samedi 31 décembre 2016

2016 en musique

2016 s'en va et, à défaut de faire un bilan perso, je voudrais noter ici quelques chansons qui m'ont marquée cette année.

Daughtry - September
En réalité, cette chanson a marqué mon année 2015. Mais elle a tout autant compté en 2016. Elle m'a fait prendre conscience du chemin parcouru en équitation et me donne énormément d'espoir.
"Reflecting now on how things could have been, IT WAS WORTH IT IN THE END."


Papa Roach - No Matter What
J'ai complètement redécouvert Papa Roach cette année et je suis assez enthousiaste face à leurs différents albums. Mais c'est No Matter What qui compte le plus. Je la trouve superbe. Quand j'entends les premières notes, je suis toujours obligée d'interrompre ce que je suis en train de faire... No Matter What me fait penser à Métis, le Cheval Parfait de mon club.


Bring Me The Horizon - Throne 
Alors là. Cette chanson me donne tellement d'énergie et même de fureur de vivre. Elle me donne envie de me relever et de tenir la tête haute. Elle me dit que je suis capable d'encaisser et que c'est de là que viennent ma dignité et ma force.
"So you can throw me to the wolves: tomorrow I will come back, leader of the whole pack."
En l'écoutant très fort, je peux presque croire que je pourrai un jour faire de l'obstacle ou monter Que Tal simplement par la force de ma volonté. Juste une révélation.
C'est aussi la seule qui a un clip intéressant, que j'associe furieusement au Roi en jaune.


Revive - Blink
Une jolie chanson qui me fait penser à ce qui compte vraiment, à la vitesse fulgurante à laquelle passent les moments à cheval. "It happens in a blink; it happens in a flash; it happens in the time it took to look back." C'est l'instant d'une foulée de galop, d'un mouvement de tête quand on gratouille son cheval au bon endroit.


H.E.A.T. - Stay
H.E.A.T. est la grande découverte de l'année, c'est vraiment trop génial et ça donne trop la pêche!! Ils me rappellent beaucoup l'époque où j'ai connu Danger Danger il y a deux ans... J'associe Stay à la route d'Angers, dans la voiture avec mon mec. 💓 À écouter sans modération si vous déprimez un peu.


Wiz Khalifa et Charlie Puth - See You Again
Et pour finir, la plus importante de toutes.
Une coïncidence. Mon mec l'a écoutée parce qu'il était touché par l'hommage à Paul Walker. Deezer me l'a reproposée en une journée de tristesse infinie... J'ai entendu/écouté/compris/fait gaffe aux paroles et j'ai pleuré. J'ai encore les yeux qui piquent à chaque fois que je l'entends. "How can we not talk about family when family's all that we've got?" C'est la chanson de mon Chat et mon Chat était ma famille.



Un joyeux réveillon à tous!

mercredi 28 décembre 2016

Des revues de l'imaginaire!


Plusieurs revues liées aux littératures de l'imaginaire ont croisé mon chemin ces dernières semaines. Voici de rapides chroniques de chaque numéro, présentés dans l'ordre dans lequel je les ai terminés (plus ou  moins, en fait je ne suis plus très sure!). Les photos ne sont pas bien terribles, la Reloue ayant saboté la séance photo. 😼 Et là le billet passe en ligne dans 20 minutes, je n'ai pas le temps d'en refaire...

Galaxies n°35 (printemps 2015?)


Première rencontre avec cette revue très connue. J'ai commandé ce numéro que je n'ai pas pu acheter aux Rencontres de l'imaginaire de Sèvres. (Je l'avais commandé chez mon libraire au moment de sa sortie, mais on avait annulé la commande après des semaines d'attente...)
Je n'ai pas tellement aimé le ton de Jean-Pierre Andrevon, responsable de la plupart des contenus de ce numéro. Le dossier SF et dinosaures était très touffu et intéressant, j'ai noté pas mal de références, mais j'ai trouvé dommage qu'il n'y ait pas d'analyse du thème. C'est plutôt l'histoire du dinosaure en SF. (Et comme toute histoire de dinosaures est de la SF, ça revient à faire l'historique du dinosaure en littérature et au cinéma.) Quant aux hommages à Wolinski, je les ai trouvés d'une grande banalité et platitude, presque bien-pensants (le comble!), comme sensiblement tout ce que j'ai pu lire sur Charlie Hebdo de toute façon...
J'ai par contre été très positivement surprise par le niveau des textes proposés. Ce n'est pas forcément inoubliable, mais c'est efficace sur le coup et bien rédigé.

Bifrost n°84 (automne 2016)


Un numéro acheté aux Rencontres de l'imaginaire de Sèvres! 💞 J'étais obligée, il était sur Howard...
Cette lecture m'a un peu réconciliée avec Bifrost, que j'avais trouvé horriblement condescendant lors de mes lectures précédentes (numéros sur Lovecraft et Tolkien). Bon, toute la bande se prend très au sérieux (la palme revient au paragraphe sur "l'indifférentisme cosmique", le "matérialisme mécaniste" et "l'anthropocentrisme existentialiste"... LOL), c'est sûr, mais leurs recherches sont complètes et c'est très bien rédigé, la revue est très agréable à lire.
J'ai été, en revanche, un peu déçue par les textes proposés; ce serait très bien dans une revue pour apprentis écrivains, mais c'est un peu terne pour une revue qui paraît aussi professionnelle. Même le texte de Howard était très en-dessous de ce que j'ai pu lire de lui.
Le dossier sur Howard était pas mal et m'a donné envie de le relire et de lire ses oeuvres que je ne connais pas. Il a vraiment écrit des choses très différentes. Dommage tout de même que les articles ne parlent pas vraiment de sa plume si efficace, juste du contenu de ses textes et de sa vie perso... Et j'ai bien cru qu'ils allaient faire tout le numéro sans un mot pour Red Sonja, mais OUF elle a été citée juste avant la fin. Excusez la paranoïa, mais les femmes ne courent pas les rues chez Bifrost...

Faeries n°2 (automne 2000)


Un vieux numéro acheté dans une bouquinnerie lyonnaise absolument géniale parce qu'il parlait de Peter S. Beagle, l'auteur de La dernière licorne. Le dossier préparé par André-François Ruaud était super intéressant, j'ai noté plein de titres à lire!
Les textes ne m'ont pas marquée. C'était plaisant sur le coup, je crois, mais je n'en garde aucun souvenir. Ça m'inquiète un peu car j'ai l'impression que la fantasy ne me fait plus rêver... 😞
Il faut dire, en revanche, qu'à niveau rédactionnel égal – ces textes n'étaient pas forcément mieux travaillés que ceux des autres revues – la fantasy passe mieux, tout simplement parce qu'elle ne se prend pas autant au sérieux que la SF. Car les auteurs de SF, surtout amateurs, ont une très haute opinion d'eux-mêmes et de leur art et ça se sent... Ce qui ne me donne aucune envie de leur passer leurs tics et lourdeurs d'écrivain-qui-se-prend-trop-au-sérieux.

Bifrost hors-série La science-fiction en bande dessinée (été 2016)

 L'ombre de la Reloue plane sur Bifrost...

Un numéro offert par Vert qui l'a eu à Sèvres alors qu'elle l'avait déjà!! 💖
Numéro très intéressant qui donne envie de lire des tonnes de BD!! Et ça tombe bien mon mec en a plein!! Y'a plus qu'à...
Par contre, j'ai relevé plein de fautes dans ce volume, rien à voir avec l'orthographe et la typo irréprochables du Bifrost sur Howard!

Galaxies Lunatique n°87 Spécial Italie (2013? 2014?)


Un numéro commandé en rab quand j'ai commandé le numéro SF & dinosaures, parce que j'étais de bonne humeur et avais envie de lire pluuuuuus suite aux Rencontres de l'Imaginaire. Et puis parce que l'Italie quoi. Malheureusement, c'était nettement en-deça des autres revues. Aucun texte ne m'a vraiment plu, je crois, (ou alors j'ai déjà oublié! ^^) et le dossier sur la fantascienza n'était pas mirobolant. Je pense que je ne relirai Galaxies que si le dossier m'intéresse vraiment énormément.

Et voilà! Mon temps de lecture étant limité, j'ai lu encore moins de livres que d'habitude ces dernières semaines, mais c'était sympa de mettre le nez dans les revues de genre. Je regrette quand même un peu que Faeries n'existe plus d'ailleurs...

samedi 24 décembre 2016

Le catene di Eymerich (1995)

Chronique express!


Et voilà le deuxième tome des aventures/enquêtes de l'inquisiteur Nicolas Eymerich, que j'ai lu en troisième en raison d'une erreur dans le rabat de l'édition Mondadori (hm hm). Valerio Evangelisti reste fidèle à lui-même avec sa narration décomposée sur plusieurs époques, les évènements du XXe siècle étant intimement liés à  ceux de 1365, alors que Eymerich se rend en Savoie pour enquêter sur la potentielle présence d'hérétiques, des Cathares qui auraient survécu aux persécutions du siècle précédent. Dans cette vallée isolée, il croisera des rats à doigts humains et des  hommes à tête d'âne... Au Guatemala, à notre époque, une société plus que louche fait naître des enfants dont le génome a été modifié pour qu'ils aient plusieurs organes (cinq reins ou trois poumons par  exemple), ensuite revendus à de riches Américains nécessitant une greffe. Mais le trafic d'organes va plus loin, jusque dans les souterrains secrets de la Roumanie post-Ceaușescu, où des journalistes occidentaux croiseront notamment un homme à yeux de souris. Et les néo-nazis, dans tout ça, s'intéressent de près à des études permettant d'"améliorer la race"... Bref, ce n'est pas très gai et c'est même franchement flippant quand on pense que tout ça est terriblement plausible (pas du point de vue scientifique bien sûr, l'explication pseudo-rationnelle étant juste là pour la forme, mais du point de vue humain), mais  c'est vraiment génial de passer du côté obscur de la SF et de n'avoir affaire qu'à des individus moralement douteux. Dommage, encore une fois, que la rédaction ne soit guère soignée, c'est vraiment ce qui empêche cette série de devenir une œuvre majeure; pour tout vous dire, le style est tellement plat que ces histoires sordides ne vous font peur qu'intellectuellement, alors qu'il y aurait bien de quoi sursauter en voyant passer des trucs du coin de l’œil si la plume d'Evangelisti était plus fine...

Allez donc voir ailleurs sur ce blog si cet inquisiteur y est!
Il corpo e il sangue di Eymerich (1996)

PS: Profitez-bien du réveillon de Noël. 🎄🔥🌟

jeudi 22 décembre 2016

The Darkest Hour (Warrior Cats 6) (2004)

Et voilà, les histoires de chats de La Guerre des clans, c'est fini!


Et ça s'est terminé en beauté, en plus, avec ce tome fidèle à ses prédécesseurs (ce que je dis toujours, ça aura vraiment été une constante jusqu'à la fin!) qui clôt réellement l'intrigue. Il y a eu quatre ou cinq autres séries derrière, donc j'avais peur de ne pas avoir le fin mot de l'histoire ou de rester sur un cliffhanger... Mais c'est bon, c'est bien l'affrontement final entre notre héros, devenu Firestar depuis qu'il a succédé à Bluestar à la tête du Clan du Tonnerre, et son ennemi de toujours – même si rien ne se passera comme prévu et qu'il y a un retournement de situation absolu aux deux tiers du roman, avec une mort abominable que je n'ai pas vue venir et qui change complètement la donne. Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette série jeunesse n'est pas gentillette...



J'ai palpité avec ces chats et craint le pire, et deux personnages que j'appréciais sont bien morts, le deuxième me tirant même quelques larmes; c'était un festival d'émotions et d'excitation assez fou. Sérieux, plus épique que ces chats, tu meurs! Après avoir passé ces quelque 350 pages avec tous nos héros, j'ai vraiment refermé le livre avec un petit pincement au cœur, même si je ne compte pas lire les (nombreuses) suites, les résumés sur Wiki me laissant penser qu'elles n'apportent pas réellement un plus.

Je me note les mots des chats de StarClan lorsqu'ils donnent ses neuf vies à Firestar (car ouiiii, les chefs de Clan ont vraiment neuf vies dans cet univers ^^). C'était un très beau passage dans lequel on retrouve tout plein de chats morts dans les tomes précédents et c'est une bonne philosophie de vie...

With this life I give you courage.
Use it well in the defense of your Clan.
With this life I give you justice.
Use it well as you judge the actions of others.
With this life I give you loyalty to what you know to be right.
Use it well to guide your Clan in times of trouble.
With this life I give you tireless energy.
Use it well to carry out the duties of a leader.
With this life I give you protection.
Use it well to care for you Clan as a mother cares for her kits.
With this life I give you mentoring.
Use it well to train the young cats of your Clan.
With this life I give you compassion.
Use it well for the elders of you Clan, and the sick,
and all those weaker than yourself.
With this life I give you love.
Use it well for all the cats in your care – and especially for Sandstorm.
With this life I give you nobility and certainty and faith.
Use it well as you lead your Clan in the ways of StarClan and the warrior code. 

Je recommande sans modération si vous connaissez de jeunes lecteurs ou si vous aimez les chats...



Allez donc voir ailleurs sur ce blog si ces chats y sont!

lundi 12 décembre 2016

Le Marteau de Thor (2015)

Après Le Château des Millions d'années, retour en 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale commence à peine et que la victoire finale semble (déjà) devoir revenir à celui qui mettra la main sur un mystérieux objet découvert en Irak par notre SS préféré, Friedrich Saxhäuser.


L'histoire commence dès la fin du premier tome et Stéphane Przybylski reprend le même processus d'écriture qui consiste à alterner les périodes de manière très fréquente; par exemple, vous passez une page au 14 septembre 1939, puis deux pages en août 1920, puis une page en 1950 et vous revenez au 14 septembre 1939 mais pas à la même heure. C'est génial pour livrer des infos au compte-goutte et obliger le lecteur à se triturer les méninges, mais à un rythme aussi rapproché, c'est un peu pénible et difficile à suivre (je vous avais d'ailleurs dit que mon Homme a abandonné la lecture du premier tome à cause de cela).

J'ai aussi quelques réserves stylistiques, comme pour le tome précédent, et je pense qu'il y a un peu de remplissage dans ce tome, qui fait sur les 450 pages hors annexes. En fait, ces deux défauts font que cette série n'est pas un chef d’œuvre...

... Parce que, à part ça, c'est quand même assez génial, cette plongée dans l'histoire du côté des nazis. J'adore. Ça se lit tout seul et ça permet de se rafraîchir la mémoire ou de découvrir plein de trucs sur la Seconde Guerre mondiale. On a même affaire à la méthode de gazage primitive employée par les nazis en Europe de l'Est, quand ils étouffaient les gens en les enfermant dans un camion et en y déversant les gaz d'échappement du moteur. (Heuh d'ailleurs, je ne l'avais tellement pas vue venir celle-là, la mort de ce personnage m'a scotchée!!)

Dans ce tome, on rencontre de nouveaux nazis, envoyés en Angleterre récupérer le précieux cargo de l'expédition archéologique du premier tome, et on voit entrer en scène un Américain. Je n'ai pas bien compris ce qu'il mijote exactement en fait (d'ailleurs, il y a tellement de doubles jeux dans ce tome que je ne sais plus du tout qui cache quoi à qui, mais c'est ce qui rend l'espionnage si passionnant j'imagine) mais je l'aime plutôt bien. Tous les pays commencent à courir après la même chose et tout le monde, du bas au haut de l'échelle, essaye de tirer son épingle du jeu et de régler quelques comptes au passage...

Je suis vraiment très curieuse d'avoir le fin mot de l'histoire et surtout, surtout de voir entrer les Russes en scène. Car pour l'instant, point de Russes... Mais comme on cause arme nucléaire et que le troisième tome s'appelle Club Uranium, j'espère qu'ils ne vont plus tarder!

(Misère, je lis dans le billet de Vert sur Club Uranium qu'il n'y a toujours pas de Russes, je vais devoir ronger mon frein!)

Allez donc voir ailleurs si cette tétralogie y est!

mercredi 7 décembre 2016

Rats from the Graveyard (1936) + Pigeons from Hell (1938)

Le dernier Bifrost étant consacré à Robert E. Howard, un de mes écrivains fétiches, j'ai remis un peu le nez dans ses bouquins et ai relu ces deux nouvelles d'horreur / de terreur que j'avais complètement oubliées.


Rats from the Graveyard

Bien entendu, j'ai relu cette nouvelle parce que je viens de m'intéresser aux rats avec Herbert et Lovecraft. Si vous connaissez d'autres histoires de rats, manifestez-vous!

Il s'agit d'une histoire d'horreur un peu inquiétante (mais pas trop) qui met en scène trois frères. Leur autre frère a été tué. L'assassin est en fuite et la tension règne dans la maison familiale. Un des frères se réveille en pleine nuit, terrifié, certain qu'il a entendu un bruit. Quelqu'un (le tueur?) ou quelque chose est entré dans sa chambre. Et il y a un rat, il en est tout aussi sûr, un rat qui court frénétiquement devant la cheminée et dont il entend les petites pattes sur le sol dans la nuit noire. À moitié paralysé par la terreur, il finit par mettre la main sur la cheminée... et sur la tête décapitée de son frère mort quelques jours plus tôt.

La nouvelle met en scène Harrison, un détective qui (m'apprend Wiki) est apparu dans plusieurs nouvelles de Howard. C'est lui qui essaiera de résoudre cette affaire macabre, en pleine nuit, dans un cimetière peuplé de gros rats malveillants, sous la menace d'un Indien fantômatique.

[spoiler] La chute est rationnelle et il n'y a pas réellement de fantôme dans cette histoire. C'est vraiment une histoire d'horreur (à cause du côté sanglant de la chose) et de terreur (à cause de l'ambiance et de la peur du premier frère).

Les rats n'ont pas de rôle majeur mais ils contribuent grandement à l'ambiance, comme dans The Rats in the Walls...

Pigeons from Hell

Celle-ci, je l'ai relue parce que j'ai halluciné quand j'en ai lu le titre dans Bifrost: Howard a écrit une nouvelle d'horreur sur des pigeons?? (Il faut que vous sachiez que j'ai une grande sympathie pour les pigeons, des animaux que tout le monde rejette et qui me font une très grande peine.)

Pigeons from Hell s'est révélée diablement efficace. Elle commence exactement comme Rats from the Graveyard, avec un homme qui se réveille d'un coup en pleine nuit, terrifié, certain qu'il a entendu un bruit et qu'il est en danger, qui ne voit rien autour de lui et qui essaye désespérément de percer les ténèbres qui l'entourent. Quelqu'un siffle dans les étages supérieurs de cette maison déserte, perdue au fin fond d'une plantation du Sud des États-Unis, où il se trouve seul avec son compagnon de voyage, et le sifflement est empli de malveillance et de menace.

La lumière était allumée, mon mec lisait une BD sur le canap, je venais de regarder Equidia Life Academy, j'étais d'excellente humeur, et en une page j'ai commencé à baliser comme une malade et à regarder autour de moi avec méfiance, et j'ai rejoint le lit en courant et en criant parce que j'ai vu le chat bouger dans l'ombre.

Je ne sais pas si la nouvelle est vraiment si efficace que ça pour un lecteur aguerri au genre, mais pour moi qui lit peu de choses effrayantes, c'était redoutable: j'ai marché à fond dans la description de la terreur du personnage principal, avec cette sensation atroce qu'il y a quelque chose qu'on ne voit pas et qui nous veut du mal tout près. Redoublement de terreur quand la torche du shérif perd soudain de sa puissance en pleine nuit, mystérieusement, en haut de l'escalier qui monte à l'étage où semble se cacher la chose...

Et les pigeons dans tout ça? Et bien, on ne les voit que très peu, mais c'est justement cela qui est étrange; personne ne voit de pigeon dans cette vieille demeure abandonnée... sauf les gens qui n'en reviennent pas...

Une belle nouvelle de terreur, donc, avec un surnaturel effrayant et dangereux ancré au cœur des plantations du Sud des États-Unis, ce qui m'a évidemment rappelé quelques passages bien macabres de The Witching Hour, premier tome des Sorcières Mayfair d'Anne Rice, et une touche de voudou pour ne rien gâcher. Si j'avais encore vécu seule au moment de ma lecture, je n'aurais pas dormi. 😈

Une belle relecture, donc; il faudrait tellement que je relise Howard ponctuellement, une nouvelle par-ci par-là, pour ne pas oublier à quel point c'est un écrivain diversifié et génial... Mais je vous en dirai plus quand je chroniquerai le Bifrost qui lui est consacré.

samedi 3 décembre 2016

La gamelle de novembre 2016

C'est pas possible... Novembre n'est même pas passé à la vitesse de l'éclair là... Le mois a duré une semaine!

Sur petit écran

The Firm / La Firme de Sydney Pollack (1993)


Adaptation fidèle et réussie de The Firm de John Grisham, que j'ai lu l'année dernière. Le film sent bon les années quatre-vingt-dix, c'est rigolo (la super voiture de Mitch McDeere n'en jette vraiment pas beaucoup maintenant haha). C'est un bon petit polar avec une belle ambiance, un minimum de tension et des personnages vraiment bien campés: les terribles avocats de ce cabinet louche, le héros dont le monde s'effondre, sa femme qui a une belle répartie, son frère prisonnier, l'agent du FBI qui a la classe internationale du merveilleux Ed Harris, la secrétaire au look aguicheur. Tom Cruise est plutôt convaincant, même s'il ne dégage pas le charisme de folie que je lui trouve dans d'autres films.

The Hunt for Red October / À la poursuite d'Octobre Rouge de John McTiernan (1990)


J'ai enfin, enfin vu ce film hyper célèbre! C'était vraiment très très bien. Comme  l'a dit Vert à propos du Parrain 2, "il prend son temps, une notion que ne maîtrise plus toujours le cinéma aujourd'hui". La tension tient dans le manque d'espace et de visibilité du sous-marin et dans la gravité de l'enjeu militaire et humain, pas dans l'action. Sean Connery est génial et Sam Neil merveilleux. J'ai eu énormément de mal à reconnaître Alec Baldwin, je ne l'avais jamais vu aussi jeune.
Bon par contre, j'ai eu quelques doutes sur le russe des persos russes quand je n'ai même pas compris "Vous parlez russe?", ça ne ressemblait guère à mon souvenir de "Voui gavarit pa rouski?" :/

War Horse / Cheval de guerre de Steven Spielberg (2012)


Ce film est pétri de défauts et de qualités à la fois, c'est vraiment étonnant! On pourrait en discuter à l'infini... J'ai vraiment mal et honte (oui oui, honte!) pour Spielberg au début et à la fin: c'est juste TROP culcul, trop invraisemblable -- le cheval de selle qui n'a jamais travaillé mais qui herse un champ caillouteux en pente et qui casse une grosse pierre au passage tellement il est fort, non mais sérieux, c'est à mourir de rire! Et les dernières scènes complètement surexposées en orange, halàlà, qui a validé ça quoi??
Mais il y a aussi une très grande humanité dans ce film et des personnages vraiment touchants, comme l'Allemand qui s'occupe de Joey et Topthorn. C'est un vrai homme bon celui-là, et c'est beau de le voir prendre soin de ses chevaux dans la boue et jusqu'au plus fort des combats. Et puis les deux jeunes soldats allemands fusillés, ils sont à pleurer tellement ils sont jeunes, et la petite fille française ou belge qui apporte tellement de fraîcheur avant le début des tranchées. Et bien sûr l'apparition courte mais lumineuse de Tom Hiddleston, qui est TELLEMENT JUSTE dans son rôle, c'est juste hallucinant.
Et puis il y a une vraie pudeur triste dans la manière de montrer la mort à des enfants, que je ne trouve, paradoxalement dans un film aussi porté sur le culcul, pas culcul du tout; je pense bien sûr à la charge des Anglais vers le camp allemand, avec l'alternance des chevaux montés par des soldats hurlant et... ces mêmes chevaux seuls quelques mètres plus loin, après les mitraillettes... Sans cavaliers... Et Joey qui galope seul à travers bois............

Sur grand écran

Doctor Strange de Scott Derickson (2016)
Sympa, marrant, mais sans forcément plus. Dommage que Mads Mikelsen soit si peu exploité. Par contre, j'aime bien le côté magie plutôt que super-pouvoirs (même si ça revient un peu au même au final).

Inferno de Ron Howard (2016)
Bien aimé, même si la menace du virus destructeur ne me parle pas et ne m'intéresse pas. J'aime bien le petit côté "énigmes et histoires". Très important: dans ce film, les femmes sont des hommes comme les autres.

Fantastic Beasts and Where to Find Them / Les animaux fantastiques de David Yates (2016)


Enthousiasme! J'ai adoré! Quelle fraîcheur de retrouver l'univers Harry Potter au cinéma avec de nouveaux personnages adorables et de si beaux animaux! Et quel tournant que d'avoir un Moldu parmi les personnages principaux! Et ces méchants hyper sinistres, bien plus angoissants que Voldemort et compagnie! Et Colin Farrell qui s'améliore en vieillissant! Et le tout en souriant tout le temps car le film est vraiment, gentiment et irrésistiblement drôle! Un très bon moment! Je trouve que Rowling est beaucoup plus cohérente (tout en renouvelant totalement son univers) et brillante en participant à ce film qu'en cautionnant L'enfant maudit...

Du côté des séries

La saison 3 de Scrubs est en cours.

Et le reste

En fin de mois, comme d'habitude, j'ai lu mon Cheval Mag.

J'ai ENFIN relu un recueil de poèmes que j'avais sorti de la bibliothèque le 31 août (hahaha!): Au matin suspendu d'Alexis Bernaut. L'auteur était responsable du bureau traduction où j'ai fait mon premier stage. Il a ensuite changé de branche en quittant cet employeur-là et s'est, entre autre, consacré à l'écriture. Je dois dire que le niveau est bien au-dessus de ce que j'ai l'habitude de lire et que j'ai du mal à suivre et à comprendre ce recueil (que j'avais déjà lu au moment de l'achat, il y a quatre ans, et encore moins compris à l'époque), mais la langue est belle et bien maîtrisée et je pense qu'un amateur de poésie y trouverait parfaitement son compte. J'en ai d'ailleurs commandé deux autres exemplaires pour les offrir à des lecteurs plus "fins" que moi. Je suis en tout cas très admirative!

Je suis allée aux Rencontres de l'imaginaire de Sèvres et c'était super! Je vous renvoie vers les compte-rendus de Vert et de Tigger Lilly. Halàlà ça donne trop envie de lire tout ça! Il faut tellement que j'arrête de perdre mon temps sur les réseaux sociaux...


C'est tout les amis! 💖

mercredi 30 novembre 2016

Tales of Terror and Mistery (1922)

En octobre, je suis tombée sur ce recueil de Conan Doyle chez Hodges Figgis, une grande et belle librairie dublinoise (dont j'apprends avec tristesse qu'elle n'est pas indépendante mais appartient à la chaîne britannique Waterstones). J'ai adoré tout ce que j'ai lu de Doyle, le titre parlait de terreur et il y avait un bel œil de chat en couverture: je n'ai évidemment pas hésité à l'acheter (et j'ai aussi acheté Tales of Twilight and the Unseen qui était à côté ^^).



C'était une lecture jubilatoire et vraiment brillante, même si je dois tempérer un peu son titre: on n'a guère peur ici et on ne risque pas de faire des nuits blanchesl! On est plutôt dans le domaine de l'énigme. Dans les Tales of Mystery, certains textes sont même des compte-rendus d'enquêtes policières apparemment insolubles.

Tales of Terror

The Horror of the Heights (1913)
Si ce n'est pas un titre lovecraftien avant l'heure, ça! 😊 Et c'est même une nouvelle lovecraftienne tout court, puisqu'on y lit le journal d'un aviateur qui explique comment il s'est élevé au-dessus des nuages, à l'altitude record de 30 000 pieds (soit un peu plus de 9 000 mètres), pour explorer les "jungles" aériennes présentes à cette altitude. Et cet aviateur, après avoir aperçu des choses, a disparu...

The Leather Funnel (1902)
Un Anglais de passage à Paris chez un ami très porté sur l'occulte passe la nuit avec un entonnoir en cuir (le funnel du titre – je ne connaissais pas ce mot) qui a attiré son attention et qui, selon son ami, présente des caractéristiques très particulières. Et en effet, une fois endormi, le narrateur semble voyager dans le temps dans ses rêves.
Cette nouvelle fantastique assez classique, que Maupassant aurait très bien pu écrire, est très savoureuse (j'aime tellement ce genre!!) et un peu plus sombre que la précédente. Les histoires de torture, ça met rarement à l'aise...

The New Catacomb (1898)
Pas d'élément fantastique cette fois, juste une belle ambiance mystérieuse et sombre, et un brin étouffante, lorsqu'on accompagne deux amis britanniques dans une toute nouvelle catacombe découverte par l'un d'eux près de Rome. J'ai vu venir la fin très vite cependant, le suspense n'était pas insoutenable.

The Case of Lady Sannox (1893)
Un mystérieux visiteur turc demande l'aide d'un célèbre chirurgien londonien. J'ai vu venir la chute très vite. La nouvelle est cruelle mais n'a rien d'effrayant.

The Terror of Blue John Gap (1910)
Autre nouvelle lovecraftienne avant l'heure!! Haha!! J'ai adoré!!
La rumeur veut que Blue John Gap, une grotte inexplorée dans la campagne anglaise, soit habitée par une créature monstrueuse qui en sort pendant les nuits sans lune pour dévorer quelques moutons dans les environs. Le narrateur, un homme rationnel qui n'est pas du coin, n'y croit pas une seconde et décide d'explorer la grotte pour prouver qu'il n'y a pas de monstre. Haha!! Quelle idée!!

The Brazilian Cat (1898)
J'ai été un peu déçue par ce texte car je m'étais fait tout un film avec un chat-vampire exotique. Mais ce cat brésilien est en réalité un big cat, un grand félin. Le grand félin de la couverture d'ailleurs, l’œil jaune n'étant pas, comme je le croyais, celui d'un chat. La nouvelle est sympa en soi, mais il n'y a pas de surnaturel et ça m'a manqué.

Tales of Mystery

The Lost Special (1898)
Un train express, un special demandé par un riche passager pressé, n'est jamais arrivé à destination. Il est parti à l'heure de la gare de départ, a passé la deuxième gare à l'heure, la troisième gare à l'heure, et soudain, plus personne ne l'a vu passer. Où est-il et qu'est-il advenu des passagers? La police ne sait quoi penser et les indices sont si rares que même un détective très en vue qui parle des "elementary principles of practical reasoning" (suivez mon regard.....) ne sait trouver le fin mot de l'histoire! Des années plus tard, heureusement, une confession vient éclairer l'affaire...

The Beetle-Hunter (1898)
Un jeune médecin londonien sans le sou est recruté pour ses compétences médicales mais aussi, étrangement, en raison de son intérêt pour les insectes! Ce texte est plaisant mais plus anecdotique.

The Man with the Watches (1898)
Autre texte plus anecdotique (à tel point que je ne me souviens plus très bien). Ça concerne un cadavre retrouvé les poches pleines de montres dans un train à bord duquel il n'est jamais monté. Comme dans The Lost Special, l'enquête échoue jusqu'à ce qu'une confession vienne expliquer les faits des années plus tard.

The Japanned Box (1898)
Un texte guère mystérieux à cause des progrès de la technique, mais touchant et un brin triste. Après vérification, japanned signifie en laque.

The Black Doctor (1898)
Autre texte plus anecdotique, une histoire de meurtre à la campagne. Ça reste plaisant parce que Conan Doyle écrit bien, évidemment, mais ce n'est pas mémorable.

The Jew's Breastplace (1899)
Le niveau repart à la hausse avec ce texte assez fascinant qui se passe dans un musée d'antiquités londonien, rempli de momies et de bijoux issus d'un passé lointain. Ça fait rêver! Et le mystère concernant le plastron hébreux est assez intéressant, puisqu'un voleur détache les pierres précieuses qui le décorent mais ne les vole pas...

The Nightmare Room (1921)
Une très belle fin. Dans cette histoire d'empoisonnement, tout tient dans l'ambiance et dans la description de la diabolique empoisonneuse. J'y ai cru jusqu'au bout...

Une très belle lecture, donc. Conan Doyle est un génie, m'a dit un jour un copain sur Facebook, et c'est vrai. Il est vraiment très fort pour poser une atmosphère et distiller les indices de ses histoires, et le petit côté rétro de la société anglaise de la fin du XIXe et du début du XXe est juste jubilatoire. Il est aussi extrêmement plaisant et stimulant de lire autre chose que Sherlock Holmes; j'adore Sherlock Holmes, mais Conan Doyle a eu une production absolument hallucinante et il est dommage qu'elle ait été éclipsée par la célébrité de son détective! J'ai hâte de lire l'autre recueil en ma possession et je pense que je commanderai les autres recueils disponibles auprès de cet éditeur.

Ce qui m'amène au mot de la fin, sur cet éditeur justement: Alma Books. C'est une petite maison d'édition (j'aime!) britannique fondée par deux Italiens (j'adore!), qui s'attache notamment à publier des classiques peu connus dans sa collection Alma Classics, dont fait partie ce recueil. Pour vous donner une idée du niveau, ils ont publié la traduction anglaise du Rêve de Zola, un tome des Rougon-Macquart qui n'est même pas franchement connu en France (un de ceux qu'on ne lit que quand on lit tous les Rougon-Macquart, quoi!).

Je dois dire que ce livre était joliment soigné pour un prix raisonnable (je ne sais plus combien je l'ai payé à Dublin, mais la couverture annonce 8£ pour le Royaume-Uni) et j'ai été marquée par la pertinence des notes explicatives, qui m'ont bien aidée dans le cas de certaines références antiques. Un éditeur à suivre, donc!

Directement ou indirectement, je vous ai déjà parlé de Conan Doyle sur ce blog...
Une citation rigolote quand j'ai fini de lire l'intégrale de Sherlock Holmes
Une adaptation en BD très pratique pour réviser ses classiques

Pour aller plus loin...
La liste des œuvres de Conan Doyle où j'ai pris les dates de publication de chaque nouvelle composant ce recueil de 1922 (hallucinant, il était trop prolifique!!)

dimanche 27 novembre 2016

Arsène Lupin, gentleman cambrioleur (1907)

Chronique express!


Quel plaisir que de découvrir Arsène Lupin! Ça se lit juste tout seul et ça se SAVOURE! Je croyais avoir affaire à un roman, mais ce premier livre est en fait un recueil de nouvelles. On y découvre la carrière du plus célèbre des cambrioleurs, parfois dans le désordre: on commence par son arrestation aux États-Unis, alors qu'il débarque d'un paquebot, puis on le retrouve en prison et en train de s'évader, et on découvre même son tout premier forfait, bien avant qu'il ne devienne célèbre. C'est très ingénieux du point de vue criminel et juste irrésistible stylistiquement tellement c'est frais et charmant. J'aurais pu lire ce livre d'une traite si je n'avais pas été un peu malade et sonnée ce jour-là (et si vous lisez ce blog avec un tant soit peu d'attention, vous savez que je manque de temps pour lire et n'ai plus trop le loisir de lire un livre d'une traite). J'ai très très envie de continuer avec ce personnage et je pense que Maurice Leblanc mérite vraiment d'être lu, il faut que je trouve d'autres bouquins de lui!

"On leur objectait qu’à l’heure du vol, Rozaine c’était démontré – se promenait sur le pont. À quoi ils ripostaient:
– Est-ce qu’un homme de la trempe d’Arsène Lupin a besoin d’assister au vol qu’il commet?"

Livre de l'auteur déjà chroniqué sur ce blog

Moi moi moi.

Après des mois de tergiversation, je mets à jour ma présentation sur ce blog. Ca m'attriste beaucoup de retirer ma définition d''heureuse humaine d'un Chat exceptionnel", mais c'est encore plus triste de lire ces mots alors qu'il n'y a plus de Chat exceptionnel...

Pour ne pas oublier, je note ici ce que j'étais jusqu'à maintenant:

Lectrice multilingue, cinéphile éclectique et chercheuse de dinosaures. Heureuse humaine d'un Chat exceptionnel. Traductrice parfois effarée mais toujours passionnée par les mots et leurs significations. Mais surtout, et avant tout, cavalière... Instable en selle mais enthousiaste. Bienvenus, bonne année... et up the Irons!

Je serai désormais:

Lectrice multilingue, cinéphile éclectique, amatrice de chats et de chevaux, cavalière, pratiquante de yoga et chercheuse de dinosaures. Dans la vraie vie, traductrice avec un chat, la Reloue, et le souvenir de mon Chat d'amour qui est parti et qui me manque. Je blogue pour ne pas oublier mes lectures et pour partager mes impressions, alors n'hésitez pas à vous exprimer!

Mise à jour de 12h30: Vous noterez que j'ai retiré "instable en selle"... C'est quand même la fête d'avoir retrouvé une assiette digne de ce nom et de ne plus rebondir systématiquement sur le dos de mon cheval comme un saucisson accroché à la selle! XD

jeudi 24 novembre 2016

The Rats in the Walls (1923) + The Outsider (1921)

Pendant que je lisais Les Rats de James Herbert, je pensais forcément à la nouvelle Les Rats dans les murs de Lovecraft, un des premiers textes de cet écrivain qui m'a donné quelques sueurs froides juste après avoir éteint la lumière au moment du coucher. Il faut dire que j'habitais seule à l'époque, dans un studio charmant mais humide et mal entretenu qui se prêtait assez bien, à sa manière, à l'horreur cosmique...


Les Rats dans les murs est un nouvelle typique de Lovecraft et de ce que je considère comme le fantastique du XIXe, même si elle date en réalité du XXe. Peut-être parce qu'elle se passe en Angleterre, dans un vieux château/manoir de famille perdu dans la campagne, et est racontée à la première personne. Le fait est qu'elle me semble venir dans la droite lignée de Poe et Maupassant. Mais c'est aussi un texte bien lovecraftien à cause des références de la fin, de la confusion qui s'en dégage parfois (le narrateur a perdu l'esprit, bien sûr!), du côté un peu répugnant de la chose et de son style unique. Personne ne sait manier l'ensemble "adverbe + adjectif"' en anglais comme Lovecraft, je vous le dis!

"a tragedy of intensely hideous, though largely unexplained, nature"

D'ailleurs, Lovecraft est le roi de l'adjectif tout court, il est vraiment trop fort pour choisir le petit mot qui va bien pour montrer combien tout est sombre, sordide, répugnant, dangereux: "frightened reticence and cloudly evasiveness", "the hideous tale of Mary de la Poer", "a subterraneous world of limitless mystery and horrible suggestion". Et puis, qui d'autre pour employer, en anglais, autant de mots d'origine latine, comme "subterraneous" ci-dessous et "antideluvian"? :D Ca donne un coté archaïque à son écriture et c'est parfait pour ces textes où l'on entrevoit des choses terriblement anciennes – dangereusement anciennes pour tout dire.

Les Rats dans les murs est (à mes yeux, évidemment) diablement efficace; je trouve que l'atmosphère est très bien posée et qu'il y a réellement de quoi perdre la tête une fois qu'on s'enfonce dans les ténèbres du souterrain découvert par notre narrateur sous la demeure de ses ancêtres anglais. Et puis il y a ce dernier paragraphe brillant, absolument parfait dans son crescendo, qui vous suggère indéniablement, après vous avoir redirigés un instant vers la thèse de la folie, que c'est bien vers la thèse du surnaturel qu'il faut pencher...

Les rats ne sont pas très présents dans cette nouvelle, mais ils contribuent nettement à l'atmosphère et je les ai trouvés plus inquiétants que chez Herbert...


The Outsider est quant à lui un de mes textes préférés de Lovecraft, raison pour laquelle je l'ai relu cette fois-ci encore. Je crois que la chute devient claire assez vite pour un lecteur aguerri, mais c'est l'atmosphère étouffante et gothique de damnation éternelle qui me plait.

"I know not where I was born, save that the castle
was infinitely old and infinitely horrible;
full of dark passages and having high ceilings
where the eye could find only cobwebs and shadows."

Comment résister à ça? C'est Halloween tous les jours dans un endroit pareil, c'est Entretien avec un vampire dans la crypte des Contes de la crypte...

Ca fait toujours du bien de relire Lovecraft en tout cas; ça me rappelle ce que j'aime stylistiquement, ça donne le petit frisson que j'aime tant pendant la mauvaise saison et pour tout vous dire ça me rappelle même ce que j'aimerais, moi, écrire! Je devrais vraiment me caler une nouvelle de lui de temps en temps dans mon programme de lecture...

Précédemment sur ce blog...
Je vous ai déjà parlé de Lovecraft ici