Après Wolf in Shadow et The Last Guardian, la trilogie de David Gemmell sur Jon Shannow s'achève avec Bloodstone.
L'intrigue commence vingt ans après The Last Guardian. Jon Shannow, qui s'est consacré pendant tout ce temps au prêche, renoue avec la violence quand des hommes de main mettent le feu à son église pour le punir d'y avoir abrité des Wolvers, des hybrides loups-humains considérés comme infidèles. Blessé à la tête dans la bataille, il poursuit les coupables sans aucun souvenir de ces vingt années.
Outre Jon Shannow, dans de grandes plaines dignes de l'Ouest américain naviguent plusieurs personnages qui finiront bien sûr par être réunis: un vieil homme qui a l'air d'en savoir long, des nomades considérés comme suspects en cette période de fanatisme religieux, des hommes de loi, des bandits. Ce roman fait encore plus référence au western que les deux précédents. On a même une fusillade devant le saloon, un sombre complot de vol de terres lié à la présence de minerais et l'attaque d'une cabane dans les bois. Mais le côté post-apo est toujours là. Ainsi, Isis, une des nomades, est atteinte de la maladie d'Addinson, que son médecin a pu diagnostiquer grâce à ses connaissances sur l'ancien monde mais ne peut soigner, faute de médicaments.
Deux éléments que je ne connaissais pas chez Gemmell sont présents: une intelligence artificielle, Lucas, que j'ai trouvée fort sympathique; et le multivers. Non contents d'avoir ouvert des portails dans le temps dans le tome précédent, les personnages vont aussi voyager entre trois mondes. [Divulgâcheur: cela entraîne d'ailleurs une évolution inattendue pour Jon Shannow, qui passe de nombreuses années dans un monde parallèle avant de revenir dans son propre monde sous les traits du Diacre (the Deacon), précisément l'homme responsable du climat d'intolérance ayant entraîné la destruction de son église].
Et les enjeux, me demandez-vous? Ce sont toujours les mêmes chez Gemmell: une civilisation imparfaite et précaire se bat contre le chaos total ou une alternative de société encore plus imparfaite, ici l'intolérance du Diacre et de ses zélés bras droits qui vont vite le remplacer. Le chaos est représenté par la Pierre de Pouvoir en personne: une pierre a fusionné avec Sarento, un personnage qu'on a dû voir dans le premier tome mais dont je ne me souviens pas. Le résultat est une espèce de diable, un grand homme rouge aux légères veines noires qui a besoin d'immenses quantités de sang pour se maintenir en vie. Un méchant sans aucun intérêt, en fait, mais dont j'ai bien aimé la fin [divulgâcheur: grâce à un autre portail entre mondes, il finira atomisé lors du premier essai nucléaire américain en juillet 1945, HAHAHAHAHAHA 😂].
J'ai été beaucoup plus intéressée par le dilemme de Jon Shannow, qui [divulgâcheur: est revenu dans son monde sous les traits du Diacre et a pris des décisions épouvantables et sanglantes non pas par amour de la violence, comme tout le monde l'a cru, mais parce qu'il savait que la Pierre de Pouvoir allait finir par arriver dans ce monde].
Point de vue stylistique, ce Gemmell est identique aux autres. La rédaction est sobre et efficace, sans aucun effet, et truffée de répétitions. Mais j'aime tellement lire "his guns thundered". Ça marche à chaque fois. Malheureusement il y aussi ce tic insupportable de faire aller et venir les personnages autour des feux de camp pour qu'ils échangent deux-trois mots à peine, ça donne des dialogues hachés et creux...
En bref: un Gemmell de plus, je dois le dire, même si j'adore l'univers et que j'ai préféré ce troisième au deuxième. Une trilogie à lire si vous êtes un vrai fan de Gemmell ou des combats au pistolet. Dans tous les autres cas, passez votre chemin.
Bon faudra que je tente un jour quand même histoire de mais j'ai vraiment de GROS doutes que ça me plaise. Merci pour cette chronique ^^
RépondreSupprimer@Tigger Lilly: Huhu moi je n'ai aucun doute sur le fait que celui-ci ne te plairait pas :D Si tu essayes Gemmell un jour, pense à Légende ou Troie...
SupprimerC'est noté ^^
SupprimerMerci pour ces délicieux spoilers, surtout celui sur le méchant !
RépondreSupprimer@Vert: Héhé. Une fin inoubliable. ^^
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