samedi 31 mai 2014

La Planète des singes: l'affrontement (2014) – La bande-annonce

Ça faisait longtemps qu'une bande-annonce ne m'avait pas saisie avec autant de force. Je suis totalement hypnotisée par ces deux minutes trente que je trouve juste sublimes. Elle en montre beaucoup, mais pas trop, et elle prend son temps intelligemment, ce qui est devenu une rareté dans le monde des bande-annonces inceptionnesques dont nous assomme Hollywood. Il s'en dégage beaucoup d'émotion et, malgré deux plans aux incrustations douteuses, elle promet une image de synthèse à la hauteur de ce que Weta Digital a fait de mieux. En plus, les célèbres chevaux noirs des singes font leur arrivée, et vous avouerez que ce détail a une importance primordiale dans la saga! ;)

Du coup, je fonde d'immenses espoirs sur ce film.... Et j'espère ne pas être cruellement déçue le 11 juillet prochain.


APE NOT KILL APE



Mise à jour du 31 mai, presque quinze jours après avoir préparé ce billet [et oui, je rédige mes billets environ deux semaines avant leur publication]: Entre-temps, une version abrégée de cette bande-annonce est sortie au cinéma. L'absence totale d'émotion réelle et la présence de répliques inoubliables du genre "Wait! I have an idea!" ont refroidi mon enthousiasme au maximum et maintenant, j'ai plutôt les boules.

mercredi 28 mai 2014

L'Invention de nos vies (2013)

Quelle lecture compliquée que cette Invention de nos vies de Karine Tuil. J'ai failli ne pas dépasser la première page, tant le style est haché et fatiguant. Mais, une fois décidé de lui donner sa chance, je n'ai plus réussi à lâcher ce roman, que j'ai lu relativement vite au regard de ses 500 pages.


L'histoire: Alors que Samir Tahar, brillant avocat français ayant fait carrière à New York, passe sur CNN, deux anciens camarades de fac, Samuel et Nina, tombent sur son interview à la télé. C'est le choc. En effet, à l'époque de la fac, Nina, une femme superbe, a ouvertement trompé Samuel avec Samir pendant plusieurs mois, et n'a fini par faire sa vie avec Samuel que parce que celui-ci s'est ouvert les veines en amphi "pour elle" -- c'est-à-dire qu'il lui a fait du chantage au suicide. Leur vie n'est pas rose, ils vivent dans une banlieue pourrie et n'ont que peu de moyens. Samir a, au contraire, réussi et même épousé une riche héritière. Leur stupéfaction augmente quand, en faisant des recherches sur Internet, ils découvrent que Samir, né en France de parents tunisiens et désormais surnommé Sam, se fait passer pour juif et a repris à son compte certains éléments de la vie de Samuel, enfant polonais adopté par des Français juifs et élevé dans le strict respect du judaïsme. Samuel, fou de rage et de frustration, incite Nina à reprendre contact avec Samir.

Vous l'aurez compris, le pitch de départ de ce livre est très spécial: le Juif prêt à tout pour garder sa petite amie, une fille à la beauté exceptionnelle qui reste en couple avec ce petit ami taré pour éviter qu'il ne se suicide pour de bon, l'Arabe qui se fait passer pour Juif... Nous avons affaire à trois personnages peu sympathiques et franchement névrosés, pour lesquels je ne ressentais dans un premier temps aucune empathie. Ajoutez un cela une rédaction très spéciale et pratiquement indescriptible (avec des phrases super longues et une utilisation massive des barres obliques pour séparer plusiers verbes), ainsi que des notes de bas de page irritantes sur tous les figurants de l'histoire (du type "Le chauffeur, Machin Bidule, était né à Paris et rêvait de devenir médecin"), et c'était bien parti pour ne pas marcher.

Mais ça a marché. Je n'ai pas adoré et je ne recommande pas particulièrement cette lecture, mais, une fois rentrée dedans, j'y suis restée. C'est étrange, c'est dur, c'est parfois très violent, on a envie d'étrangler la moitié des personnages, et les thèmes abordés, comme le bourgeois insensible qui met enceinte sa femme de ménage, ont été tellement traités qu'ils en sont parfois devenus des clichés; mais cette plongée dans ce monde bien moisi a su me séduire. J'en ressors encore plus pessimiste sur l'espèce humaine et encore plus effrayée par certains quartiers et certaines populations (ce qui n'était probablement pas l'objectif de l'auteur, mais le résultat est là...), mais contente de l'avoir lu. Une sensation très étrange.

En revanche, ce livre traite avant tout, et très clairement, de ce que signifient les mots ambition et réussir: qu'est-ce que la société nous demande, qu'est-ce que nous, nous voulons, qu'est-ce que nous sommes prêts à faire pour obtenir le respect et la considération des autres. Or, il ne m'a pas du tout amenée à me poser ces questions, donc je crois que son but n'a pas été atteint...

En bref, une lecture étrange, qui m'a surprise et déstabilisée et qui restera probablement assez unique. À lire si vous avez envie de quelque chose de différent, à oublier si les histoires de tournantes dans les caves humides et sombres de banlieues à détruire au plus vite heuh pardon pourries vous donnent des cauchemars, à essayer si vous êtes un lecteur joueur. Tout un programme.

Allez donc voir ailleurs si ce livre y est!
L'avis de Marilena, ex-camarade du comité de lecture de ma médiathèque
Entretien avec Karine Tuil dans l'émission Livrés à domicile (à la neuvième minute)

Karine Tuil, L'invention de nos vies
Éditions Grasset, 495 pages, 20,90€

dimanche 25 mai 2014

Le Palais de minuit (1994)

Chronique express!


Le Palais de minuit est le deuxième roman jeunesse de Carlos Ruiz Zafon, le très célèbre auteur de L'Ombre du vent. Je n'ai pas retrouvé ici le même enthousiasme que pour Le Prince de la brume, lu l'année dernière. Certes, l'ambiance mystérieuse que met en place cet écrivain est aussi efficace à Calcuta qu'ailleurs, mais les ficelles sont trop grosses pour un lecteur expérimenté et la rédaction est décidément trop simplette. Du coup, les aventures de ce groupe d'adolescents confrontés à une fantomatique locomotive en flammes m'ont intéressée, mais pas passionnée. Il s'agit plutôt d'un livre à offrir à de jeunes lecteurs ou à lire en VO pour pratiquer son espagnol... Pas une lecture inoubliable.

Allez donc voir ailleurs si ce livre y est!
La présentation de l'éditeur français, Robert Laffont

jeudi 22 mai 2014

UGC Culte: The Big Lebowski (1998)

Chronique express!


UGC Culte continue malgré ma faible fréquentation des salles obscures et en avril, c'était The Big Lebowski. Je dois dire que ce film très drôle et décalé m'a sensiblement réconciliée avec les frères Cohen, dont je n'avais aucunement compris les quelques films que j'avais vus. Jeff Bridges plane totalement et Julianne Moore fait du grand n'importe quoi et c'est assez jouissif. Ajoutez à cela une belle brochette d'acteurs et vous avez une belle découverte. Comme quoi on peut construire un film de deux heures sur un tapis sur lequel un petit malfrat a fait pipi et sur une erreur sur la personne, notre paresseux et fauché héros Jeffrey Lebowski ayant le malheur (ou la chance) d'avoir un homonyme millionnaire.

lundi 19 mai 2014

Pourquoi lire les classiques (1991)

Chronique express!


Pourquoi lire les classique de Italo Calvino est un recueil au titre trompeur. En effet, point ici d'essai en faveur des classiques de la littérature: il s'agit en fait d'un recueil d'articles publiés par Calvino sur différentes œuvres ou écrivains. Et Calvino et moi, nous ne lisons pas du tout les mêmes livres. Du coup, j'ai traîné ce recueil comme un gros boulet pendant un mois et demi, sans tout capter à ses idées sur plein de gens que je n'ai jamais lus, comme Montale ou Borges, ou lus et pas compris/aimés, comme Stendhal ou Hemingway. J'ai trouvé en outre le style un peu pompeux: ça sent un peu le critique littéraire qui s'y croit. J'en retiendrai donc seulement la partie sur Candide, qui m'a donné bien envie re(re)lire ce roman, ainsi que la jolie intro sur ce qu'est que le classique, qui adopte un ton tout à fait différent, beaucoup plus personnel et simple, et qui touchera forcément tout lecteur digne de ce nom.

"Si l'étincelle ne jaillit pas, rien à faire : on ne lit pas les classiques par devoir ou par respect, mais seulement par amour."

vendredi 16 mai 2014

Le Lièvre de Vatanen (1975)

Chronique express!


Le Lièvre de Vatanen de Arto Paasilina, grand classique de la littérature finlandaise, me semble être un des rares bouquins du Nord à s'être imposé à l'étranger avant le succès de Millenium. On y suit les aventures quelque peu décalées et déroutantes de Vatanen, un Finlandais excédé par sa femme qui laisse tout derrière lui pour s'enfoncer dans la forêt avec un lièvre blessé et qui va passer de péripétie improbable en péripétie loufoque. J'ai bien aimé ce livre léger, qui critique ouvertement un certain type de société "propre sur elle", mais je n'ai pas tout capté et j'ai trouvé dommage que les péripéties s'enchaînent aussi rapidement et comme si de rien n'était: à la longue, c'est un peu lassant et pas aussi drôle que ça aurait pu l'être avec un traitement plus fin.

Je conseille néanmoins de le lire car c'est une lecture originale et amusante. Pour ma part, elle m'a aussi permis de mieux (rétro)éclairer ma lecture de Les Tribulations d'un lapin en Laponie, livre-hommage lu il y a (déjà!!!) deux ans dans le cadre du comité de lecture de la médiathèque. Et le coffret en (fausse, j'espère!) peau de lièvre de cette édition Folio prêtée par une collègue m'a bien éclatée au bureau. :)

mardi 13 mai 2014

La Méthode du crocodile (2012)

Chronique express!


La Méthode du crocodile de Maurizio de Giovanni est un policier de qualité relative, mais efficace. Le genre de bouquin dont les défauts vous crèvent les yeux mais que vous lisez quand même avec enthousiasme pour la simple et bonne raison que vous voulez vraiment savoir qui est le coupable. Voilà. Ici, un vieil anonyme fraîchement débarqué à Naples suit de près de jeunes adolescents et les étudie attentivement avant de les abattre d'une balle dans la nuque. Sur le lieu du crime, il ne laisse que les mouchoirs qu'il a utilisés pour essuyer ses larmes. Un flic sicilien, mis au placard à Naples car accusé (à tort) d'avoir fricoté avec la mafia sur son île natale, se retrouve par hasard mêlé à l'enquête. Le fait que le lecteur suive tour à tour les futures victimes, le tueur et le policier compense les faibles qualités stylistiques de l'ensemble et j'ai dévoré. J'en retiendrai également que ce livre italien m'a été prêté dans son édition italienne par une Allemande avec laquelle je prends des cours d'espagnol et qui étudie également le japonais... Chapeau. ^^

Disponible en France chez Fleuve Noir dans une traduction de Jean-Luc de Fromont.

samedi 10 mai 2014

Buvard (2014)

Chronique express!


Buvard de Julia Kerninon est un très beau roman. J'en retiendrai avant tout la plume vraiment brillante de l'auteure, qui a su ciseler chaque phrase avec une grande précision et beaucoup de poésie. Mais l'histoire est également prenante: un jeune homme, Lou, interview pendant neuf semaines une célèbre écrivain vivant à la campagne en Angleterre, qui lui raconte peu à peu son enfance et son parcours très particulier en littérature. Ce n'est pas gai et l'on aborde un milieu social très défavorisé et violent (dont certaines répliques rappellent celles de la famille d'Eddy dans En finir avec Eddy Bellegueule...), mais c'est beau. Je garderai désormais un oeil sur la carrière de Julia Kerninon...

"J'ai appris ça en vieillissant, Lou – que j'aimais les paysages et qu'il n'y a pas de douleurs insupportables, simplement des moyens de plus en plus terribles et épuisants d'y faire face."

Allez donc voir ailleurs si ce livre y est!
L'avis de Corinne, ex-camarade du comité de lecture de ma médiathèque
Entretien avec Julia Kerninon dans l'émission Livrés à domicile (à la septième minute)

Julia Kerninon, Buvard
Éditions Rouergue, 192 pages, 18,80€

mercredi 7 mai 2014

The Wolves of Midwinter (2013)

Voilà une bonne surprise d'autant plus appréciée que j'ai reçu ce livre-ci en cadeau à Noël et que je n'avais pas envie d'en dire du mal: The Wolves of Midwinter est bien meilleur que Le Don du loup, le premier tome de l'incursion d'Anne Rice dans le monde des loups-garou.



On y retrouve Reuben, notre jeune journaliste néo-garou, et ses compagnons, mais cette histoire tient plus de l'histoire de fantômes et la sauce prend assez bien. Les questionnements sur le bien et le mal sont toujours là, mais ils reprennent une dimension plus cohérente et ne sont plus insupportables de naïveté. Reuben ne fond plus en larmes toutes les dix pages, ou alors il a une bonne raison de le faire. Et, d'une manière générale, le texte m'a captivée et je l'ai lu avec plaisir.

Attention, ce n'est quand même pas du grand Anne Rice "à l'ancienne": certains retournements de situation sentent un peu trop le "deux ex machina" et tombent comme un cheveu sur la soupe (cheveu nécessaire, certes, mais quand même cheveu), et la plume que j'ai tant aimée n'est pas de retour... D'ailleurs, peut-être que ce n'est qu'en comparaison du Don du Loup que j'ai trouvé ce livre plaisant.... Mais le résultat a été là. Je vous conseille en outre de le lire, contraîrement à moi, à la période concernée, c'est-à-dire aux alentours de Noël, puisque tout tourne autour de la préparation d'une fête de Noël inoubliable à Nideck Point...

"He didn't believe in hell. Atually, he had always found talk of hell highly offensive. He'd always sensed that those who did believe in hell had little or no empathy for those they assumed to be suffering there. Indeed, quite the opposite. Hellfire believers seem to delight in the idea that most of the human race would end up in just such a horrible place."

Cette lecture constitue également ma première participation au challenge SFFF au féminin de Tigger Lilly. Victoire! \o/


dimanche 4 mai 2014

Une histoire de femmes des cavernes

Le temps file, les journées et les semaines s'enchaînent et mon rythme de lecture n'est décidément plus ce qu'il était, sans même parler de ma présence plus que discrète sur la blogosphère. Malgré cela, ou peut-être à cause de cela, je me suis inscrite récemment à deux challenges.

Il y a d'abord le challenge SFFF au féminin, organisé par Tigger Lilly et ouvert depuis le 8 mars dernier. Un an pour découvrir ou redécouvrir les écrivaines qui font dans la SF, la fantasy et le fantastique, des genres généralement considérés comme typiquement masculins. J'ai le plaisir d'annoncer que je lis enfin un livre rentrant dans ce challenge, The Wolves of Midwinter de Anne Rice, et qu'en plus ce roman se révèle pour l'instant bien plus satisfaisant que son triste prédécesseur, Le Don du loup. Plus d'infos la semaine prochaine.


Il y a ensuite un défi plus historique (enfin, préhistorique! ^^), le challenge Rupestre fiction de Vert. Sont valables toutes les histoires se passant avant l'invention de l'écriture et lues entre le 1er mai et le 31 août. J'ai hâte d'attaquer ce challenge, vu que La Guerre du feu m'a donné très envie de découvrir le roman préhistorique.


Évidemment, comme je manque de temps, je suis très ouverte aux suggestions de romans préhistoriques présentant des éléments de fantastique ou de science-fiction (voire de fantasy, mais cela me paraît plus improbable) et ayant été écrits par des femmes. Tout un programme. :)

jeudi 1 mai 2014

Le dernier Lapon (2012)

Chronique express!



Voilà un voyage plus que dépaysant dans le Grand Nord de l'Europe, plus précisément la partie norvégienne de la Laponie, où l'élevage de rennes fait encore vivre une partie de la population samie et où, au plus fort de l'hiver, la nuit règne en maître pendant quarante jours d'affilée. C'est justement la veille de la première réapparition du soleil (27 minutes d'ensoleillement!) que commence notre roman, dans le village de Kautokeino, en Norvège. Klemet et Nina, deux membres de la police des rennes généralement chargés de régler les différends entre éleveurs, vont enquêter sur le vol d'un précieux tambour sami, revenu de l'étranger et dérobé avant même d'être exposé dans son territoire d'origine. Puis un éleveur est retrouvé poignardé et les oreilles coupées... Comme un renne dont on voudrait empêcher l'identification.

Une super lecture, certes glaciale (lire des phrases du type "la température était clémente ce jour-là, il ne faisait que moins dix-sept degrés" a quelque chose de déroutant!) mais prenante et instructive, qui nous emmène à la découverte du dernier peuple autochtone d'Europe, les Lapons. C'est vraiment un autre monde qui s'ouvre à nous et c'est un plaisir de le découvrir. Je n'y ai vu qu'un défaut: les révélations s'enchaînent un peu rapidement à la fin et perdent, du coup, en réalisme. Mais c'est le seul bémol d'un polar que j'ai trouvé très bon, et qui, en outre, nous offre une vision assez dérangeante de la société scandinave, que nos médias continuent  imperturbablement à prendre pour modèle. À lire.

Allez donc voir ailleurs si ce Lapon y est!
L'avis de Deedoux, médiathécaire avisée qui m'a présenté ce roman
Une interview de l'auteur sur YouTube
L'avis (rapide!) de Michel Dufranne dans le Livrés à domicile du 23 septembre 2013 (à la 33ème minute)