Kim Newman est surtout connu pour son livre Anno Dracula, dans lequel il décrit l'avènement de Dracula à Londres à la fin du XIXe. Dans Le Chien des d'Urberville, il reprend les histoires de Sherlock Holmes en mettant en scène le professeur Moriarty, dont les activités criminelles sont racontées par son bras droit le colonel Moran, qui prend le rôle de Watson.
L'auteur connaît visiblement très bien l'univers de Sherlock Holmes. J'ai reconnu des dizaines de références et j'en ai sûrement loupées tout autant. Dans Désordre à Belgravia et Le Chien des d'Urberville, la narration suit avec une grande précision la nouvelle Un scandale en Bohème et le roman Le Chien des Baskerville. C'est vraiment amusant de revivre ces histoires du point de vue du Mal, Moriarty proposant ses talents de génie du crime à toutes sortes de personnes mal intentionnées. Dans Le Chien des d'Urberville, par exemple, le jeune noble persécuté par un mystérieux chien veut retrouver la paix pour terroriser et exploiter en toute tranquillité le village dont il est le seigneur...
Sherlock Holmes ne fait qu'une rapide apparition à la fin du livre: il ne combat pas Moriarty en participant à ses différentes aventures du côté de la police, c'est vraiment une transposition complète des aventures de Sherlock Holmes où celui-ci est remplacé par Moriarty.
Avec cette idée super intéressante et pas mal d'humour, le livre commençait bien. Mais en fait il a quelques défauts qui ternissent la lecture. Déjà, à force de côtoyer le Grand Méchant Moriarty, on ne le trouve plus si méchant; la complexité de son plan diabolique dans La Ligue de la Planète rouge fait même un peu sourire ("tout ça pour ça?"). Mais j'ai surtout trouvé qu'il y avait un problème de narration. D'une part, j'ai eu du mal à comprendre certains sous-entendus: Moran voit quelque chose de primordial mais ne le décrit pas ou à peine, mais on est censés comprendre ce qu'il a vu... Et puis la méchanceté de nos héros s'exprimant aussi par leur vocabulaire, on lit des passages qui détonnent un peu. Par exemple, Moran appelle Irène Adler "la salope" et ça fait très bizarre de lire "la salope était là" dans la bouche d'un distingué colonel du XIXe... Dans un cas comme dans l'autre, le récit a probablement perdu à être traduit, mais je ne suis pas sure que Kim Newman ait été parfaitement juste dans le ton de son écriture même en version originale.
Du coup, je me demande un peu si je vais lire Anno Dracula, car j'ai peur d'y retrouver ces mêmes problèmes et que la multiplication de références ne soit excessive...Il faudra voir si je le trouve d'occasion.
Le petit plus que vous devez absolument savoir:
Comme la photo ne le montre pas, cette édition de Bragelonne est assez superbe, une partie de la couverture et la tranche des pages étant métallisées. Ça en jette et ça colle plutôt bien à l'époque. Un beau cadeau d'une amie qui est décidément bien trop gentille!
Le petit plus que vous devez absolument savoir:
Comme la photo ne le montre pas, cette édition de Bragelonne est assez superbe, une partie de la couverture et la tranche des pages étant métallisées. Ça en jette et ça colle plutôt bien à l'époque. Un beau cadeau d'une amie qui est décidément bien trop gentille!