vendredi 24 avril 2015

Le Vin de solitude (1935)

Chronique express!

Irène Nemirovsky, auteure de l'inoubliable Suite française, décrit dans Le Vin de solitude la vie d'une famille de Russes ayant fui leur pays face à la révolution bolchevique. Je n'ai pas retrouvé le style pratiquement parfait de Suite française, mais c'est un livre très lucide sur des relations familiales particulièrement tendues et malsaines. De la petite fille qui subit en silence à la jeune femme souhaitant ardemment se venger, on y voit comment les parents peuvent facilement détruire et marquer à jamais la vie de leurs enfants... Le roman, "largement autobiographique" selon Le Livre de Poche, se termine néanmoins sur une note positive. Ce fut un bon moment que j'aurais préféré lire dans de meilleures conditions pour l'apprécier à sa juste valeur, mais le temps vole ces temps-ci...

dimanche 19 avril 2015

Pensée bloguesque

Je viens de faire le tour de quelques blogs aimés et ça fait vraiment du bien de vous lire! ♥ Je suis tellement fan de la blogo...

mercredi 15 avril 2015

The Pale Emperor (2015)

J'ai oublié de vous dire que le nouvel album de Marilyn Manson est sorti et qu'il est trop bien.

Ça fait tellement longtemps que je n'avais pas pensé ces mots que c'est un vrai évènement!

On y parle mort et décomposition, cœurs brisés et armes à feu, âmes désabusées et rage de vivre féroce; c'est grave et puissant avec une voix traînante et rauque; c'est macabre et dépressif à souhait et pourtant indomptable; on s'aime autant qu'on se hait et on se hait autant qu'on s'aime; on se morfond dans le désespoir face à un monde qui n'a pas de sens pour s'en relever grandi parce qu'on a pas besoin de sens.

C'est Marilyn Manson comme je l'aime depuis que j'ai découvert Rock Is Dead sur un CD oublié chez moi par un pote quand j'avais quinze ans. (Il y a quinze ans, donc.) Et ça fait du bien.


À écouter sans modération.

lundi 13 avril 2015

Les Fontaines du Paradis (1979)

Chronique express!


Une lecture qui traînait dans ma tête depuis longtemps. Je remercie chaleureusement le journaliste de Science & Vie qui a cité ce bouquin dans son article il y a fort longtemps (lointaine époque à laquelle j'étais abonnée à Science & Vie et trois autres magazines....). Un vrai plaisir de retrouver Arthur C. Clarke, aussi bien hors Odyssée qu'en Odyssée. Les Fontaines du Paradis raconte la conception et la construction d'un ascenseur spatial sur une île de l'océan Indien. Clarke mélange admirablement l'aspect scientifique de la chose, très clairement expliqué au lecteur mais néanmoins dense, et l'aspect humain avec une étude assez fine des forces en présence. Parfois, les chapitres sont séparés de plusieurs années, parfois de seulement quelques minutes, dans un tout cohérent dans lequel l'Émerveillement face à l'espace est vraiment mis en avant. Ajoutez une plume très sobre et agréable à lire et vous avez un grand Livre que j'ai adoré (malgré que je l'aie lu dans de très mauvaises conditions, par tout petits bouts, à cause d'un emploi du temps surchargé).

Déjà chroniqués sur le blog

vendredi 10 avril 2015

84 Charing Cross Road (1970) + La Duchesse de Bloomsburry Street (1973)


84 Charing Cross Road 

84 Charing Cross Road d'Helene Hanff est un petit roman épistolaire devenu culte. C'est l'échange entre l'auteur, une New-Yorkaise à la recherche de livres d'occasion, et Frank Doel, un libraire de Marks & Co., librairie sise au 84 Charing Cross Road à Londres, de 1949 à 1969. Forcément, on m'en avait dit tellement de bien que j'ai été assez déçue...

Je comprends que le livre ait rencontré le succès: au fond, c'est un livre qui parle de livres et tout lecteur s'y retrouve forcément. Pour ma part, j'ai été très touchée par l'amour du livre d'occasion, celui qui s'ouvre spontanément à la page la plus lue par l'utilisateur précédent ou dans lequel on retrouve des dédicaces incompréhensibles. Mais ça n'a pas suffi pour donner du goût à l'ouvrage dans son ensemble. Les lettres d'Helene Hanff sont truffées d'expressions et de références américaines que je n'ai pas comprises et je l'ai trouvée très imbue d'elle-même (malgré une pose "je ne me prends tellement pas au sérieux"); les lettres de Frank Doel, certes intéressantes, sont très factuelles. Les lettres des autres correspondants d'Helene sont plus humaines, mais là aussi il n'y a rien de très marquant.

Une lecture un peu plate donc, pendant laquelle je me suis beaucoup demandée "Ok, et alors?".

La Duchesse de Bloomsburry Street

Ce deuxième livre est le journal intime d'Helene Hanff de la mi-juin à la mi-juillet 1971, période à laquelle elle a enfin pu se rendre à Londres et rencontrer tous les amis rencontrés via la correspondance avec Frank Doel, décédé en 1969.

Je me suis encore plus ennuyée avec ce récit encore plus "poseur" que le précédent. Forcément, être en continu avec la narratrice, ça n'aide pas quand on n'aime pas la narratrice. Certes, Helene était folle de Londres et de la Londres des livres (un peu comme quand je dis que Madrid est avant tout pour moi la ville d'Alatriste), mais j'ai vraiment ressenti une énorme mise en scène pour se montrer intelligente et cultivée (mais sans jamais oublier de dire que "non pas du tout je suis une pauvresse éberluée par tant de culture") et plus "sensible" que les autres (personne n'est autant émue qu'elle par le fait de croiser Dickens à tous les coins de rue!), couplée à une certaine arrogance bien américaine (vous savez, l'attitude du touriste qui dit "Ils sont tellement gentiiiils les locals" d'un air souriant et naïf mais bien supérieur???).

En bref, une lecture que j'ai totalement loupée!

Si je ne conseille vraiment pas du tout La Duchesse de Bloomsburry Street, je pense en revanche que 84 Charing Cross Road présente un certain intérêt pour les lecteurs et les acheteurs de livres d'occasion. Les choses ont bien changé depuis les années cinquante et soixante et le livre permet de plonger dans cette époque déjà lointaine. D'ailleurs, si je l'avais lu sans avoir les attentes que j'en avais (après vérification, je l'attends depuis janvier 2011, donc j'ai eu le temps de l'idéaliser), je l'aurais certainement trouvé super.

mardi 7 avril 2015

UGC Culte: Furyo (1983)

Chronique express!


Un film intéressant que ce Furyo (Merry Christmas Mister Lawrence) de Nagisa Oshima, l'histoire d'un camp de prisonniers japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Je n'ai pas vraiment tout capté: certains regards et non-dits ont volé loin au-dessus de mes capacités de compréhension. Mais le film est plutôt pas mal et est porté par une musique absolument superbe qui donne furieusement envie de l'aimer. On y parle d'homosexualité refoulée et de ces lâchetés qui nous suivent à la trace toute notre vie: je n'oublierai jamais le petit bossu face à la horde de bêtes sauvages qui en font le bizutage. Et le dernier plan très beau: "Lawrence! Merry Christmas! Merry Christmas, Mister Lawrence!", qui symbolise, je suppose, qu'on peut trouver de la joie même au plus bas. Un beau film donc, malgré une petite déception du côté de David Bowie, très classe mais pas aussi marquant que je l'espérais.



samedi 4 avril 2015

Les Diaboliques (1874)

Après L'Ensorcelée, deuxième rencontre avec Barbey d'Aurevilly via un recueil de nouvelles sur des figures de femmes "diaboliques". En toute honnêteté, je ne les ai pas trouvées si diaboliques que ça, mais je prends ce qualificatif comme un compliment.


Toutes les nouvelles partagent une mise en place extrêmement lente. Par exemple, un narrateur propose de parler de quelqu'un, mais commence par en dresser le portrait pendant cinq pages, puis il est interrompu, revient à son sujet, explique que ce quelqu'un lui a un jour raconté que... Bref, l'action à proprement parler est très limitée et se condense à la fin de chaque nouvelle, et si on n'aime pas l'ambiance et la langue de Barbey, il est certainement impossible de s'intéresser à ces textes.

Le Rideau cramoisi
Une histoire improbable typique du XIXe, époque à laquelle la santé des femmes était bien fragile! Malgré cet aspect absurde, j'ai bien aimé cette nouvelle et le contexte dans lequel le vicomte de Brassard raconte son histoire. Une route de nuit, des villes entrevues par la fenêtre, des questions et des souvenirs qui refont surface...

Le plus bel amour de Don Juan
Un texte moins marquant. En plus, je l'ai lu dans de mauvaises conditions. Je n'ai pas trop d'avis, si ce n'est que l'éducation sexuelle des jeunes filles a bien évolué, fort heureusement!

Le Bonheur dans le crime
Une très belle langue pour ce texte que j'ai beaucoup aimé, et où la femme pourrait en effet être qualifiée de diabolique pour ses actions. Mais bizarrement on n'y pense guère tellement on est sous le charme de ce personnage "plus grand que nature".

Le dessous de cartes d'une partie de whist
Une nouvelle macabre et glaçante très réussie dont j'ai adoré la chute. Les résédas auront peut-être quelque chose d'inquiétant après votre lecture.

À un dîner d'athées
Autre nouvelle macabre, mais beaucoup plus triste, dans laquelle un ancien soldat de Napoléon se souvient d'une femme d'exception qui partageait la vie d'un de ses officiers pendant la campagne d'Espagne. J'ai beaucoup aimé.

La Vengeance d'une femme
Une vengeance bien froide pour cette femme à l'orgueil aussi démesuré que celui de son mari. Pas sûre que cela en ait valu la peine...

Pour les amateurs de la littérature du XIXe, ce recueil est certainement un grand plaisir tellement sa langue est élégante et fluide. Le fait qu'il ne s'y passe pas grand-chose rebutera par contre beaucoup de lecteurs. À vous de voir.

mercredi 1 avril 2015

La gamelle de mars 2015

Mars a été plutôt calme, mais tout de même satisfaisant dans l'ensemble.

Sur petit écran

Very Bad Things de Peter Berg (1998)
Petite déception pour ce film que j'avais trouvé hilarant à l'époque. Il a un peu de mal à démarrer et a mal vieilli (à l'âge de quinze ans à peine, ça a quelque chose d'inquiétant, mais je crois que les années quatre-vingt-dix sont devenues un peu ridicules avec le recul). Les acteurs surjouent totalement, surtout John Favreau. Mais bon c'est quand même de plus en plus drôle au fur et à mesure et Christian Slater sauve la mise parce que ce rôle de psychopathe lui va vraiment bien. (Pour ceux qui ne le savent pas: je suis une groupie absolue de Christian Slater.)
 
Sur grand écran

Les Chevaliers du zodiaque - La Légende du sanctuaire de Keiichi Sato (2014)
Les armures étaient très jolies.

Chappie de Neil Blomkamp (2015)
Du bon et du moins bon pour le troisième long-métrage du réalisateur de District 9. Le personnage de Chappie est vraiment très bon: ce robot est super touchant et triste et drôle à la fois, comme Wall-e. Visuellement, le film est aussi très réussi. J'aime bien ces décors urbains sales et usés. Mais les acteurs humains font vraiment le minimum syndical et la fin part un peu en vrac avec des fusillades dans tous les sens; du coup, on ne peut pas vraiment dire que le film fait tellement réfléchir. Je l'ai cependant trouvé plus intelligent la deuxième fois que je l'ai vu.


Kingsman: Services secrets de Matthew Vaughn (2015)
Un bon moment très fun (pour dire ça en bon français), ce film que je croyais du niveau de Charlie Mordecai est en fait très amusant et s'assume totalement en tant que parodie de films d'espionnage. Colin Firth a grave la classe et Samuel L. Jackson fait un méchant vraiment sympa. Mark Strong est irrésistible et Taron Egerton, le jeune premier, est pas mal du tout. Un bon film du dimanche et une bonne surprise. En plus, il y a Mark Hamill!

The Voices de Marjane Satrapi (2015)
LE film que j'attendais avec impatience à cause du merveilleux MONSIEUR MOUSTACHE, le chat qui incite son humain à tuer! En fait, The Voices est beaucoup moins drôle que la bande-annonce ne le laissait penser, et surtout beaucoup plus triste et inquiétant. Du coup, je suis restée un peu décontenancée et il faudra que je le revoie pour mieux le juger. Il n'empêche que c'est un film bien pensé et original, avec un univers assez délirant, bref quelque chose de pas formaté du tout et de très intéressant du fait qu'il présente un tueur en série qu'on ne peut que considérer comme innocent.


American Sniper de Clint Eastwood (2015)
Un film très réussi pour papy Clint. J'ai angoissé tout du long et, pour la première fois, j'ai trouvé Bradley Cooper convaincant et juste dans son rôle (bien qu'un peu monoface). L'histoire est forcément dure mais m'a semblé traitée intelligemment (et a mis pour moi un peu de gris dans les évènements). Notons que la fin laisse songeur: [spoiler] survivre pendant trois ans en Irak avec une prime de 180 000 dollars sur sa tête pour finalement se faire butter par un vétéran américain aux États-Unis, c'est ironique [fin du spoiler].

Du côté des séries

Quelques épisodes de la saison 4 d'Arabesque. Les trois derniers épisodes de la saison 5 de Downton Abbey et le spécial Noël. Que d'émotions dans cette série! J'ai failli faire une crise cardiaque quand Mary a participé à une course de chevaux et j'ai versé ma larmichette face à la grande et belle émotion de Mrs Patmore. Pfiou! Vivement la saison 6!

Le reste

Comme tous les mois, j'ai lu avec enthousiasme mon Cheval Mag adoré. Mais j'ai aussi lu un vieux hors-série de Science & Vie consacré aux "mondes disparus", c'est-à-dire à l'apparition et l'évolution de la vie sur Terre. Une lecture très intéressante et un excellent complément à mon MOOC sur les dinosaures.


That's all, folks! :)