vendredi 29 janvier 2016

Lord of the Silver Bow (2005)

J'aime David Gemmell d'amour depuis maintenant douze ans. Je sais qu'il est beaucoup critiqué et qu'on qualifie ses livres de romans de gare, et je sais par expérience qu'il se répète énormément dans le cycle Drenaï; il n'empêche qu'il me vend du rêve depuis que j'ai lu Légende en janvier 2004 et que j'ai énormément d'affection pour ses personnages.

Avec Le Seigneur de l'arc d'argent, premier tome d'une trilogie sur la guerre de Troie, Gemmell a délaissé la fantasy pour s'aventurer dans l'histoire et la mythologie grecques.

J'ai le plaisir de vous annoncer que ça marche du tonnerre! :)


Helikaon, de son vrai nom Aeneas, le prince de Dardanie, a renoncé à son trône et se consacre au commerce sur la Méditerranée en échappant aux hommes de main du roi Agamemnon, fermement déterminé à le faire tuer. La farouche Andromaque, après avoir passé d'heureuses années de liberté sur l'île de Théra, se rend à Troie pour épouser Hector. Argurios, un guerrier mycène soucieux d'un honneur à l'ancienne qu'il ne retrouve plus autour de lui, se rend également à Troie pour le compte du roi Agamemnon.

Bien sûr, les chemins de ces trois personnages principaux vont converger, ce qui va complètement bouleverser leurs existences.

Les thèmes de prédilection de Gemmell sont bien présents: l'héroïsme, l'acceptation de la mort, l'honneur et le bonheur. On retrouve ses personnages à la fois simples et complexes: torturés, hantés par leur passé, ils ne savent pas qui ils sont et cherchent leur identité de manière archétypale, à grand renfort d'anecdotes et de métaphores; et c'est en se retrouvant pris dans l'Histoire avec un grand H qu'ils trouveront une forme de sérénité. On aime ou on n'aime pas, j'imagine. Moi, je trouve ça redoutablement efficace et ça me parle énormément...

Il y aussi de nombreux personnages secondaires un peu archétypaux mais attachants, dont le plus réussi est un certain Odysseus, un marin absolument croustillant qui voyage à bord du Pénélope. Encore plus célèbre pour ses talents de conteur que pour son commerce, il est invité partout où il va à raconter les aventures de son équipage, par exemple quand ils ont eu affaire à des géants à un seul œil... :D

À côté de cela, il y a aussi un certain renouveau, principalement parce que l'intrigue est plus politique que d'habitude et parce qu'il y a pas mal de morts en cours de route, bien avant la bataille finale. Par exemple, je suis restée bouche béé quand j'ai appris QUI avait été décapité après 200 pages... Et quand j'ai compris ce qu'Odysseus avait fait pour Helikaon des années plus tôt... Purée!

Ce qui est rigolo, c'est que Le Seigneur de l'arc d'argent est un peu l'anti-Légende. Dans Légende, il y a Dros Delnoch, cette vieille forteresse pourrie, mal entretenue et mal gérée, qui n'a pas assez d'hommes et pas assez d'armes et aucune chance de résister à l'invasion; en face, les hordes barbares; et le reste du monde, on l'oublie un peu, occupés comme on l'est par la vie du Dros. Il n'y aucun espoir de victoire et tout le livre parle de l'acceptation de la mort et de son devoir quand celui-ci est de mourir.

Troie, à l'inverse, est la ville riche et opulente, puissante et imprenable; elle déborde de marchandises et d'or et elle fait rêver le lecteur autant que les voyageurs; mais au final, on sent qu'elle est trop sûre d'elle et de sa force, et on sait déjà, très bien, qu'elle sombrera dans une des chutes les plus célèbres de l'histoire, prise dans une toile d'intrigues et de rivalités qui se tisse autour d'elle à son insu et implique des dizaines de royaumes et de peuples.

Tout ceci est d'autant plus épique que les pions commencent à peine à se mettre en place dans ce roman. Hélène apparaît tout à la fin et n'est pas encore mariée. Et Achille n'est même pas cité... J'ai immensément hâte de retrouver les personnages et de découvrir comment ils vont réagir quand les vues d'Agamemnon sur Troie prendront forme.

En bref, Lord of the Silver Bow est un livre très gemmellien, probablement à éviter pour ceux qui savent déjà qu'ils n'aiment pas l'auteur. Pour ma part, j'ai adoré et je le classe juste à la deuxième place après Légende (parce que tout de même faut pas déconner, Légende c'est Légende ^^).

"The age of heroes is passing!" he shouted,
his voice suddenly clear and strong.
"The rivers are all of blood, the sky aflame!
And look how men burn upon the Great Green!"
His dying eyes fixed on Agamemnon’s face.
"The Horse! Beware the Great Horse!"

mardi 26 janvier 2016

Homo Vampiris (2008)

Chronique express!


Premier ratage de l'année. J'ai tenté Homo Vampiris parce que ça parlait de vampires et qu'il me semblait avoir lu de bons retours sur Fabien Clavel sur la blogosphère, mais c'était vraiment mauvais. Écriture maladroite, scènes de sexe inutiles, vampires ennuyeux (les méchants Bathory et les gentils rêveurs) et clichés répétés (le savant fou, la société secrète, le latin...): je n'ai vraiment pas pu prendre au sérieux cette histoire de vampires modernes... Il y avait pourtant une idée de fond intéressante, celle de créer une nouvelle espèce d'Homo, mais c'était vraiment trop brouillon. Si ce n'était pour la présence assez crue d'éléments sexuels, je dirais que c'est une lecture à réserver aux ados; mais en l'occurrence, je ne sais pas trop, je pense que ce serait assez choquant pour de jeunes lecteurs et je ne vois donc pas trop qui est le public cible.

samedi 23 janvier 2016

The Secret of Chimneys (1925)

Chronique express!


Agatha Christie, on le sait, est une valeur sûre: il n'y a pas moyen que la dame nous ennuie un jour. Le Secret de Chimneys s'est révélé, comme je le pensais, une lecture plaisante, intrigante, prenante et amusante à la fois, avec en plus une nouvelle dimension que je n'avais jamais rencontrée chez la Reine du crime: les relations internationales. Dans ce roman, en effet, tout repose sur l'Herzoslovaquie, un petit pays des Balkans dont la Grande-Bretagne a bien l'intention d'exploiter le pétrole. Mais quel rapport entre un paquet de lettres, les mémoires d'un conte herzoslovaque, un Anglais aventurier de retour d'Afrique chargé de ces papiers, un voleur français, un autre voleur retrouvé mort dans le salon d'une gentlelady londonienne et la grande demeure de Chimneys où se fait et se défait la politique intérieure et extérieure du Royaume-Uni? Notre héros Anthony Cade, l'intelligente Viriginia Revel (un perso féminin vraiment brillant) et l'inspecteur Battle vont devoir enquêter avec prudence, mais non sans humour, pour démêler une pelote pleine de rebondissements. Un livre qui se lit tout seul et un super bon moment.

mercredi 20 janvier 2016

Elle (1886)

Maintenant que j'ai réussi à écrire et mettre en ligne les traditionnels bilans de l'année passée, passons, avec beaucoup de retard, à la première lecture de l'année 2016: Elle de Henry Rider Haggard.


Le petit contexte que je ne veux pas oublier:
J'ai acheté ce livre dans une merveilleuse bouquinerie de Lyon, un de ces endroits qui sentent le livre et le vieux parquet et où les murs sont recouverts de bouquins jusqu'au plafond. C'était une belle journée d'automne, j'étais avec une amie que j'aime, je venais de passer deux jours fabuleux à Equita et j'étais tout simplement heureuse.
J'ai repéré et acheté ce bouquin parce qu'il fait partie d'une vieille collection de fantastique éditée par la Librairie des Champs Élysées dont je possède déjà un volume, Zothique de Clark Ashton Smith, un petit recueil qui a été absolument déterminant dans mon parcours de lectrice.
Et voilà pour la minute émotion. :)

Je ne connaissais pas du tout Rider Haggard, mais il s'avère qu'il s'agit d'un écrivain important, qui beaucoup influencé d'autres grandes figures de la littérature fantastique ou d'aventure et qui a notamment écrit Les Mines du roi Salomon. En somme, j'ai comblé une lacune de culture générale que je ne soupçonnais même pas.

Elle, malgré un petit côté désuet, m'a totalement séduite. C'est l'expédition de deux Anglais au fin fond du continent africain, dans des contrées complètement sauvages et inexplorées par les Occidentaux, sur les traces d'une légende familiale qui se transmet de génération en génération depuis plus de 2000 ans et qui parle d'une mystérieuse Elle, reine immortelle d'un royaume souterrain...

Je suis clairement le public idéal pour ce genre de récit. Déjà, j'adore les introductions où le narrateur présente comment il a rencontré l'étrange personnage qui a vécu l'aventure avant de lui donner réellement la parole. C'est la tactique habituelle de Maupassant dans ses nouvelles fantastiques et je trouve que ça ouvre l'appétit du lecteur avec une efficacité redoutable. En plus, ici, on découvre un mystérieux coffre plein de reliques, on entend parler d'une légende surnaturelle, on embarque vers l'aventure et on rencontre enfin Elle... qui n'est pas un mythe, mais une vraie Reine, la redoutable et toute-puissante Celle-qui-doit-être-obéie!

En gros, si vous aimez l'Aventure avec un grand A ou Robert E. Howard et ses pays mystérieux, je pense qu'il y a de fortes chances pour que vous adhériez à Rider Haggard.

Je soulignerai tout de même deux réserves sur cette lecture: d'abord une vision un peu culcul de la femme, Elle en personne disant parfois "je ne suis qu'une pauvre femme", et ensuite une fin un peu décevante (pour moi en tout cas, j'aurais bien aimé que ça se termine différemment).

Bien sûr, je dois aussi souligner que j'ai lu cette œuvre en français et que j'ai donc lu la plume de Jacques Hillemacher... Je vous dirai si je suis choquée par la découverte de la VO quand je me mettrai à Haggard en anglais (ce que j'ai bien l'intention de faire).

dimanche 17 janvier 2016

Bilan 2015 - Lectures

Côté livres, l'année 2015 n'a pas été beaucoup plus dynamique qu'au cinéma. Avec 59 lectures, je ne suis même pas sûre de pouvoir encore me définir une "grosse lectrice"... :p Mais voyons ce qu'il y a à retenir de cette année!

Deux livres importants: Cloud Atlas de David Mitchell et Des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes.

Deux livres dont la lecture rapprochée m'a beaucoup fait réfléchir: Le Liseur de Bernard Schlink et The Perks of Being a Wallfower de Stephen Chbosky.

Mon premier financement participatif: Rochée Nuée et Il faudrait pour grandir oublier la frontière des éditions Scylla.

Quelques valeurs sûres: Jules Verne (ici et ici), Maupassant (ici et ici), Alexander McCall Smith (ici), H. G. Wells (ici et ici) et Arthur C. Clarke (ici et ici).

De belles découvertes d'auteurs français: Barbey d'Aurevilly avec L'Ensorcelée, Gaston Leroux avec Le Fantôme de l'Opéra, Maurice Leblanc avec Le formidable évènement.

Un roman préhistorique: Les souffles ne laissent pas de traces de Timothée Rey.

Une relecture très attendue et absolument géniale: Harry Potter de J. K. Rowling.

Les grands absents: Je n'ai rien lu en italien et en espagnol... :/

2016 n'a pas mal commencé du tout avec deux livres vraiment enthousiasmants sur les trois premières lectures de janvier. On croise les doigts! La pile à lire (et à regarder!), qui a enflé sans que je n'en m'en rende compte au cours des trois-quatre derniers mois, attend avec confiance.


Mise à jour du 25 janvier: En fait j'ai complètement oublié deux lectures lors du bilan. En 2015, j'ai donc lu 61 livres et pas 59. ^^

mercredi 13 janvier 2016

Bilan 2015 - Cinéma

Comme tous les ans, je vais commencer les bilans de l'année écoulée en me plaignant du manque de temps. Je ne sais pas où filent ces heures mais décidément je n'ai plus le temps de rien! ^^

Je suis allée au ciné à peine 55 fois cette année, vous y croyez?

Et ce qui est pire, c'est que l'année m'a semblé encore plus insipide que les précédentes, et que, même au moment du bilan, je n'arrive pas vraiment à changer d'avis (alors qu'en 2013 et 2014, je m'étais rendu compte après coup qu'il y avait pas mal de bonnes choses).

À retenir, donc:

Un vrai bon film: Invincible d'Angelina Jolie.


Un film qui m'a marquée très profondément: Vice-versa.


Un film très attendu et redouté: Jurassic World, un bon moment au final. ^^


Un film de groupie: Mission Impossible: Rogue Nation. Un peu décevant néanmoins, six mois plus tard je n'en garde pas un très grand souvenir...


Trois films avec Channing Tatum: Foxcatcher, Jupiter Ascending et Magic Mike XXL. (Les scènes de strip tease de ce dernier film ont fait leur apparition sur YouTube d'ailleurs... Enfin, j'dis ça, j'dis rien...)


Quelques films que j'ai appréciés ou qui m'ont touchée: Souvenirs de Marnie, Wild, Chappie, The Voices, Indian Palace 2, À la poursuite de demain, Le tout nouveau testament.

Quelques films UGC Culte que j'ai pu découvrir en début d'année (ensuite, les séances ont été limitées au jeudi soir et le jeudi soir je-peux-pas-j'ai-yoga): L'Invasion des profanateurs de sépultures, Les Liaisons dangereuses, Soleil Vert, Les Sentiers de la gloire, Prête à tout, Les désaxés et Furyo.

Et voilà voilà. Le reste, c'était moins marquant, ou bien des blockbusters sans sens, ou encore des daubes sans nom que je préfère oublier. :D

On essaye de faire mieux en 2016?

samedi 2 janvier 2016

La gamelle de décembre 2015

Bonne année les copains blogueurs et les lecteurs!! J'espère que 2016 vous apportera plein de bonheur et de superbes lectures!! :)

Décembre 2015 est passé à une allure étonnante! J'ai enfin repris le travail après une inquiétante période de chômage technique et j'ai passé une semaine entière dans mon centre équestre. Du coup, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour le reste... Quelque chose que je dis de plus en plus souvent en fait! Mais bon allons voir ce qu'a donné le dernier mois de 2015...

Sur grand écran

Le voyage d'Arlo de Peter Sohn (2015)
Un Pixar charmant sur un jeune dinosaure séparé de sa famille. Rien de très original du point de vue scénaristique, surtout quand on a vu Le Roi Lion, Frère des Ours et L'Âge de glace, mais une émotion très juste et des personnages secondaires très amusants (une sorte de chamane-Styracosaure, des cow-Rex...).


The Big Short: Le casse du siècle de Adam McKay (2015)
Un film très intéressant sur quelques personnes qui ont vu venir la crise des subprimes, ont décidé de parier dessus en prenant des assurances contre les banques et ont encaissé des millions quand tout s'est cassé la figure. Le positif: le film est doublement révoltant car on en veut aux banques mais aussi à ces mecs, et il y a un vrai effort pour expliquer des concepts financiers opaques au spectateur. Le négatif: c'est un film super maniéré, plein de tics et filmé à la Greengrass, ce qui le rend bien lourd du point de vue technique; et malgré les efforts du réalisateur, je n'ai pas tout compris aux notions abordées. À voir néanmoins pour son contenu.

Sur petit écran

Les Tortues Ninja de Steve Barron (1990)
L'Homme ayant eu la bonne idée de vider ma liste d'envies Amazon pour Noël, je me retrouve avec plein de DVD de films et de séries que je regardais quand j'étais gosse. Ce film des Tortues Ninja, que j'ai regardé à peu près mille fois en VHS en italien entre mes huit et mes dix ans, est juste excellent à mes yeux. Les personnages sont bien campés, April est super déterminée, Casey Jones est génial, les tortues sont marrantes, Splinter est absolument merveilleux et le chef de la police de New-York est trop drôle. Schreder est un peu faible après une entrée en scène très réussie, mais rien de grave. L'histoire n'est pas très compliquée mais elle se tient tout à fait, et les années quatre-vingt ne piquent même pas les yeux. Du super divertissement pour petits et grands et une belle bouffée de nostalgie heureuse pour moi!
Signalons au passage que Steve Barron a aussi réalisé l'excellente série de téléfilms Merlin avec Sam Neil, ainsi que pas mal de clips musicaux pour des grands noms, dont Bryan Adams. :)
Kowabunga les copains!



Du côté des séries

J'ai fini la saison 6 d'Arabesque et j'ai regardé le tout premier épisode de la toute première saison de Star Trek. Halàlà ça a tellement mal vieilli mais c'est tellement jubilatoire de retrouver Kirk et Spock! Et en plus cet épisode parle beaucoup de McKoy que j'adore, donc que du bonheur!

Et le reste

J'ai relu Dinosaurs vs Aliens, un comics que je trouve vraiment très bon. Quand on le lit posément, en prenant le temps de regarder les dessins, c'est une belle histoire pleine de regrets. Et les dessins sont superbes... Ce qui rend d'autant plus frustrant que la suite n'ait jamais été publiée.

Et puis bien sûr j'ai lu mon Cheval Magazine...


Et voili voilou!