lundi 29 octobre 2018

The Tenant of Wildfell Hall (1848)

Des sœurs Brontë, dont la réputation littéraire n'est plus à faire, j'ai lu Jane Eyre (que j'adore) et Villette (que je n'ai pas trop aimé) de Charlotte, ainsi que Wuthering Heights (que je n'ai pas du tout aimé) d'Emily. Avec The Tenant of Wildfell Hall, qui traînait dans ma pile à lire depuis deux ans, je me suis penchée sur Anne et j'ai adoré!


L'intrigue: La bonne société d'un coin de campagne anglaise est en ébullition à l'annonce que Wildfell Hall, une grande maison délabrée abandonnée depuis des années, est à nouveau occupée. La locataire, Mrs Graham, est une jeune veuve accompagnée de son petit garçon et d'une servante. Un peu froide en société, discrète, elle semble vouloir vivre en solitude et se consacrer à ses tableaux. Mais elle attire fatalement l'attention, notamment celle du narrateur, qui se rend progressivement compte que le flirt qui l'occupait jusque là est bien fade à côté de cette femme intelligente. Puis des rumeurs scandaleuses commencent à circuler sur Mrs Graham et sur ses relations avec le propriétaire de Wildfell Hall...

La première partie se compose des lettres envoyées par le narrateur à un ami et décrit l'arrivée de la mystérieuse Mrs Graham. On y voit comment elle noue des liens avec la société du coin et avec le narrateur et comment celui-ci s'intéresse de plus en plus à elle, avant de devenir violemment jaloux. J'ai d'ailleurs eu quelques réserves à ce stade, tout à la fin de cette partie, le narrateur commençant à faire n'importe quoi parce qu'il ne peut pas contrôler ses émotions [divulgâcheur: par exemple, il frappe et blesse le propriétaire de Wildfell Hall parce qu'il s'est persuadé qu'il est l'amant de Mrs Graham]. La deuxième partie est composée par le journal intime de l'héroïne; on y découvre tout son passé et comment elle s'est retrouvée à Wildhell Hall. Enfin, la troisième partie reprend les lettres du narrateur après la découverte de la vérité et constitue la résolution de l'intrigue.

J'ai adoré ce roman pour plusieurs raisons. Tout d'abord, en ce mois d'octobre terriblement estival, j'ai adoré m'évader dans la campagne et la lande anglaises, où il fait décidément plus frais et où le climat me convient beaucoup mieux; on se presse autour de la cheminée et c'est ça la vraie vie quoi (à l'image de la couverture), pas se balader en t-shirt alors qu'Halloween arrive. J'aime aussi beaucoup la société policée de ces romans anglais du XIXe, qui est beaucoup plus campagnarde et mignonne que celle des romans français de la même époque, qui se déroulent souvent à Paris. (Bon, sauf Madame Bovary, ok.) J'aime aussi beaucoup la rédaction de l'époque, très élégante et fine, qui exprime à la perfection la psychologie des personnages et tout ce que transmettent les regards, les intonations...

Au-delà de ça, toutefois, c'est bien le traitement du personnage féminin qui est enthousiasmant ici. Mrs Graham, Helen Huntingdon de son vrai nom, est tellement moderne, tellement forte de caractère! C'est jubilatoire d'avoir affaire à une femme intelligente, déterminée, pleine de ressources, morale, droite dans ses bottes. Comme je le disais dans mon biller sur Jane Eyre, elle est plus moderne que bien des personnages féminins des films actuels, c'est fou! J'admire surtout son approche active de la vie, sa manière de toujours faire de son mieux dans le respect de tous et d'essayer malgré ses malheurs (nombreux et révoltants) d'aider ceux qui ne veulent pas d'aide (et qui ne méritent tellement pas la sienne). Toute cette démarche est étroitement liée à la religion, ce qui ne me parle pas, et elle contrôle tellement ses émotions qu'elle ressemble parfois à un bloc de glace, mais quelle force de caractère!

Si je ne pense pas qu'on puisse parler de féminisme pendant les années 1840, The Tenant of Wildfell Hall fait toutefois partie de ces livres qui dénoncent la condition de la femme et surtout qui montrent que la femme est un être humain comme les autres. Face à son mari débauché, Helen est un modèle de rationalité et de contrôle de soi et c'est sur ses épaules que repose le ménage (mais bien sûr monsieur passe son temps à la critiquer, hein...). Au final, elle prendra une décision extrêmement difficile et risquée, allant à l'encontre de toutes les règles de bienséance de l'époque, pourvu de sauver son enfant d'un environnement malsain. Anne Brontë montre bien les conséquences d'une telle décision: Helen doit cacher la vérité à ses voisins de peur d'être complètement rejetée. Une figure qui force l'admiration et fait réfléchir.

Au final, les normes de l'époque ne sont pas ébranlées: l'histoire d'amour se résout positivement grâce au destin [divulgâcheur: c'est parce que son horrible mari débauché meurt et qu'elle se retrouve veuve que Helen peut refaire sa vie avec le narrateur], la religion reste centrale et le mot divorce n'est prononcé qu'une fois, à propos d'un homme qui quitte sa femme adultère. Mais le roman n'en reste pas moins très fort et très prenant et d'une modernité absolue.

The Tenant of Wildfell Hall me semble beaucoup moins connu que Jane Eyre ou Les Hauts de Hurlevent. Dans le premier cas, je pense que c'est justifié, Jane Eyre étant encore plus fort, mais je recommande sans hésiter de lire Wildfell plutôt que Hurlevent, ne serait-ce que pour avoir affaire à des personnages qui veulent avancer dans leur vie plutôt qu'à des gens exécrables! 😄

Allez donc voir ailleurs si Wildfell Hall y est!
L'avis de Grominou
L'avis de Victoria de Mango & Salt

jeudi 25 octobre 2018

Dans le lit des rois. Nuits de noces (1983)

Chronique express!


Juliette Benzoni est très connue pour ses romans historiques et c'est avec curiosité que j'ai récupéré ce petit livre auprès d'une amie. Il s'agit d'un recueil de textes décrivant les nuits de noces et les relations conjugales de nombreux souverains ou nobles: Catherine de Médicis, Louis XIV, Henri IV et Marie de Médicis, Henri VIII et Anne de Clèves, César Borgia et bien d'autres. Une approche surprenante et passionnante! La première partie parle même de la vie sexuelle des dieux ou des presque-dieux de l'Antiquité, à Babylone, en Égypte, sur l'Olympe et ailleurs. J'adore lire des œuvres historiques: j'oublie tout aussitôt et je suis bien incapable de vous parler de ces histoires (à part l'épouse d'Henri VIII qui a réussi à garder sa tête après avoir été reine d'Angleterre, contrairement à d'autres épouses de son cher mari, et Saint Louis qui retrouvait sa femme en cachette parce que sa mère, Blanche de Castille, la détestait! 😂), mais c'est tellement intéressant de voir comment les dynasties se sont épousées, combattues et détestées au fil des siècles et comment les alliances se sont faites ou défaites, parfois, à cause d'un coup de foudre ou d'une mésentente totale! Mais surtout, ici, c'est la petite histoire derrière la grande que l'on découvre: ces souverains qui n'étaient au fond que des hommes et des femmes comme les autres, confrontés un beau jour (ou plutôt une belle nuit) à une femme ou un homme qu'ils ne connaissaient pas et avec laquelle/lequel ils devaient forcément coucher vu que tout le royaume attendait un héritier. Une situation largement plus délicate pour les femmes, vous l'imaginez bien, au vu de l'éducation qui leur était réservée et de leur liberté de mœurs inexistante. D'ailleurs Juliette Benzoni ne cache pas que certaines ont été littéralement violées par leur époux... Elle leur donne vie brillamment, à tous, et fait même preuve d'un certain humour qui rend la lecture encore plus agréable.

Le petit truc en plus que vous devez absolument savoir et que je ne veux pas oublier: j'ai récupéré ce livre auprès d'une amie qui faisait du vide et j'y ai trouvé un vieux billet AirFrance, une vraie relique! 💖 

dimanche 21 octobre 2018

En coulisses - partie 2 (le 800e!)

Il y a quelques mois, je répondais aux questions du Chien critique sur les coulisses du blog. Je passe aujourd'hui à la deuxième partie du tag, initiée par Marie-Claude Rioux de Hop! sous la couette, qui se penche sur les "côtes sombres" de la pratique... J'ai quelques mois de retard, mais ça tombe plutôt bien puisque ce billet est le 800e de ce blog! (Et non, je rigole, ce n'est pas un hasard. ^^)

Image provenant de chez Marie-Claude Rioux.

Chronophage, le blogging?
Oui, c'est sûr! Entre la rédaction des billets, les 3000 relectures que je m'impose dans l'espoir de repérer toutes les répétitions et erreurs, la mise en page, les photos et les réponses aux commentaires, ce blog me demande un temps fou et il est clair que je lirais beaucoup plus si je bloguais moins ou ne bloguais pas. Mais je ne retiendrais absolument rien de mes lectures, donc ça n'aurait aucun intérêt. 😉

Le rythme de publication
Depuis août 2017, je publie un article tous les quatre jours (à l'exception d'une rupture de rythme en juillet 2018 à cause de mes vacances sans Internet). Ça fait un peu moins de deux articles par semaine et je peux m'y tenir sans effort démesuré. Si je manque vraiment de matériau, je peux dédier un billet complet à une bande dessinée que j'aurais pu simplement citer dans le récap du mois. Et si je suis vraiment en retard, je publie les billets sans photo. Ça me convient bien et ça m'aide à me discipliner et à ne pas laisser traîner un billet trop longtemps (une erreur terrible puisque je deviens vite incapable de rédiger un avis détaillé).

Les demandes d'auteurs
Jamais eu ce problème, ce blog n'étant guère connu. ^^

La gestion des commentaires
D'une manière générale, je réponds aux commentaires entre 7h30 et 8h, après avoir lentement émergé des vapeurs du sommeil en surfant sur Facebook. Recevoir des commentaires fait toujours super plaisir et apporte souvent un éclairage intéressant. En plus, les gens font un effort pour manifester leur intérêt et il me semble donc important d'y répondre le plus rapidement possible. J'aime aussi beaucoup papoter chez les autres et lire les commentaires qu'ils reçoivent. À cet égard, l'abonnement sur les blogs Blogger est simplissime et efficace, c'est très utile.

Les statistiques
Le démon incarné. J'ai perdu au moins un an de ma vie à regarder les statistiques de ce blog et de mon blog précédent. De manière assez simpliste, j'ai fait l'équation statistiques = popularité, ou "je n'ai pas trop d'amis dans la vraie vie et je ne suis pas du tout à la mode mais si j'ai plein de visiteurs, ça voudrait dire que je suis populaire quand même et donc que je mérite d'exister". Voilà, voilà. Résultat: ce blog étant très peu fréquenté, je me suis encore plus persuadée d'être une sans-amis qui ne mérite pas d'exister. 😂 (Mise à jour: Oui, c'est vraiment aussi radical dans mon cerveau.) J'ai enfin lâché prise à ce sujet il y a quelques mois suite à un stage d'équitation très riche et je les regarde beaucoup, beaucoup moins qu'avant...

L'attrait de la nouveauté
Il est égal à zéro. J'achète la plupart de mes livres d'occasion et je lis beaucoup de classiques, donc autant dire que j'ai quelques dizaines d'années de retard sur les nouveautés. En outre, la course à la nouveauté me semble bien vaine: quand on pense aux multiples "révélations" de la rentrée littéraire qui tombent dans l'oubli en six mois...

Tu voudrais-tu venir jouer dans ma cour?
Heuh non, je ne songe pas à m'inviter chez les autres et je n'ai jamais invité personne. 😶 J'ai l'impression que c'est plutôt pertinent chez les blogueurs très connus et suivis...

Stop ou encore?
Encore, encore, ENCORE!!!! Comme je le dis à chaque fois, je ne peux pas me passer de mon blog, c'est une des meilleures choses que j'aie jamais faites... J'ai une trace de mes lectures, j'ai énormément approfondi mon analyse, affiné mon ressenti et élargi mes horizons et j'ai même rencontré des chouettes personnes dans la vraie vie... Comment pourrais-je m'en passer? 💖💖

Le tag est ouvert à tous. Retrouvez les réponses d'autres blogueurs chez le chien critique et faites-vous plaisir!

mercredi 17 octobre 2018

Sleeping Murder (1976)

Chronique express!


Quand Gwenda, fraîchement arrivée de Nouvelle-Zélande, visite une maison dans la campagne anglaise, elle se sent immédiatement chez elle et n'hésite pas à l'acheter. Mais quand elle commence les travaux en attendant que son mari la rejoigne, elle se pose quelques questions. Pourquoi cherche-t-elle spontanément à emprunter une porte dans un mur qui n'a pas de porte? Pourquoi croit-elle que les escaliers du jardin ne sont pas au bon endroit? Pourquoi voulait-elle exactement un certain papier peint pour une chambre avant de découvrir que cette chambre possède précisément ce papier peint derrière de vieux meubles? Et surtout, pourquoi s'enfuit-elle en criant d'un théâtre lorsqu'un personnage prononce les mots "Cover her face. Mine eyes dazzle. She died young" dans La Duchesse d'Amalfi de John Webster? Perd-elle complètement la tête? Heureusement, Miss Parple ne pense pas du tout qu'elle soit folle. D'ailleurs, ça tombe bien, son médecin lui conseillant de prendre l'air de la mer, Miss Marple ne tarde pas à rejoindre la petite ville où Gwenda s'est installée et à mener sa petite enquête...

Après Hallowe'en Party, lu le mois dernier, j'ai eu envie de continuer avec Agatha Christie, dont les récits correspondent parfaitement à mon actuelle envie de cocooner. Bien sûr, j'ai adoré cette enquête de Miss Parple, qui mobilise toutes ses ressources de vieille dame à l'aspect inoffensif pour papoter avec les habitants de la ville et reconstruire les circonstances d'un meurtre commis dix-huit ans plus tôt et jamais soupçonné. Gwenda et son mari occupent le devant de la scène, mais c'est Miss Marple qui donne tout son sel au livre, qui restera dans mon histoire personnelle comme le premier Agatha Christie dont j'ai identifié le meurtrier! Haha! C'est une grande victoire.

Pour info: Agatha Christie a écrit ce livre pendant la Seconde Guerre mondiale et l'a laissé dans un coffre-fort, dont il a été sorti après sa mort. C'est donc la toute dernière enquête de Miss Marple publiée.

Le petit truc en plus que je ne veux pas oublier: J'ai emprunté ce livre à une amie et j'ai trouvé dedans une petite pochette, contenant probablement un rince-doigts, portant le nom d'une entreprise russe. 💖

samedi 13 octobre 2018

David Golder (1929)

Chronique express!


Après plus de deux ans de pause, j'ai repris en main Irène Mémirosvky, talentueuse écrivain découverte avec Suite française. David Golder, le roman qui a lancé sa carrière, décrit les derniers mois d'un banquier juif accablé de graves problèmes de santé et financiers, en étudiant notamment ses rapports avec sa femme Gloria et sa fille Joyce, qui ne l'aiment que pour son argent. C'est un vrai concert de plaintes et de reproches poussés par ces femmes oisives et richissimes qui n'ont jamais assez de bijoux et de billets à jeter à leurs amants! 😱 Mais David Golder n'est pas forcément mieux et crache pas mal de venin aussi... L'autre grand thème du livre, c'est la vieillesse et la mort, visiblement une constante chez cette écrivain.

Du point de vue stylistique, ce livre est une réussite, comme d'habitude, grâce à une plume très sobre mais aussi vivante et tranchante. Il n'est pas aussi élégant que Suite française, mais est tout à fait pertinent et je veux bien croire que sa publication ait été remarquée à l'époque.

J'ai précisé plus haut que le personnage principal était juif. En effet, la chose est traitée dans le roman, et pas de la meilleure des manières: c'est un peu la vision du juif avare qui vit par l'argent. J'étais curieuse d'en savoir plus car après l'arrestation d'Irène Mémirosvky, née juive (puis convertie au catholicisme) et tuée à Auschwitz, son mari a essayé de prouver qu'elle était antisémite et/ou soutenait le nazisme, je ne me souviens plus bien... Mais bref il a réuni des extraits de ses œuvres critiquant les juifs pour essayer de la faire libérer. Une tentative déchirante quand on pense qu'il a continué à essayer de la faire libérer bien après sa mort, étant donné qu'il n'avait aucune nouvelle à son sujet et ne savait donc pas qu'elle était morte, mais aussi plutôt horrible... 😕

mardi 9 octobre 2018

Hallowe'en Party (1969)

Chronique express!


Dans un village tranquille, une soirée d'Halloween tourne au drame quand une jeune fille de 13 ans est retrouvée noyée dans une bassine d'eau destinée à l'apple-bobbing (vous savez, ce jeu consistant à attraper des pommes avec les dents sans les toucher avec les mains?). Ariadne Olivier, célèbre écrivain de romans policiers présente à la soirée (et grande amatrice de pommes qui aura désormais bien du mal à en manger 😉), demande l'aide d'Hercule Poirot et lui signale un fait pour le moins étrange. Pendant les préparations de la soirée, la victime, Joyce, a prétendu avoir vu un meurtre des années auparavant. Personne ne l'a crue, mais la chose n'est-elle pas étrange? Poirot se rend sur place et interroge les habitants et les amis de la victime pour en savoir plus. Ce qui est certain, c'est que tout le monde lui répète que Joyce était une menteuse invétérée...

Un Agatha Christie classique (et donc formidable) avec son enquête feutrée où tout tient aux détails et aux relations passées dans un village où tout le monde connaît tout le monde. J'adore. C'est le premier Poirot que je lis après avoir regardé la série avec David Suchet et je dois dire que j'ai vu et entendu Suchet tout du long, même s'il ne parle pas de ses "little gray cells"! 😍 Je n'ai eu que quelques réserves quant à des répétitions un peu grossières, dont je n'ai pas compris si elles étaient délibérées ou des erreurs de relecture. Par contre, c'est un roman "fatigué", avec Poirot et d'autres personnages qui parlent beaucoup d'"avant", cette époque où les choses se passaient autrement, avec quelques remarques tristes ou désabusées qui m'ont rappelé P. D. James (chez P. D. James, il y a toujours des personnages complètement aigris pour critiquer le monde de leur époque). Christie avait presque 80 ans en 1969, peut-être était-elle fatiguée aussi...

Et oui, le thème d'Halloween est de saison, même si ce roman n'est guère halloweenesque au final. 😉

vendredi 5 octobre 2018

La gamelle de septembre 2018

Bien bien... Après un mois d'août bien rempli, la rentrée a marqué la reprise d'une vie culturelle toute relative... 😛

Sur petit écran

Rien, rien, rien.

Sur grand écran

The Meg [En eaux troubles] de Jon Turtletaub (2018)


Bon. La partie avec les humains tenait plutôt bien la route mais on ne voit presque pas le requin et quand on le voit c'est moche. 😔 Ce n'était même pas drôle. Soulignons tout de même que 1/ si ça peut faire comprendre au public asiatique (qui est clairement la cible de ce film) que tuer des requins pour manger de la soupe d'ailerons est con et barbare, ce sera une bonne chose, 2/ l'amour nait entre une Chinoise et un Américain, c'est tellement rafraîchissant par rapport aux couples blanc-blanc, noir-noir et asiatique-asiatique, et 3/ la gamine chinoise est TROP mignonne. 😍

Kin de Jonathan et Josh Baker (2018)


L'affiche promettait un film pour ados avec un élu et des néons. En fait, c'est une espèce de road trip. Le personnage principal est mal dans sa peau et ramasse des matières premières dans les bâtiments abandonnés de Chicago pour les revendre. Son grand frère, de retour de prison, a de sérieux ennuis d'argent. Leur mère est morte avant le début du film et le père se fait tuer par un truand devant le frère aîné et à cause du frère aîné. Du coup, le frère aîné prend la fuite avec notre héros, sans lui dire que leur père est mort. (Sympa.) Le fusil ultra-puissant visible sur l'affiche n'entre en action que dans la deuxième partie du film et ne forme aucunement le moteur de l'intrigue. Il faudra attendre une suite pour vraiment savoir de quoi il en retourne. Je suis très intriguée du coup.

Silence of the Lambs [Le Silence des Agneaux] de Jonathan Demme (1991)


Très contente d'avoir enfin vu "pour de vrai" ce célèbre film (je l'avais vu, certes, mais pas en entier et en papotant, donc l'expérience n'était pas optimale). J'ai beaucoup apprécié. Le film est magistral en lui-même, de par sa mise en scène et son ambiance, et Joddie Foster et Anthony Hopkins sont juste dingues. J'ai aussi beaucoup aimé qu'on parle beaucoup, bien qu'indirectement, du fait que Clarisse est la seule femme dans un monde d'hommes: la manière dont elle est constamment draguée, la perversité libidineuse des prisonniers logeant à côté d'Hannibal Lecter, c'est exactement ce que les réseaux sociaux dénoncent actuellement. Et elle ne se laisse pas démonter, continue malgré le danger et le malaise, et démontre même, au passage et avec une très grande simplicité, que son chef a son rôle à jouer dans la manière dont les autres hommes la traitent.
Pour la petite histoire, j'ai découvert que la danse de Jay sur la chanson Goodbye Horses de Q Lazzarus dans Clerks II est un hommage/clin d’œil au tueur en série adepte de la couture de ce film – qui l'aurait cru.
Il va sans dire que quand je me suis réveillée la nuit après le film et que j'ai pensé au flic éventré sur la cage d'Hannibal, j'ai mis un certain temps à me rendormir. 😂

Equalizer 2 d'Antoine Fuqua (2017)


Un film d'action plus posé et réaliste que l'affiche ne le laissait penser. Malgré quelques maladresses, j'ai plutôt apprécié. La vengeance du personnage de Denzel Washington est doublée d'une réflexion sur ce qui fait un "vrai homme" ("Man ain't spelled g-u-n, son") et du "sauvetage" d'un jeune homme sur le point d'entrer dans un gang. Note pour moi-même: il y a Orson Bean, qui jouait Loren, le commerçant, dans Dr Quinn femme médecin. 😉

Et le reste



Ayant terminé une traduction sur les supernovae avec une bonne semaine d'avance, j'ai ressorti tous mes numéros de Science & Vie parlant d'astronomie pour relire les articles concernés (je dis bien "les articles" – n'allez pas croire que j'ai relu tous les magazines ci-dessus dans leur intégralité 😂) et voir si je ne trouvais pas des formulations ou des termes utiles dans ma traduction. C'était passionnant, et, avec le recul, mes quatre ans d'abonnement à Science & Vie ont bien joué leur rôle, celui de me fournir un minimum de culture scientifique de fond. Mais je comprends très bien que le magazine ait fini par me gaver: le style est vraiment trop enthousiaste, grandiloquent et sensationnel, avec en plus pas mal d'articles rédigés de manière bancale aux yeux d'une professionnelle de la langue. Dommage...



Des sourires et des chats de Séverine Pineaux et Claudine Glot (2014)
J'adore les chats enchantés de Séverine Pineaux et je me suis offert ce livre à moi-même avec les Chèque Lire que j'avais gagnés aux Rencontres de l'imaginaire de Sèvres de 2016. C'est absolument formidable de mignonnerie, je craque complètement. À lire si vous aimez les chats mignons et les jeux de mots félins genre chananas et Matroutetombe. 😍

Une bonne raison par jour d'aimer les chats de Brigitte Bulard Cordeau (2010)
J'ai relu ce petit bouquin reçu en cadeau il y a quelques années. C'est distrayant mais sans plus, et il y a quelques répétitions bizarres qui font qu'on se demande s'il a été relu. Une lecture idéale pour les toilettes, dirais-je.

Les grands espaces de Catherine Meurisse (2018)
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée sur une enfance à la campagne, qui m'a beaucoup chamboulée. Je recommande chaudement. En fait, j'ai trouvé ça tellement bien que je pense l'offrir à quatre ou cinq personnes.

Du côté des revues, j'ai lu mon Cheval Mag habituel, le passionnant numéro d'Historia consacré à l'immigration italienne en France et Translittérature, la merveilleuse revue de l'Association des traducteurs littéraires de France, dont je suis membre.

That's all, folks!
Rendez-vous début novembre pour la gamelle d'octobre...

lundi 1 octobre 2018

Ghostwritten (1999)

Il y a trois ans (déjà trois ans? comment ça, trois ans?!?), j'ai lu et adoré Cartographie des nuages, le livre de David Mitchell à l'origine du film Cloud Atlas. C'est donc avec enthousiasme que j'ai rejoint Vert pour une lecture commune sur le premier roman de cet auteur, Ghostwritten.

NB: Ma photo ne rend pas honneur à la couverture de Sceptre,
qui elle-même ne rend pas honneur au roman. 😏

Comme cela semble être toujours le cas chez Mitchell, ce livre suit les destins de plusieurs personnages, huit en l'occurrence, dans des chapitres dédiés. Ainsi, le premier chapitre, Okinawa, nous plonge dans l'esprit d'un terroriste japonais attendant de pouvoir refaire surface après avoir participé aux attentats au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Le deuxième, Tokyo, présente quelques journées dans la vie d'un jeune disquaire spécialisé en jazz. Le troisième, Hong Kong, nous fait aborder sur le continent et rejoindre un avocat britannique qui partage son appartement avec un fantôme et traîne dans des affaires louches. Viennent ensuite les chapitres Holy Mountain, Mongolia, Petersburg, London, Clear Island, Night Train et Underground, cette dernière partie étant plus une courte conclusion qu'un chapitre à proprement parler.

Je reste délibérément floue sur l'intrigue des chapitres car l'intérêt du roman ne réside pas tant dans les actions de chaque personne (pourtant essentielles) mais dans les rappels entre différentes parties: comment les actions de quelqu'un influencent en bien ou en mal la vie d'un autre, comment un personnage en rencontre un autre, comment un personnage secondaire réapparaît dans une autre partie... et même comment des personnages de Cloud Atlas font leur apparition ici, quelques années avant d'avoir leur propre livre. Des liens jubilatoires, émouvants ou révoltants qui feront le bonheur du lecteur et que j'ai adoré traquer.

L'autre grand intérêt du roman est l'écriture de Mitchell, très sobre et imagée à la fois, un vrai bijou qui fait passer beaucoup d'émotions et d'informations en toute simplicité. Et dire que c'est son premier roman... 😱 Il arrive sans la moindre peine à nous plonger dans des esprits complètement différents les uns des autres, de l'avocat individualiste d'Hong Kong à une vieille dame chinoise terre à terre et pieuse en passant par un présentateur radio américain hilarant. Et tous sont aussi solides les uns que les autres, même si on ne les aimera pas forcément autant en fonction de nos affinités.

Ma seule critique concerne la fin de la partie Clear Island et la toute fin du roman, qui ont un côté grandiloquent qui ne m'a pas plu et qui ne m'a pas semblé coller avec le style et les évènements si fins du reste du livre. Une critique qui ne remet pas en cause la qualité de l’œuvre, toutefois: je recommande chaudement ce roman et je compte bien continuer à lire David Mitchell au fur et à mesure que ses livres croiseront mon chemin!

Allez donc voir ailleurs si ces écrits y sont!
L'avis de Vert