jeudi 16 février 2017

Wolf In Shadow (1987)

Comme les fidèles lecteurs de ce blog le savent déjà, j'aime beaucoup David Gemmell et je suis toujours ravie de me pencher sur ses livres au fil de mes trouvailles en bouquinerie. Le monsieur a été prolifique, même si l'on sait que la qualité de son œuvre est variable, et il y a donc de quoi faire!


Wolf In Shadow est un livre tout à fait différent de ce que j'avais lu jusqu'à présent, à savoir le cycle des Drenaï et la trilogie de Troie. C'est en effet du post-apo! Oui, oui, du post-apo le plus pur. Un contexte très original pour l'auteur et qui donne vraiment le vertige. Dans ce monde complètement chamboulé par des cataclysmes naturels et, probablement, quelques explosions nucléaires, notre civilisation moderne a complètement disparu. L'ambiance est au western et les chevaux ont repris la place des voitures. Des bandes de brigands hors de contrôle pillent les campagnes. Certaines régions ont une réputation douteuse, on y trouverait des monstres gigantesques ou des cannibales... Et dans tout cela, un homme, John Shannow, chevauche en solitaire, la Bible à la main, en abattant les brigands qu'il rencontre et en cherchant désespérément Jérusalem.

Comme dans tout livre gemmellien, face au guerrier redoutable et plus ou moins hanté par son passé ou désespéré se dresse le danger du chaos: c'est ici Abadonn, déterminé à conquérir le monde avec son armée pour la plus grande gloire de Satan. L'Armageddon ayant entraîné la fin du Dieu chrétien n'est-il pas, en effet, la preuve que Satan est le véritable seigneur de l'univers?

En dehors de ce contexte vraiment étonnant, Wolf In Shadow est assez classique pour l'auteur; on y retrouve des figures typiques (j'ai déjà cité le guerrier solitaire, on pourra aussi penser au fermier qui prend les armes après le massacre de sa famille et la destruction de ses terres ou encore au mauvais brigand qui trouve son honneur et change de camp en acceptant de mourir pour tenir un col stratégique face à une armée invincible) (tt tt, suivez mon regard...) et un découpage assez habituel, qui permet de découvrir progressivement toutes les forces en présence mais qui s'accélère malheureusement à la fin, à tel point que j'ai eu l'impression que Gemmell bâclait un peu. Et puis cette fin est peut-être trop abracadabrantesque tout de même. Même moi qui adore le Titanic, j'ai eu l'impression que c'était un peu fort de lui faire reprendre le large... (Oui, oui, vous avez bien lu...) Le traitement des personnages féminins est également assez classique; les femmes sont peu nombreuses et associées aux enfants ou aux pouvoirs psychiques et elles ne semblent pas songer à prendre les armes dans ce monde en guerre.

Moralité, faut-il lire ce livre ou pas? Et bien je pense que oui si vous aimez l'auteur et avez envie de changer d'univers. Si vous ne le connaissez pas, mieux vaut commencer, comme  je le dis toujours, par Légende qui est vraiment son plus célèbre roman, ou par Troie qui est nettement plus complexe et articulé. (Si vous n'aimez pas Gemmell, inutile d'insister, que ce soit avec celui-ci ou un autre!)

Passons maintenant à la grande question que je me suis posée tout du long et qui a dû sauter aux yeux de la moitié des lecteurs de ce blog assez rapidement: Gemmell a-t-il lu La Tour Sombre? En effet, impossible de ne pas penser à Rolland de Gilead et sa quête de la Tour Sombre quand on découvre John Shannow en cavalier solitaire à la recherche de Jérusalem. Les deux quêtes se déroulent dans un monde western post-apo possédant encore des lambeaux de religion chrétienne, il y a des mutants et la vie est bien plus difficile qu'à notre époque... Les ressemblances sont telles qu'il me semble impossible qu'il s'agisse d'une coïncidence. Toutefois, j'ignore si The Gunslinger avait été beaucoup diffusé pendant ses premières années; peut-on supposer que Gemmell l'aurait lu suffisamment rapidement pour le reprendre à sa sauce en 1987? Toute info fiable sur le sujet m'intéresse.

On peut aussi voir dans le personnage du cow-boy citant sa Bible à tout bout de champ un clin d’œil à Solomon Kane, mais je dois cette référence-ci à mes rapides recherches sur le roman; elle ne m'est pas venue à l'esprit pendant ma lecture car Solomon Kane se bat contre des créatures maléfiques dans notre monde à nous tandis que Jon Shannow pourrait aussi bien être sur une autre planète tellement la face du monde a changé durant l'Armageddon...

Gemmell a consacré deux autres romans à Jon Shannow et le grand thème de ce livre, les Pierres de Pouvoir, couvre aussi deux autres romans reprenant la légende arthurienne. Je ne manquerai évidemment pas de les lire quand j'en aurai l'occasion. ^^

Livres de l'auteur déjà chroniqués sur ce blog

6 commentaires:

  1. Le Titanic ? Maintenant je veux en savoir plus xD

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    1. Lol. Mais tu peux pas aimer je pense, tu peux pas aimer :p Lis Légende :p

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  2. Un jour il faudrait que je tente un bouquin de lui (j'ai juste lu Waylander plus jeune et pas aimé). Troie a des chances par la thématique de me plaire, à voir....

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    1. Ha oui Troie serait un bon choix :) :)
      Bon Waylander est tout de même assez représentatif de ce qu'il a fait en fantasy, je crois...

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  3. Postapo, tout de suite, tu me vends un truc :p
    Mais tu trouverais une mauvaise idée de commencer Gemmel par celui-ci ?

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    1. Et bien je ne sais pas, je me demande vraiment. C'est-à-dire que la fin est vraiment bâclée et que j'aurais bien peur que tu trouves ça d'un niveau bien bas. En même temps, ça peut particulièrement t'intéresser à cause du côté post-apo, c'est peut-être une bonne occasion... En fait il faudrait voir ce qu'en pense Lorhkan la prochaine fois qu'il passe par ici :p (Je ne crois pas qu'il l'ait lu mais il aura peut-être une idée quant à la pertinence que tu commences ici...)

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