lundi 29 février 2016

Star Ouest (2015)

Star Ouest est l'anthologie d'un festival de littérature angevin, ImaJn'ère, dont l'édition 2015 était placée sous le signe du western. On y trouve donc des nouvelles western, mais mélangées généralement à un autre genre: SF, fantastique ou policier.

Je l'ai acheté parce qu'un copain blogueur est publié dedans, et que j'ai pu passer par Angers où habite une amie, le recueil n'étant pas facile du tout à acquérir!


Bon, très franchement, d'une manière générale j'ai trouvé cette anthologie plutôt faible. Les textes sentent l'amateurisme (pas au sens négatif du terme mais au sens de "non professionnel") et l'aspirant écrivain qui a une haute opinion de son art, qui se regarde écrire et qui au final en fait trop. C'est méchant, je sais, et c'est particulièrement gonflé venant de quelqu'un dont les ambitions romancières se sont arrêtées d'elles-mêmes pour des raisons débiles (du genre "je suis trop nulle") sans rien engendrer.

Mais bon voilà, c'est comme ça: sur la forme, j'ai eu du mal à apprécier ces textes.

Cependant, en feuilletant les nouvelles une fois la lecture finie pour faire ce petit bilan, je dois dire qu'il y a généralement de bonnes idées et que les textes se tiennent assez bien. J'ai trouvé certains textes vraiment ratés, mais globalement c'est plutôt pas mal, et quelques titres me restent plus en tête que les autres.

Mosquito Toast de Jeanna-A Débats, parce qu'il y a un vampire.

Le shérif de Slone Street City de Francis Carpentier, parce qu'elle mine un peu un certain mythe.

Duel à Keralam de Jérôme Nédélec, parce qu'elle se passe en Bretagne et m'a semblé la nouvelle la plus futée du recueil, reprenant l'ambiance du western plutôt que ses éléments consacrés.

L'aurore nous attend de Pierre Gardier, parce qu'elle m'a semblé un cran au-dessus des autres du point de vue rédactionnel et parce que c'est un auteur (et copain blogueur, donc) que j'aime bien et que je soutiens et en qui je crois, et que j'attendais son texte avec impatience vu que c'est à cause de lui que j'ai acheté l'anthologie. :D

La dernière cible de Claude Jégo, parce qu'elle est un bel hommage breton et policier au western.

Inadaptée de Jérôme Verschueren, parce qu'elle est triste.

Et enfin Les marionnettes de la mort d'Irène Maubreuil et Robert Darvel, très saisissante, probablement le meilleure texte du recueil. Une histoire de vengeance qui ne détonnerait pas dans Penny Dreadful.

Tout ceci donne, il faut le dire, envie de lire et regarder des western. Reste à trouver le temps...

Allez donc voir ailleurs si ce recueil y est!
L'avis de Lorkhan

vendredi 26 février 2016

The Full Cupboard of Life (2003)

Le cinquième tome des enquêtes de Mma Ramotswe, première femme détective du Bostwana, a confirmé la qualité de cette série que j'affectionne tout particulièrement. Je vous ai déjà dit que j'ai l'impression de mettre des pantoufles quand je lis un de ces livres, et c'est vraiment ça: c'est une lecture-doudou comme disait récemment Lune!


Alexander McCall Smith reprend les mêmes ingrédients que dans les tomes précédents: un personnage principal "à l'ancienne", profondément attachée aux bonnes vieilles valeurs du Botswana, des enquêtes assez légères mais pleines de bon sens, des personnages secondaires cocasses, des relations humaines pleines de bienveillance... Mais la série ne s'essouffle absolument pas dans la répétition et garde au contraire une fraîcheur bénéfique.

En plus de ressembler bien entendu à Miss Marple, Mma Ramotswe est un mélange adorable de Mrs Hugues et Mrs Patmore de Downton Abbey. Sa secrétaire et bras droit Mma Matsuki est bien entendu là aussi: elle connait une nouvelle prospérité économique grâce à son école de typographie pour hommes et revient régulièrement sur son excellent résultat à l'école de secrétariat (j'ai eu l'impression de me voir observer avec émotion mon bac mention Très Bien). On retrouve le merveilleux garagiste Mr J. L. B. Matekoni et ses apprentis décérébrés (mais l'un d'eux va formuler un propos réellement construit cette fois-ci, incroyable!), ainsi que la formidable directrice de l'orphelinat, qui m'a fait tellement rire.

Comme Downton, ces livres me redonnent foi en l'humanité, c'est vraiment incroyable!

Parfois, je me demande tout de même s'il ne s'agit pas d'une vision dégoulinante de bons sentiments et bien occidentale de l'Afrique au sens large à travers le Botswana: les dialogues sont très simples et pleins de répétitions, les gens débordent constamment d'amour pour le grand ciel africain et ne semblent pas vivre dans un monde très moderne.... Mais c'est difficile à expliquer en réalité, et c'est dépeint avec tellement de bienveillance, de mordant et d'humour à la fois que c'est peut-être juste une vision de mon esprit retors; et quand on y pense, le monde de miss Marple n'est pas plus complexe et personne ne lui reproche de présenter une vision simpliste de l'Angleterre.

Au menu de ce tome (intitulé en français La vie et tout ce qui va avec): une enquête sur les différents prétendants d'une riche cliente et un saut en parachute destiné à lever des fonds pour l'orphelinat. Par contre, la couverture est trompeuse et il n'y a pas d'éléphant! :)

Vivement la suite!

mardi 23 février 2016

The City and the Stars (1956)

Quand je suis allée à Dublin en octobre, j'ai acheté deux livres d'Arthur C. Clarke d'occasion: Le Fantôme venu des profondeurs, déjà lu, et La Cité et les Astres, que voilà.



Avec un titre pareil, j'avais forcément des étoiles plein les yeux avant même d'ouvrir le livre, et je n'ai pas été déçue. On a affaire ici à ce que Clarke fait le mieux: l'émerveillement cosmique. C'est-à-dire qu'on a littéralement des étoiles plein les yeux; on est fasciné et émerveillé comme un gamin par les étoiles, le voyage entre les étoiles et tout ce qu'elles représentent pour l'homme, puis on part dans l'espace à leur rencontre.

L'histoire se situe dans un avenir extrêmement lointain. Il n'y a plus d'eau sur Terre et l'humanité, en nombre très réduit, vit dans une seule et même ville, Diaspar, où tout est conçu pour son intérêt et son amusement et où elle est pratiquement devenue immortelle. En effet, millénaire après millénaire, l'Ordinateur central redonne vie aux mêmes personnes, qui se souviennent de leur vies précédentes après une vingtaine d'années "d'enfance" (mais dans un corps déjà adulte).


Autrefois, l'humanité avait colonisé la galaxie entière, mais elle se terre depuis des centaines de millions d'années sur sa planète d'origine à cause des Envahisseurs qui l'ont chassée des étoiles. Et Diaspar regorge tellement de choses à faire et à voir que personne ne songe même à quitter la ville. Sauf Alvin, notre héros, qui ne peut pas s'empêcher de se demander s'il y a quelque chose d'autre sur Terre...

Ce roman, c'est de la science-fiction, de la vraie de vraie. J'en lis peu et je sens bien que je manque de repères pour en saisir toute la portée. Je vous invite donc à lire la page Wikipédia du livre pour en savoir plus, notamment sur la manière dont ce livre reprend les grands thèmes de Clarke (et je dois dire que j'en ai reconnu quelques uns, de l'intelligence artificielle aux entités extraterrestres non-corporelles).

Je peux tout de même vous dire que Clarke m'a vendu du rêve en parlant de ce qui caractérise l'humanité: la curiosité, l'envie d'aller vers les étoiles. Pas parce qu'on n'est pas bien là où on est, juste parce qu'il faut sortir de la cage même si la cage est dorée! J'ai pensé à Clones, un film avec Bruce Willis que j'avais beaucoup apprécié...

Comme un copain me le faisait remarquer récemment à propos de Star Trek, ce livre porte la marque d'une époque où on croyait plus que maintenant aux progrès de la science et où l'avenir était plus prometteur. Même l'Ordinateur central tout puissant et omniscient, qui contrôle le moindre détail de Diaspar, n'est pas présenté comme quelque chose de négatif; il joue simplement son rôle sans dévoiler pour quoi il est programmé, et il faut composer avec lui. Je trouve cette vision de l'avenir plutôt rafraîchissante et agréable. En plus, Clarke unit très bien l'évolution technologique à celle sociétale, les deux allant de pair, et il sait créer des univers parfaitement plausibles.

Le passage que je ne veux pas oublier: l'introduction absolument grandiose, deux pages épiques sur Diaspar et sa place unique dans l'histoire de l'humanité.

Et maintenant? Je pense que je m'achèterai Rama quand j'en aurai l'occasion, car c'est le grand cycle de Clarke avec 2001. J'ai un peu de mal avec cette idée car je suis à peu près sûre que ma mère adorait ces livres, et qu'à l'heure actuelle tout ce qui me vient de ma mère me hérisse.... Mais bon je ne vais pas me priver tout de même! :) (Et puis si ça se trouve je me trompe, et je ne peux pas vérifier vu que tous ses bouquins ont été jetés après son décès!)

Livres de l'auteur déjà chroniqués sur le blog
2001: L’odyssée de l'espace
2010: Odyssée deux
2061: Odyssée trois
3001: L'odyssée finale

lundi 22 février 2016

Le coup de gueule du lundi matin

Avertissement: Ce billet est une parenthèse 3615 My Life destinée à me défouler. Ne pas prendre la peine de lire ce qui suit si vous pensez "y'a qu'à"...

Je suis absolument incrédule face à l'accumulation de revers à laquelle je suis confrontée depuis quatre mois.

On pourrait penser que c'est déjà bien assez de traverser une période professionnelle creuse synonyme de revenu quasi nul, non? Il me faudrait déjà une bonne année de revenu élevé pour "rattraper" ces quatre mois désastreux et rembourser les vacances de janvier que mon mec a dû me payer.

Mais non! Après deux mois comme ça, il a fallu que tout foute vraiment le camp: mon ancien employeur qui me rappelle pour me reproposer mon poste seulement pour me dire que finalement non, creusant encore un peu plus le pitoyable fossé dans lequel s'était enlisée une expérience qui avait pourtant si bien commencé; trois cours d'équitation terrifiants qui m'ont sérieusement fait douter de ce que je fais là; mon petit Chat d'amour adoré qui part, après tant d'années, après tant de craintes; la voiture qui m'oblige à envisager une grosse intervention et Speedy qui m'annonce plus de 500€ de frais alors que mon chat agonisait dans mes bras; et le crématorium à payer, et un chèque d'un montant terrifiant qui est parti au centre équestre, et les IMPÔTS qui me réclament ce qui représente à l'heure actuelle plus de deux mois de facturation....

.... Et comme si ça ne suffisait pas, aujourd'hui, lundi 22 février, ma porte se bloque et je suis obligée de faire venir un serrurier et de régler encore plus de 400€!!

Putain mais il ne manquait vraiment que ça, un serrurier...

Mais comment je suis sensée faire pour payer tout ça? Comment je vais m'en sortir? Quand est-ce que j'aurai une vie normale de fille qui se paye des trucs sans compter le moindre euro et sans devoir se reposer sur son mec? Quand est-ce que je pourrai offrir des cadeaux aux copines sans avoir des palpitations? Comment je vais faire pour payer les deux-trois week-ends prévus cette année? Comment je vais pouvoir monter à cheval deux fois par semaine l'année prochaine si ça continue? Comment je vais pouvoir payer un loyer si mon mec et moi trouvons un appart cette année? Et est-ce qu'il faudra que je tienne encore six ans comme les six dernières années, avec cette tentative de reconversion qui n'a pas avancé d'un millimètre depuis que j'ai décidé de changer de métier en août?

PUTAIN DE BORDEL DE MERDE QUOI.

Fin de la parenthèse. Je retourne plancher sur une traduction passionnante mais qui sera probablement payée dans cinq ou six mois.....

Mise à jour de 13h22: J'ai oublié de me plaindre d'un très mauvais retour fait par un client sur une traduction de janvier, et qui a inévitablement entraîné stress, angoisse et remise en question existencielle. Je me suis tellement loupée que je leur ai fait une remise de plus de 100€  – et je vous assure que je suis à 100€ de facturation près en ce moment... GRRRAAA!

vendredi 19 février 2016

Le chat à l'orchidée (2015)

Le chat à l'orchidée de Kwong Kuen Shan réunit des textes et des images. Sur la page de gauche, un texte portant, pour résumer, sur le sens de la vie. Sur la page de droite, une aquarelle de l'auteur mettant en scène un ou plusieurs chats et une ou plusieurs fleurs.


J'ai lu ce livre au calme, un samedi après-midi. J'ai pris le temps de lire avec attention les textes ("poèmes, proverbes, paroles de sagesse ou extraits de classiques populaires chinois"), de détailler les images et de lire le sens des sceaux que l'artiste y a apposés. C'était agréable et apaisant, en plein dans la continuité de mes cours de yoga.

Si je n'ai pas trouvé le sens de la vie, j'ai en revanche posé mon attention sur des fondamentaux qu'on oublie trop vite et trop souvent: accorder de l'importance aux petites choses, prendre le temps, vivre au sens le plus essentiel du terme.

C'était un beau cadeau de Noël et je pense que je m'achèterai Le chat zen et Le chat philosophe du même auteur (même si toutes les aquarelles ne sont pas aussi jolies que celles ci-dessous).






C'est le dernier livre que j'ai lu avec mon chat qui dormait pas loin...

vendredi 12 février 2016

Max.

Mon petit Chat d'Amour, mascotte de ce blog, est parti mercredi.


Il me manque... J'ai essayé de sentir son odeur là où il a dormi, mais je ne sens rien, et avec la chaleur de son poil c'est ce qui représente le plus durement son absence. Le jour même, j'avais du mal à me remémorer son odeur, et je sais que ça commence par là: on oublie l'odeur, et un beau jour on se rend compte qu'on a besoin de faire un effort pour se souvenir d'un ton de voix ou d'un détail du visage. J'ai pensé au narrateur de L'Ombre du vent qui se réveille en hurlant car il a oublié le visage de sa mère...

Incapable de me rendormir le lendemain matin, après que le réveil ait sonné comme d'habitude, j'ai pensé à une vieille chanson de Marilyn Manson: "And I wish I could sleep, but I can't lay on my back, for there's a knife for everyday that I've known you".

J'ai pensé à tout ce qu'il représentait, le dernier vrai lien avec quelque chose de mon adolescence qui n'était pas minable ou honteux. Ho, il y a un autre chat encore en vie, ailleurs, et c'est quand on m'annoncera sa mort que tout sera vraiment fini, mais ce lien-là est tellement ténu. C'est Max qui tenait tout sur ses épaules. Et qu'es-ce que j'ai fait pour mon pauvre Chat, moi? Je l'ai enfermé en appartement... Je lui ai imposé la Reloue... Et même si ces deux choses ne me semblent terribles que parce que je suis au stade du choc, car rationnellement je sais qu'il s'agissait de choix réfléchis, je sais très bien, au fond, que j'aurais dû faire quelque chose pour qu'il ne finisse pas comme je l'ai trouvé mercredi, et qu'il ne meure pas chez le véto sans que je ne soie là, et qu'il ne soit pas tout petit, encore plus petit que d'habitude, et tout froid, au crématorium, mais heureux pour toujours...

J'aimerais croire qu'il a retrouvé Gi-Gi quelque part... Même cette raclure de Lancelot... Mais heureux!


Ho mon pauvre petit chat...
J'aurais tellement voulu...

dimanche 7 février 2016

Into the Wild (Warrior Cats 1) (2003)

À Noël, l'Homme m'a offert l'intégrale de la Guerre des clans, la série jeunesse mettant en scène des clans de chats sauvages. L'occasion de terminer enfin cette lecture entamée il y a pas moins de trois ans.

Le souvenir des deux premiers tomes n'étant plus très précis dans ma tête, j'ai décidé de reprendre au début avec Into the Wild, premier tome des aventures de Rusty, jeune chat domestique qui découvre un jour que la forêt est habitée par des chats sauvages et quitte son existence confortable pour devenir un guerrier du clan du Tonnerre.


J'ai déjà publié un billet assez long sur le premier tome et je ne vais donc pas trop m'étaler, notamment en ne revenant pas sur l'histoire et la société des chats, que je trouve très sympathique (mais qui a forcément perdu l'effet de surprise cette fois-ci).

Je trouve que ce livre est un bon exemplaire de littérature jeunesse efficace. Le scénario n'est pas hyper compliqué et le style n'est pas hyper recherché, mais ce n'est pas non plus simpliste; c'est écrit de manière à ce qu'un enfant en fin de primaire puisse le lire. Je pense même que c'est un peu plus recherché que ne l'étaient mes Chair de poule, même s'il faudra voir si la qualité reste stable au fur et à mesure des tomes.

En fait, c'est l'histoire du passage à l'âge adulte et de la prise de responsabilités au sein du groupe. Une histoire vieille comme le monde, mais bien racontée et sans naïveté, vu qu'il y a pas mal de morts (dont un décès, que j'avais oublié, que je n'ai absolument pas vu venir!) et un méchant plutôt abject et très efficace dans ses plans (plus un deuxième méchant qui n'est pas sans rappeler Hitler...).


Évidemment, le fait que les héros soient des chats est absolument génial, ça joue probablement dans mon appréciation... :D

La suite bientôt...

jeudi 4 février 2016

Un roman russe (2007)

Comme je l’ai déjà écrit par ici, j’adore Emmanuel Carrère. J’adore son style enlevé et dynamique et sa manière de parler de lui à travers les autres, et je me reconnais souvent dans ses doutes et ses peines.


Un roman russe ne fait pas exception. Carrère parle encore plus de lui, c'est vraiment un roman-thérapie. Il raconte comment il a tourné un documentaire sur une ville paumée au fin fond de la Russie et essayé en parallèle d’enquêter sur son grand-père maternel, une figure importante mais secrète de sa famille, mais surtout comment son couple de l’époque a implosé pendant cette période. C’est enlevé, c’est drôle, c’est triste, ça se lit super facilement tout en étant très soigné.

"Le Viatka, en tout cas, est un de ces hôtels que connaissent bien les voyageurs en Russie, où non seulement rien ne marche, ni le chauffage, ni le téléphone, ni l'ascenseur, mais où on devine que rien n'a jamais marché, même le jour de son inauguration."

Mais je dois dire que, pour la première fois, j’ai été un peu excédée par l'auteur. Figurez-vous que je l’ai trouvé très égoïste et méchant avec sa compagne de l’époque, une certaine Sophie (personnage réel, de fiction ou à mi-chemin, je ne sais pas…). C’est un peu l’image de l’artiste égocentrique qui ne pense qu’à son malheur et écrase les autres avec sa personnalité démesurée.

L’autre point qui m’a gênée, c’est le malheur héréditaire associé à la figure du grand-père. Foncièrement, je suis la première à penser que les parents peuvent faire de sacrés dégâts et que leur comportement a une influence indélébile sur le destin de leurs enfants, surtout en mal malheureusement. Je suis très sensible aux histoires de gens blessés par leurs parents. Mais pousser cela jusqu’aux grands-parents, n’est-ce pas "trop"? Carrère explique ici qu’il a été malheureux toute sa vie à cause de sa mère, qui était elle-même malheureuse à cause de son père (et pour de bonnes raisons d’ailleurs, l’homme ayant disparu après avoir été arrêté par des Résistants à la fin de la Deuxième Guerre mondiale) et qui a refusé toute sa vie d'en parler. Du coup, silence, tensions, maman ne dit rien, maman est malheureuse, et pam, notre auteur ressent le besoin impérieux d’écrire un livre pour exorciser sa souffrance et parler de son grand-père.

Parfois, je me suis dit qu’on ne vivait pas vraiment dans le même monde. J’avais l’impression d’avoir affaire aux riches New-Yorkais de Woody Allen ou Siri Hustvedt, qui se font psychanalyser à vie alors qu’ils ont tout pour eux.

Donc, en bref, je ne conseillerais pas de commencer l’œuvre de Carrère ici, mieux vaut lire Limonov à mon avis…

….Sauf que Un roman russe contient un passage assez exceptionnel, une lettre érotique écrite par Carrère à sa compagne et publiée dans Le Monde en 2002. Oui oui, vous avez bien lu. Une lettre érotique publiée à 600 000 exemplaires. Un vrai "truc de control freak caractérisé", comme dit l’auteur lui-même, carrément flippant quand on y pense, mais néanmoins jubilatoire à lire: j’ai vraiment bien rigolé sur ce passage qui laisse imaginer une situation complètement farfelue et terriblement excitante et j’ai même songé à écrire à Carrère pour le lui dire. Car oui, Carrère avait laissé son adresse mail à la fin de ce texte tiré à 600 000 exemplaires. Lol.


Donc voilà. Le livre est intéressant et agréable à lire, mais pousse l'égocentrisme un peu loin pour être aussi fort que D'autres vies que la mienne par exemple; par contre, il y a une lettre érotique dedans, et "les chances que ces jeteurs-de-coup-d’œil-pour-voir lisent ceci jusqu'au bout avoisinent selon moi les 100%, pour la simple raison que lorsqu'il y a du cul on lit jusqu'au bout, c'est comme ça".

Livres de l'auteur déjà chroniqués sur ce blog

lundi 1 février 2016

La gamelle de janvier 2016

L'année commence avec une résolution très ferme: en 2016, l'Homme et moi recommençons à aller au cinéma pour de vrai! \o/

Sur petit écran

Rien. Lol.
Sur grand écran

Les huit salopards de Quentin Tarantino (2015)
Ce western est certes un peu lent – à un moment donné, j'ai bien failli m'endormir –, mais il est aussi prenant, un peu (cyniquement) drôle, un peu malsain, porté par une musique très réussie, et au final assez jubilatoire. J'ai adoré Samuel L. Jackson et apprécié la courte apparition de Channing Tatum. En somme, c'est la première fois que j'apprécie réellement un film de Tarantino.

Le Réveil de la Force de J. J. Abrams (2015)
Halàlà quelle émotion! Il y a énormément à dire sur ce film et les copains blogueurs s'en chargent très bien, donc je me limite à noter ce qui m'a marquée le plus: dommage que l'hommage tombe dans le remake et que le méchant enlève son masque; mais quel bonheur, quelle émotion, quelle HÉROÏNE, quelle impatience de voir la suite! Je pense le voir une deuxième fois pour mieux l'étudier car là je débordais de trucs à relever...

007 Spectre de Sam Mendes (2015)
Un James Bond sympathique, qui me semble assez bien clore la série ouverte avec Casino Royale. J'ai quelques réserves sur l'impassibilité de Daniel Craig, que j'ai trouvé un peu ennuyeux par moments, et sur le manque absolu de plausabilité de l'ensemble du film, mais bon passons... Bon par contre quel gâchis d'avoir donné ce rôle pourri à Monica Bellucci. Si ce n'est pas l'actrice du siècle, elle mérite mieux que de se pâmer d'émotion devant un-homme-un-vrai et disparaître aussitôt. Et puis James Bond tient l'autre Bond girl par la main chaque fois qu'ils courent – exactement ce que Rey reproche à Finn dans Le Réveil de la Force – ça m'a énervée....... Mais sinon il y a des petits rappels touchants aux films précédents (l'horrible chien de M...), une belle mise en scène et un Chrisoph Walt plutôt excellent en méchant-sympa-avec-des-chaussures-horribles. :)

Legend de Brian Helgeland (2015)
Un film un peu oubliable sur deux jumeaux gangsters dans le Londres des années soixante. La performance de Tom Hardy, qui joue les deux jumeaux, est plutôt remarquable, mais à part ça le film m'a semblé plutôt fade. Je ne regrette pas de l'avoir vu mais je ne peux pas dire avoir aimé. Bon il faut que vous sachiez que je déteste les films qui présentent les mafieux comme des gens riches, séduisants, classes et en un mot admirables, donc je suis très mauvais public pour ce genre de production.

The Danish Girl de Tom Hooper (2015)
Un beau film sur Lily Elbe, la première femme transgenre. Ce n'est pas un chef d’œuvre comme l'était Le discours d'un roi du même réalisateur, mais c'est un beau film doux et presque réconfortant sur l'amour, même s'il n'est pas naïf et qu'il y a des passages durs ou émouvants. J'ai trouvé la mise en scène superbe. Il y a quelques longueurs et le personnage d'Einar/Lily est parfois un peu agaçant, mais il vaut tout à fait le détour.
Le petit truc que je ne veux pas oublier: Le matin après avoir vu ce film, je me suis réveillée avec France Info qui interviewait des membres de la Manif pour tous qui exultaient parce que Taubira avait démissionné.

Du côté des séries

Six épisodes de la sixième et dernière saison de Dowton Abbey. Je suis enthousiaste et j'ai hâte de découvrir la fin!

Trois épisodes de la toute première saison de Star Trek. C'était super comme d'habitude. J'en retiendrai Uhura en train de chanter avec Spock qui jouait de la harpe dans Charlie X... Et surtout l'excellentissime The Naked Time, un épisode vraiment grandiose où tout part en vrille à bord de l'Enterprise à cause d'un virus inconnu. Figurez-vous que même Spock finit en larmes! Et Sulu défit les gens à l'épée en les appelant Richelieu... Bref, trop énorme! Sinon la série, comme je croyais m'en souvenir, parle énormément de l'identité, de l'apparence, des choix de chacun...

Et le reste

Bein j'ai lu mon Cheval Mag adoré! :)


"Tchou bisous!"