dimanche 29 décembre 2013

Merci et bon voyage, Deumiltrèz

J'avais prévu de faire un bilan détaillé et enthousiaste de cette année 2013, mais, ma profession libérale étant désormais florissante et ma vie parfaitement bien remplie, ce sera pour une autre fois! (Ou pour moi-même uniquement!) Je rentre quelques jours dans mon pays natal et le blog prend donc un peu de vacances. On revient en scène bientôt, avec, je l'espère, un rythme de lecture plus rapide que ces derniers temps et des billets plus réguliers.

Bonnes fêtes de fin d'année à vous tous, lecteurs adorés, et que 2014 soit pour vous une année qui dé-chi-re!! :)

mardi 24 décembre 2013

Top Ten Tuesday (31)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire de la blogosphère littéraire. Initialement créé par The Broke and the Bookish, il a été repris en français par Iani.


Le thème de cette semaine:
Les 10 meilleurs auteurs découverts en 2013

1/ Félicité Herzog avec Un héros
2/ John Grisham avec Ford County Stories
3/ Arthur C. Clarke avec 2001, 2010, 2061 et 3001
6/ J.-H. Rosny Aîné avec La Guerre du feu
7/ George Orwell avec 1984
8/ Joël Dicker avec La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert

De très belles découvertes en polar qui tient bien en haleine et surtout en science-fiction, un genre qui a su se faire sa place dans mon petit monde. Félicité Herzog est la seule auteure de littérature "mainstream" que je suivrai avec attention si elle publie un jour un deuxième roman. 

Alors que l'heure du bilan annuel approche, c'est plutôt encourageant de voir que l'on peut encore faire de si belles rencontres malgré un rythme de lecture horriblement ralenti... Même si c'est pour des raisons positives, lire me manque terriblement depuis un peu plus d'un an... Passer de bons moments de lecture me semble donc plus important que jamais!

samedi 21 décembre 2013

UGC Culte: Sept ans de réflexion (1955)

Un mot rapide sur le premier film UGC Culte que je suis allée voir depuis longtemps: Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch) de Billy Wilder avec Marilyn Monroe et Tom Ewell. Cette comédie des années cinquante met en scène un homme marié un peu bizarre, qui parle tout seul tout au long du film, et qui se retrouve seul dans son appartement new-yorkais après que sa femme et son fils soient partis en vacances au frais (dans le Maine, je crois). Et voilà que débarque une nouvelle voisine très très canon!


Vous l'aurez compris: la nouvelle voisine, c'est Marilyn. Et ce personnage quelque peu décérébré, mais aussi touchant dans sa naïveté et son innocente, est vraiment incroyablement canon! Notre homme succombera-t-il à ses charmes?

Comme Certains l'aiment chaud, j'ai trouvé ce film étonnamment moderne et original, loin de la vision que je me fais d'un cinéma des années cinquante extrêmement convenu et politiquement correct. C'est un humour qui n'a pas du tout vieilli et, même si l'on ne pleure pas de rire, c'est vraiment TRÈS amusant et on y trouve déjà des thématiques tout à fait actuelles. J'ai quelque peu loupé la dynamique de fin du fait que je me suis endormie comme une loque au cinéma (j'ai TROP de travail en ce moment), mais je vous le recommande chaudement. Et si l'intrigue ne vous tente pas, je dirais qu'il faut le voir de toute manière car c'est de ce film que vient (à peu près) la mythique image de Marilyn Monroe en robe blanche sur une bouche de métro...


Je suis vraiment ravie de cette initiative de l'UGC. La semaine prochaine, normalement, je découvre (enfin!!!) Chantons sous la pluie...

jeudi 12 décembre 2013

La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert (2012)

Livre que je voulais lire depuis un certain temps, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joël Dicker a débarqué dans ma vie pour me consoler de la fin de mon emploi salarié chez mon merveilleux employeur suédois. Et c'est une réussite! J'ai vraiment pris mon pied sur cette lecture passionnante et assez volumineuse. S'il est vrai, comme cela lui a été reproché, que la plume de Joël Dicker n'est pas exceptionnelle (et je dois dire que j'ai trouvé certains échanges épistolaires – pourtant indispensables à l'intrigue – terriblement mièvres et que j'ai tilté sur un certain vouvoiement qui m'a vraiment perturbée), ce jeune auteur est quand même capable d'écrire clairement et d'adopter un style simple et efficace. Et il nous embarque immédiatement dans cette histoire prenante et pleine de rebondissements.



Marcus Goldman, jeune écrivain prodige en manque d'inspiration, décide d'enquêter sur une sordide affaire de meurtre afin de disculper son mentor Harry Quebert, autre écrivain célèbre, accusé d'avoir enlevé et tué une jeune fille de 15 ans, avec laquelle il entretenait une relation  en 1975, alors que lui-même en avait 34. Entre 2008 et 1975, entre le livre que Marcus veut écrire et celui que Harry a écrit à l'époque, entre les souvenirs des habitants de la petite ville tranquille où se déroulent les faits et les coupures de journaux, c'est toute une intrigue riche et complexe qui se met en place. Et le lecteur a intérêt à se concentrer pour se souvenir des détails et tenir en main tous les fils de l'intrigue s'il veut arriver à la solution...

C'est cette sensation de creusage de méninges (que j'aime tant dans les policiers) qui m'a le plus passionnée ici, de concert avec l'utilisation fort intéressante des allers et venues dans le temps.

Accompagné de réflexions (parfois réussies et parfois convenues et culcul, il faut le dire) sur le métier d'écrivain, ce livre titille aussi la passion de la lecture et de l'écriture. Le petit épilogue m'a d'ailleurs beaucoup émue, car j'ai toujours cette même sensation lorsque je referme un livre que j'ai aimé...

En bref, si vous pouvez survoler quelques faiblesses stylistiques et avez envie de plonger la tête la première dans une belle et sordide histoire qui va vous prouver, une fois de plus, que les villes les plus tranquilles sont aussi les plus pourries, ce livre est fait pour vous.... ♥

Allez donc voir ailleurs si ce livre y est!
Interview de l'auteur à la Foire du livre de Bruxelles dans Livrés à domicile, à la 33ème minute

Joël Dicker, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert
Éditions de Fallois / L'Âge d'Homme, 22€, 670 pages

mardi 10 décembre 2013

Top Ten Tuesday (30)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire de la blogosphère littéraire. Initialement créé par The Broke and the Bookish, il a été repris en français par Iani.

Le thème de cette semaine:
Les 10 livres à lire cet hiver

Presque trois mois après mon dernier TTT, force est de constater que ma PAL pour cet hiver contiendra avant tout trois livres de ma PAL pour cet automne.

1/ Scottish Ghost Stories, recueil des éditions Wordsworth.

2/ Contes fantastiques, recueil de Maupassant.

3/ La Cousine Bette de Balzac.

S'y ajoutent des livres récoltés au bureau ou au coin "récup" de ma médiathèque adorée.

4/ Germinie Lacerteux de Edmond et Jules de Goncourt. Un livre qui a beaucoup influencé l'oeuvre de Zola.

5/ Histoires des dinosaures de Ronan Allain.

6/ Les dinosaures de Eric Buffetaut. Un Que sais-je longtemps désiré et attendu.

7/ La Princesse des glaces de Camilla Läckberg. Pour découvrir cette auteure suédoise très connue.

8/ Bella y oscura de Rosa Montero.

9/ Un tranvia en PS de Unai Elorriaga.

Ce qui donne ça... Un petit tas auquel il faudra essayer d'ajouter des lectures en anglais dont je manque cruellement...


dimanche 8 décembre 2013

La Planète des singes (2001)

Voilà enfin la célèbre Planète des singes de Tim Burton, celle qui a fait couler tant d'encre et qui m'avait moi-même laissée quelque peu perplexe au cinéma... Il y a en effet beaucoup à dire!

Maintenant que je connais les films précédents, celui-ci est beaucoup mieux passé. Il fait preuve d'une certaine continuité avec ses prédécesseurs et propose des clins d’œil que j'ai appréciés. Charlton Helston qui répète sa phrase culte, mais sous les traits d'un singe, c'est assez délicieux. Les ruines du vaisseau spatial, avec les cages en fer toutes déformées, rappellent la New York souterraine ravagée par les bombes nucléaires de Le Secret de la planète des singes. Le secret des origines est dissimulé dans la Zone interdite... Et on retrouve les trois grandes espèces de singe et la présence d'un dogme incontestable (bien que les orang-outans soient très discrets et que les catégories sociales – religieux, militaires et savants – ne soient pas réparties par espèces comme avant).

Le seul élément des vieux films que j'aurais aimé voir disparaître, c'est la présence d'une jeune femme fort peu vêtue... Mais au moins, cette fois-ci, elle sait parler... J'imagine qu'il y a eu du progrès entre 1970 et l'an 2000...

Ce film présente aussi des plus. Franchement. L'aspect visuel est beaucoup plus exploité, et ce dès le générique que l'Homme et moi avons trouvé assez canon.


Par exemple, les singes portent des armures tellement travaillées qu'elles pourraient pratiquement être utilisées pour Le Seigneur des Anneaux. Leurs visages sont beaucoup plus intéressants et expressifs qu'auparavant. Et, surtout, ils tiennent nettement plus du singe: ce ne sont pas juste des acteurs affublés d'un costume et imitant vaguement une démarche simiesque. Ils marchent à quatre pattes et grimpent aux arbres. Ils se reniflent lorsqu'ils se rencontrent. Ils ne se tiennent pas bien droits. Et cette forme de réalisme est vraiment appréciable.


En fait, le seul vrai défaut que j'ai trouvé à ce film est la faiblesse des dialogues. Ira, le personnage d'Helena Bonham-Carter, est la seule à émettre des phrases complexes et sensées. Pour les autres, et notamment les deux personnages humains principaux, on ne vole vraiment pas très haut: ils nous sortent des répliques de film d'action toutes bêtes.


D'un point de vue plus personnel, j'ai été déçue par la prestation de Michael Clarke Duncan, qui joue le général gorille Attar, et j'ai trouvé dommage que le film ne trouve pas un grand sujet d'actualité à exploiter en fond, comme les vieux exploitaient la peur du nucléaire. Tout au début, les modifications génétiques apportées aux singes du vaisseau Oberon sont bien citées, mais elles ne servent qu'à justifier ce qu'il arrivera plus tard à ces singes et ne sont pas du tout là pour faire réfléchir le spectateur. En fait, on a vraiment affaire à un film d'action plutôt qu'à un véritable film de science-fiction.

Mais ces petits bémols n'ont pas fait de ce film un mauvais moment, d'autant plus que, outre les aspects positifs que j'ai déjà abordés plus haut, j'ai eu de vraies bonnes surprises grâce aux acteurs jouant les singes. Notamment grâce à Helena Bonham Carter, qui joue vraiment très bien et donne vie à une singe remarquable.


Une fois compris qui était Paul Giamatti, j'ai aussi beaucoup aimé son personnage de marchand avide et dégonflé... et finalement très drôle. En outre, le méchant de la situation, Thade, est un très bon méchant. Il m'a assez fait flipper. Son visage à mi-chemin entre la bestialité et l'humanité véhicule toute sa haine et son mépris. Il m'a fait penser à Scar... Et enfin, la courte apparition de Charlton Helston est vraiment très bonne, d'autant plus que son visage est très travaillé et un des meilleurs du film.



Un mot sur la fin. Cette fois-ci, vu que je me souvenais que je n'avais rien compris aux cinq dernières minutes du film au cinéma, j'ai guetté les indices permettant de comprendre où et quand se passe l'action. Et j'ai compris. Du coup, la fin m'est de nouveau tombée dessus comme... je ne sais pas... un gros coup de massue sur la tête. J'y ai d'abord reconnu un clin d'oeil au livre et j'ai exulté; puis, quand le personnage de Mark Whalberg se rapproche de la statue, je n'ai plus rien compris. Heureusement, l'Homme a proposé une solution qui est très certainement celle que Burton avait en tête, et soudain tout avait un sens et permettait même de faire une suite. On voit qui de nous deux réfléchit à des scénarios. ;)


[Spoiler] Du coup, toute l'intrigue du film se passant sur une autre planète qui n'est pas du tout la Terre (et qui a deux lunes, au cas où on se poserait la question), je ne m'explique pas comment il peut y avoir des chevaux sur cette planète. Passe encore que son atmosphère soit respirable et qu'il y ait de l'eau et de la végétation (de toute façon, le film aurait été impossible sans ça). Mais qu'il y ait des chevaux, c'est vraiment peu probable. Et il me semble tout aussi peu probable qu'il y en ait eu à bord de l'Oberon et qu'ils se soient donc crashés avec les hommes et les singes qui allaient coloniser la planète...

Voili voilou. Au final, outre le fait que voir Mark Walhberg m'a donné encore plus envie de me ruer au cinéma voir Transformers 4 l'année prochaine, je suis très contente d'avoir revu ce film, qui apporte vraiment un plus à l'aspect visuel de la saga et qui dispose de très bons éléments. J'ai trouvé cependant dommage qu'il ne fasse pas plus réfléchir et relève plutôt du film d'action exploitant le voyage dans le temps, un peu comme le Star Trek d'il y a quatre ans, en laissant de côté ce qui est censé faire de la SF un genre intelligent. Mais au fond, Tim Burton a bien le droit de raconter des histoires à ses spectateurs sans les obliger à se creuser les méninges, et c'est du divertissement parfaitement valable!

vendredi 6 décembre 2013

Trembler te va si bien (2010)

"Les gens qui n'ont qu'une hâte, celle de vous contredire alors même que vous leur avez servi sur un plateau la réplique qu'ils attendaient, je déteste. Ah, et puis ceux qui disent project au lieu de "projet" aussi."
Risa Wataya
Trembler te va si bien

Une lecture peu réussie pour moi... Mais ce passage m'a bien fait rire!

mercredi 4 décembre 2013

Get Your Heart On – The Second Coming! (2013)

...Et contrairement à ce que les récents billets de ce blog peuvent laisser penser, je ne passe pas exclusivement mon temps à louper des rencontres ou oublier de la bonne musique... Il y a aussi des valeurs sûres dans ma vie! Des rencontres d'il y a fort longtemps qui ne sont jamais très loin de mes yeux ou de mes oreilles.

Genre Simple Plan.

Onze ans que j'ai succombé aux charmes du premier single de ce groupe canadien, I'm Just A Kid. C'est le seul groupe que je connais et aime depuis ses débuts et que j'ai retrouvé avec exactement le même enthousiasme à chaque album.

Onze ans que j'ai envie de sauter dans tous les sens et que je m'égosille sur mes traductions. Onze ans que ces petits gars me font vivre par tranches de trois minutes.

Alors un nouvel album de Simple Plan, c'est toujours la fête. Même s'il ne fait que sept chansons et est en réalité le complément de l'album précédent. Et quand il comporte en plus une chanson qui rejoint directement ce que Simple Plan a fait de mieux, The Rest Of Us, je saute de joie!!

(Pas de vidéo pour cette chanson: je vous renvoie vers YouTube parce que je ne sais pas insérer de lecteur Deezer dans mes billets! ^^)



"Here's to the rest of us
We do it better than the rich and the fabulous
I wanna hear it for the nothing to lose
With something to prove
Let's point them out
Here's to the rest of us"

Get Your Heart On – The Second Coming! est entièrement disponible sur Deezer et en téléchargement (légal et payant évidemment). J'espère qu'il sera rapidement disponible à la vente sur CD pour les vieux ringards tels que moi... :D

lundi 2 décembre 2013

So Far Away (2003)

C'est drôle comment les choses reviennent parfois sans prévenir prendre une place dans votre vie. Vous les aviez oubliées et elles sont soudain de nouveau là. Un film qu'on avait trouvé secondaire occupe soudain votre esprit du matin au soir. Une chanson qu'on a peut-être déjà entendue dix fois prend soudain tout son sens et vous parle plus qu'aucun autre texte.

Et c'est drôle, comment je redécouvre à chaque fois que j'entends Staind par hasard que Staind, c'est bien. Du bon rock nostalgique qui émeut et donne envie de vivre. Et c'est drôle de voir que Staind raisonnait déjà en nuances de gris bien avant que la cinquantaine de nuances du moment n'envahisse les librairies, l'album dont est tirée cette chanson s'appelant Fourteen Shades of Grey.

Évidemment, c'est parce que Vampires Radio a diffusé So Far Away à un moment précis que j'ai prêté attention à ses paroles. Parce que ce n'était pas une journée comme les autres, que j'ai eu l'impression que Staind l'avait écrite exprès pour moi (oui, oui) et qu'elle m'a transmis un espoir fou et grisant. Parce que toutes les erreurs contenues dans une vie semblaient bien loin...

Évidemment, après que l'espoir fou et grisant se soit quelque peu évanoui à la lumière de la réalité, je suis moins exaltée. Mais j'espère que cette difficulté n'est que cela, une difficulté, et pas le début de la fin de ma nouvelle vie à peine commencée. J'espère que So far Away me parlera encore longtemps. Et j'espère que je pourrai longtemps ne pas avoir honte de la personne que je suis aujourd'hui...


"Now that we're here, it's so far away
All the struggle we thought was in vain
And all the mistakes one life contained
They all finally start to go away
And now that we're here, so far away
And I feel like I can face the day
And I can forgive
And I'm not ashamed to be the person that I am today"



samedi 30 novembre 2013

3001: L'odyssée finale (1997)

Chronique express!



Quel plaisir immense que de retrouver Arthur C. Clarke et son odyssée de l'espace et de la conclure en beauté avec ce merveilleux 3001. C'est le genre de livre que je lis en poussant des petits couinements de bonheur toutes les deux pages et qui pourrait donner lieu, si je ne me contrôlais pas, à une chronique du genre "Holàlàlà c'est trop bien c'est trop bien c'est trop bien j'adore faut absolument le lire comment c'est trop bien j'adore". Le genre de livre qui vous réconcilie avec le genre humain quand vous êtes en mode grognon. C'est intelligent, c'est drôle, c'est bien écrit, c'est plein de petites références que j'aime et ça reprend suffisamment les événements des trois tomes précédents pour qu'on s'y retrouve même si on n'a plus toute l'intrigue en tête (bien qu'il y ait des différences parfaitement assumées par l'auteur). On y parle de Star Trek, on voyage dans l'espace, on discute religion, on rencontre même un dinosaure (oui oui, un dino!!!). Franchement, que demander de plus? Et si les actions finales des protagonistes m'ont un peu déplu, le petit épilogue de trois lignes m'a refait bondir de joie et d'excitation. C'est exactement le genre de phrase qu'on n'oublie jamais une fois qu'on l'a lue, un peu comme on n'oubliera jamais la voix de HAL demander "Just what do you think you are doing, Dave?" une fois qu'on a vu 2001...

Pour vous rafraîchir la mémoire
2001: L’odyssée de l'espace (de Arthur C. Clarke)
2001: L'odyssée de l'espace (de Stanley Kubrick)

mardi 26 novembre 2013

La Bataille de la planète des singes (1973)

Et voilà le cinquième et dernier film des années soixante/soixante-dix sur la Planète des singes et une belle boucle de bouclée pour moi et les personnages de la saga.

Après la rébellion des singes dans La Conquête de la planète des singes, les villes du monde entier ont été détruites dans une terrible guerre nucléaire (comme nous le savons depuis la fin du premier film) et les seuls survivants (accompagnés de quelques beaux chevaux!! ^^) ont trouvé refuge dans la forêt. César, premier singe parlant de notre époque et meneur de la rébellion, règne en roi bienveillant sur cette société de singes et d'humains vivant à peu près en harmonie. Mais les tensions montent et il a parfois bien du mal à garder le contrôle des gorilles et notamment du général Aldo, qui ne rêve que d'une chose: emprisonner les humains rescapés et les réduire en esclavage comme eux-mêmes, bien avant, avaient réduit en esclavage les singes.


Puis, sur le conseil d'un homme qui lui parle des archives contenant des vidéos de ses parents Zira et Cornélius, César décide de se rendre en ville pour en apprendre plus sur eux. Mais les humains mutants qui survivent tant bien que mal dans les souterrains, menés par un individu particulièrement assoiffé de sang – le pendant humain du général Aldo –, ne voient pas sa présence et celle de ses deux compagnons d'un bon œil; et soudain, singes et humains s'affrontent de nouveau.


Comme les précédents volets de la saga, ce film aborde la notion du voyage dans le temps et du rapport entre présent et futur: comment ce que je sais du futur influence mes actions du présent et donc le futur en question, comment puis-je changer un futur dont je ne veux pas, comment ne pas répéter les erreurs du passé. C'est bien mené et j'ai cru un bon moment que le film se terminerait sur une note noire et [spoiler] mettrait en place la société du premier film, où les gorilles font la loi et les humains ont régressé au point de ne même pas savoir parler.

César a un rôle très intéressant. En digne fils de sa mère, il incarne la raison et la compassion. Toujours à la recherche de la solution la plus juste, il hésite entre sa peur des penchants violents de l'être humain et sa confiance en certains individus de cette espèce. Il m'a un peu rappelé Gandalf et son grand sens des responsabilités. Il m'a aussi fait beaucoup de peine, car son côté idéaliste le rend parfois plus vulnérable qu'un autre aux aléas du sort et à la méchanceté de certains.


Chez les humains comme chez les singes, on oscille entre pulsions violentes et bon sens, avec une palette archétypale mais intéressante de personnages. J'ai beaucoup aimé les orang-outans pleins de sagesse (et le premier d'entre eux, en plus, est joué par John Huston!!!) et le fils de César (le petit Cornélius), qui [spoiler] aura malheureusement le rôle d'un Abel: tué par Aldo, il est la première victime de meurtre de la population des singes, aucun singe n'en ayant jamais tué un autre jusque là. Comme le dit MacDonald, les singes sont désormais devenus humains...

De la manière dont j'interprète la fin de ce film ([spoiler] César a réussi à changer le futur et l'horrible société dont venaient ses parents ne verra finalement pas le jour), je trouve qu'il s'agit d'une belle fin optimiste pour cette série et surtout d'un beau retour en grâce après un quatrième opus très décevant. Clairement ancrée dans son époque et dans la peur du nucléaire, la saga aborde néanmoins des sujets d'actualité avec justesse et j'y ai tout à fait trouvé mon compte. Il ne me reste qu'à regarder le remake de Tim Burton et à voir comment elle avait été remise au goût du jour dix ans après la chute de l'URSS...

dimanche 24 novembre 2013

Un largo silencio (2000)

Après plusieurs livres difficiles à lire, voici une lecture en espagnol qui m'a remotivée et que j'ai vraiment appréciée. Un largo silencio de Angeles Caso (qui n'a pas été publié en français) est l'histoire d'une famille uniquement composée de femmes qui revient s'installer dans sa ville natale, Castrollano, une ville créée par l'auteur et située quelque part au bord de la mer.


Nous sommes fin 1939 et la guerre civile est finie. Franco et les nationalistes ont gagné et le temps est aux représailles contre les républicains. Ces femmes avaient justement fui Castrellano face à l'avancée des troupes de Franco, de peur d'être fusillées au moment de la victoire des nationalistes, la famille étant nettement à gauche. Le père est mort en exil; le fils est mort sur le front en combattant justement pour le côté républicain; le mari d'une des filles croupit en prison à Madrid.

Menées par la matriarche, ces femmes reviennent en ville dans l'espoir de retrouver, autant que possible, leur vie d'antan. Mais tout a changé et leur défaite, déjà établie sur le plan militaire, va continuer jour après jour dans une ville qui ne veut plus d'elles. Leur appartement a été loué à d'autres et la propriétaire ne veut même pas entendre parler de locataires rouges. Pour les filles qui doivent travailler, les portes des magasins sont fermées: les commerçants ne veulent pas donner de travail à des personnes n'ayant pas le certificat d'adhésion au Mouvement national. Et pour elles, impossible de l'obtenir.

Avec une plume que j'ai trouvée très juste et très pudique, c'est donc une longue suite de désenchantements et de souffrances que nous offre Angeles Caso. Elle explore les pensées effrayées et pourtant douces de ces femmes qui vont payer pour avoir osé rêver d'un monde plus juste et qui vont perdre tout ce qui donnait encore un sens à leur vie durant l'exil: l'appartement, l'amitié, l'amour parfois.

Avec une utilisation du futur très intéressante, elle jongle entre le présent du retour à Castrollano, le passé de l'exil et de la vie avant et enfin ce que chaque femme, à un moment donné, devra faire pour faire face et retrouver une place dans le monde. Et ce n'est pas gai. On ne peut qu'admirer ces pariahs qui gardent la tête haute et qui continuent d'essayer, tant bien que mal, de trouver de quoi manger et de se soutenir les unes les autres, et qui sont prêtes aux plus grands sacrifices pour ceux qu'elles aiment, comme Maria Luisa quand elle visite la prison où est enfermé son mari Fernando...

J'ai été séduite par ce livre immédiatement, dès les premières pages. Et à la fin, devant un piano particulièrement triste, j'ai pleuré pour la première fois sur un livre en espagnol. C'est dire si l'émotion était là et a réussi à m'atteindre malgré que cette langue soit celle que je maîtrise le moins bien. Et le titre, Un long silence, justifié par une vieille dame habillée en noir prenant le train en même temps qu'une autre femme, bien plus jeune, elle aussi habillée de noir, convient parfaitement à cette époque trouble, où la peur des vaincus se mêlait à l'exultation arrogante des vainqueurs, qui se sont accordés tous les droits. Et il convient aussi parfaitement à ce qui commençait alors, trente six longues années de dictature franquiste...

vendredi 22 novembre 2013

Oblivion, ou de l'importance de la musique au cinéma

Des fois, on loupe une rencontre. Quand je suis sortie du cinéma après avoir vu Oblivion, je n'étais pas hyper emballée. J'avais trouvé que le film n'allait pas assez loin et tenait trop le spectateur par la main (c'est le genre de film où on ne prend jamais le risque que le spectateur ait à réfléchir tout seul) et je n'avais pas été tout à fait convaincue par le retournement en cours de scénario, sans parler d'un personnage féminin principal joué par une actrice fadasse au possible et d'une géographie quelquefois surprenante. J'avais bien aimé, bien sûr, car c'était un beau film et que je suis très friande de Tom Cruise; mais ce n'était pas non plus inoubliable.

Et ce n'est, effectivement, pas le film de l'année (à supposer qu'il y en ait vraiment eu un à encenser cette année, question à laquelle il faudra répondre dans un peu plus d'un mois...) ou un film révolutionnaire et exceptionnel. Mais, plusieurs mois après sa sortie et sur une idée de l'Homme, j'ai commencé à écouter la bande originale d'OblivionC'est le genre de musique qui vous prend aux tripes et vous fait tout oublier. Qui vous plonge immédiatement dans un univers parallèle. Et j'ai soudain revécu le film plus intensément que lorsque je l'avais vu au cinéma. Mon souvenir a commencé à évoluer et à se teinter de tendresse et de nostalgie. J'ai eu envie de le revoir et je l'ai aimé de manière rétroactive. Et c'est avec grand plaisir que je l'ai revu sur une télé. Ses défauts sont toujours là. Mais j'y trouve une atmosphère ensorcelante qui donne envie de s'y replonger, une nostalgie à vous briser le cœur, des sentiments subtils entre les deux équipiers. Et un monde absolument superbe. Des paysages incroyables. Une piscine à vous couper le souffle. Des souvenirs qui affleurent là où tout ce qui faisait notre vie a disparu...

M83, le groupe qui a composé la BO, a su donner une âme à cette musique. C'est appréciable à une époque où toutes les grosses productions américaines copient à l'infini la musique de The Dark Knight Rises et Inception; et c'est ce qui a donné une âme à ce film et, à mes oreilles et à mes yeux, l'a sauvé de l'oubli.


mercredi 20 novembre 2013

Gouttière (1989)

Chronique express!


Voilà une plongée fort instructive dans l'esprit d'une chatte aux noms multiples: Gouttière, Jolie-Jolie, Poils d'Ange, Lucie. Outrée par l'attitude de son homme, elle décide un soir de quitter sa maison et nous offre le long récit de sa vie pleine d'aventures. Avec un style très vivant et mordant, qui correspond assez bien à l'idée que je me fais du langage des chats, elle parle de tous les êtres humains qu'elle a rencontrés et qui l'ont accueillie et aimée ou, au contraire, traitée avec bêtise et égoïsme. J'ai passé un très bon moment avec cette belle leçon d'humanité et de félinité dispensée par un Remo Forlani qui m'a parfois vivement rappelé mon adoré Cavanna! Et si on y ajoute un Paris plein de recoins, de chats et de gens originaux, même les quelques exagérations amoureuses sont bien passées...

"Avec la chatte, le chat, c'est une autre histoire. En amour, comme dans tout, nous sommes nobles. Nous aimons un peu qui nous aime beaucoup et beaucoup qui nous aime démesurément."

Un livre approuvé par Chat, qui ronronnait furieusement dans mon lit pendant ma lecture.

Remo Forlani, Gouttière
Éditions Folio, 10,50€, 446 pages

lundi 18 novembre 2013

1984 (1948)

Difficile de parler de cette lecture! Tout le monde connaît 1984 de George Orwell et en parler sans répéter ce qui a déjà été dit ailleurs est bien au-dessus de mes capacités. Je vous dirai donc seulement que c'est une lecture tout simplement incroyable et l'un des textes les plus marquants que j'aie jamais rencontrés. Le genre de lecture au cours de laquelle j'ai senti mes cheveux se dresser sur ma tête.



Orwell présente un monde très complexe et effrayant, mais de manière simple et claire. On ne s'ennuie pas une minute et l'on veut vraiment savoir ce qu'il va se passer dans la vie de cet employé qui passe ses journées à réécrire le passé de manière à ce qu'il corresponde parfaitement aux désirs présents du Parti (réécriture qui, une fois qu'elle a été faite, n'a jamais eu lieu: une fois qu'il est écrit quelque part que le passé a été comme ça, il a toujours été comme ça). Big Brother, le chef du Parti, est omniprésent sur les murs de la ville et dans les esprits des habitants, et le Parti, et surtout sa police (la thoughtpolice), surveille les habitants en continu à travers les écrans omniprésents.

L'élément qui m'a le plus marquée est l'importance du langage. Le Parti, dans sa volonté d'anéantir la moindre opposition potentielle à sa toute-puissance, réinvente l'anglais et en fait une nouvelle langue plus simple, le Newspeak. Inutile d'avoir beaucoup de mots ou de verbes: on ne garde que l'essentiel. À terme, en faisant disparaître les mots gênants tels que liberté ou égalité, le locuteur lambda ne pourra plus contester le Parti parce qu'il n'aura même pas les mots nécessaires pour penser sa contestation. (Dans ce contexte, il est évidemment formellement interdit de connaître une langue étrangère...) C'est ce jusqu'au-boutisme de l'absolutisme qui, s'il est relativement peu réaliste du faut qu'il faut énormément de temps pour faire changer une langue en profondeur, m'a le plus effrayée...

Un livre à lire absolument!

dimanche 10 novembre 2013

L'Empire des fourmis (1925)

Chronique express!


Voilà un recueil de nouvelles de H. G. Wells (publié en 1925 mais réunissant des nouvelles écrites bien plus tôt) très réussi et très diversifié, un aspect toujours important dans ce type de lecture. Si The Flowering of the Strange Orchid et In the Avu Observatory relèvent presque du fantastique et pourraient pratiquement avoir été écrites par un Lovecraft ou un Clark Ashton Smith, The Land Ironclads est en revanche une belle nouvelle d'anticipation dans la lignée de La Guerre des mondes. Les fourmis particulièrement malines de The Empire of the Ants donnent des petits frissons de panique, A Deal in Ostriches est particulièrement drôle et The Beautiful Suit et The Pearl of Love sont de beaux contes à la fois cruels et pleins de sagesse. The Stolen Bacillus et The diamond Maker, moins faciles à qualifier, sont également très bonnes. En bref, que du bonheur! Wells aura décidément été la découverte majeure de l'année 2013...

vendredi 8 novembre 2013

La Machine à explorer le temps (1895)

Chronique express!


H. G. Wells me va si bien – après L'Île du Docteur Moreau et surtout la merveilleuse Guerre des mondes, j'ai aussi beaucoup aimé cette Machine à explorer le temps (The Time Machine), premier roman de ce grand maître de la science-fiction. C'est une belle satire sociale de l'époque, l'Explorateur du Temps se retrouvant catapulté en l'an 80 000 et quelque chose, époque à laquelle l'humanité a bien changé mais reflète encore une répartition des tâches amorcée pendant l'ère industrielle. L'opposition entre le monde du dessus et le monde d'en-dessous (qui rappelle fortement Métropolis) est assez transparente et se devine facilement, mais elle n'en est pas moins parlante... et d'actualité. En plus, les livres de cette époque sont (parfois) merveilleusement désuets: j'adore imaginer une histoire de voyage dans le temps ayant pour héros un gentleman britannique distingué. :) Je crois que c'est ce mélange entre modernité et vintage qui fait le force des romans de Wells... Et qui m'a permis de me plonger avec enthousiasme dans une édition bilingue dont je ne lisais que la page de gauche, vu que la page de droite était en français et ne m'intéressait pas (sauf pour évaluer la manière dont le traducteur avait traduit certaines tournures intéressantes). Je reviens bientôt avec L'Empire des fourmis!

mercredi 6 novembre 2013

La Crayon du charpentier (1998)

Chronique express!


Et encore un foirage: voilà l'énième bouquin en espagnol (une traduction du galicien) auquel je n'ai pas compris grand-chose. Originellement intitulé O lapis do carpinteiro, ce roman de Manuel Rivas raconte l'histoire d'un gardien de prison franquiste qui regarde un de ses prisonniers dessiner, puis qui se prend vaguement d'affection pour un autre prisonnier, dans le contexte particulièrement macabre des débuts du franquisme. J'aurais dû lire des résumés en français avant de commencer car ils me donnent maintenant envie et que je réalise à quel point je suis passée à côté de la première moitié du livre (la deuxième, ça allait un peu mieux). Que la peste emporte mes lacunes linguistiques!

Allez donc voir ailleurs si ce livre y est!

lundi 4 novembre 2013

Le Père Goriot (1835)

Chronique express!


Grand classique de la littérature française, Le Père Goriot de Balzac est un beau roman forts en contrastes: d'une part, l'ingénuité et les bons sentiments (parfois refoulés) de Rastignac, jeune homme de province fraîchement débarqué à Paris, de l'autre la méchanceté, l'égoïsme et l'horreur d'une société hypocrite et mesquine. Difficile d'arriver à la dernière page sans être soulevé d'horreur face au destin ô combien tragique du père Goriot et aux petites bassesses des personnages. Je garde un dégoût particulier pour Madame Vauquer, qui tient la pension bourgeoise où se déroule l'histoire, à cause des draps à la fin du livre... :| Balzac avait quelque chose à dire contre l'humanité (un peu comme Zola et Maupassant, autres champions de l'abomination sociale) et il le dit bien, c'est vraiment un plaisir de le lire. Si je n'ai pas trouvé ce roman tout à fait aussi percutant que Eugénie Grandet et Le Colonel Chabert (peut-être l'effet de surprise est-il passé?), je l'ai en revanche nettement préféré à La Peau de chagrin... Et c'est avec enthousiasme que je garde un œil sur La Cousine Bette, qui m'attend dans ma PAL.

Honoré de Balzac, Le Père Goriot
Éditions Folio, 4,40€, 436 pages

vendredi 1 novembre 2013

Mma Ramotswe détective (1999)

Chronique express!



The No. 1 Ladies' Detective Agency d'Alexander McCall Smith: un moment de lecture super agréable au Botswana... et un cadeau de départ vraiment très réussi pour me consoler de la fin de mon expérience suédoise (et de mon retour dans le merveilleux monde des freelance). L'histoire d'une grosse dame, Precious Ramotswe, qui décide à trente-cinq ans de devenir détective privée, et plus précisément la première et seule détective privée femme du pays! Un personnage savoureux et nuancé, très têtu et intelligent, mais aussi très humain au final. Et des enquêtes amusantes qui se lisent facilement mais ne sont pas pour autant si légères que ça. Ce voyage dans le sud du continent africain était vraiment délicieux et je ne dois pas être la seule à avoir apprécié le voyage, vu que l'auteur (un homme blanc d'origine écossaise né au Zimbabwe à l'époque où ce pays s'appelait la Rhodésie) a déjà publié 12 autres tomes des aventures de cette enquêtrice en flagrant surpoids! :) :)

mercredi 30 octobre 2013

La Guerre du feu (1911)

Chronique express!


Si le Belge Joseph-Henri Rosny aîné a écrit – à en croire la petite biographie de mon exemplaire Folio – 140 volumes, c'est La Guerre du feu qui a le plus marqué les esprits et l'a fait passer à la postérité. Et je comprends bien pourquoi: j'ai adoré. Pour l'écriture avant tout. Voilà en effet un écrivain pouvant presque rivaliser avec Zola du point de vue richesse et virtuosité de l'écriture... Et bien sûr pour le contenu: l'expédition de trois Oulhamr partis reconquérir le Feu, tué par des ennemis de leur peuple. Plonger dans un monde où les lions géants, les tigres et les aurochs s'affrontent dans des combats colossaux et où les mammouths, véritables seigneurs de la Terre, défilent d'un pas majestueux, c'est juste merveilleux!! Et j'ai aussi adoré les petites étincelles de progrès, les réflexions du jeune héros sur les chiens et sa (re)découverte du Feu auprès des Hommes-sans-Épaules. Un livre qui donne vraiment envie de plonger dans le roman préhistorique!

"Les Oulhamr fuyaient dans la nuit épouvantable. Fous de souffrance et de fatigue, tout leur semblait vain devant la calamité suprême: le Feu était mort. Ils l'élevaient dans trois cages, depuis l'origine de la horde; quatre femmes et deux guerriers le nourrissaient nuit et jour. [...] Il était mort! L'ennemi avait détruit deux cages; dans la troisième, pendant la fuite, on l'avait vu défaillir, pâlir et décroître. Si faible, il ne pouvait mordre aux herbes du marécage; il palpitait comme une bête malade. À la fin, ce fut un insecte rougeâtre, que le vent meurtrissait à chaque souffle... Il s'était évanoui... Et les Oulhamr fuyaient, dépouillés, dans la nuit d'automne."

J.-H. Rosny aîné, La Guerre du feu
Éditions Folio, 4,40€, 288 pages

lundi 28 octobre 2013

Sur la terre des dinosaures - Le film (2013)

L'énième preuve que les dinosaures sont toujours d'actualité. 



L'histoire semble être à mi-chemin entre Le Petit dinosauure et la Vallée des merveilles et Spirit, l'étalon sauvage.... Deux dessins animés qui ont jalonné ma vie de spectatrice... Et des Pachy au ciné c'est juste merveilleux... J'ai juste trop hâte...

samedi 26 octobre 2013

Cielos de barrio (2002)

La série noire continue! Décidément, je ne tombe que sur des livres en espagnol bien au-dessus de mon niveau dans cette langue... :(


Après avoir lu Algun amor que no mate, j'étais ravie qu'une collègue me prête un autre livre de Dulce Chacón. Mais Cielos de barrio (un titre qui signifie "Cieux de boue") est beaucoup plus difficile à lire. Les chapitres alternent entre le récit à la première personne d'un vieux monsieur utilisant une tonne de mots et d'expressions que je ne connais pas et un récit à la troisième personne plus compréhensible mais tout de même laborieux. L'histoire qui se met progressivement en passe n'est pas de celles que je préfère, vu qu'elle tourne autour de secrets de famille et s'intéresse au destin de plusieurs générations de femmes plus ou moins victimes des circonstances. Mais je suis sûre que j'aurais pu m'y intéresser si je n'avais pas autant galéré, d'autant plus que l'auteur aborde les tristes événements de la Guerre civile espagnole et que j'aimerais en savoir plus sur cette période historique. Il faut vraiment que je fasse quelque chose pour que mon niveau d'espagnol décolle (et mes cours du soir n'aident pas beaucoup vue la faible énergie qui s'y manifeste).... :(

jeudi 24 octobre 2013

La Conquête de la planète des singes (1972)

Tristesse!!! La Conquête de la planète des singes, quatrième opus de la saga de la Planète des singes, n'est pas du tout à la hauteur des trois précédents volets. :( Film lent et un peu décousu dans lequel manquent de gros passages qui auraient été nécessaires à la mise en place de l'intrigue, il relève pratiquement de la série B... C'est vraiment dommage car c'est un peu le plus important de la saga: c'est en effet ici que César, fils de Zira et Cornélius, prend la tête des singes esclaves de la société des années quatre-vingt dix et mène la révolution contre l'oppresseur humain... J'aurais adoré que le sujet soit mieux traité et donne un film du niveau de Les Évadés de la planète des singes...

Notons cependant que cette révolution commence par une simple poubelle renversée... Un tout petit plan que j'ai trouvé très symbolique.

mardi 22 octobre 2013

The History of Middle-Earth

Ce week-end, j'ai reçu le cadeau d'anniversaire de l'Homme.


L'Histoire de la Terre du Milieu

Environ CINQ MILLE TROIS CENT VINGT PAGES d'écrits de Tolkien.

Soudain, avoir lu Le Seigneur des Anneaux cinq fois.... et bien ça semble compter pour du beurre. ^^

samedi 19 octobre 2013

Mystère rue des Saints-Pères (2003)

Chronique express!


Déception pour ce petit policier et surtout pour cet auteur (enfin, ces auteures…) que je souhaitais lire depuis plusieurs années, Claude Izner. L’histoire ne m’a que peu intéressée, l’intrigue étant relativement peu complexe, mais c’est surtout le style qui ne m’a pas plu: j’ai trouvé ce livre mal écrit. On dirait plutôt la tentative littéraire d’un amateur rêvant d’être écrivain que l’œuvre réfléchie d’un véritable écrivain (même débutant). Sans parler des comportements amoureux complètement clichés de certains personnages… Je ne continuerai donc pas avec les enquêtes de Victor Legris, libraire parisien de la fin du XIXème. Ce devrait être un soulagement car cela m’évite de me lancer dans une nouvelle série, mais je suis bien déçue de ne pas avoir accroché un livre dont j’attendais beaucoup, d’autant plus que l’époque historique m’intéresse… :(

Claude Izner, Mystère rue des Saints-Pères
Éditions 10/18, 7,50€, 282 pages

jeudi 17 octobre 2013

Clair de lune (1883)

Impression désagréable que le temps vole sans que je n'arrive à faire quoi que ce soit: rythme de lecture pitoyable, ralentissement cinématographique, sommeil tout puissant qui m'assomme horriblement tôt le soir. Quelque chose d'important que je ne peux vraiment pas renvoyer semble toujours se présenter lorsque j'arrive enfin au moment où je croyais pouvoir me poser... Espérons que ça ne durera pas trop longtemps et reprenons tout de suite les bonnes habitudes avec une petite chronique express.


Clair de lune est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant plutôt tournées vers le réalisme (et pas vers le fantastique). Je considère Maupassant comme le roi absolu de la nouvelle, un genre qu'il maîtrise vraiment parfaitement, et je n'ai pas été déçue par ce recueil (bien qu'il m'ait semblé par moments un tout petit peu moins percutant que d'autres). Sa plume est superbe et sa vision désabusée et sordide du monde correspond assez à la mienne. Dans une grande variété de situations sociales, il met en évidence toute la bassesse de l'être humain et ses instincts les plus bas, ou bien il aborde les thèmes de l'étrange et de l'épouvante, des grands favoris de mes lectures. Moralement, on ne tombe pas ici au plus bas, mais il n'y a pas non plus de figure positive pour nous détendre ou nous redonner la foi (bien que La Légende du Mont-Saint-Michel soit très amusante). La nouvelle la plus célèbre, Apparition, est un grand classique de Maupassant. Les autres nouvelles sont moins connues mais tout aussi belles: Clair de lune, La Reine Hortense, Une veuve, La nuit... Comme Zola, Maupassant reste pour moi une valeur sûre de la littérature française et c'est toujours un plaisir de le retrouver.

Guy de Maupassant, Clair de lune et autres nouvelles
Éditions Folio, 6€, 242 pages

dimanche 13 octobre 2013

Pélerinage littéraire de Médan (2013)

Après 2011 et 2012, je me suis rendue cette année pour la troisième fois à Médan, dans les Yvelines, pour assister au pèlerinage littéraire annuel à la maison d'Émile Zola. "À la Saint Zola, le beau temps est là!": ce dicton-blagounette s'est avéré véridique puisque, cette année encore, pas une goutte de pluie n'est tombée sur ce joli jardin en bord de Seine!



Quelques nouvelles en vrac: la maison rouvrira bien en 2015 comme prévu, La Confession de Claude sort bientôt en poche (du coup, je suis un peu verte de l'avoir acheté chez Dodo Press...), un Thérèse Raquin américain sortira bientôt au cinéma, une lettre écrite par Dreyfus au ministère de la Guerre alors qu'il était à l'île de Ré s'est vendue à 455 000 euros aux enchères...



Karl Ziegler, professeur de littérature comparée à Lille 3, a proposé une courte étude des rapports de Zola avec trois pays européens: l'Italie (le pays de son père, où il est reçu comme romancier célèbre lorsqu'il prépare Rome et où il a des fidèles comme Verga et Capuana), l'Angleterre (le pays de l'exil qui le connaît plutôt comme journaliste) et l'Autriche-Hongrie (le domaine de spécialisation de M. Ziegler). Cette dernière partie m'a beaucoup intéressée car M. Ziegler a parlé des rapports de Zola avec ses traducteurs germanophones. Par exemple, face à l'impossibilité de traduire le titre Pot-Bouille, Zola a suggéré à son traducteur de renommer ce roman "Histoire d'une maison bourgeoise" ou "Une maison bourgeoise" tout simplement. Il aurait également autorisé ses traducteurs à édulcorer certains passages jugés trop crus... L'intervention s'est terminée sur un "Zola provocateur, éveilleur et défenseur de la vérité". J'ai beaucoup aimé cet intervenant très modeste et passionné qui m'a beaucoup rappelé le père de l'Homme.



Bernard-Henri Lévy (qui est effectivement plutôt bel homme et qui portait effectivement une chemise blanche à col ouvert) a voulu simplement parler d'Émile Zola. Son intervention est plus difficile à rendre car elle est plus oratoire que celle du professeur de Lille, mais c'était intéressant et bien préparé. Soit il a vraiment lu Zola, soit il a bien compris quels sont les enjeux de son oeuvre. Il a souligné que les détracteurs de Zola voteraient aujourd'hui pour le Front National, puis il a parlé de la sexualité dans son oeuvre et du rôle et de la présence du corps (avec une image puissante tirée de L'Assommoir: les pieds de Coupeau qui bougent tout seuls....), ainsi que de la fêlure (qu'il qualifie de "haricot sauteur adénéïque", une expression que j'ai adorée). Il a rappelé qu'Aragon a défini le mouvement anti-Zola "l'immense conspiration de la sottise et de la haine". Puis il a cité les "petits frères" de Zola, quatre écrivains qui lui doivent beaucoup: Mallarmé, Joyce, Céline et Proust. Je ne les ai pas (ou peu) lus et je ne peux donc pas juger de la pertinence de cette remarque...

Encore une fois, ce pèlerinage était un bon moment et, les présentateurs zoliens intervenant en premiers étant nettement plus dynamiques que l'année dernière, elle n'avait pas trop de côté pompeux et endormant. Je suis très contente d'y être allée en dépit de la fleimme aiguë qui me saisit toujours quand j'envisage de traîner ma triste et solitaire carcasse quelque part. C'est un beau rendez-vous pour les amateurs de Zola et je ne peux que vous recommander de vous arrêter à Médan si vous passez par là le premier dimanche d'octobre...

vendredi 11 octobre 2013

Histoires de dinosaures

Voilà que j'ai enfin lu un livre dont je rêvais depuis longtemps: le recueil Dinosaur Tales de Ray Bradburry, qui réunit six textes très courts écrits entre les années cinquante et quatre-vingt et tournant autour de mes reptiles adorés.


Besides a Dinosaur, Whatta Ya Wanna Be When You Grop Up? (Et à part dinosaure, qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand?): Une nouvelle sur un petit garçon qui veut vraiment devenir un Tyrannosaure. Bien écrite bien que le ton ne m'ait pas plus plu que ça, cette nouvelle relève plutôt du fantastique modéré. J'ai beaucoup aimé la vision de ce petit garçon qui voit des dinosaures de toutes les formes et de toutes les tailles s'élancer des pages de ses livres et marcher autour de lui.

Illustration de David Wiesner
 
A Sound of Thunder (Un bruit de tonnerre): Une nouvelle de science-fiction croustillante mettant en scène des chasseurs qui utilisent une machine à remonter le temps pour aller chasser le Tyrannosaure. Mais attention, l'animal est soigneusement choisi et il ne faut surtout pas laisser de traces sur l'environnement, de peur de risquer de modifier l'avenir dont on vient. Une belle histoire de voyage dans le temps qui insiste bien sur le fait que toute interaction de ce type du passé sur le futur (dont on vient) est très mystérieuse. 

Lo, the Dear, Daft Dinosaurs! (Visez-moi ces gros balourds de dinosaures): Un poème mettant en scène des dinosaures qui dansent. Ray Bradbury fait référence dans sa préface aux crocodiles et hippopotames de Fantasia, donc je savais de quoi il allait s'agir. Malheureusement, j'ai été larguée par l'anglais et je n'ai pas du tout profité de ce texte.

The Fog Horn (La Corne de brume): Vrai petit chef d’œuvre du recueil, ce texte poignant est raconté par le gardien d'une corne de brume -- une sorte de phare sonore utilisé en cas de brouillard -- qui constate depuis quelques années que quelque chose remonte des profondeurs océanes pour répondre à l'appel de la corne de brume. Un vrai bijou. J'ai pleuré.

What If I Said: The Dinosaur's Not Dead (Et si je vous disais que le dinosaure n'est pas mort): Un poème sur un dinosaure qui vient se garer sur une place de parking, à la surprise des enfants qui passent par là et au grand dam d'un officier de police qui le verbalise sans se rendre compte que...... Une petite page touchante qui met bien le doigt sur l'émerveillement suscité par les dinosaures. J'ai beaucoup aimé.

Tyrannosaurus Rex: Une nouvelle amusante sur un artiste créant des maquettes de dinosaures pour le cinéma et malmené par un patron fort désagréable. Un petit clin d’œil sympathique au cinéma hollywoodien.

Lire ce recueil a été un vrai plaisir, même si, à la réflexion, j'aurais encore plus aimé lire de vraies histoires de dinos et pas seulement des histoires de gens qui rencontrent des dinos. Mais Bradburry met bien le doigt sur ce que les enfants – et de nombreux adultes – ressentent devant les dinosaures, probablement le dernier animal "fabuleux" devant lequel notre âge moderne peut rêver en toute tranquillité, du fait qu'on sait qu'ils sont réels... et pourtant aussi éloignés de nous qu'une hypothétique licorne.

Les illustrations de mon édition en anglais (iBooks) sont très belles et très variées, chaque nouvelle étant illustrée par un dessinateur différent. Dommage qu'elle soient toutes en noir et blanc: dans certains cas, il est assez difficile de distinguer les détails... Le recueil s'ouvre également sur une préface très intéressante de Bradbury, qui raconte comment il est tombé dans la marmite dinosaurienne quand il avait douze ans... et n'en est jamais sorti.

What if I said:
The dinosaur's not dead?
He's outside now, all freshly arrived
Pulled up to thrive and park along the curb.
Superb!
What would you do?
Snort, laugh?
But, just in case it might be true
Would you rush out to see,
Hoping against hope
That it might be?

Allez donc voir ailleurs si ces dinos y sont!
Un article du Dinoblog, le blog du musée des dinosaures d'Espéraza