samedi 26 juin 2021

L'Hiver de la sorcière (2019)

Après l'Ours et le rossignol et la Fille dans la tour, place au dernier tome de la trilogie d'une nuit d'hiver de Katherine Arden! 😍

L'histoire reprend au lendemain de la fin du tome deux. Moscou est en piteux état, et, bien sûr, je ne peux pas vous dire pourquoi, sinon je vous révèle la fin du tome deux. Disons simplement cela, qu'elle est en piteux état, et que Vassia, notre protagoniste, y est grandement pour quelque chose. Elle a agi au mieux, évidemment, elle n'a pas mis Moscou dans cet état exprès. Mais c'est quand même un peu sa faute. Et même si personne ne le sait, quoi de plus pratique que d'avoir une sorcière en ville pour réunir la population mécontente et bouleversée? Rien, évidemment. Surtout pour l'odieux moine Konstantin. Eh oui, il est toujours là et il est toujours détestable, même s'il évolue dans ce roman...

Bref, Vassia finit en mauvaise posture, mais elle réussit à se libérer grâce à ses pouvoirs magiques, qu'elle découvre à peine, et s'enfuit dans la Minuit, une sorte de contrée magique, accessible à ceux qui savent qu'elle est là et invisible aux autres, où l'on peut voguer à travers toutes les minuits du monde. Elle pourra reprendre des forces à l'abri, découvrir la vérité sur ses origines et se mettre en quête du roi de l'hiver, Morozko...

Entre monde magique et Rus' réelle, Vassia rencontre de nouveaux personnages, tisse des alliances, prend des décisions difficiles et, toujours, est prête à payer de sa personne s'il le faut. C'est une véritable héroïne, au sens le plus noble du terme: la personne qui est prête à se sacrifier ou à prendre des risques pour elle-même, qui continue à aller de l'avant même quand elle n'a plus de forces. Alors, elle peut être un peu agaçante par moments, avec son côté tétu, mais c'est très léger, et en fait ça contribue en fait à en faire un être humain normal, juste une personne avec ses failles et ses sentiments et ses peurs et ses doutes et ses amours. Son frère Sasha, le moine guerrier, est également présent et est, lui aussi, très nuancé. Au final, comme je l'ai dit plus haut, même Konstantin évolue. Et même l'Ours, le borgne qui donne son nom au premier tome, se révèle plus subtil qu'on ne le croyait. Une chose est certaine: Katherine Arden sait créer ses personnages...

Des personnages riches, une magie subtile et puissante à la fois, un univers féérique à tomber, des chevaux sublimes, un message résolument positif... Et la cerise sur le gâteau: une fin dotée d'un souffle épique non négligeable... Et le tout, toujours porté par une belle traduction de Jacques Collin, qui a vraiment su trouver un ton qui colle à l'univers, avec une rédaction simple et soignée à la fois, dans laquelle les mots russes s'insèrent le plus naturellement du monde... Mais quel beau voyage, mes amis! Un vrai plaisir de lecture!

Allez donc voir ailleurs si cet hiver y est!
L'avis de Lhisbei
L'avis de Vert
L'avis de Yuyine

lundi 21 juin 2021

Espaces insécables (2008)

Après le Miroir aux éperluettes, je poursuis ma découverte de Sylvie Lainé avec ce deuxième recueil, qui est sorti en 2008 et réunit six textes parus entre 1985 et 2008. Comme pour le précédent, ce n'est pas encore le coup de foudre, car j'ai l'impression de passer à côté de beaucoup de choses. Les textes sont soignés, ça se sent, et Sylvie Lainé a des choses à dire; mais il me semble qu'il y a presque autant d'implicite que de propos clairement formulés et que cet implicite reste très flou pour moi. Mais voyons cela de plus près...

Carte blanche (1985) nous fait découvrir un vaisseau où la vie est régulée, dans une certaine mesure, par des cartes: chaque habitant reçoit des cartes qui lui indiquent quelles actions entreprendre. Par exemple, si vous avez la carte Duel, vous devez vous battre – libre à vous de choisir avec qui et par quel moyen. C'est très intéressant et il y a des répliques toutes faites dignes d'un slogan politique, mais je n'ai pas bien cerné la motivation du personnage. Ce texte a reçu le prix Septième continent en 1986.

Le chemin de la rencontre (1985) suit les recherches d'un homme sur une planète peuplée d'étranges êtres qui vivent en symbiose avec des créatures s'exprimant par l'odeur, où il essaye de retrouver sa coéquipière, disparue depuis peu. Je n'ai pas du tout compris la question de la dernière phrase, du coup je pense que j'ai raté quelque chose...

Partenaires (1985): Bon, là, je n'ai vraiment rien pigé, à part la référence aux Trois Mousquetaires.

Le Passe-Plaisir (1986) nous fait voyager en l'an 1100, époque à laquelle l'humanité consomme librement des passe-plaisirs, des dispositifs permettant d'associer le plaisir (pas forcément au sens sexuel) à des objets donnés. Vous pouvez ainsi vous découvrir une passion pour les araignées, par exemple. On est en compagnie d'un couple: une femme de l'époque et un homme provenant du passé, qui n'adhère pas du tout à ce concept. C'est très intéressant; comme dans Carte blanche, la construction d'univers est très réussie pour un texte si bref. Mais là aussi, la fin m'a laissée perplexe...

Définissez: priorités (2000) met en scène deux scientifiques qui échangent par écrit. Il y a tout un truc sur la télépathie et la musique que je suis incapable de vous décrire, mais le vrai propos du texte est ailleurs ([divulgâcheur] c'est une histoire d'amour brisé avant même de naître [fin du divulgâcheur]). C'est très bon.

Subversion 2.0 (2008) est une histoire de double très réussie qui m'a beaucoup parlé.

Le thème de ce recueil est le choix: comment agir face à telle situation, à qui s'allier, comment mener sa vie. Même si je n'ai pas tout capté aux quatre premiers textes, je reconnais à Sylvie Laine une vraie maîtrise de son art. Et les deux derniers textes, eux, m'ont emballée. Je poursuivrai donc ma lecture avec entrain, puisqu'il me reste deux recueils à lire.

Allez donc voir ailleurs si ces espaces y sont!
L'avis de Vert

mercredi 16 juin 2021

Mon évasion (2008)

Il y a quelques mois, la rediffusion d'un épisode du podcast le Book Club consacré à l'autrice et illustratrice Diglee a ravivé mon intérêt pour Benoîte Groult, écrivaine venue au féminisme assez tard dans sa vie, à la cinquantaine passée. J'ai donc souhaité lire Mon évasion, son autobiographie, et j'ai eu la chance d'être en bonne compagnie, puisque cette lecture s'est faite avec Shaya! 🤩

Elle a le prénom... Elle a le nom...
Et elle a le staïleuh!! 🤩

Mon évasion est, comme je le disais, une autobiographie. Benoîte Groult retrace donc sa vie, depuis son enfance et son adolescence à Paris, avec des parents plutôt "éclairés", jusqu'à ses différents mariages et son œuvre littéraire. C'est très intéressant car 1/ elle est extrêmement lucide dans sa description des rapports de force homme-femme et 2/ elle n'a pas sa langue dans sa poche. L'âge y est pour quelque chose; ce livre est sorti quand elle avait 88 ans, ce qui donne sûrement un peu de recul sur les choses de la vie. Comme elle le dit dans sa préface, elle a écrit "avec la franchise et l'insouciance que seul l'âge peut conférer".

Dans sa jeunesse, elle a bien senti une différence de traitement entre hommes et femmes, mais sans l'exprimer et sans l'intellectualiser énormément. On sent plutôt un ressenti obscur et imprécis, qu'elle exprime avec beaucoup de lucidité mais grâce au recul du temps. Néanmoins, elle a mené sa vie en bonne partie comme elle l'entendait, par exemple en divorçant à une époque où la chose était beaucoup plus rare qu'aujourd'hui. Quand elle s'est mise à l'écriture, elle a d'abord écrit à quatre mains avec sa sœur, puis elle s'est embarquée dans un essai féministe, Ainsi soit-elle (que ce serait vachement bien que je lise aussi...).

Certains chapitres centrés sur des périodes très précises, comme un séjour de ses petites-filles durant des vacances scolaires, sont moins intéressants et nets dans leur objectif, mais ils sont largement compensés par les autres chapitres sur sa vie et, surtout, par deux chapitres reprenant un long entretien avec la journaliste Josyane Savigneau. Là, c'est du beau niveau, la pensée est acérée, NUANCÉE et COMPLEXE, un truc que je trouve de plus en plus précieux à l'ère des réseaux sociaux et de leurs phrases-choc destinées à faire réagir sous le coup de l'émotion. Même les questions de la journaliste sont longues et articulées, c'est formidable.

Un seul regret pour ce bouquin: lorsqu'elle évoque son passage dans une émission de Bernard Pivot, qui ne s'est pas bien passé pour elle, Benoîte Groult dit que "Cavanna et Jean Vautrin [...] n'étaient pas venus pour me défendre". Je me fous totalement de Jean Vautrin, dont j'ignorais l'existence et que j'ai dû wikipédier pour savoir de qui il s'agit, mais j'adore Cavanna et cette petite phrase m'a attristée. Je ne veux pas chercher cette émission sur le net parce que je ne veux pas voir un écrivain que j'adore, et qui parle à tout va de fraternité entre humains dans ses bouquins, avoir un comportement déplacé/inique/moqueur/quesaisje face à une écrivaine féministe et un présentateur qui la met en difficulté. 💔

Allez donc voir ailleurs si cette Benoîte y est!
L'avis de Shaya

vendredi 11 juin 2021

The Horror at Red Hook (1927) + The Call of Cthulhu (1928)

De temps en temps, il est bon de revenir aux sources et de relire des textes fondateurs – soit de la littérature de manière générale, soit de ma petite personne en particulier. Comme ma pile à lire contient fort peu de livres en anglais depuis le début de l'année, je me suis offert le plaisir de relire du Lovecraft...

The Horror at Red Hook (1927)

J'avais déjà lu ce texte il y a plusieurs années, vu qu'il est présent dans un des recueils que j'ai lus, mais je n'en avais aucun souvenir. Je l'ai relu exclusivement pour des raisons politiques, à savoir que la nouvelle la Ballade de Black Tom de Victor Lavalle, publiée par le Bélial' dans la collection Une Heure-lumière, retourne le racisme que Lovecraft exprime ici. (Je n'ai pas lu le texte en question, mais tous les blogueurs qui l'ont chroniqué en ont parlé.) Je voulais voir si c'était vraiment si raciste que ça et si ça justifiait d'en écrire une autre version.

Dans le texte de Lovecraft, on accompagne Thomas F. Malone, un policier new-yorkais qui enquête sur les agissements d'un certain Robert Suydam. Ce dernier n'a pas forcément commis de crime bien identifié, mais il semble toucher à des pratiques occultes fortement douteuses importées d'Europe par des immigrés tout aussi douteux.

The Horror at Red Hook se lit bien et les chapitres mettent en place l'intrigue de manière progressive, avec cette enquête qui touche du bout du doigt des pratiques abominables (enlèvements, messes noires, usage de sang humain...). Hélas, on est un peu dans ce qui fait la limite de Lovecraft: on ne voit pas grand-chose, puisque quiconque VOIT ne veut surtout rien DIRE, donc on reste un peu sur sa faim... Je me suis donc pas étonnée d'avoir complètement oublié ce texte au fil des ans!

Côté racisme, eh bien oui, Lovecraft ne tient pas en haute estime les immigrés du quartier de Red Hook. Quand je disais "des immigrés tout aussi douteux" ci-dessus, ça voulait dire "des gens pas blancs": des noirs, des arabes, des kurdes, des gens de lieux indéfinis en Asie centrale... Ils ont des mines patibulaires et ils adorent le diable. Bon, moi je suis du clan "à l'époque, les trois quarts des gens pensaient ça" (une idée confortée par ma lecture de l'Orda, un bouquin sur l'émigration italienne), donc je ne serais pas allée réécrire le même texte du point de vue d'un noir, mais soit, toutes les raisons sont bonnes pour écrire une lovecrafterie, et je suis maintenant curieuse de voir ce qu'en a fait Victor Lavalle.

The Call of Cthulhu (1928)

Dans la foulée, j'ai relu LE texte le plus célèbre de Lovecraft. J'ai découvert au passage que j'ai dû le lire plus de fois que je ne le pensais, car je retrouvais des souvenirs de lecture assez frais au fur et à mesure, alors que je pensais ne l'avoir lu que deux fois. Bref, pas sûre qu'il y aura une énième relecture à l'avenir.

Cthulhu est super bien construit et c'est, je pense, ce qui fait sa force. On a un narrateur à la première personne, qui nous plonge d'abord dans les papiers de feu son grand-oncle, puis on remonte dans le temps, vingt ans plus tôt, pour découvrir le récit de l'inspecteur Legrasse, puis on lit le récit d'un certain marin qui a "vu des choses"... Ce procédé qui, en soi, a déjà été fait des tas de fois (coucou Maupassant et ton narrateur qui raconte l'histoire d'un autre narrateur qui raconte une histoire!), est super utile ici car il permet de faire deviner les ramifications immenses de ce culte tentaculaire (ah, ah! 🦑🐙), que l'on retrouve aussi bien au cœur du bayou aux États-Unis qu'au Groenland. Plus que les tentacules, c'est la présence insoupçonnée de choses gigantesques pendant des laps de temps complètement différents de l'échelle humaine qui fait tout le sel de Lovecraft. Et de ce point de vue, l'Appel de Cthulhu est juste exemplaire. En plus, il est raconté à la première personne, la première phrase est cultissime et la fin ([divulgâcheur] le narrateur qui annonce qu'il va forcément crever maintenant qu'il A VU [fin du divulgâcheur]) est tout à fait classique chez cet auteur. Bref, si vous devez lire un seul texte de Lovecraft dans votre vie, lisez celui-ci.

Un retour en terres lovecraftiennes fort agréable, en définitive.

dimanche 6 juin 2021

La Bête humaine (1890)

En voiture! Le dix-septième tome des Rougon-Macquart est prêt pour le départ! Embarquez à bord de la Bête humaine et découvrez les pires pulsions meurtrières de l'humanité...


L'intrigue
Roubaud, sous-chef de gare au Havre, pète complètement les plombs en apprenant que sa femme Séverine a été abusée depuis ses quinze ans par un riche bourgeois très influent au sein de la société ferroviaire de l'Ouest, le président Grandmorin. Après avoir roué Séverine de coups, Roubaud l'oblige à écrire à Grandmorin afin d'appâter celui-ci dans le train au bord duquel ils comptent quitter Paris pour rentrer au Havre. Ce même soir, Jacques Lantier erre comme une âme en peine le long de la voie ferrée allant de Paris au Havre, désespéré par les pulsions meurtrières qui s'éveillent en lui dès qu'il approche d'une femme. Et quand un train passe en coup de vent, il aperçoit, un bref instant, un homme qui en égorge un autre.

Meurtre à destination du Havre
Après avoir lu les deux premiers chapitres du roman, le lecteur n'a pas besoin de beaucoup réfléchir pour comprendre que c'est Roubaud qui a égorgé Grandmorin. Ce qui est intéressant, c'est comment la vérité va éclater (ou pas) et comment les personnages vont interagir entre eux. L'enquête est confiée au juge d'instruction Denizet, qui y voit l'opportunité tant attendue de faire évoluer sa carrière. Dès le début, toutefois, Zola nous laisse douter de l'efficacité de ses recherches: le président Grandmorin ayant été un monsieur très influent et ayant eu pas mal d'histoires douteuses avec des mineures, Denizet est prié de trouver le coupable mais surtout de le faire valider par les autorités parisiennes avant de l'arrêter, de peur d'éclabousser toute la bonne société. 🤣
Fatalement, les Roubaud rencontrent Jacques au cours de l'enquête et, même si celui-ci se déclare incapable de donner une description nette du meurtrier, ils ont extrêmement peur qu'il les dénonce. Pour l'amadouer, Roubaud n'hésite pas à envoyer sa femme en émissaire.

Adultère sur toute la ligne
Évidemment, Séverine prend son rôle très à cœur et finit par tomber dans les bras de Jacques, celui-ci étant tombé amoureux en deux temps trois mouvements, bien plus vite qu'elle. Par chance, en effet, il peut la toucher sans avoir envie de la tuer, elle! Ça colle donc parfaitement bien entre eux, d'autant que le ménage Roudaud part totalement en vrille après le meurtre; Roubaud passe son temps à jouer, laissant Séverine libre de vivre sa vie. En plus de celle-ci, il y a deux autres histoires d'adultère dans le roman: Pecqueux, le chauffeur de Jacques à bord de la Lison, a une femme à Paris et une au Havre, que son frère assomme de coups à chaque fois qu'il lui surprend un amant; et une des femmes habitant la gare du Havre espionne une voisine pour découvrir sa liaison. (En vain, héhéhé.)

Nous sommes tous des meurtriers
Mais beaucoup plus que d'adultère, ce roman parle de meurtre. Zola propose une densité de meurtriers assez déroutante. Je pense qu'on a tous plus ou moins envie de tuer quelqu'un à un moment donné dans sa vie, mais là, tout le monde passe à l'acte. Roubaud tue dès le début sous le coup de la colère. Au chapitre 2, Phasie, la tante de Jacques, annonce à son neveu que son mari l'empoisonne à petit feu. Plus loin, on verra d'autres personnes passer à l'acte, mais je ne dis rien pour ne pas vous gâcher votre plaisir... Il y a tout un délire sur la pulsion de meurtre, transmise de génération en génération depuis des temps immémoriaux; c'est cela, la bête humaine que Jacques sent enfler en lui. Il est aussi très intéressant de voir combien les personnages qui veulent tuer se trouvent des excuses pour le faire et s'arrangent exactement comme ils le veulent avec leur conscience. 👀

La Lison
La Bête humaine est très connu en raison des passages ferroviaires et de la Lison, la locomotive que conduisent Jacques et Pecqueux. Il faut attendre un peu, la Lison ne faisant son apparition qu'au chapitre 5, mais ça en vaut la peine! Tous les passages sur les trains et les gares sont très beaux et, évidemment, bien documentés. Il faut aussi citer toute la personnification de la Lison, qui, loin d'être une simple machine, a une véritable âme et est sans cesse comparée à une femme ou bien à un cheval, à tel point qu'elle a droit à une scène d'agonie pratiquement émouvante lors d'un accident ferroviaire spectaculaire.

Une ironie mordante
Comme d'habitude, Zola ne fait pas dans le monochrome et ne se contente pas de causer meurtre et trains; il glisse aussi beaucoup d'ironie dans ses pages, notamment grâce au chapitre 11, un immense foutage de gueule du juge d'instruction Denizet, qui a monté tout un échafaudage de pure logique pour inculper le meurtrier de Grandmorin... et qui a tout faux!! C'est juste beau.

Une fin à toute vapeur
Les deux ou trois dernières pages m'ont semblé particulièrement spectaculaires, avec un train fou qui traverse les gares et la campagne en traînant derrière lui des soldats qui ne se doutent de rien. Une image inoubliable de la folie de la guerre qui engloutira le Second Empire...

Allez donc voir ailleurs si cette bête y est!
L'avis de Tigger Lilly, ma camarade de relecture

mardi 1 juin 2021

La gamelle de mai 2021

Comme d'habitude, retour sur les activités culturelles du mois dernier.

Point info pour moi-même (pour m'en souvenir le mois prochain): je laisse tomber la recherche d'images, je ne trouve jamais ce que je veux et tout s'enregistre sous des formats improbables que je ne peux pas exploiter ici... 😕

Sur petit écran

Pas de film.

Sur grand écran

Rien. Les cinémas ont rouvert. Mais je n'y suis pas encore allée. La faute aux vacances, au travail, à la flemme, à la programmation...

Du côté des séries

Carnival Row de René Eschevarria et Travis Beacham – saison 1 – 2019

Alors eux... 😍

Une belle découverte pour cette série que j'ai regardée essentiellement parce que Orlando Bloom (🤩🤩). Je ne pense pas qu'elle soit au niveau des mastodontes du format, comme Game of Thrones ou, dans ce que je connais, l'exceptionnelle première saison de True Detective; mais si vous survivez à l'histoire d'amour mièvre et trop rapide pour être crédible de l'épisode 3, c'est un beau moment! L'univers du Burgue, ville humaine où se sont réfugiées de nombreuses créatures féériques après une défaite militaire, est extrêmement bien rendu; il s'agit essentiellement d'une ville victorienne, mais avec son fonctionnement politique, sa religion, ses règles, etc. C'est une très belle création d'univers et, pour une fois, ce n'est pas une adaptation mais une création originale! Les costumes et les ambiances sont également très beaux, et les personnages prennent progressivement du relief, jusqu'à vous laisser sur une fin plutôt haletante qui donne fortement envie de savoir ce qu'il adviendra de Carnival Row, le quartier des peuples féériques, dans la deuxième saison. Ajoutez à cela que les femmes, malgré qu'elles évoluent dans une société qui ne leur semble pas favorable, sont maîtresses de leur destin, qu'Orlando Bloom est toujours aussi séduisant, que plein de personnages humains et non humains sont joués par des acteurs noirs sans que la chose n'ait la moindre importance et qu'on retrouve Indira Varma, que je n'ai pas revue depuis Rome, et vous comprendrez que je recommande chaudement.

Love Death + Robots – saison 2 – 2021

Deux ans après une première saison très réussie, cette deuxième saison m'a laissée sur ma faim. Bien sûr, il est impossible de trouver tous les épisodes aussi bons les uns que les autres quand on change totalement d'histoire, d'univers et de dessin d'un épisode à l'autre, mais là, bon, je n'ai pas sauté au plafond. En même temps, la première saison avait mis la barre très haut... Mes épisodes préférés: l'aspirateur tueur et l'histoire de Noël. Celui que je n'ai pas du tout aimé: les baleines extraterrestres, même si, en fait, les baleines étaient superbes.
PS: Il n'y a pas de chat et ça, c'est nul.

Et le reste

Outre mon Cheval Magazine habituel, j'ai lu un ancien numéro de la revue Books, qui allie chroniques de livres, dossier thématique et extraits traduits, et, surtout, j'ai lu le Bifrost numéro 102, dont le dossier est consacré à Arthur C. Clarke. Ce fut une lecture fort agréable, comme toujours, même si j'ai eu l'impression d'avoir lu chez eux des dossiers plus fouillés et que je n'adhère pas à 100% à l'idée de choisir la nouvelle l'Étoile pour faire découvrir l'auteur au public. Quelques chroniques m'ont paru virulentes (en même temps, quand on voit qui les a rédigées...) et les femmes sont toujours aussi rares: une traduction signée Michelle Charrier et quelques chroniques signées Stéphanie Chaptal et Karine Gobled. Ça m'énerve tellement venant d'un éditeur qui se positionne du côté progressiste de l'échiquier politique, ça m'énerve, ça m'énerve... 🤷‍♀️