J'ignore dans quelle mesure Stella a complété/rédigé/inventé ce tome, mais le fait est qu'on n'y voit que du feu; si je n'avais pas vu son nom sur la couverture, j'aurais bien cru avoir affaire à David Gemmell seul. J'ai relevé quelques petites erreurs à droite à gauche, comme une erreur de prénom je-ne-sais-plus-où pendant que deux personnages discutent, mais rien qui n'aurait pas pu être commis par David lui-même et zappé par un éditeur pas hyper bien organisé en termes de relecture...
Pour le reste, ce n'était que du bonheur, ou plutôt du bonheur mâtiné de terreur, de fol espoir, de jubilation, d'hystérie, de palpitations et pour finir de larmes. Toussa, oui oui... C'est l'effet que Gemmell a sur moi. :D
Mythe oblige, on sait depuis le début que Troie va tomber mais je n'ai pas pu m'empêcher d'espérer que... Et peut-être que... Et si.... Et puis Gemmell a changé des trucs, ce qui m'a fait couiner de plaisir (le combat d'Hector et d'Achille, je l'attendais tellement, il n'est pas forcément à la hauteur stylistiquement mais putain je n'oublierai jamais comment il se termine, c'est une des images qui m'ont le plus marquée chez Gemmell avec la dernière sortie de Druss de Dros Delnoch) et vraiment espérer que tout n'allait pas se terminer en désastre.
Mais entre la guerre et le temps qui passe, il a bien fallu en finir avec ces personnages que j'ai aimés, et ça a été dur, vraiment, de tourner les dernières pages. C'est un monde entier qui s'est effondré à Troie, une vraie page d'histoire qui s'est tournée, et le début de deux autres histoires tout aussi importantes – l'une en Égypte et l'autre dans la colonie des Sept Collines – n'a pas réussi à me consoler.
Ce bouquin a aussi un point fort qui a bien fait mouche chez moi, le fait que l'un des meilleurs personnages, Odysseus, soit du côté d'Agamemnon. Du coup, on a vraiment les deux points de vue de la guerre avec des personnages amis, ce qui complique un peu les choses. J'ai aussi beaucoup apprécié le fait que Achille, absent du premier tome et très antipathique dans le deuxième, prenne enfin un peu de relief et se révèle sous un jour plus positif.
Un autre élément que j'ai relevé cette fois-ci et que j'apprécie chez Gemmell: ses explications (relativement) rationnelles ou plausibles d'évènements mythiques. Il y a certes des Puissances Mystérieuses à l’œuvre dans ses livres, mais pas de reconnaissance particulière d'un système religieux par rapport à un autre, plutôt l'idée que l'homme est dépassé par certaines choses et ne peut les connaître. Bref, un point de vue agnostique, ce qui convient assez bien à l'athée que je suis.
Je me demande parfois ce qu'il faut penser de ses personnages féminins, qui sont très forts moralement mais peu enclins au combat et souvent caractérisés par leur beauté. Bon, dans le cas de Troie, il aurait pu être difficile de mettre en scène des guerrières dans un monde historique que l'on connait. Mais je me suis demandée si c'était bien valorisant pour ces jeunes femmes d'être toujours à attendre les nouvelles de la guerre, d'être presque toujours marquées par le viol et presque systématiquement mères et de ne se battre – si jamais elles se battent – qu'à l'arc. Mais bon. Ca reste une grande faiblesse du monde de la fantasy en général. Et ici, au moins, Andromaque est vraiment couillue, c'est un de mes personnages préférés.
Je ne vous ai rien dit sur l'histoire parce qu'on la connait déjà... Dans la première partie, les forces en présence posent leurs derniers pions et quelques personnages se déplacent sur la Méditerranée. Puis, dans la deuxième partie, Agamemnon et les rois de l'ouest arrivent aux portes de Troie et commencent le siège le plus célèbre de l'histoire. C'est d'ailleurs fou combien ces vieux mythes grecs de héros divins et de combats à la gloire éternelle conviennent parfaitement à l'univers de Gemmell.
Photo tordue, désolée! ^^
Et voilà, Troie c'est fini et ses héros sont allés rejoindre ceux des Drenaï dans mes étagères. J'ai tellement hâte de revoir le film de Wolfgang Petersen et de relire du Gemmell, je suis complètement hystérique.