mardi 25 octobre 2011

Les Fils de l'homme

Un coup de cœur absolu que je qualifierais même de raz-de-marée émotionnel. Des plans séquences incroyables, une musique déchirante et des acteurs excellents pour un film cruel et splendide: si l'on s'éloigne du point de vue scénaristique du livre de P. D. James, qui a représenté un tremblement de terre littéraire du même gabarit il y a un an presque jour pour jour dans ma petite vie d'exilée à Luxembourg, on reste dans l'atmosphère cruelle et désabusée de mon auteur fétiche.


Les personnes me connaissant dans la vraie vie comprendront bien combien il est exceptionnel que je dise : "j'ai pleuré à cause d'un bébé"!

Un film d'Alfonso Cuaron dont Cachou a déjà parlé ici, dans un billet avec lequel je concorde pleinement.

lundi 24 octobre 2011

Le Repaire du Ver blanc

Arf!

Je viens de finir de lire Le Repaire du Ver blanc (The Lair of the White Worm) de Bram Stoker, nouvelle qui constitue la première étape de mon Mini-challenge du Ver blanc, qui commence remarquablement mal.

Perplexité considérable. En fait, c'est nul. Et très peu compréhensible. Et pas intéressant.

Imaginez que votre voisine tue votre mangouste, qui vous faisait tranquillement des câlins avant d'attaquer furieusement ladite voisine, à coups de revolver. Est-ce que vous rentrez chez vous sans dire un mot?

Imaginez que votre voisin regarde fixement une autre de vos voisines pendant des heures, comme s'il voulait la manger, et que ladite voisine pâlit, faiblit et manque de s'évanouir sous ce regard. Est-ce que vous restez assis à côté à les regarder se regarder sans faire un geste?

L'histoire se déroule en outre dans un endroit où les voleurs n'existent pas, puisque Voisine numéro 1 s'introduit chez tout le monde sans sonner et sans forcer les portes, qui restent apparemment ouvertes jour et nuit.

Effarée par la nullité de cette nouvelle que Bran Stoker a écrite 15 ans après Dracula (et pour laquelle on ne peut donc pas invoquer une "erreur de jeunesse"), je vous laisse avec le compte-rendu d'Anne Quent, qui a déjà exprimé son désarroi ici.

Question du jour

Un petit détail que j'ai découvert samedi dernier grâce à Thomas Sertillanges, qui animait la Matinale de la Société française des traducteurs (SFT), un rendez-vous mensuel tournant autour d'un aspect de la traduction.

Dans les aventures de Tintin, savez-vous comment distinguer Dupont et Dupond?

vendredi 21 octobre 2011

Cavaliere di Grazia

"Per portare un cavallo dovremo prendere una barca più grande, e superare la linea di navi turche sarà più difficile. Volete rischiare la vita per un cavallo?"
Andrea si strinse nelle spalle. "Lui me l'ha salvata almeno due volte," disse, "sicché sono in debito."
Franco Mimmi
Cavaliere di Grazia

Traduction française de votre dévouée blogueuse, le livre n'ayant pas été publié en France:
"Nous devrons prendre un plus grand bateau pour transporter un cheval et il sera plus difficile de passer la ligne des navires turcs. Vous voulez risquer votre vie pour un cheval?"
Andrea haussa les épaules. "Il a sauvé la mienne au moins deux fois", dit-il, "alors j'ai une dette envers lui."

mardi 18 octobre 2011

NaNoWriMo 2011

Bon allez.

Pour une rare fois, je décide ce soir de faire preuve de volonté, d'optimisme et de joie de vivre, et je m'engage formellement à participer à l'édition 2011 du National Novel Writing Month.

Cette résolution s'inscrit dans une utopique indispensable démarche de retour à la vie/reprise en main.

Je me réserve cependant le droit de laisser tomber en cours de route si mon chiffre d'affaires du mois dépasse une certaine somme (que je ne vous révèlerai pas ici): pour l'instant, je ne peux malheureusement pas me payer le luxe de refuser du travail pour me consacrer à l'écriture. (Mais, bien sûr, tout ça changera lorsque j'aurai enfin mis la main sur mes millions!)


Rendez-vous en novembre pour 50 000 mots de souffrance et d'extase!

samedi 15 octobre 2011

Bonheur! (bis!)

Alors que je suis encore relativement hystérique au sujet de l'annonce de la sortie du prochain P. D. James, voilà que j'apprends qu'Arturo Pérez-Reverte publie le 27 octobre le septième tome des aventures du Capitaine Alatriste!


El puente de los asesinos se déroulera en outre en Italie...

Heureusement, je n'ai pas besoin d'attendre la traduction: je pourrai sauter dessus dès que je l'aurai acheté.

jeudi 13 octobre 2011

Rencontre avec des blogueurs BD

Samedi dernier, j'étais à la médiathèque Christine de Pizan de Poissy pour assister à un café littéraire avec des bulles. Trois blogueurs BD ont répondu aux questions du public et nous ont parlé de leurs blogs et de l'évolution de la bande dessinée à l'ère du numérique...

J'ai récupéré par la suite un dessin réalisé pour moi par l'un des trois blogueurs, Clément, qui nous avait parlé des demandes de dessins "bizarres" en salon et avait notamment signalé que beaucoup de personnes lui demandaient un dinosaure. ^^



J'adore! Merci beaucoup! (Et merci à Copine C. qui a demandé le dessin à ma place!)

Clément tient deux blogs, Le blog des frères crétins et Pas de pression. Les deux autres blogueurs invités étaient Lolmède (auteur de Brut de blog) et Faz (auteur de Super-Papa). Jetez-y un coup d’œil!

lundi 3 octobre 2011

Pèlerinage littéraire de Médan

Je suis allée hier au pèlerinage littéraire organisé par les Cahiers naturalistes au sein de la maison d’Émile Zola à Médan. Ce pèlerinage a lieu tous les ans, le premier dimanche d’octobre, depuis 1903.

Je suis partie de Versailles une heure avant le début du pèlerinage, de manière à me garer sur la parking de la mairie de Médan, où je m'étais garée en juillet. Et bien, soyez prévenus! À 14h30, toutes les places étaient occupées et la petite ville de Médan était envahie. J'ai réussi à me garer le long de la voie ferrée uniquement parce que ma voiture fait la taille d'un vélo...

Dans le parc de la maison, toutes les places assises sous la tente étaient occupées et le public s'est réparti sur la pelouse. Il faisait très beau et le tout était assez champêtre et sympathique.


Pierre Bergé, que je connaissais de nom puisqu'il a écrit l'avant-propos du livre Zola à Médan, a d'abord donné quelques nouvelles au sujet de la maison, qui est fermée pour trois ans à partir d'aujourd'hui en raison de travaux importants. Avis aux amateurs: le pèlerinage sera maintenu l'année prochaine malgré les travaux et je vous donne donc rendez-vous le dimanche 7 octobre 2012!

Nadine Le Blond-Zola, arrière-petite fille d'Émile, et un homme que je n'ai pas réussi à identifier ont ensuite pris la parole. Ce dernier a notamment cité une exposition de Cézanne qui se tiendra à Paris cet hiver et où sera exposé un petit portrait de Zola (Zola et Cézanne étaient au lycée ensemble à Aix-en-Provence et sont restés amis à l'âge adulte, jusqu'à ce que Zola publie L'Oeuvre, roman dans lequel Cézanne s'est reconnu).

Le clou du spectacle consistait en l'intervention de deux orateurs extérieurs.

Christophe Reffait, professeur à l'université de Picardie, a d'abord abordé le sujet de la crise chez Zola, en partant bien sûr de la crise économique et financière actuelle. Zola a beaucoup parlé de la crise cyclique, celle qui revient régulièrement, soit sous la forme d'une maladie ou d'un état psychologique aberrant, soit sous la forme d'un écroulement économique ou financier. Germinal et L'Argent sont évidemment, et malheureusement, terriblement d'actualité... Il paraît que Zola est sorti de cette vision dans Travail, mais malheureusement je n'en suis pas encore arrivée aux romans qu'il a écrit après les Rougon-Macquart et je ne l'ai donc pas lu!

Christophe Reffait

Nicolas Demorand, actuel directeur de la rédaction et de la publication de Libération, a ensuite abordé le thème du journalisme en partant du célèbre J'accuse, qui valut à Zola la condamnation à un an de prison et l'exil en Angleterre. Est-il encore possible, aujourd'hui, qu'un seul article ait une telle influence? Les journalistes peuvent-ils se poser hors la loi pourvu de faire leur travail? Les journaux perdent actuellement leurs lecteurs, ils ne jouent plus le rôle d'unificateurs de personnes partageant les mêmes idées et l'âge du papier est révolu. L'âge de l'écran commence...

Nicolas Demorand

Bien entendu, leurs discours respectifs étaient bien plus intéressants que cela, mais je n'ai pas tout retenu. ^^  Nicolas Demorand a parlé de "l'esthétique du spasme et du déphasement", une formulation que j'ai trouvée pertinente; deux des notions zoliennes m'ayant le plus marqué sont le "détracage" mental et "le clou de l'idée fixe"...

À l'entrée de la maison.


Une expérience intéressante, donc, et que je répéterai à l'avenir, même s'il est peut-être inutile d'y aller tous les ans, les intervenants n'étant peut-être pas tous passionnants. C'était très agréable, en tout cas, de côtoyer pendant une heure et demie d'autres personnes férues de Zola!


L'entrée est libre et il suffit de se présenter à la maison pour entrer dans le jardin; par contre, il y avait une queue considérable pour visiter l'intérieur de la maison et il vaut mieux réserver. Je mets l'invitation ci-dessus pour info, il n'est absolument pas nécessaire de l'imprimer pour être admis au pèlerinage!