vendredi 31 janvier 2020

The Dream-Quest of Unknown Kaddath (1927)

Chronique express!


Il y a de nombreuses années, j'ai lu The Dream-Quest of Unknown Kaddath de H. P. Lovecraft et je n'ai rien compris. Cette année, je l'ai relue afin de lire enfin The Dream-Quest of Vellitt Boe de Kij Johnson. Et devinez quoi? Je n'ai de nouveau rien compris. 😂

L'histoire est celle du voyage de Randolph Carter, un rêveur cherchant Kaddath afin d'y trouver des dieux, qu'il espère convaincre de le laisser voir de plus près une ville éclatante qu'il a aperçue à l'horizon. Son périple dans les contrées du rêve le mène dans de nombreux lieux aux noms alambiqués, où il rencontre toutes sortes de peuples mystérieux et devine toutes sortes de savoirs interdits, de terres désolées, de magies impures et de secrets terrifiants. Les péripéties s'enchaînent sans grandes explications, exactement comme dans un rêve.

Ce texte d'une centaine de pages est un peu un condensé de Lovecraft. Lovecraft puissance dix, si je puis dire. Et c'est tellement Lovecraft que ça en perd toute saveur. Je n'ai ressenti aucune horreur face aux créatures douteuses, je n'ai pas rêvé devant les étendues infinies pleines de mystères. Dans l'ensemble, j'ai eu un mal fou à suivre l'enchaînement des faits: pourquoi Carter décide d'aller à tel endroit, comment il sait qu'il doit trouver telle statue. Oh, il y a bien des chats à Ulthar et des références à d'autres travaux de Lovecraft, comme une goule nommée Pickman – mais pas de quoi soulever l'enthousiasme. Je ne conseille pas du tout de lire ce texte pour découvrir l'auteur...

Allez donc voir ailleurs si cette quête y aboutit!
L'avis de Vert

dimanche 26 janvier 2020

Métronome: l'histoire de France au rythme du métro parisien (2009)

Dégommage de PAL oblige, je vais lire cette année les livres reçus ou achetés en 2017, dont Métronome 2 de Lorànt Deutsch. Ayant totalement oublié le contenu du premier ouvrage, j'ai décidé de commencer par le début en me replongeant dans Métronome: l'histoire de France au rythme du métro parisien, que j'ai beaucoup apprécié lors de ma lecture fin 2010 (je suis même allée visiter le musée Carnavalet suite à cette lecture).


Vingt chapitres, vingt stations de métro, vint siècles d'histoire de Paris et de France. L'idée de base de ce livre est extrêmement sympathique. Chaque station de métro retenue donne lieu à l'exploration d'un quartier et au récit d'un certain nombre d'évènements historiques. Paradoxalement, le voyage commence station Cité alors que l'auteur nous explique d'emblée que la ville du peuple gaulois des Pariisi n'a pas été retrouvée dans l'île de la Cité, mais plutôt du côté de Nanterre. C'est après la victoire romaine que la nouvelle Lutèce, une ville gallo-romaine, est reconstruite sur l'île de la Cité.

Parfois, Lorànt Deutsch part d'un bâtiment, par exemple les restes d'une abbaye, pour décrire une période historique. Parfois, il fait une véritable balade dans les rues, en suggérant de s'arrêter au numéro X ou Y de telle rue pour apercevoir les restes d'un mur ou retrouver une maison ancienne. C'est absolument passionant, d'autant plus que sa célébrité lui a permis d'accéder à des vestiges situés dans des propriétés privées. Métronome illustré, qui propose des photos, doit fournir un complément extrêmement intéressant à l'ouvrage principal.

Le ton est résolument dynamique et prenant, un peu comme si l'auteur était un guide racontant les hauts faits des rois du passé; on est clairement dans la vulgarisation destinée au grand public et l'ouvrage se lit tout seul (même les péripéties extrêmement complexes des successions mérovingiennes sont prenantes – j'ai tout oublié aussitôt, mais j'ai aimé les lire!). J'ai relevé quelques maladresses de style qui m'ont déplu, mais qui ont ceci de rassurant qu'elles peuvent nous laisser supposer que Lorànt Deutsch a vraiment écrit son livre lui-même, sans en confier la rédaction à un professionnel de l'écriture.

Ma seule réserve est que tout ceci est un peu trop gentillet. Je ne peux pas dire que j'aie ressenti le besoin incontrôlable de me ruer sur Métronome 2. Je le lirai, bien sûr, et j'espère en tirer le même plaisir que dans ce cas-ci, mais on n'est tout de même pas sur une lecture inoubliable...

Concernant les critiques faites à Lorànt Deutsch, accusé de réécrire l'histoire en soutenant l'Église et la royauté (voir cet article du Monde): on sent en effet une certaine nostalgie d'un monde révolu, mais cela ne rend pas l'auteur naïf pour autant. Il y a aussi des critiques de l'Église et des liens Église-pouvoir. J'ai noté quelques passages que je pourrai vous indiquer en commentaire si cela vous intéresse. Je comprends mieux la critique liée à la non citation des sources; même si on n'est pas ici sur un ouvrage universitaire, une bibliographie de référence aurait été la bienvenue et aurait permis d'inciter le public à aller plus loin.

Une chose à savoir: l'ouvrage ne se veut pas exhaustif et chaque siècle est raconté via certains évènements, pas tous. Ainsi, la victoire de Charles Martel à Poitiers, que j'attendais de lire avec intérêt à cause des critiques avancées (voir cet article du Huffington Post), n'est pas mentionnée; la polémique en question est liée à l'ouvrage Hexagone. Zut. Je resterai sur ma faim, puisque je ne pense pas me pencher sur ce livre quand j'aurai lu Métronome 2.

En bref: un ouvrage non exempt de défauts, mais intéressant et prenant à découvrir, surtout si on aime et/ou si on connaît bien Paris. Les critiques politiques, en revanche, me semblent largement surfaites et liées à l'indignation permanente et à la paranoïa qui ont caractérisé les années 2010.

Allez donc voir ailleurs si ce métro y est!
L'avis de Vert

mardi 21 janvier 2020

A Morbid Taste for Bones (1977)

L'année 2020 a commencé avec un bon vieux policier britannique, un genre doudou que je lis toujours avec grand plaisir. Après m'avoir fait découvrir les enquêtes du frère Cadfael d'Ellis Peters avec The Confession of Brother Haluin, quinzième opus de la série, le hasard des achats d'occasion m'a permis de poursuivre ma lecture avec le tome 1. Youpi!


1137. L'abbaye bénédictine de Shrewsburry, en Angleterre, envoie une délégation de moines à Gwytherin, au pays de Galles, pour en ramener les reliques de Sainte Winifred, qui a miraculeusement guéri l'un de ses membres. La population locale, toutefois, ne voit pas d'un si bon œil le départ de la sainte. Puis le principal opposant au projet est retrouvé mort, une flèche dans la poitrine. Si certains y voient un message divin, le frère Cadfael estime que le meurtre a forcément été commis par un être humain et commence à enquêter discrètement, aidé par la fille de la victime.

Sur la forme, ce roman m'a laissé perplexe plus d'une fois; j'ai dû relire de nombreuses phrases qui m'ont semblé très confuses voire carrément contradictoires. Je ne sais pas si cela est dû à d'éventuelles lacunes en anglais de ma part ou à des maladresses de l'autrice (rappel ou info: Ellis Peters est le pseudonyme d'Edith Pargeter). Sur le fond, j'ai été beaucoup plus satisfaite. Certes, les enquêtes d'Ellis Peters ne sont pas aussi brillantes que celles d'Agatha Christie ou aussi complexes que celles de P. D. James, mais j'aime beaucoup le contexte historique du XIIe siècle anglais, ce Moyen Âge modeste et tranquille où l'échelle des évènements était forcément limitée – puisqu'il fallait passer des jours en selle pour aller de ville en ville. Je trouve, en outre, qu'Ellis Peters dépeint bien le rôle de l'Église dans les communautés sans faire de clichés (mais sans faire preuve de naïveté non plus). J'aime également beaucoup le personnage de Cadfael, cet ancien croisé devenu moine sur le tard et plus au fait de l'état du monde que certains de ses collègues de l'abbaye. Bref, une lecture qui n'est certes pas inoubliable mais qui est fort plaisante. Je continuerai de lire Cadfael, d'autant plus que j'aime beaucoup cette édition Sphere (à laquelle cette photo ne rend pas honneur, malheureusement).

Livres de l'autrice déjà chroniqués sur ce blog
The Confession of Brother Haluin (1988)

PS: Je réalise après publication que cet article est le 900e publié sur ce blog. Bon 900e article à moi-même! 😊😊

jeudi 16 janvier 2020

Bilan 2019 - Lectures

Après le bilan cinématographique, il est temps, comme tous les ans, de passer au bilan livresque. 😀 Quid de cette année 2019?


J'ai été nettement plus efficace avec les livres qu'avec les écrans puisque j'ai lu 65 livres, un chiffre très proche des 67 lectures de 2018 et 2017. Je suis ravie de lire, en moyenne, plus d'un livre par semaine.

Cette année, j'ai compté pour la première fois des lectures professionnelles, à savoir sept romans jeunesse que j'ai traduits et un ouvrage de vulgarisation scientifique dont on m'a proposé la traduction (malheureusement tombée à l'eau suite à l'abandon du projet par l'éditeur). J'ai hésité un peu, mais après tout il s'agit de livres que j'ai lus de A à Z sur mon temps personnel, je ne vois pas pourquoi ça ne compterait pas. Je continue, par contre, de ne pas tenir compte des livres pour enfants que je lis sur ordinateur durant mes heures de travail au fur et à mesure que je les traduis.

Alors, qu'est-ce qui m'a marquée? Qu'est-ce qui s'est révélé inoubliable?

Les Grands Livres 
Le trio de tête est une évidence.
Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar (ici)
Multiple splendeur de Han Suyin, traduit de l'anglais par D. Olivier (ici)
Strumpet City de James Plunkett (ici)


Trois plumes uniques, trois livres à mi-chemin entre fiction et réalité qui parlent de la vraie vie. Les sentiments s'épanouissent malgré des réalités épouvantables; une lucidité triste et résignée laisse, paradoxalement, une place à l'espoir. Trois livres qui ont fait de moi une meilleure personne.

Les valeurs sûres
Comme à peu près tous les ans, j'ai pu compter sur certains de mes auteurs préférés: Agatha Christie (ici), Alexandre Dumas (ici), Guy de Maupassant (ici), David Gemmel (ici et ici – bon en fait c'était moyen, désolée David), Annie Ernaux (ici), Philippe Delerm (ici) et le grand Émile Zola (ici, ici, ici et ici).
Je regrette toutefois de n'avoir pas lu de nouveau tome des enquêtes de Mma Ramotswe, la belle série d'Alexander McCall Smith. Il faudrait que je m'y remette en 2020.

Les belles découvertes
Les éditions Scylla m'ont permis de rencontrer Bob Leman avec la version originale du recueil Bienvenue à Stukeyville (ici). Washinton Irving m'a séduite avec sa rédaction du XIXe (ici). Les Centaures d'André Lichtenberger (ici), un beau roman tiré de l'oubli par les éditions Callidor, m'a transportée. Flatland d'Edwin A. Abbott (ici) m'aurait retourné le cerveau si seulement il y avait eu du volume dans cet univers plat. 😂

Et à part du français et de l'anglais, j'ai lu quoi?
Deux livres en espagnol: d'abord une déception, Como agua para chocolate de Laura Esquivel (ici), puis un coup de cœur majeur, El club Dumas d'Arturo Perez-Reverte (ici).
Un livre en italien: le très sympathique Marcovaldo d'Italo Calvino (ici).

Et des dragons? Il y a eu des dragons?
Oui! J'ai conclu avec joie la série des Mémoires de Lady Trent de Marie Brennan (ici) et j'ai commencé avec enthousiasme Téméraire de Naomi Novik (ici).

Et des femmes? Il y a eu des femmes?
Oui! 22 de ces livres ont été écrits par des femmes, soit environ un tiers. La répartition est loin d'être équitable, mais est beaucoup moins catastrophique que je ne l'aurais pensé.

Et les revues?
Comme en 2018, j'avais pour programme de lire une revue par mois en plus de Cheval Magazine. C'est chose faite puisque j'en ai lu 17, essentiellement dans le domaine culturel. Les titres récurrents sont Translittérature, la revue de l'Association des traducteurs littéraires de France, Bifrost et Mad Movies.

Et les BD?
32 BD cette année. C'est trois de moins qu'en 2018, mais environ 30 de plus que les autres années, donc c'est très bien. 😊

Et la pile à lire dans tout ça?
C'est une victoire éclatante!! 😊😊 Au 1er janvier 2020, ma PAL comptait 33 livres, contre 66 le 1er janvier 2019. Elle a donc diminué de moitié! 😁 J'ai sérieusement limité les achats, j'ai évité soigneusement les boîtes à livres et autres étagères de récupération sur mon chemin et j'ai pris une décision inouïe: me séparer de certains livres sans les lire. Par exemple, j'ai renoncé à lire un livre sur Matisse que j'avais récupéré pour me cultiver. En effet, force est de constater que... je n'aime pas Matisse! 😂 Et je n'ai ni le temps ni l'envie de me forcer à lire quelque chose qui ne m'intéresse pas. Bref, quatre ou cinq ouvrages sont allés alimenter les PAL d'autres personnes. 😈

Et pour 2020 qui commence?
J'espère lire autant qu'en 2019, mais surtout continuer d'y prendre autant de plaisir. Ce n'est pas facile de prendre le temps de lire et un autre de mes loisirs, l'équitation, reste prioritaire. Je n'en parle guère ici, mais si 2019 m'a autant plu, c'est, comme tous les ans depuis que j'ai repris l'équitation, grâce aux chevaux. Mais la lecture m'est toujours indispensable. Alors on s'organise, on prend le temps, on écarte les pages et on plonge. 💖

lundi 13 janvier 2020

Bilan 2019 - Cinéma

Et voilà, maintenant que tous les billets sur les livres lus en 2019 sont publiés, de même que le récap de décembre et le bilan des BD du dernier trimestre, il est temps de passer au bilan annuel. Comme d'habitude, je commence par le cinéma.


Malheureusement, la tendance à la baisse continue: avec 27 séances, je suis encore moins allée au cinéma en 2019 qu'en 2017 (44 séances) et qu'en 2018 (41 séances). À ce stade, l'abonnement UGC Illimité est à peine rentable. 😞 Les raisons sont les mêmes que les dernières années: trois soirées par semaine prises par le sport, une programmation peu à mon goût et une fleimme généralisée. J'ajouterai que je dois lutter, par-dessus le marché, pour motiver mon copain, qui a dû faire à peine 20 séances de son côté.

L'avantage: l'exercice du bilan est fortement facilité. 😀

Sur le podium:
les films que je suis allée voir deux fois

Après intense réflexion, c'est La Reine des neiges 2 de Jennifer Lee et Chris Buck qui l'emporte. Je l'ai trouvé aussi superbe visuellement que stimulant pour mener ma vie de manière plus déterminée. En cas de doute, j'essairai dorénavant de me demander "que ferait Elsa?" Mon avis ici et ici.



Les aventures de la reine d'Arendelle sont suivies de près par Parasite de Bong Joon-Ho, qui est certainement le meilleur film que j'ai vu cette année. Je dois en effet reconnaître qu'il est largement supérieur à La Reine des neiges 2 sur tous les plans (scénario, message, thèmes, mise en scène). Si La Reine des neiges 2 est néanmoins en tête, c'est parce qu'il m'a beaucoup plus touchée et que j'écoute la musique en boucle depuis deux mois. Mon avis sur Parasite ici.


Vient ensuite l'adorable Downton Abbey de Michael Engler, un merveilleux film doudou. 💖💖 Mon avis ici.



Et le reste?

J'ai couiné devant les hippocampes et les requins de guerre d'Aquaman...

J'ai rêvé du monde de Mortal Engines, tellement enthousiasmant qu'il m'a donné envie d'écrire...

Le chant du loup, un film français reposant sur des sons infimes, m'a laissée sans voix...

J'ai exulté en voyant John Wick abattre des gens à tour de bras...

J'ai savouré un goût de liberté unique grâce à Nevada... Si remettre le pied à l'étrier a marqué une étape capitale dans ma vie de personne "normale", que peut ressentir un homme emprisonné en mettant cheval au galop dans le désert?

En bref: de bons moments qui compensent les daubes telles que Hobbes & Shaw, le film le plus inutile de l'année. 😂

Et pour 2020? Je crois que ma seule attente concerne Wonder Woman 2, mais j'espère que les grands écrans continueront de me faire rêver. Car même si je ne les fréquente plus autant, j'aime les salles obscures avec passion; j'aime ce moment où les lumières s'éteignent et où j'enfile mes bouchons d'oreille pour gommer totalement les bruits de la salle et me retrouver seule avec le film...

vendredi 10 janvier 2020

Les BD du quatrième trimestre 2019

La bande dessinée a de nouveau occupé une place importante au quatrième trimestre. Il faut dire qu'il est bien pratique de lire une BD le soir, quand on n'a qu'une vingtaine de minutes de lecture avant de sombrer dans le sommeil...

Entre Neige et Loup d'Agnès Domergue et d'Hélène Canac (2019)


Une bande dessinée adorable sur une petite fille qui quitte sa maison pour partir à la recherche de son père dans une île en proie à l'hiver. Accompagnée de son chat et de ses deux grenouilles, elle rencontrera un loup et découvrira la vérité sur ses origines. Le dessin extrêmement doux est irrésistible, j'ai tout simplement fondu d'amour. Dommage que la chute soit un peu décevante. Je recommande néanmoins pour tous les lecteurs qui aiment les beaux dessins et les histoires pleines de douceur.
Éditeur: Jungle

Le Detection Club de Jean Harambat (2019)


Réunis par un milliardaire désirant leur présenter sa création, un robot capable de résoudre les énigmes de leurs livres, les sept auteurs et autrices membres du Detection Club, dont Agatha Christie, se voient contraints de résoudre une enquête inattendue: la disparition dudit milliardaire. Une lecture sympathique mais anecdotique et portée par un dessin qui ne m'a pas plu. Plutôt une déception pour moi, donc.
Éditeur: Dargaud

Rose blanche (2010) (Maliki, tome 4)


Grosse déception pour ce tome 4, dont j'ai trouvé la plupart des strips très fades. C'est toujours aussi mignon et kawaï, certes, mais ça n'a pas été suffisant pour moi.
Éditeur: Ankama

Simon's Cat in his very own book de Simon Tofield (2010)


Une relecture. Les amusantes aventures d'un chat affamé et parfois maladroit dans des dessins d'une page. Une réussite d'autant plus marquante que, à deux exceptions près, on comprend tout sans la moindre ligne de dialogue.
Éditeur: Canongate Books

Putain de chat 5  de Lapuss' (2019) 


Putain de chat est la série de chats que j'aime le moins à cause de sa relative vulgarité (en même temps, le titre est explicite ^^). La comicité repose souvent sur le fait que le chat insulte l'humain, ce que je ne trouve pas drôle et qui me semble manquer de finesse. Mon copain avait oublié que je ne voulais pas poursuivre ma série, mais je le lui ai rappelé pour éviter de me retrouver avec le 6.
Éditeur: Kennes

Garfield. 30 Years of Laughs & Lasagna de Jim Davis (2008)


Un best-of des trente premières années de Garfield. Personnellement, je pleure de rire sur les strips de ce chat gros, paresseux, obsédé par la nourriture (notamment les lasagnes), égoïste et cynique. Il passe son temps à dormir, manger, boire trop de café et martyriser Oddie (le chien). Il déteste Nermal, le chaton mignon. C'est tellement comme ça que doivent penser les chats... 😂
Éditeur: Ballantine Books

Conan le Cimmérien. Les Clous rouges de Régis Hautière, Olivier Vatine et Didier Cassegrain (2019)


La collection Conan de Glénat se poursuit avec un septième tome très sympathique. Cette fois, le Cimmérien explore une mystérieuse cité perdue au milieu du désert, dans laquelle deux clans, séparés depuis des années, s'affrontent dans un combat sans merci. Il est accompagné de Valeria, une guerrière en petite tenue. De l'exotisme, un brin d'érotisme, des combats sanglants, une touche de sorcellerie: le contrat est rempli et j'ai été heureuse malgré un dessin pas tout à fait à mon goût.
Éditeur: Glénat

Les Chaventures de Taï et Mamie Sue de Konami Kanata (2017)


Un sympathique manga sur la cohabitation espiègle entre un chaton et une vieille chatte. Ce n'est pas mémorable, à tel point que je ne lirai pas la suite malgré mon obsession fort intérêt pour les chats,  mais je recommande pour de jeunes lecteurs. La présence de petites figurines cartonnées à découper et de deux doubles pages présentant l'adoption d'animaux à la SPA sur le mode du tutoiement me laissent en effet penser que je suis plus âgée que le public cible. 😋
Éditeur: Nobi Nobi

Nous vivons chez nos chats d'Eloisa Scichilone (2019)


Une BD adorable d'une douceur incroyable. Deux humains et cinq chats. Une journée au calme et au chaud alors que l'hiver et la neige règnent dehors. Les petites actions du quotidien, les chats qui se baladent, les coups durs de la vie, l'émotion qui submerge tout et de l'amour à en revendre. Une vision du bohneur très proche de la mienne. J'ai eu tellement mal et j'ai tellement pleuré que je tiens toutefois à mettre en garde les âmes sensibles... "Repose-toi... Repose-toi encore un peu." 💔
L'autrice est italienne, mais aucun nom de traducteur ou de traductrice n'est indiqué dans l'ouvrage, la BD est vendue uniquement en français sur le site de Feltrinelli et l'autrice présente seulement la version française sur son compte Instagram. Elle l'aurait donc rédigée en français? Le mystère est entier.
Éditeur: MARAbulles.

Conan le Cimmérien. Le peuple du cercle noir de Sylvain Runberg et Park Jae Kwang (2019)


Un huitième tome moins intéressant. Avec ses sorciers et son exotisme inspiré par l'Asie centrale, l'histoire est du pur Howard, mais je n'ai pas aimé le dessin crayonné et j'ai eu beaucoup de mal à suivre qui combattait qui, un problème renforcé par le fait que certains personnages jouaient un double jeu – et quand vous n'avez pas compris qui combat qui, vous comprenez encore moins qui trahit qui. 😉
Éditeur: Glénat.

mardi 7 janvier 2020

La gamelle de décembre 2019

Avant de passer aux habituels bilans annuels, voyons d'abord comment 2019 s'est terminé: aujourd'hui, on fait le tour de ma vie culturelle de décembre; dans quelques jours, on revient sur les bandes dessinées que j'ai lues au troisième trimestre.

Sur petit écran

La Neuvième porte de Roman Polanski (1999)


Après avoir enfin lu Le Club Dumas, brillant roman du non moins brillant Arturo Perez-Reverte, il était indispensable que je revoie La Neuvième porte, l'adaptation de Roman Polanski. Verdict: c'est une réussite! Un très bon film avec une mise en scène soignée, une ambiance formidable, une intrigue riche et complexe, des acteurs convaincants – Johnny Deep très sobre et Emmanuelle Seigner ambigüe à souhait – et une musique délicieusement inquiétante. Un film qui sait prendre son temps, comme le roman, dont il est une transposition à la fois très fidèle (l'enquête de Corso est respectée de près) et très infidèle (toute la partie sur Dumas est absente). J'ai juste été moins convaincue par la fin: à partir de la cérémonie satanique, j'ai trouvé les choses moins soignées et "crédibles".

Sur grand écran

La Famille Addams de Conrad Vernon et Greg Tiernan (2019)

Morticia: "Strange. There's usually a murderous clown
attached to the other end of these." 😂

Ma famille spirituelle est de retour!! Et elle a été croquée à la perfection dans ce film qui capitalise pleinement sur sa nature loufoque et gothique: les rosiers décapités de Morticia, la maison lugubre, le cimetière dans le jardin, les tentatives d'assassinat, tout est parfaitement addamsien. La célèbre musique de la série d'origine est également pleinement exploitée. Toutefois, je n'ai pas aimé le dessin presque caricatural (par exemple le gros nez de Fétide, la maigreur extrême de Morticia) et j'ai trouvé l'intrigue un peu forcée, ce qui m'a empêchée d'adhérer pleinement. Reste une forte envie de redécorer mon appartement.

À couteaux tirés de Rian Johnson (2019)


Un excellent whodunnit avec maison somptueuse et surchargée, mort mystérieuse, enquêteur excentrique, héritiers avides et nombreux mensonges. De quoi se triturer les méninges avec grand plaisir. Argument ultime: on aperçoit un épisode d'Arabesque à la télé. 💖

Le Dernier empereur de Bernardo Bertolucci (1987)


L'histoire de Puyi, le dernier empereur chinois, monté sur le trône en 1908 à l'âge de trois ans. Parfaitement maîtrisé, le film est superbe, avec des décors somptueux et une mise en scène savante. Un exemple inoubliable: la scène érotique durant laquelle on ne voit pas le moindre bout de peau, les corps des personnages étant dissimulés par un drap doré aux reflets sublimes. Le destin tragique de cet homme qui a été prisonnier toute sa vie est saisissant, tout en laissant songeur quant au côté "déconnecté de la réalité" des puissants. Il m'a manqué, toutefois, un peu d'émotion pour vraiment adhérer; si j'avais regardé le film chez moi, j'aurais probablement pris mon téléphone en main et fini par faire autre chose. Le voir au cinéma était donc la solution idéale. Merci UGC Culte.

La Reine des neiges 2 de Jennifer Lee et Chris Buck (2019)


Une deuxième séance encore plus enthousiasmante que la première. Je suis tellement heureuse de voir que ce dessin animé est classé dans les cinq plus gros succès de l'année. J'espère que les réalisateurs Marvel vont en prendre de la graine et copier leurs collègues Disney dans le traitement des personnages féminins: les potiches super-héroïques ont tout à apprendre de la reine Elsa!

Du côté des séries

Je regarde avec enthousiasme The Witcher. Plus d'infos quand j'aurai terminé.

Du côté des podcasts

L'habitude d'écouter des podcasts étant bien implantée depuis plusieurs mois, j'ai terminé Simple & Cité, que Florie Teller ne poursuivra pas en 2020, et je continue d'écouter La compagnie des auteurs, La méthode scientifique, Les Bulles nomades et Procrastrinations. Je me suis mise à un podcast sur le russe, Slow Russian Language, et à un podcast en russe, A Taste of Russian. Je ne comprends rien mais je suis heureuse d'entendre parler cette langue fabuleuse.

Et le reste


J'ai lu deux Cheval Magazine et un hors-série du Monde sur l'Italie, une lecture déprimante et inquiétante. Je me demande toutefois dans quelle mesure cela ne serait pas dû à l'angle retenu par les journalistes, aucun article n'abordant le moindre élément positif... 😕 Enfin, j'ai lu une version promotionnelle du Point Pop récupérée aux Rencontres de l'imaginaire de Sèvres.

Merci de m'avoir lue et bonne année, mes chers lecteurs!

samedi 4 janvier 2020

Au bonheur des ogres (1985)

Chronique express! 



Benjamin Malaussène est bouc émissaire au Magasin. En d'autres termes, il est désigné comme coupable par la direction à chaque fois qu'un client vient faire une réclamation ou demander un remboursement. L'émotion et la pitié qu'il suscite chez les mécontents sont telles que ces derniers abandonnent la partie, écrasés de culpabilité, et que le Magasin économise beaucoup d'argent. Chez lui, Benjamin gère comme il le peut une famille composée de ses six demi-frères et demi-sœurs, qui n'ont en commun que l'absence de leur mère. Puis l'explosion d'une bombe au Magasin et la mort d'un client viennent perturber ce joyeux bordel...

Comment commenter un livre de la série des Malaussène? Exercice difficile et périlleux qui sera fatalement en-deça de la réalité du roman, la langue de Daniel Pennac étant assez indiscriptible. Le ton est vif, familier, inventif et plein d'humour; le contenu est délicieusement foufou; le narrateur est irrésistiblement blasé. J'ai éclaté de rire plusieurs fois et, par-dessus le marché, ça se lit tout seul!! Par contre, il y a aussi un élément très sordide ici, à savoir le spectre d'anciens actes pédophiles, et ce n'est donc pas aussi grand public que je le croyais – j'avais l'impression que c'était lisible par des enfants ou de jeunes ados, mais je pense qu'il vaut mieux éviter.

Même si je ne pense pas forcément lire l'ensemble des six romans, je suis ravie d'avoir découvert ce premier tome et j'ai hâte de relire La Fée Carabine, dont la présence dans ma PAL a motivé l'emprunt de ce roman en bibliothèque.

Livres de l'auteur déjà chroniqués sur le blog

mercredi 1 janvier 2020

The Shuttered Room And Other Tales of Horror (1970)

Le nom d'August Derleth est connu des amateurs de Lovecraft: d'une part parce que le célèbre auteur l'a immortalisé dans ses ouvrages sous le nom de comte d'Erlette, et d'autre part parce que Derleth a fondé, avec Donald Wandrei, la maison d'édition Arkham House, justement dans le but de publier les œuvres de Lovecraft. Il serait également à l'origine de l'expression "mythe de Cthulhu", que Lovecraft n'employait pas. Pour en savoir un peu plus, je vous invite à lire mon billet sur Lovecraft. A look behind the Cthulhu mythos de Lin Carter.


Quid de ce recueil de nouvelles de Lovecraft complétées par Derleth, que m'a dégoté Vert? (Mille milliards de mercis!! 😍) Inévitablement, il y a du bon et du moins bon. Comme vous le verrez, il y a beaucoup de répétitions (la présence d'un cousin, les maisons isolées, les rumeurs et les superstitions locales...) et des structures assez classiques pour qui connaît Lovecraft. Mais c'est surtout la plume grandiloquente et archaïque de Lovecraft qui m'a manqué; je trouve qu'il exprimait quelque chose de puissant par sa manière unique d'employer des adjectifs peu usités. Ici, les choses sont plus plates.

Je dois préciser que j'ignore totalement quel genre de notes ou de brouillons avait laissés Lovecraft et dans quelle mesure chaque texte a été retravaillé par Derleth. À en croire le wiki sur Lovecraft, un de mes textes préférés se limitait à une ligne dans les notes de Lovecraft, auquel cas Derleth aurait fait tout le travail...

The Survivor (1954)
Une vielle maison qui respire le mal, un nouveau locataire, de mystérieux écrits laissés par un médecin ayant exercé là, des travaux douteux sur les reptiles et l'immortalité, un puits dans le jardin. Un texte classique et prévisible qui se termine sur un paragraphe en italique révélant la terrible vérité.

Wentworth's Day (1957)
Un narrateur perdu dans la montagne, une ferme isolée où s'abriter en attendant la fin de l'orage, un homme qui guette le moindre bruit, un mort qui a juré vengeance, des livres sur la nécromancie. Un texte classique et prévisible qui se termine sur un paragraphe en italique révélant la terrible vérité.

The Peabody Heritage (1957)
Un narrateur qui s'installe dans la vieille maison familiale isolée de tout, un caveau contenant un squelette bizarrement placé, une pièce cachée à la géométrie anormale, des rêves terrifiants, un chat noir, des locaux qui refusent d'approcher de la maison. J'ai eu un peu peur, mais surtout l'impression d'avoir déjà lu cette histoire de sabbat et de pièce cachée quelque part, même s'il m'est impossible de retrouver le texte en question... 😕 Et, oui, cette nouvelle est classique et prévisible et se termine sur un paragraphe en italique... 😉

The Gable Window (1957)
Un narrateur qui s'installe dans la vieille maison familiale isolée de tout, une fenêtre ronde au verre opaque, de mystérieuses notes laissées par un cousin, l'aperçu de mondes éloignés dans lequels s'épanouissent des créatures terrifiantes. Ce texte m'a lui aussi donné une forte impression de déjà lu. Et, oui, les dernières lignes sont en italique.

The Ancestor (1957)
Un narrateur qui s'installe chez un vieux cousin pour l'aider à mettre en ordre ses notes sur ses travaux, des recherches sur la mémoire qui remontent de plus en plus loin dans le passé, une odeur douteuse dans un laboratoire fermé de l'intérieur, un chien très calme qui se met à aboyer furieusement la nuit. Bien sûr, le dernier paragraphe est en italique. ^^

The Shadow Out of Space (1957)
Un homme qui n'est pas lui-même pendant trois ans, la vision d'un autre monde, la conviction qu'"ils sont parmi nous". Comme pour The Peabody Heritage et The Gable Window, j'ai eu la nette impression d'avoir déjà lu ce texte. Et il se termine en italique, lalalalala.

The Lamp of Alhazred (1957)
Autant les six premiers textes étaient sympathiques mais ne présentaient pas d'intérêt majeur, autant ce texte m'a capturée et émue. Les amateurs de Lovecraft savent, bien sûr, qu'Alhazred est l'auteur fou du Necronomicon. Ici, le narrateur reçoit une lampe à huile lui ayant appartenu via l'héritage d'un cousin. Mais cette lampe n'apporte pas que de la lumière: elle révèle d'autres mondes. L'homme, fasciné, couche ses visions sur le papier et finit par passer dans cet ailleurs. Hommage évident à la capacité de Lovecraft à nous faire soupçonner l'existence de mondes inconnus, ce texte est aussi un bel hommage à l'imaginaire dans une période historique qui n'a plus rien de magique. Il m'a touché et attristée.

The Fisherman of Falcon Point (1959)
Au large d'Innsmouth, ville côtière bien connue des lecteurs de Lovecraft, un vieil homme soutient avoir pris dans ses filets un poisson qui n'en était pas un – un poisson qui avait des jambes et qui parlait. Si certains se moquent de sa sirène, d'autres préfèrent ne pas commenter, sachant que les eaux d'Innsmouth ne sont pas comme les autres. Un texte nostalgique qui m'a beaucoup plu.

The Dark Brotherhood (1966)
Providence, un narrateur qui aime se promener la nuit, une rencontre étrange, un homme qui ressemble énormément à Edgar Allan Poe, sept hommes qui ressemblent énormément à Edgar Allan Poe, la vision d'un ailleurs inhumain, une machine infernale. Pas d'italique. ^^

The Shuttered Room (1959)
Retour à Dunwich (autre haut lieu des écrits lovecraftiens), un narrateur qui revient dans la vieille maison familiale, des instructions mysérieuses, une chambre fermée depuis des lustres, un crapaud caché derrière un meuble, des habitants méfiants, et bien sûr une fin en italique. Ce texte est toutefois plutôt bien mené et me semble représentatif de Lovecraft.

Au final, je n'ai pas boudé mon plaisir avec ces histoires d'horreur cosmique bien balisées, parce que j'aime les thèmes de Lovecraft et, j'en prends de plus en plus conscience, un côté "rétro" dans sa vision du monde. Même si ces textes ont été écrits durant la deuxième moitié du XXe siècle, ils m'évoquent un monde moins scientifique que le nôtre, sans numérique et sans téléphones portables, où la rencontre avec le surnaturel ou l'anormal semblait donc plus plausible. On les réservera toutefois aux grands amateurs de Lovecraft qui veulent aller au-delà de son œuvre (vu que, comme je l'ai dit, ces textes n'ont été qu'ébauchés par Lovecraft, Derleth les ayant repris après sa mort); en effet, il ne suffit pas de citer les Grands Anciens et le Livre des Goules dans un texte et de le conclure en italique pour faire du Lovecraft. Bref: si vous voulez lire Lovecraft, lisez plutôt Lovecraft. ^^

Le mot de la fin: j'attire votre attention sur l'aspect le plus horrifique de cette couverture, l'enlèvement d'un innocent cochon!!! 😱😱😜


PS: Bonne année 2020 😃