mercredi 28 décembre 2011

Le Monde perdu (1912)

Arthur Conan Doyle, le génie qui nous a offert Sherlock Holmes, a aussi écrit d'autres livres, notamment Le Monde perdu, un livre d'aventures de SF publié en 1912.

Avec beaucoup d'humour, nous suivons les aventures de l'équipe du professeur Challenger. Accusé par les cercles scientifiques de Londres d'être un fraudeur, cet excentrique professeur emmène un petit groupe au cœur de l'Amazonie, à la recherche d'un haut plateau inaccessible dans lequel le temps semble s'être arrêté et où les dangers ne manquent pas. Animaux disparus et hommes-singes assoiffés de sang vont sérieusement mettre en péril son expédition!

Mon chat garde un œil sur l'Allosaure de couverture...

Bien entendu, j'ai lu ce livre parce qu'il s'agit d'une histoire de dinosaures, mais je pense que tout le monde peut s'y retrouver. C'est un bon roman d'aventures bourré d'humour --les interminables disputes des deux professeurs sont hilarantes--, qui met en scène des personnages très sympathiques et est porté par une plume fort agréable. S'il ne semble plus être tellement connu, il a exercé une influence indéniable: bien entendu, Michael Crichton a intitulé la suite de Jurassic Parc Le Monde perdu en référence à cette œuvre, et le schéma de l'histoire a été repris presque tel quel dans King Kong -- à la différence près que Kong vit dans une île et pas au milieu de la forêt amazonienne. Par ailleurs, bien que je ne l'aie pas lu, je pense que ce roman s'inscrivait à son époque dans la lignée du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne.

J'ai passé un tellement bon moment que j'ai même pardonné à Conan Doyle de décrire les dinosaures comme des brutes épaisses totalement dénuées d'intelligence. C'est dire.

mardi 20 décembre 2011

Top Ten Tuesday (1)

Je participe enfin au Top Ten Tuesday, le rendez-vous hebdomadaire de la blogosphère littéraire géré en France par Iani.

Le thème de cette semaine est tout particulièrement facile, vu que ma liste de Noël regorge de livres à acheter:

Les 10 livres que vous aimeriez recevoir à Noël

1/ The Miscellaneous Writings of Clark Ashton Smith de Clark Ashton Smith, aux éditions Night Shade Books, pour compléter la splendide et jouissive collection initiée par cette maison d'édition américaine il y a quelques années et passer encore quelques centaines de pages avec mon auteur préféré.


2/ The Lost World d'Arthur Conan Doyle, pour lire une histoire de dinosaures racontée par un auteur que j'apprécie beaucoup pour Sherlock Holmes.

3/ Pandora d'Anne Rice, car je piaffe d'impatience depuis que j'ai fini de lire Armand il y a une dizaine de jours.

4/ A Mind to Murder de P. D. James, pour retrouver l'inspecteur Adam Dalgliesh dans une de ses sombres et passionnantes enquêtes.

5/ The Children of Men de P. D. James, juste pour avoir la satisfaction de l'avoir chez moi (je l'ai emprunté en bibliothèque lorsque je l'ai lu et que je suis tombée amoureuse de P. D. James, qui est immédiatement devenue mon auteur préféré).

6/ El juego del angel de Carlos Ruis Zafon, pour repartir à Barcelone.

7/ El capitan Alatriste d'Arturo Perez-Reverte, pour reprendre les aventures du Capitaine Alatriste à zéro maintenant que je suis un peu plus à l'aise en espagnol.

8/ A Game of Thrones de Georges R. R. Martin, pour enfin découvrir cette saga du Trône de Fer dont tout le monde parle tant.

9/ La biographie de Zola par Henri Troyat, pour en savoir (encore) plus sur mon auteur préféré.

10/ The History of Middle Earth de Christopher Tolkien, juste histoire d'avoir une encyclopédie de dix tomes sur le monde de mon auteur préféré, Tolkien.

Vous noterez que je suis actuellement incapable de désigner un auteur préféré précis, Clark Ashton Smith, Tolkien, Zola et P. D. James jouant à celui (ou celle!) qui me rendra la plus hystérique.

Par contre, je trouve, comme toujours, qu'il est tout à fait désolant de voir à quel point les livres d'origine anglo-saxonne occupent le devant de la scène et expulsent littéralement l'italien.

La semaine prochaine, le thème sera: Le Top 10 des livres lus en 2010

mardi 13 décembre 2011

Le goût des pépins de pomme

Une déception certaine pour ce Goût des pépins de pomme de Katharina Hagena, dont le titre m'avait intriguée en librairie. Je ne le recommande décidément pas. J'ai eu un mal fou à identifier les personnages et à me souvenir de leurs relations, je me suis ennuyée et j'ai été un peu mal à l'aise face à certains aspects un peu glauques, tout en étant navrée par le degré d'"harlequinitude" de l'histoire d'amour.


Je vous propose cependant quelques citations qui m'ont amusée.

"J'aimais lire et manger en même temps. Une tartine après l'autre, sucré et salé en continuelle alternance. C'était merveilleux: les histoires d'amour avec une portion de gouda, les récits d'aventure avec du chocolat aux noisettes, les drames familiaux avec du muesli, les contes de fée avec du caramel mou, les romans de chevalerie avec des cookies."

"Il se passe si peu de choses ici que je vais m'asseoir au cimetière pour y boire un coup de rouge, et je fais cela uniquement pour qu'il se passe enfin quelque chose. Je suis un type qui s'ennuie à mourir et qui est tout juste assez intelligent pour s'en rendre compte. Pas de chance pour moi."

"Vous savez, les enfants, il y a trois choses que l'on peut contempler continuellement sans jamais s'en lasser. L'une de ces choses, c'est l'eau. L'autre, c'est le feu. Et la troisième, c'est le malheur des autres."

mercredi 7 décembre 2011

Le Chat du Rabbin (2)

En juin dernier, je vous recommandais d'aller voir Le Chat du Rabbin au cinéma.

Il y a deux semaines, suite à un retard dont il n'était même pas responsable, l'Homme a eu l'extrême gentillesse de m'offrir un de mes cadeaux de Noël très en avance et j'ai eu l'immense plaisir de lire la BD de Joann Sfar dont est tiré le film...

Le Chat du Rabbin rencontre un bout des Transformers!

Après avoir avalé le perroquet de la maison, le chat du rabbin devient soudainement capable de parler, mais le rabbin n'est pas du tout content de l'entendre proférer des mensonges (le chat nie en effet avoir mangé le perroquet!); il va donc l'éloigner de sa fille (Zlabya, la maîtresse du chat) et tenter d'en faire un bon Juif.

Le bilan est simple: c'est génial!

Le dessin est un peu tremblotant (même les bords des cases ne sont pas droits) et j'avais peur que cela me rebute, mais en fait ce n'est pas du tout gênant. C'est drôle, ironique, intelligent. Un hymne à la tolérance qui n'est absolument pas utopique ou naïf, le chat du rabbin étant bien plus lucide que les humains avec lesquels il interagit (de toute manière, qui a déjà rencontré un chat qui ne serait pas lucide?). Bien entendu, le chat tient le devant de la scène et la BD parlera plus aux amateurs de chats ou aux personnes les fréquentant, mais je pense que tout le monde peut apprécier l'humour et le message de Joann Sfar.

Il s'agit ici de l'édition intégrale, qui reprend les cinq tomes de la série: La Bar-Mitsva, Le Malka des Lions, L'Exode, Le Paradis terrestre et Jérusalem d'Afrique. Il s'agit donc d'un petit pavé de 288 pages, qui demande un temps de lecture non négligeable (petite précision pour les gens qui pensent que les BDs "ça se lit vite"...^^). Le site officiel de la BD annonce en outre un sixième tome, Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi, qui sera une "tragédie érotique", mais il n'y a pas encore de date de publication... Vivement la suite!

mardi 6 décembre 2011

Quo Vadis?

Quo Vadis?, publié en 1896, a permis à l’écrivain polonais Henryk Sienkiewicz d’obtenir le prix Nobel de littérature en 1905 (c’était un des tout premiers lauréats). Mervyn LeRoy, réalisateur par ailleurs de Les Quatre filles du Docteur March (1949), l’a adapté au cinéma en 1951, dans une superproduction avec Robert Taylor (huit nominations aux Oscars, même si on n’en gagne aucun, ce n’est pas rien); je vous en reparlerai si j’arrive à emprunter le DVD quelque part.


L’histoire: Nous sommes en 64, sous le règne de l’empereur Néron. Marcus Vinicius, riche soldat blessé pour une raison que j’ai oubliée (il me semble qu’il est tombé de cheval), est recueilli par une riche famille romaine, qui le soigne pendant plusieurs jours. Ayant aperçu leur fille adoptive, Lygie, la fille d’un roi barbare retenue à Rome comme otage depuis des années, il en tombe éperdument amoureux.

Vous savez, c’est le coup de foudre incontrôlable entre un jeune homme aux muscles bien saillants et une jeune fille vierge au regard pur comme de l’eau claire, dont on devine les formes rondes et souples à travers les voiles de ses vêtements, mais qui reste tout de même profondément virginale, prude et naïve.

Après avoir retrouvé la santé et quitté la famille en question, Marcus parle de sa passion à son oncle, Pétrone, un riche patricien très bien placé à la cour. Afin d’aider son neveu, Pétrone n’a d’autre idée que de suggérer à Néron de convoquer Lygie au palais –comme il en a tout à fait le droit du fait qu’elle est un otage de Rome– pour ensuite l’offrir à Marcus.

Lygie, qui n’a jamais mis les pieds en dehors de la maison de sa famille adoptive, se retrouve ainsi à la cour, le lieu de tous les excès et de tous les crimes. Terrorisée par l’attitude de Marcus, qui lui saute pratiquement dessus en pleine orgie, elle décide d’appeler à l’aide ses camarades chrétiens et de prendre la fuite, afin d’éviter de finir comme concubine chez Marcus.

Ce long résumé du début de l’intrigue a son importance: le court passage de Lygie au palais de Néron, puis la recherche frénétique mise en œuvre par Marcus pour la retrouver à tout prix, auront en effet des conséquences très néfastes pour eux et pour l’ensemble des chrétiens.

Malgré le résumé un peu ironique que je viens d’en faire, je me suis bien amusée à relire ce livre-péplum, que j’avais déjà lu quand j’étais plus jeune. J’aime tout ce qui tourne autour de l’Antiquité et surtout de Rome à l’époque où Rome était le monde (ou du moins le monde qu’il valait la peine de connaître, le reste de l’univers étant alors peuplé de barbares recouverts de peaux de bêtes et chassant les sangliers). J’ai été servie: banquets somptueux, esclaves et fauves en provenance de l’Empire tout entier, Empereur fou à lier et totalement mégalo, décadence et splendeur dans des palais incroyables, parmi les marbres les plus précieux et les parfums les plus rares...

Dans sa deuxième partie, ce livre possède aussi un côté spectaculaire indéniable, lorsque Néron fait mettre le feu à Rome pour avoir un spectacle digne de son art et fait porter le chapeau aux premiers chrétiens, qu’il fait torturer et massacrer par milliers. Je précise d’ailleurs que cet empereur matricide et fratricide a toute ma sympathie et que je lui trouverai un ministère quand je pourrai enfin composer mon Gouvernement Idéal de Super-Méchants (Sauron président, Scar ministre de la Destruction des familles et des environnements naturels, Voldemort ministre de la Magie noire avec Jafar pour vice-ministre, Mégatron ministre des Technologies et des Télécommunications, etc etc).

J’aime tout particulièrement le personnage de Pétrone, le patricien esthète et indolent, qui navigue tant bien que mal dans un contexte politique dangereux et qui finit par tirer sa révérence à Néron avec une verve toute particulière; et je dois avouer une certaine tendresse pour (Saint) Pierre, qui nous est présenté ici comme un vieil homme bon et aimant.

Le titre de l’œuvre vient d’ailleurs de la question posée par Pierre au Christ, qui lui apparaît alors qu’il quitte Rome pour fuir les persécutions: "Quo vadis, domine?" ("Où vas-tu, Seigneur?"). L’apparition lui ayant répondu qu’il va à Rome pour s’y faire crucifier une deuxième fois, Pierre fait demi-tour… Et finira effectivement crucifié, la tête en bas paraît-il.

Attention! Une bonne partie du livre consiste à partager les pensées religieuses des chrétiens. S’il est évident que ces personnages sont croyants (bien qu’ils soient quand même très exaltés et enchaînent les crises mystiques à une vitesse tout à fait déroutante), il est un peu irritant que l’auteur-narrateur soit aussi clairement de leur côté et utilise lui aussi des expressions comme "la lumière de la véritable religion" à propos de leur foi. Si vous n’êtes pas catholique et si les manifestations extatiques d’une foi que vous ne partagez pas vous irritent, passez votre chemin!

lundi 5 décembre 2011

Comment domestiquer son maître quand on est un chat

Amis chats, ce petit livre de Monique Neubourg vous explique en détail comment se comportent les humains au quotidien et vous indique comment les dresser et les encadrer afin qu'ils satisfassent tous vos désirs.

Le principe est simple: "Le moment est venu de faire comprendre à l'homme qui est le maître. Certainement pas lui. Mais vous. Moi. Nous."

Écrit par les chats, pour les chats, il vous fournira également quelques idées de jeu, comme par exemple "Compter combien de plumes il y a dans un oreiller", qui arrive en troisième position dans le Top 5  des Divertissements en solo.


Un livre offert par Anne Quent, à mettre entre toutes les pattes!