conte de sire Lancelot du Lac

La première partie relate les événements précédant la naissance d’Arthur – la guerre entre Uther Pendragon et le duc de Cornouailles, la visite du premier à la femme du deuxième, etc. – puis l’arrivée d’Arthur sur le trône et ses guerres incessantes contre les barons rebelles. Tout est plutôt connu, même si la toute fin m’a laissée bouche bée: ayant appris qu’il a eu un enfant de sa demi-sœur Morgause (et non de Morgane, comme je l’ai toujours entendu dire!!) et que celui-ci est né le 1er mai, Arthur fait enlever tous les bébés nés ce jour-là et les réunit sur un bateau qu’il envoie en mer sans équipage pour s’en débarrasser! C’est d’une cruauté innommable et le parallèle avec Pharaon et Moïse est évident…

À l’exception de "La mort de Merlin", qui décrit l’amour malheureux de l’enchanteur pour Nyneve, et de "Morgane la Fée", qui parle de cette maléfique enchanteresse, les chapitres suivants parlent surtout de chevaliers en quête. Au début, c’était un peu ridicule ou absurde: où qu’ils aillent, ces gens voient des prodiges et se combattent jusqu’à la mort, mais il y a toujours un nouvel ennemi à tuer page suivante. Les actions s’enchaînent sans grand suivi ni vraisemblance. Au mariage du roi Arthur, un cerf blanc déboule dans la salle et personne ne trouve ça bizarre. Il y a bien sûr des pucelles en danger dans toutes les forêts. Et le taux de mortalité des chevaux est très élevé, ce que je trouve hautement répréhensible.

Mais bon, le côté un peu ridicule fait partie des écrits historiques du genre – cela m’a d’ailleurs rappelé La Quête du Graal – et ça se lisait tout seul, alors j’ai continué volontiers. Et j’ai plutôt bien fait, car les deux dernières parties, qui sont aussi les plus longues, m’ont beaucoup plu: il y a beaucoup d’humour et même un certain propos féministe, car Yvain est formé à la chevalerie par une vieille femme qui aurait elle-même voulu devenir chevalier, si elle avait pu, et qui n'a pas du tout sa langue dans sa poche!

N'ayant pas lu Le morte d’Arthur, je ne sais pas dans quelle mesure John Steinbeck a ajouté, supprimé ou retouché des choses par rapport au manuscrit, mais j’ai eu l’impression, sur le plan stylistique, qu’on allait vers quelque chose de plus en plus moderne au fil des pages, comme s’il avait pris de plus en plus de liberté.

John Steinbeck n’a jamais terminé son projet, qui a été publié inachevé après sa mort, et le roman s’arrête donc sur le premier baiser échangé entre Lancelot et Guinevere, alors qu’Arthur est encore au faîte de sa puissance. "Explicit le noble conte de sire Lancelot du Lac", et à nous d’imaginer la suite. Tout ça m’a donné bien envie de replonger dans la légende arthurienne, mais comme j’ai déjà dit il y a dix ans que j’attaquerais mon gros livre sur Chrétien de Troyes et que je ne suis jamais passée à l’acte, ce n’est peut-être pas pour tout de suite… 😁

dimanche 12 mars 2023

L’Œuvre au Noir (1968)

En 2019, j’ai lu Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar, une lecture lumineuse et humaniste qui m’a enthousiasmée (et qui a d’ailleurs fini en tête de mon classement des livres lus cette année-là). J’ai enfin retrouvé cette autrice avec L’Œuvre au noir, autre roman érudit et exigeant, mais très différent.

On suit ici la vie de Zénon, un médecin, alchimiste et libre penseur du XVIe siècle. Né à Bruges en 1510, au sein d’une famille de riches banquiers mais hors mariage, il part assez jeune pour étudier la médecine, puis baraude en Europe et au Moyen Orient avant de revenir à Bruges sous un faux nom vers 1560. La première partie, "La vie errante", s’intéresse surtout à son histoire familiale, et Zénon lui-même est relativement peu présent. La deuxième partie, "La vie immobile", raconte son séjour à Bruges durant les années 1560. Quant à la troisième partie, [divulgâcheur] intitulée "La prison", elle raconte, comme son titre l’indique, le séjour de Zénon en prison après son arrestation [fin du divulgâcheur].

Ce qui marque le plus dans ce roman, c’est la richesse de la plume de Marguerite Yourcenar: un style recherché, érudit, élégant, mais qui coule tout seul et fait preuve d’une limpidité formidable. J’ai totalement retrouvé l’admiration qui m’avait saisie dans Mémoires d’Hadrien. Chaque phrase est un plaisir.

Vient ensuite la richesse du personnage de Zénon, et même de tous les personnages, y compris ceux faisant l’apparition la plus brève. Zénon agit fort peu bien qu’il soit toujours en vadrouille, mais il pense énormément, et avec d’infinies nuances: à propos de la religion catholique et de la réformée, des guerres de religion, de la matière, du malheur, des désirs et des motivations des humains. C’est un observateur très fin, à l’image de l’autrice. Outre lui, ressortent particulièrement son cousin Henri-Maximilien et le prieur des Cordeliers, deux personnages très différents et superbement bien caractérisés. Mais, vraiment, tout le monde est super bien caractérisé dans ce bouquin, c’est formidable. J’ai aussi apprécié que Yourcenar mette du gris dans des personnages qui pourraient si facilement passer pour les méchants et les religieux obscurantistes de l’histoire, à savoir les représentants de l’ordre catholique en pleine lutte antiprotestante et en pleine Contre-Réforme.

Citons enfin la plongée dans une époque historique fort heureusement révolue, pour nous Européens: les guerres de religion ayant suivi la Réforme à partir des années 1510-1520. Un véritable bain de sang, où les catholiques risquaient la vie en terres protestantes, les protestants risquaient la leur en terres catholiques, et les athées risquaient la leur partout. Des querelles religieuses doublées, bien sûr, des affrontements politiques entre les royaumes et États plus ou moins grands de l’époque: Saint-Empire romain germanique, France, duchés et villes d’Italie, forces pontificales, Espagne. Dans ce contexte terriblement tendu et délicat, Zénon doit se mouvoir avec prudence, car l’alchimie n’a pas bonne presse et que certains de ses ouvrages diffusent des idées peu orthodoxes aux yeux de l’Église.

"Médecin, alchimiste, artificier, astrologue, il avait porté bon gré mal gré la livrée de son temps; il avait laissé le siècle imposer à son intellect certaines courbes. Par haine du faux, mais aussi par l’effet d’une fâcheuse âcreté d’humeur, il s’était engagé dans des querelles d’opinions où à un Oui inane répond un Non imbécile."
Et tout ceci avec parfois, dans ces longues réflexions et ces quotidiens dangereux, des éclats de chaleur humaine, comme la relation avec le prieur ou les retrouvailles avec une vieille femme de Bruges qui a connu Zénon enfant.

Alors, certes, je n’ai pas tout compris aux réflexions de Zénon sur l’alchimie ou la religion, et le contexte historique n’est pas facile à suivre quand on l’aborde avec l’ignorance totale qui est la mienne (merci Wikipédia de m’avoir aidée à y voir plus clair), mais ce livre est un chef d’œuvre à lire absolument – même si Mémoires d’Hadrien m’a semblé plus facile à appréhender.

Vraiment, Marguerite Yourcenar était une écrivaine hors du commun, une géante du XXe siècle. Je suis un peu attristée de ne l’avoir jamais étudiée à l’école et de la voir si peu lue autour de moi. Merci encore, et mille fois, à Grominou d’avoir chroniqué Mémoires d’Hadrien en 2018 et de l’avoir mis en tête de ton classement de l’année, attirant ainsi mon attention dessus et me rappelant son existence quelques mois plus tard. 💖

Comme Mémoires d’Hadrien, L’Œuvre au noir est suivi par un "carnet de notes" réunissant des réflexions éparses de l’autrice, puis par une "note" dans laquelle elle décrit ses recherches historiques (quel travail!).

Allez donc voir ailleurs si cet œuvre au noir y est!
L’avis de Grominou

mardi 7 mars 2023

D’images et d’eau fraîche (2022)

Mona Chollet qui publie un essai sur les "collectionneurs d’images en ligne, qui accumulent et partagent au fil des jours, sur Instagram, Tumblr, Flickr ou Pinterest, des photographies d’art, des tableaux, des dessins qu’ils aiment"? En tant qu’ex-droguée à Instagram (et avant cela, à Facebook), il me le fallait impérativement! Et puis, ce titre... 🤩🤩

Le format est différent des essais précédemment sortis chez Zones: Mona Chollet publie cette fois chez Flammarion, dans un format un peu plus grand et un papier nettement plus épais. Un choix qui m’a d’abord désolée, parce que ça ne va pas faire beau dans la bibliothèque, mais qui s’est très vite expliqué: ce livre est presque aussi visuel que textuel; les réflexions de l’autrice sont accompagnées de nombreuses représentations de tableaux et de photos. Un objet de toute beauté, qui me semble justifier son prix de 20€.

En revanche, le texte est beaucoup plus limité que précédemment, ce qui m’a un peu déçue. Mais uniquement sur la quantité, car, niveau qualité, j’ai retrouvé la finesse de Mona Chollet et sa capacité à évoquer des notions abstraites et des ressentis intimes avec une grande clarté. J’adore cette femme et ce qu’elle raconte, c’est formidable; c’est l’introspection par excellence et j’adore l’introspection! Ici, elle partage sa passion pour la beauté et les images, d’abord dans leur version papier, à afficher au mur, puis dans leur version numérique, à épingler en ligne: ce qu’elles nous apportent, ce qu’elles disent de nous… Le manifeste du livre – "j’ai envie de revendiquer ce rapport primaire et entêté à la beauté, cette confiance dans l’appui qu’elle offre, faisant de nous des perchistes arrachés momentanément à la gravité et catapultés dans les airs, libres et légers, avant de retomber… ailleurs" – n’est pas sans rappeler ce qui ressort de La Légèreté de Catherine Meurisse, et je trouve que c’est beau, de rappeler que l’art nous nourrit aussi, bien que dans une mesure moins vitale que les aliments.

Sur un plan plus personnel, cela résonne aussi avec ma propre réflexion depuis que j’ai visité l’expo du musée Jacquemart-André sur Füssli à l’automne: je veux remettre de l’inspiration dans ma vie, notamment visuellement, et le mot "Imaginaire" s’est imposé à moi comme guide pour l’année 2022. Pour cela, j’ai pour projet de créer un compte sur un de ces sites dédiés aux images, probablement Deviant Art.

Un des chapitres est consacré à un des tableaux Pinterest de Mona Chollet, Femmes, qui réunit des portraits de femmes inspirantes, de femmes qui ouvrent la voie. Je veux faire ça, moi aussi. Je sais depuis des années que l’album s’appellera "Je veux être elle" et que la toute première à y figurer sera Jessica Fletcher. 🤩

En bref, c’était un livre hélas vite lu – trop vite lu, dirais-je –, mais néanmoins un bien beau et doux moment en compagnie d’une femme que je tiens en très haute estime – et ce malgré que je ne sois pas entièrement d’accord avec elle parfois, vu qu’elle est positionnée nettement plus à gauche que moi sur l’échiquier idéologique. Peut-être qu’elle fera son apparition dans mon album de femmes inspirantes, elle aussi… 

Livres de l’autrice déjà chroniqué sur le blog
Chez soi. Une odyssée de l'espace domestique (2015)
Sorcières. La puissance invaincue des femmes (2018)
Réinventer l’amour. Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles (2021)

Allez donc voir ailleurs si ces images y sont!
L’avis de Shaya, ma partenaire de lecture

jeudi 2 mars 2023

La gamelle de février 2023

Comme d'habitude, retour sur les activités culturelles du mois écoulé, marqué par la présence du plus grand réalisateur de tous les temps. 😉

Sur petit écran

Pas de film.

Sur grand écran

Avatar: la Voie de l’eau de James Cameron (2023)

Payakan 💖

Jamais trois sans quatre, dit le dicton. 👀
Après deux séances en 3D, retour à la 2D. Au tout début, ça m’a manqué un peu. Les premiers plans m’ont semblé moins spectaculaires. Mais le changement de cinéma en était peut-être plus responsable, car j’ai aussi trouvé les scènes de nuit plus sombres (ce qui devrait, logiquement, être plutôt le propre de la 3D, en raison des lunettes). Mais à part ça, quel bonheur de plonger de nouveau en compagnie des Na’vis du récif. Je me réjouis tellement de voir grandir ces personnages dans les prochains films.

Titanic de James Cameron (1998)

Quel bonheur de revoir ce chef d’œuvre au cinéma 💖💖 Je l’aime tellement et je le trouve tellement riche 💓💓 Outre tout le bien que j’en ai déjà dit en 2020, j’ajouterai qu’il me donne, paradoxalement, de l’espoir, car c’est une formidable histoire de survie et d’autodétermination. Lorsque Rose siffle de plus en plus fort au fur et à mesure que la lumière de la torche éclaire son visage, Cameron donne du courage et montre la voie. Et tous les personnages qui luttent jusqu’au bout, non seulement pour eux mais aussi pour les autres, en faisant quelque chose en pleine apocalypse – jouer de la musique, couper les cordes d’un canot, essayer d’évacuer les passagers dans un minimum de calme, réciter un passage de la Bible en s’agrippant de toutes ses forces pour ne pas tomber, et même mentir à ceux qu’on aime pourvu de les faire monter dans un canot –, c’est ce que l’humanité fait de mieux. C’est la lumière dans les ténèbres. (Cameron n’est pas naïf, bien sûr, et il montre aussi le pire: la panique qui rend certains fous, et la volonté de vivre aux dépends des autres de ceux qui ne pensent qu’à eux.) Et Kate Winslet est TELLEMENT époustouflante. Il faut voir ce film juste pour elle. Ces yeux. Cette scène d'intro. Les mots me manquent.
J’aurais préféré voir le film en 2D, car je trouve absurde de coller des technologies rétroactivement sur des films, mais la 3D est très bien faite. Cameron est vraiment un dieu.

La Fièvre du samedi soir de John Badman (1977)

Chemise ouverte... 🎶 Chaîne en or qui brille... 🎶


Une séance UGC Culte à la fois enthousiasmante, étonnante et plombante. Enthousiasmante car les trente ou quarante-cinq premières minutes donnent à voir un John Travolta hors du commun, parfaitement maître de son corps, et donnent grave envie de danser. Étonnante parce que le film aborde pas mal de sujets en plus de la passion de la danse, comme le manque de perspectives d’une jeunesse fauchée, l’avortement, les relations sexuelles, les dynamiques familiales, et également parce qu’il se termine bizarrement, comme en plein milieu d’une scène. Plombante parce que le dernier élément d’intrigue avant la conclusion est un combiné entre un viol (un exemple parfait d’une relation qu’une femme recherche, à la base, mais qui tourne au viol) et une mort accidentelle (ou peut-être pas si accidentelle que ça). Je ne m’attendais pas du tout à ça. Encore une fois, l’image que l’on se fait d’une œuvre est parfois très éloignée de sa réalité!

Du côté des séries

Je regarde The Witcher Blood Origin. Bon... On en parlera le mois prochain... 😉

Et le reste

J'ai lu Les Cahiers de Science et Vie de décembre dernier, qui était consacré aux chats 😻, deux vieux numéros de Livres Hebdo (dont un qui avait été bien entamé en janvier, pour être exacte) et mon numéro habituel de Cheval Magazine.