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mardi 7 mai 2024

Petite géographie amoureuse du cheval (2017)

Quand on m'a offert ce livre de Jean-Louis Gouraud, je me suis légèrement inquiétée. En effet, Jean-Louis Gouraud tient une petite rubrique d'humeur dans Cheval Magazine depuis de nombreuses années – voire de nombreuses décennies – et il étrille régulièrement les affreux amis des animaux qui s'indignent de pratiques ancestrales et menacent de nous priver d'équitation.

(Le sujet revient sans cesse dans I Am an Equestrian, un podcast sur les sports équestres, et Cheval Magazine en général. Les journalistes s'émeuvent des protestations animalistes, mais ne prennent évidemment pas le temps et la peine de les écouter. Ça me saouuuuuuule. Heureusement, il y a, dans le même temps, un vrai mouvement de fond en faveur du bien-être du cheval.)

Fort heureusement, ce livre est loin d'être un concentré de mises en garde contre le péril animaliste!

Une couverture magnifique de adi wiratmo, disponible chez eyeem.

Il s'agit d'un recueil de textes sur les voyages que Jean-Louis Gouraud a faits dans le monde entier en raison des chevaux, soit parce qu'il est allé visiter un lieu lié aux chevaux ou découvrir une race, soit parce qu'il a parcouru une région à cheval. (D'ailleurs, sa célébrité vient en partie du fait qu'il a fait Paris-Moscou à cheval en 1990.) Et ce qui est passionnant, c'est que la plupart des lieux évoqués ici sont situés dans des parties du monde que je connais très mal, par exemple autour de la mer Caspienne. Kazakhstan, Turkménistan, Azerbaïdjan, Arménie, je suis bien incapable de les situer sur une carte. (Maintenant, je situe mieux le Kazakhstan, pour la simple et bonne raison que c'est un pays énorme.) Plus à l'est, je ne suis même pas foutue de situer avec exactitude le Tadjikistan, alors même que j'ai lu, l'été dernier, un pavé qui s'y déroulait. Toutes ces régions, Jean-Louis Gouraud y est allé, ce que je trouve fantastique. Et il y est même allé avant la chute de l'URSS, ce que je trouve encore plus fantastique. Il est aussi allé en Russie. Et il est même allé en Corée du Nord. Dingue.

"Pour tenter d'agrémenter la vie quotidienne de ses citoyens, qui, jusqu'à présent, il faut bien le dire, n'était pas rose tous les jours, l'actuel dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong Un, petit-fils du fondateur de la République (le président éternel Kim Il Sung), a décrété l'édification de toutes une série de lieux de loisirs. [...] Et enfin, l'apothéose: l'ouverture, en octobre 2013, d'un gigantesque et très luxueux complexe équestre, édifié à Mirim, proche banlieue de la capitale, sur un terrain appartenant à l'armée, qui a d'ailleurs été chargée de sa construction."

D'un côté, ces pays à la réputation parfois sinistre et aux mœurs politiques douteuses pouvaient renforcer mes craintes d'avoir affaire à un vieux réac, mais il me semble au contraire qu'il en fait un portrait assez nuancé, sans cacher certaines difficultés. Bien sûr, le cheval reste le principal sujet des textes, mais j'ai appris pas mal de choses. Le chapitre sur la Corée du Nord, notamment, m'a fourni quelques informations fort pertinentes pour comprendre la situation actuelle. J'ai aussi découvert que, au moment de l'indépendance vis-à-vis de la France, l'Algérie était officiellement un pays socialiste. WHO KNEW? Carotte sur la ration d'avoine, j'ai découvert que Boris Eltsine a fait bombarder le Parlement russe en 1993. (Véridique. Lisez la page Wikipédia sur la crise constitutionnelle russe.)

Who knew. Who knew.

Tant de mondes qui s'ouvrent à moi en lisant un bouquin sur les chevaux, tout de même.

Et les chevaux, donc? Eh bien, ils sont nombreux et variés: beaucoup de races de petite taille en Asie centrale, des modèles plus racés autour de la Caspienne (dont l'akhal-téké, que Jean-Louis Gouraud a beaucoup défendu en France) (un des textes les plus prenants concerne d'ailleurs l'akhal-téké de François Mitterrand, une affaire dans laquelle la curiosité d'un passionné [Gouraud] a pris des proportions nationales inattendues 😂 J'ai lu ça en n'en croyant pas mes yeux), des races exportées de manière improbable (les haflingers de l'armée indienne, encore une histoire de dingues!), les incontournables pur-sang arabe et pur-sang anglais cités par-ci par-là. Et beaucoup de cavaliers très différents, de Gengis Khan aux Agojié du Dahomey (coucou Viola Davis dans The Woman King) en passant par Anabia, filleul de Louis XIV venu de la côte ouest de l'Afrique et devenu mousquetaire (le mousquetaire noir dans Milady de Martin Bourboulon, c'est lui, avec quelques décennies d'avance!).

Bref, un vrai régal, d'autant que Jean-Louis Gouraud écrit d'une manière très particulière, pleine de verve et d'incises, très drôle, avec des images rigolotes (les "chevaux-crottin" par opposition aux chevaux-vapeur 🤣) et parfois des formules assassines. Alors, certes, il étrille régulièrement les écolos et, qui sait pourquoi, il a une opinion affligeante de l'UNESCO, et, trois fois sur quatre, il signale que telle femme est jolie ou a un sourire charmant; et quand les gens affirment qu'ils "aiment l'Afrique", ça sent toujours le vieux boomer blanc, alors j'ai un peu grincé des dents quand même, mais dans l'ensemble c'était un super voyage de par le monde.

"Pas facile de survivre en Afrique ! Tous les Africains vous le diront. L'Afrique, comme aimait le répéter mon ami Frédéric Noah, "c'est comme la typhoïde: ou on en meurt ou on en sort idiot!". Sans aller jusque-là, il faut bien reconnaître que, question climat, il y a mieux. Surtout pour l'élevage des chevaux : l'Angleterre, c'est vrai, c'est nettement moins pourri."

Vous avez là un parfait aperçu du bouquin: un début un peu boomer, même s'il n'y a rien de précisément méprisant, et une fin qui fait rire et qui est indéniable. Parce que l'Angleterre a effectivement le climat idéal pour élever des chevaux.

Au sujet d'une randonnée équestre en Turquie, réunissant six Anglais, lui-même et leur guide en 1986, il écrit:

"Quelles que soient leurs origines ethniques, leurs croyances, leur façon de vivre, sédentaire ou nomade, tous ces gens, jeunes et vieux, hommes et femmes, font preuve d'une gentillesse si spontanée, d'un sens de l'hospitalité si émouvant que l'on ne peut éviter de se poser la question: serait-ce réciproque? Quel accueil un paysan des Cornouailles ou un villageois du Hampshire réserverait-il à un groupe de six cavaliers turcs, ne parlant pas un mot d'anglais, et flanqués, de surcroît, d'un septième cavalier – arménien, par exemple – ahuri de se trouver parmi eux ? Je n'ose l'imaginer..."
Excellente question... 🙃

mercredi 25 août 2021

D'un cheval l'autre (2020)

Chronique express!

Bartabas, fondateur de la troupe de théâtre équestre Zingaro, propose dans Un cheval l’autre une sorte d’autobiographie, cheval après cheval. Chaque chapitre est consacré à un épisode dans la vie d’un de ses chevaux, que ce soit la rencontre, un instant partagé, une maladie ou une séparation. Mis bout à bout, tous ces moments permettent de suivre ses débuts à cheval et sa carrière.

Bien entendu, il est impossible de ne pas rêver à ses descriptions de dressage et de spectacles; n’importe quel cavalier bave devant ses chevaux. Et je me suis retrouvée, de manière plus personnelle, dans une sorte d’aisance et de plénitude ressentie en présence des chevaux plus que des humains, comme si ces animaux donnaient du sens à la vie. J’ai aussi été émue par un chapitre très douloureux sur la fin de Zingaro, le célèbre étalon frison qui a fait la renommée de la troupe. Par contre – et cela, je pense, n’étonnera pas les gens qui ont déjà vu le personnage en interview... – Bartabas a un égo GIGANTESQUE, un truc juste hallucinant, et s’exprime avec une certaine pomposité qui m’a profondément déplu. En plus, je l’ai souvent trouvé anthropomorphique dans son propos, ce que je trouve fort surprenant chez un professionnel du cheval. En bref: je dirais que c’est un livre à lire pour les chevaux, pas pour l’homme… 😅

vendredi 17 novembre 2017

War Horse (1982)

Chronique express!


Je crois avoir lu Cheval de guerre de Michael Morpurgo quand j'avais onze ans, mais mon souvenir est extrêmement flou et je ne suis pas trop sure (et je n'en retrouve pas de trace dans mon journal intime de l'époque). Cet exemplaire d'occasion, qui a dû me coûter 2€ chez Oxfam à Dublin, m'a permis de lire ou relire sans hésiter les aventures de Joey, ce jeune cheval britannique qui est acheté par un officier en 1914 et qui part donc à la guerre en France. C'est un bon roman jeunesse, facile à lire mais pas bête du tout, et comme le film qu'en a tiré Spielberg c'est une excellente présentation pacifiste de la guerre, c'est-à-dire que la guerre et les morts ne sont pas cachés de manière naïve mais pas non plus glorifiés. On n'en ressort pas en ayant envie de s'engager mais en ayant beaucoup de peine et de pitié pour tous ces soldats et ces chevaux qui ont souffert dans la boue des tranchées. J'ai versé une larme pour le pauvre Topthorn, si brave et si beau, et pour la jeune Émilie... Connaissant assez bien le film, j'ai inévitablement comparé. Spielberg a changé quelques éléments mais a vraiment gardé l'esprit du livre, exception faite du fait que c'est Joey qui raconte à la première personne ici (mais bon on comprendra qu'il est compliqué de faire parler un cheval en film, on n'est pas dans un dessin animé comme le merveilleux Spirit, l'étalon sauvage!). Bref une jolie lecture à mettre sans hésiter entre les mains des jeunes lecteurs, passionnés de chevaux ou non, et qu'on découvrira ou redécouvrira aussi avec plaisir à l'âge adulte.

dimanche 8 octobre 2017

Le cheval (1885) suivi de Albert (1858)

Un Folio à 2€ avec un cheval en couverture... Plus la possibilité de tenter du Tolstoï pas cher... J'ai pris!


Le cheval (1885)
Un vieux cheval fatigué, embêté au quotidien par les poulains du troupeau, raconte sa vie. Né dans un prestigieux élevage, il était dans sa jeunesse incroyablement rapide, mais la couleur de sa robe pie l'a éloigné de la reproduction et en a fait une sorte de paria aux yeux des hommes. Le temps passant et sa santé déclinant, il a enchaîné les mauvais maîtres jusqu'à rejoindre ce troupeau.
Ce texte est une sortie de Black Beauty sinistre (pas que Black Beauty soit si gentillet que ça en réalité, mais au moins ça se termine bien!). J'ai été vraiment déprimée par le manque de chance de pauvre pie et j'ai été décontenancée par la rédaction, j'ai souvent eu l'impression de ne pas comprendre des choses. Et puis tout ceci se termine fort mal puisque l’équarrisseur vient tuer et dépecer ce pauvre vieux cheval et que son ancien maître, qui ne l'a pas reconnu, meurt, seul et ruiné, après avoir été une charge pour tous ses proches pendant des années. Charmant.

Albert (1858)
Je ne sais pas quoi vous dire sur ce texte. Le narrateur rencontre un violoniste brillant mais complètement à côté de la plaque et le ramène chez lui pour l'aider à le lancer. Mais le musicien pleurniche tout le temps et est vraiment à côté de la plaque. Finalement, il repart chez la femme qui le logeait au début. Voilà.

Vu ce premier contact avec Tolstoï, ce n'est pas demain la veille que j'essaierai de lire ses romans les plus célèbres, qui sont bien épais et donc chronophages! Outre le pessimisme absolu de ces deux textes – pessimisme que je peux lire sans problèmes en temps normal mais qui n'est pas non plus forcément ce dont j'ai besoin au quotidien –, j'ai été vraiment perplexe face à la rédaction, aux nombreuses répétitions de certaines questions et au côté "sans queue ni tête" de l'enchaînement des paragraphes... Le fossé culturel avec la Russie du XIXe est-il trop profond? Suis-je tombée sur des textes peu aboutis? Si vous connaissez Tolstoï, je suis très curieuse d'en savoir plus sur votre expérience de lecture!

PS: Aujourd'hui, dimanche 8 octobre 2017, j'ai 32 ans! Je n'ai pas du tout l'impression d'avoir cet âge qui me semblait si adulte chez mes amis, mais depuis deux-trois mois je me dis au moins que c'est cool la trentaine! 😁

mardi 28 juin 2016

Bartabas, roman (2005)

Chronique express!


Au fil de mes lectures, Jérôme Garcin m'a un peu agacée avec son style grandiloquent et son équitation un peu snob, mais il n'en reste pas moins un écrivain qui parle de chevaux et je continue donc d'acheter ses livres si je les rencontre d'occasion. Celui-ci vient, si je ne me trompe pas, d'une bouquinerie lyonnaise absolument merveilleuse. C'est une biographie romancée et fragmentaire de Bartabas, le célèbre artiste équestre de Zingaro. Si j'admire – forcément – l'artiste, j'ai depuis longtemps une piètre opinion de l'homme, que j'ai vu parler à d'autres cavaliers comme à des chiens dans des bouts de reportage, avec une attitude virilement méprisante qui condense une bonne partie de ce que je n'aime pas dans le monde du cheval. L'œuvre de Jérôme Garcin n'a pas tellement fait évoluer mon opinion; j'ai vraiment l'impression que Bartabas a une très haute opinion de lui-même et j'ai du mal à croire, comme le dit l'auteur, que c'est en réalité un grand timide! Il n'empêche que découvrir son parcours a été très intéressant, même si, à son habitude, Garcin parle aussi beaucoup de lui. C'est un peu comme lire Limonov de Carrère, une biographie qui vous en apprend autant sur son auteur que sur son sujet. On y croise bien entendu des chevaux superbes et, malgré le style grandiloquent précité qui me fait croire à une certaine "pose" d'intellectuel parisien, des passages authentiques et émouvants qui débordent d'amour du cheval. Par exemple, le chapitre "Je me souviens" est un très bel hommage aux chevaux qui ont fait Zingaro. Une lecture que je recommande donc aux cavaliers et amateurs de spectacle équestre!

Livres de l'auteur déjà chroniqués sur ce blog

lundi 1 juin 2015

La gamelle de mai 2015

Entre la programmation peu motivante de mon cinéma, la surcharge de travail et les jours fériés passés chez l'Homme, chez qui la télévision est toujours allumée, le mois de mai s'est transformé en débauche de films sur petit écran!

Sur petit écran

Men In Black II de Barry Sonnenfeld
Je n'ai gardé aucun souvenir ce de film regardé en somnolant, si ce n'est que c'est assez amusant et que j'aimerais bien revoir le premier.

Benjamin Gates et le Trésor des Templiers de Jon Turteltaub (2004)
Un film très inutile. Je l'ai regardé d'un œil en travaillant et en me demandant pourquoi Sean Bean et Diane Kruger avaient accepté d'y figurer.

Ghostbusters et Ghostbusters II d'Ivan Reitman (1984 et 1989)
Deux films très rigolos, même si le deuxième fait vraiment répétition à l'identique du premier. Je ne les regarde pas avec la vision nostalgique des gens dont ils ont marqué l'enfance (je les ai découverts tard et n'avais pas la cassette pour les regarder chez moi), mais ils se revoient toujours avec plaisir. Même le côté complètement dépassé des effets spéciaux passe bien car les films ne se prennent pas du tout au sérieux et sont toujours très drôles (à bon entendeur...). Ayant vu Men In Black II la veille, j'ai soudain réalisé que Barry Sonnenfeld avait essayé de se faire un Ghostbusters à la sauce alien avec ses hommes en noir.

Shutter Island de Martin Scorsese (2010)
Un revisionnage pour que l'Homme découvre un film que j'avais trouvé super. Cette fois-ci, cependant, j'y ai un peu moins cru, même si évidemment c'est facile vu que je connaissais la chute... L'atmosphère pesante et flippante a tout aussi bien fonctionné, par contre, car vraiment la folie est une des choses les plus inquiétantes qui soient. Cet asile glauque et détrempé, plein de gens plus dangereux les uns que les autres et tout à fait convaincus de ne pas du tout être malades, m'a donné des frissons. La toute fin, avec la terrible question de Di Caprio, reste forte, et c'est avec tristesse que je suis sortie du film. Sinon, j'ai cru y voir énormément de parallèles avec Inception, est-ce que quelqu'un d'autre a eu cette impression?

Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson (2009)
Un Disney/Pixar très touchant et drôle. J'ai loupé le début, qui est le plus triste et le plus drôle à la fois, mais j'ai bien ri et bien pleuré néanmoins. Dommage que je n'aime pas du tout les graphismes, sinon ce serait vraiment un de mes dessins animés préférés...

Fatal de Mickaël Youn (2010)
J'adore ce film et je l'ai revu avec grand plaisir, toujours hilare devant cet humour débile et la manière ouverte et subtile à la fois qu'a Mickaël Youn de se moquer de l'univers de la télé-musique à deux balles. "Représente le hard-core des montagnes en direct de la Savoie..." En plus le rôle de Chris Prolls va comme un gant à Stéphane Rousseau. Dire que je ne voulais pas le voir quand il est sorti au cinéma HAHAHAHA.


L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux de Robert Redford (1998)
Un très beau film qui m'a tiré, encore une fois, pas mal de larmes. J'aime beaucoup les personnages fragiles (mais pas naïfs) et forts à la fois, leur volonté de bien faire et leurs erreurs... J'aime qu'Annie soit une femme décidée et énergique et ne tombe pas dans la mièvrerie. J'adore la manière dont Redford a filmé Pilgrim et a montré sa rage et sa peur. J'aime tous les acteurs: Redford qui représente la force tranquille et pourtant si fragile, Christin Scott Thomas glaciale et si chaleureuse en même temps, Scarlett Johansson en ado perdue et surtout Sam Neill qui est absolument parfait dans son rôle. Et même si l'histoire d'amour occupe le devant de la scène et s'éternise un peu, et que l'opposition entre le mode de vie de New York et celui du ranch est un peu simpliste, le charme opère et le parcours de Grace et Pilgrim me prend aux tripes à chaque fois.


Daredevil de Mark Steven Johnson (2003)
Houlàlàlà quel film dispensable. Je me suis beaucoup demandée ce que ces pauvres acteurs étaient allés faire dans cette galère...

Pacific Rim de Guillermo del Toro (2013)
J'adooooore ce film! J'adore la musique! J'adore les robots géants qui prennent des poses et bastonnent des reptiles géants à coups de bateau!! Kaiju groupie!!! Vivement le deuxième opus dans deux ans!!!


Sur grand écran

Avengers II de Joss Whedon (2015)
Un film de super-héros qui a toutes les qualités et tous les défauts du genre (mais qui part quand même un peu en vrille pour mes goûts, j'ai soupiré en voyant la Vision et le soulèvement de terrain de la fin). Je n'ai vraiment pas grand-chose d'autre à en dire si ce n'est "No Loki, no movie"!

Mad Max: Fury Road de George Miller (2015)
Il semblerait que je sois la seule blasée de la vie à ne pas avoir adoré ce film qui, s'il a beaucoup de bon, notamment le personnage de Furiosa, a aussi du moins bon, notamment le personnage du méchant, que j'ai trouvé plutôt pitoyable. À voir certainement, à revoir probablement, à apprécier à sa très juste valeur en cette époque de films d'actions ultra-formatés et phallocrates, mais pas de coup de foudre pour ma part.

San Andreas de Brad Peyton (2015)
Un film catastrophe pas désagréable, porté par un certain humour et un Rock hautement charismatique, pas aussi phallocrate que les premières minutes pouvaient le laisser craindre, mais néanmoins pas agréable non plus, la faute à trop de bons sentiments et d'absurdités.

Du côté des séries

Finie la saison 10 de L'Inspecteur Barnaby, l'Homme et moi avons emprunté et commencé la saison 4 (on avance dans le désordre par la force des choses). Nous regardons avec enthousiasme la saison 2 de Penny Dreadful sur Netflix et j'ai réussi à caser deux ou trois petits épisodes de la saison 5 d'Arabesque.

dimanche 10 mai 2015

The Horse Course

Après Dino 101, il est temps de tirer le bilan de mon deuxième MOOC, The Horse Course, organisé par l'Université de Floride sur Coursera.

L'enthousiasme est un peu moindre. Bon, évidemment, l'effet de surprise du premier est passé, et malgré tout mon amour pour les chevaux il faut reconnaître qu'ils ne forcent pas autant l'admiration que les dinosaures! Mais surtout le présentateur était moins passionnant, avec un ton plus "ami-ami" qui ne me convenait pas tout à fait, et j'ai eu un mal fou à trouver le temps de suivre les cours. En ce moment, je bosse six jours sur sept, alors ce n'est pas facile de se concentrer sur quoi que ce soit le reste du temps.

Enfin, malgré tout ça, c'était un cours super intéressant: six semaines de vidéos sur les chevaux (et les équidés en général, on a aussi parlé des ânes, des mules et des zèbres ^^) et leur entretien, c'est quand même plutôt cool. Après les généralités d'usage, on a parlé de l'anatomie, des robes, du sabot, de l'alimentation, des maladies, des parasites externes et internes (charmantes bêtes qui ne seraient pas ridicules chez Lovecraft!) et enfin de la reproduction. Au total, entre une heure et demie et deux heures de vidéos par semaine, puis un QCM de dix questions pour recevoir une attestation de participation.

(Il était aussi possible de rédiger de petites rédactions et de corriger celles d'autres participants pour recevoir une attestation "with distinction" mais je n'ai pas essayé par manque de temps.)

Le cours étant en anglais, il avait pour moi une double utilité puisque j'ai noté pas mal de vocabulaire (imaginez que la fourchette s'appelle frog en anglais!!!) et qu'il pourrait me servir comme argument si je devais un jour convaincre un client de me confier des traductions sur le sujet. C'est une formation très modeste (comme pour Dino 101, il ne s'agit pas du tout d'une formation universitaire) mais ça reste quelque chose d'officiel et ça ne peut pas faire de mal dans un parcours professionnel...

Intérêt personnel et pertinence professionnelle, plus la petite victoire d'avoir fini pendant une période très chargée: au fond, le bilan est vachement positif même si on n'était pas au niveau de Dino 101. Je continue maintenant avec les troubadours de l'Université de Bordeaux Montaigne (le cours est fini mais les vidéos restent disponibles pour les retardataires) et je vais essayer de commencer à préparer les deux prochains MOOC prévus dans mon calendrier.

vendredi 1 mai 2015

La gamelle d'avril 2015

Un petit mois en demi-teinte: aucune envie de lire les rares fois où j'en ai le temps, beaucoup de stress de tous les côtés, beaucoup de travail et une grosse fleimme de me traîner au cinéma. Le temps est au renfermement sur soi et au cocooning. Heureusement, trois cours d'équitation très positifs d'affilée et une nette amélioration d'un problème de santé (non grave, mais pénible) en fin de mois me rassérènent pour la suite.

Sur petit écran

Mission: impossible 3 de J. J. Abrams (2006)
Petit film d'action pas mal foutu, bien que peut-être (déjà) un chouïa daté. Je me demande si les figures féminines hollywoodiennes n'ont pas connu une atroce dégringolade très récemment, car ici les deux femmes, si elles ont des rôles secondaires, ne servent tout de même pas de faire-valoir aux Mââââles (une réflexion que je me suis déjà faite dans Le Monde perdu: Jurassic Park). Ce n'est pas le meilleur rôle de Tom Cruise mais il remplit le cahier des charges et on y croit.

Sur grand écran

Diversion de Glenn Ficarra et John Requa (2015)
Un film sans grand intérêt si ce n'est mater les acteurs principaux (Will Smith, très élégant et séduisant, ou Margot Robbie pour les jeunes hommes en rut). Je suis très peu friande de ce genre de film (arnaque/vol) en général, mais là on attend vraiment que ça se mettre en place et on n'y croit pas beaucoup.

Furyo de Nagisa Oshima (1983)
Une séance UGC Culte chroniquée ici.

Indian Palace 2: Suite Royale de John Madden (2015)
Une suite dans la droite lignée du premier Best Exotic Marygold Hotel, même si, comme me l'a fait remarquer l'Homme, on a perdu le charme de la découverte de l'Inde et on s'intéresse surtout aux aventures amoureuses de nos héros. J'ai adoré. Tout est cousu de fil blanc et je suis consciente que la psychologie des personnages est assez basique, mais ce film me parle énormément et je me retrouve complètement dans les doutes et les peurs des persos; et l'évolution positive des intrigues me donne temporairement foi en la vie. C'est vraiment mon feel good movie.

Dark Places de Gilles Paquet Brenner (2015)
Un thriller plutôt prenant adapté d'un livre de Gillian Flynn, déjà auteure de Gone Girl. Charlize Theron campe une jeune femme qui accepte de se replonger dans son passé pour faire la lumière sur la nuit où sa mère et ses sœurs ont été massacrées. Un film posé et lucide, plutôt sombre, mais qui m'a laissée sur une note d'espoir. Je songe à lire les livres de cette Gillian Flynn car elle campe des personnages féminins vraiment pertinents: si ses héroïnes ont certains problèmes (et même peut-être une certaine sensibilité) caractéristiquement féminins (je pense ici à la figure de la mère célibataire), elles n'en sont pas moins intelligentes, décidées et braves, et surtout elles sont traitées exactement comme les personnages masculins.

En équilibre de Denis Dercourt (2015)
Un film français un peu gentillet sur un cascadeur équestre ayant perdu l'usage de ses jambes suite à un accident sur un tournage. Albert Dupontel est assez impressionnant, aussi bien en handicapé qu'en cascadeur, et Cécile de France, qui joue son assureuse, est tout à fait convaincante. Le cheval Othello est quant à lui superbe. Comme pratiquement toutes les histoires de chevaux, il s'agit d'une histoire de retour à la vie, au sens premier et métaphorique, mais il est un peu léger et ne m'a pas marquée comme Danse avec lui par exemple. Même pas une petite larme.


Good Kill d'Andrew Niccol (2015)
Un film intéressant, bien qu'un peu lent, sur un ancien pilote de chasse américain qui pilote désormais, depuis Las Vegas, des drones déployés en Afghanistan. Ethan Hawke est très crédible en mec taciturne et le film est assez lucide. Je l'ai cependant vu trop peu de temps après American Sniper et j'ai donc beaucoup fait le parallèle entre les deux films, qui parlent du même type de personnage, posent les mêmes questions et peuvent s'interpréter des même manières radicalement opposées. Notons qu'ici l'intervention de la CIA donne des envies de meurtre.

Du côté des séries

Plein d'épisodes de la saison 4 d'Arabesque, ma "feel good série" vraiment indispensable en ce moment pour gérer le stress. Trois épisodes de la saison 10 d'Inspecteur Barnaby, un vrai plaisir: les enquêtes du detective chief inspector m'avaient bien manqué. Le premier épisode de la deuxième saison de Penny Dreadful, enfin....

Le reste

Je vous le donne en mille: j'ai lu mon Cheval Mag! Et j'ajouterai qu'un des articles m'a bien fait rigoler.

dimanche 18 janvier 2015

Bilan 2014 - Perso

Soyons fous et osons!

Je fais un billet sur ma vie cette année!

2014 restera dans les annales comme l'année de La Reloue.

Vous l'avez rencontrée en photo à l'occasion de mon billet sur Les dents de la mer. C'est une petite chatte errante que j'ai recueillie cet été, au grand désarroi de mon Chat adoré. Les choses semblent s'être tassées et les deux vivent actuellement en assez bonne intelligence malgré l'énergie débordante dont fait preuve cette jeune bestiole. Ça tombe bien car elle squatte depuis six mois et ne semble pas devoir s'en aller de sitôt. XD


Je dois dire qu'elle est d'un grand soutien moral pendant mes exercices de kiné matinaux et d'une excellente compagnie quand je travaille en freelance.

Surnoms: Peste, Mini-peste, Pestouille.

L'autre grand point, c'est le fait que j'ai abordé la troisième étape de ma reprise de l'équitation: après les balades et les cours particuliers, j'ai repris le chemin des reprises, c'est-à-dire des cours d'équitation classiques en groupe. Plus besoin de fixer les rendez-vous un par un avec une secrétaire jamais disponible: c'est toujours le même jour de la semaine à la même heure.

Bien sûr, quand je ramène le cheval au box, je n'ai qu'une chose en tête: une fois par semaine, ce n'est pas assez. Et bien sûr, tout cela est très modeste: je suis dans un niveau inférieur à celui que j'avais quand j'étais ado. Et je reste affolée quand je vois des barres; je compte les minutes qui restent avant la fin du cours et j'ai pratiquement envie de vomir sur mon cheval quand on saute.

Mais il n'empêche que je monte, et qu'après avoir passé trois ans de ma vie à déprimer en regardant fixement mon plafond parce que j'étais intimement et complètement persuadée que je ne monterai plus jamais parce que je n'étais pas à la hauteur de ce sport, c'est merveilleux et extrêmement précieux.

mardi 23 décembre 2014

Pensée

Quelques minutes au pas tout près du centre équestre, ce n'est rien, et pourtant c'est ce qui justifie tout le reste. Être seules, reprendre son souffle après une séance de travail fatigante mais gratifiante. Les sabots claquent sur le goudron et on entend les changements de vitesse du pas. Mais sur l'herbe, ils deviennent étonnamment discrets. La jument avance avec juste un frôlement. Dans la pénombre d'un 23 décembre à 17h30, la base de loisirs est déserte et on se croirait hors du temps. La sensation qu'on est libres, réellement. Ne pas vraiment voir où l'on va et faire confiance à ses yeux à elle. Prof a dit: "Tant que tu vois les oreilles du cheval, ça va!"

Se dire qu'à défaut d'"enregistrer" ce souvenir comme sur un DVD, il faudra l'écrire sur le blog dans l'espoir que les mots le réactivent un jour, quand il sera nécessaire de regarder en arrière et d'y voir ces moments qui sont ce qu'on appelle le bonheur.

jeudi 11 décembre 2014

Corpus Equi (2013)

Diane Ducret, auteure remarquée de Femmes de dictateur, décrit dans Corpus Equi sa relation avec le cheval de son enfance, Zascandyl. C'était apparemment un très bon cheval. Mais surtout, ils ont vécu le genre de relation fusionnelle dont la plupart des cavaliers ne peut que rêver. Puis la catastrophe s'est abattue: la cavalière s'est blessée durant un concours et le cheval est mort (suite à des coliques me semble-t-il) peu de temps après.


Corpus Equi avait tout pour me plaire. C'est l'histoire d'un retour à la vie après la désolation, quelque chose dont je suis très friande parce que j'ai longtemps désespéré de sortir de la désolation. Et en plus la chute (au sens symbolique; la déchéance si vous préférez, la cause de la désolation) est provoquée par le cheval, en l'occurrence par sa mort, ce qui me parle d'autant plus.

Mais.... Mais Corpus Equi est aussi, malheureusement, un livre de littérature contemporaine qui se veut lettrée et émouvante mais n'est à mes yeux que pompeuse et agaçante. Tout le livre fait le parallèle entre des grandes figures équestres de la mythologie et le parcours de l'auteure, mais cela ne m'a pas fait ressentir de souffle épique comme je suppose que c'en était l'objectif: juste de l'ennui, car j'avais l'impression qu'on essayait de m'impressionner. Et le style m'a vraiment déplu. Il se voudrait lyrique et emporté, mais est surtout maladroit et lourd, et parfois même confus. Par exemple, je n'ai pas compris si Zascandyl est mort le jour même de la blessure de la cavalière ou plus tard...

"Devant l'axe marin des abscisses, mon esprit, libéré des ordonnées, se délectait de cette immensité sans restrictions et mon âme semblait, voile après voile, se dénuder pour y plonger. [...] Cette plénitude insupportable, cette géométrie parfaitement plane criaient l'absence de celui dont le souffle donnait forme au vent."

J'ai trouvé tout ceci bien lourd et un peu immature, quelque part, alors même que je prends le problème de l'auteur absolument au sérieux. Loin de moi de lui dire: "Ce n'était qu'un cheval..." Mais vraiment j'ai eu du mal à ressentir de l'empathie. Parfois, j'ai même douté un peu, comme quand elle cite les changements de pied au galop auxquels elle a dressé Zascandyl quand elle avait onze ou douze ans. Cela m'a semblé bien avancé pour une si jeune cavalière.

Ceci étant, plusieurs passages m'ont touchée vers la fin du livre et j'y ai trouvé quand même un peu ce que j'y cherchais. Cette impression que se relever après être tombé a une valeur intrinsèque et précieuse que ne connaissent pas ceux qui ont la chance de n'être jamais tombés (même si, bien sûr, on prendrait leur parcours sans obstacles si on avait le choix)...

"Quelques tintements et peu de mots annoncent la triste nouvelle, l'autre ne rentrera pas dîner. Et l'on contemple un jour le fond de son assiette avec minutie, pour ne surtout jamais poser le regard sur la chaise vide en face de nous."

Là, voyez-vous, j'ai senti que Diane Ducret savait de quoi elle parlait...

Diace Ducret, Corpus Equi
Éditions Pocket, 115 pages, 5,80€

lundi 17 novembre 2014

Le cheval illustré de A à Z (2004)

Chronique express!


J'ai retrouvé ce vieil album en faisant du rangement dans ma bibliothèque. J'avais totalement oublié son existence, ce qui est vraiment injuste pour ce petit condensé d'humour assez brillant. De A comme "À cheval" à Z comme "Zingaro", Homéric donne des définitions décalées et mordantes des mots du monde du cheval. Les dessins de Riff (impossible d'en savoir plus sur ce/cette dessinateur/dessinatrice) sont très drôles et viennent vraiment en complément des définitions. Pour ne pas trop spoiler -- il y a à peine 47 pages --, je vous laisse avec une définition que j'adore et un dessin qui me fait éclater de rire à chaque fois.



Un album à ne pas limiter aux amateurs! :)

Homéric et Riff, Le cheval illustré de A à Z
Soleil Productions, 47 pages, 11,95€

mercredi 5 novembre 2014

Le cheval en cent poèmes (2011)

Chronique express!


Dans ce beau recueil, Jean-Joseph Julaud propose cent textes sur le cheval accompagnés de photos en noir et blanc. Contrairement à ce que le titre laisse entendre, il ne s'agit pas forcément de poèmes au sens propre, puisqu'on y lit aussi de la prose. Les sources sont très diverses: il y a du Victor Hugo aussi bien que des haïkus. Je n'ai pas tout aimé (100% de réussite, ç'aurait été trop beau!), mais j'ai savouré cette lecture le soir, bien au chaud sous ma couette, avec grand plaisir. J'aime voir le cheval à travers les yeux des autres. Chaque auteur souligne un aspect qui le touche et semble amener le lecteur à redécouvrir une fois de plus cet animal si étonnant. Un petit pincement au cœur, néanmoins, de voir que le cheval a été souvent pris comme symbole de la misère animale...

Les photos, très bien choisies, apportent beaucoup et sont aussi importantes que les textes: le livre pourrait très bien s'appeler Le cheval en 100 poèmes et cent photos. Un bel objet à offrir sans retenue aux passionnés.



Jean-Joseph Julaud, Le cheval en cent poèmes
Éditions Omnibus, 215 pages, 12€

mercredi 29 octobre 2014

L'Étalon noir (1941)

Comme beaucoup de passionné(e)s d'équitation, j'ai dévoré la série de L'Étalon noir quand j'étais une jeune pré-adolescente pleine de rêves de chevaux. Je sais qu'il me manquait un livre ou deux et que je trouvais cela très frustrant, mais j'en garde le souvenir de longues heures de lecture émerveillée. À l'époque mes lectures m'accompagnaient de manière beaucoup plus permanente et insistante que maintenant et je rêvais de Black bien après avoir refermé les livres...


À l'âge adulte, en revanche, la relecture du premier tome m'avait beaucoup refroidie: je l'avais trouvé terriblement simpliste dans son propos et cliché dans son écriture.

Il est étonnant de voir à quel point le ressenti face à un livre ou un film dépend du contexte: car cette fois-ci, cinq ans plus tard, j'ai très sincèrement aimé L'Étalon noir. Alors, évidemment, le fait que je l'aie lu il y a cinq ans alors que je faisais crise d'angoisse sur crise d'angoisse et que ma vie équestre était dans une terrible impasse, tandis que je profite aujourd'hui d'une réelle activité de cavalière (modeste sous tous les aspects mais néanmoins existante et sensiblement saine), a certainement eu une influence: si je continue de rêver les yeux ouverts devant les photos et les vidéos des autres (qui montent mieux que moi, sortent en concours, ont leur cheval....), je ne me sens plus coupée et bannie de ce monde. Donc, je ne ressens plus une terrible frustration qui empoisonne le moindre contact et me donne envie d'aller me terrer sous la couette pendant une éternité ou deux...

Le fait d'avoir lu Walter Farley en VO a certainement aussi joué: un texte relativement simple, destiné à une jeune public, me semble encore plus simplet en français qu'en anglais, langue qui arrive plus facilement à dire plein de choses en peu de mots. Mais surtout cette édition de Random House est juste trop jolie: grand format à couverture rigide et illustrations d'origine lui donnent un petit air rétro absolument délicieux et nous plongent dans l'atmosphère de l'époque, quand Alec rentrait à New York depuis l'Inde par bateau et qu'il fallait attendre pendant des mois la réponse à une lettre envoyée au Jockey Club!


Alors, bien sûr, le fantasme de l'amitié jeune garçon-cheval indomptable est justement un fantasme, et le récit est truffé de coïncidences fortuites vite agaçantes (la palme revenant à la présence sur l'île déserte de cette algue comestible dont le professeur de biologie d'Alec avait justement parlé en cours! Quelle chance dis donc!) Mais le fond reste fascinant. Parce qu'on rêve tous de tomber sur un cheval plus exceptionnel que les autres et de construire avec lui cette relation unique. Et que les galopades à bride abattue à couper le souffle vous donnent des frissons rien qu'à les lire...

Un retour en arrière très bienvenu, donc, et la sensation d'avoir retrouvé un peu de ce que j'étais. Comme quoi même la cinquième ou sixième lecture d'un livre que je connaissais par cœur peut encore m'apprendre quelque chose sur moi-même! \o/

"Y'know, Alec, horses are kind of like the sea, you'll find out--once you get used to 'em and start to love 'em, you can't ever give them up." (Henry Dailey)

dimanche 12 octobre 2014

Galops (2013)

Chronique express!


Parfois la magie n'opère pas: après un Perspectives cavalières enchanteur, Jérôme Garcin m'a laissée indifférente avec ce Galops - Perspectives cavalières II. Il y a certes de beaux chevaux et des cavaliers émérites dans ce petit recueil, mais globalement j'en ai plutôt ressenti un côté "m'as-tu-vu" et grand bourgeois. Je vous l'avais déjà dit à propos de La Chute de cheval: Jérôme Garcin et moi ne fréquentons pas les mêmes cercles. Il rend hommage à des peintres, des écrivains et des acteurs que je ne connais que de nom (à part Flaubert -- mais la présence de chevaux dans Emma Bovary et Trois Contes étant plus que marginale, je ne peux pas me prononcer sur sa passion des chevaux), et j'ai l'impression qu'il veut surtout montrer qu'il les connaît et qu'ils sont vraiment très intelligents. En bref, cela sent le petit cercle d'éditeurs et d'intellectuels parisiens bien fermé et auto-référentiel. Je n'en retiendrai que le petit texte sur Kamel Boudra, un journaliste d'Equidia pour lequel j'ai beaucoup de sympathie, et celui sur les femmes, avenir du cheval. Dommage, cependant, si nous sommes l'avenir du cheval, que nous soyons si peu nombreuses dans ces pages...

Jérôme Garcin, Galops
Éditions Folio, 192 pages, 6,20€

lundi 29 septembre 2014

Perspectives cavalières (2003)

Chronique express!


Après L'Écuyer mirobolant et La Chute de cheval, voilà le livre de Jérôme Garcin qui m'a le plus touchée et le plus parlé. Perspectives cavalières est un recueil de courts textes sur des emblèmes, des maîtres ou des caractéristiques du monde équestre, une suite de considérations sur la place du cheval dans la vie de l'auteur et de l'humanité en général. On voyage un peu: si on est le plus souvent en Normandie, on se promène aussi en Angleterre et en Orient. On y rencontre des chevaux de tout type et des cavaliers passionnés, rigoureux, amoureux... Un cavalier qui monte sans jambes et un célèbre cavalier devenu piéton. "Je fais mien ce regard émerveillé et dissident d'avant la science. Les chevaux, je les monte comme je les rêve, ils ne touchent pas terre, ils échappent aux lois de la gravitation et au règne animal." Tout le livre est à l'image de cette phrase de l'introduction. C'est un bel hommage à cet animal qui donne du sens et de la beauté à nos vies, à son élégance et sa capacité à nous faire vivre dans l'éphémère de la sensation. À lire de préférence après avoir monté, quand malgré une bonne douche vous reconnaissez encore l'odeur de votre monture sur le bout de vos doigts...

Jérôme Garcin, Perspectives cavalières
Éditions Folio, 148 pages, 5€

samedi 1 mars 2014

La Chute de cheval (1998)

Après avoir lu L'écuyer mirobolant, j'étais bien décidée à explorer la bibliographie de Jérôme Garcin, écrivain et cavalier. Malheureusement, cette Chute de cheval m'a légèrement déçue.


Avant tout pour un problème stylistique: Jérôme Garcin en fait un peu trop. Il rallonge ses phrases à l'infini et antépose bien trop souvent ses adjectifs à ses substantifs. Un processus joli mais lassant quand on commence à se dire que l'écrivain aime un peu trop se regarder écrire (de même que certains aiment s'écouter parler). S'agissant d'un premier roman, on peut cependant mettre ce défaut sur le compte de l'inexpérience.

Ensuite parce que je me suis sentie un peu éloignée de cette équitations d'écuyers et d'hommes. Certes, il parle aussi des boxes à faire, du crottin sur les bottes, de la sueur et du sable, mais, d'une manière générale, il navigue dans des sphères équestres autrement plus nobles que les miennes... Son milieu social assez huppé a renforcé ce décalage, tout comme l'absence presque totale de figures féminines (je crois qu'il cite une fois sa fille et consacre un paragraphe à sa femme; quant à ses chevaux, je crois qu'il ne cite que des mâles). Quand vous montez surtout des juments dans un club où la dirigeante, cinq des six enseignants et 80% des adhérents sont des femmes, l'univers de Jérôme Garcin paraît assez éloigné.

Mais attention! Je suis très contente d'avoir lu ce livre. Il ne m'a pas autant plu que L'écuyer mirobolant, mais il m'a touchée. Déjà parce que je m'abreuve de chevaux du matin au soir depuis que je remonte et que je ressens le besoin permanent de lire, voir, parler et penser cheval. Quand je l'ai fini, je l'ai refermé à regret, attristée de ne pas pouvoir passer plus de temps avec ces chevaux superbes. J'ai aimé y rencontrer Jean-Louis Gouraud, dont je lis avec intérêt la rubrique dans Cheval Mag (et qui sera de passage au Salon du livre de Paris le mois prochain). J'ai aimé voir que Jérôme Garcin est revenu à l'équitation après vingt ans d'arrêt (vingt ans!!) -- arrêt motivé par le fait que son père est mort en tombant de cheval (d'où le titre) -- et que les chevaux ont pris une place prépondérante dans sa vie, qu'il a d'ailleurs construite avec une femme ayant elle aussi retrouvé sa passion après une longue séparation. "On ne renonce jamais aux chevaux, vous savez": la phrase emblématique de Danse avec lui aurait bien sa place ici.

J'ai aussi aimé qu'il souligne les petites choses qui font le bonheur des cavaliers: caresser le nez tout doux, partir en balade avec un ami, poser les jambes sur les quartiers de selle en fin de séance... Enfin, le livre se conclut par une "Hypothèse d'hippothèque", petite bibliographie d'ouvrages sur les chevaux comprenant aussi bien des traités de haute école que le très populaire Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux. Un bon point de départ, je pense, pour qui souhaite faire des lectures de qualité sur le sujet. Pour ma part, je pense que ma prochaine lecture équestre sera Corpus Equi, dont j'attends avec impatience la sortie en poche, mais je garde cette Hypothèse sous la main pour plus tard avec grand intérêt.

jeudi 1 août 2013

L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux (1998)


Annie: I read this article about what you do for people with horse problems.


Tom: Truth is, I help horses with people problems.

dimanche 9 juin 2013

Journal intime du cheval Crac (2001 et 2009)

Bienvenue au club! et Surprises au club! de Sylvie Overnoy, respectivement le premier et le deuxième tome du Journal intime du cheval Crac, sont deux livres que j'ai eus en cadeau dans Cheval Magazine. (On a toujours des petits bonus dans Cheval Mag, c'est merveilleux!).


Comme le laisse deviner le titre, ils donnent la parole à Crac, un cheval qui a été sorti de son Pré pour aller en Centre Hippique et qui observe les Cavaliers et leurs comportements parfois mystérieux. Il y a Vincent, qui "croit qu'il est le Patron de tout le Centre Hippique", Zoé "la Patronne des Poneys", et puis tous les Cavaliers qui montent en Reprise. Il y a aussi les autres chevaux: Magicien, le vieux cheval de club qui sait tout faire, Mémère qui a un sacré caractère, Darling qui croit toujours que c'est le moment de courir le Prix de Diane, Pop Star qui ne peut pas s'empêcher de faire des Bêtises... Bref, tout plein de personnages humains et équins que Sylvie Overnoy a créés après avoir traîné ses guêtres en centre équestre.

Les situations dans lesquelles se retrouve Crac m'ont rappelé des tonnes de souvenirs et m'ont beaucoup amusée. C'est vraiment un livre à lire si on a monté ou monte encore en club. Bon, évidemment, c'est un peu le club idéal: je n'ai jamais vu de mono aussi patient et de cavaliers aussi unis. Et tous les clubs n'ont pas des prés pour laisser les chevaux en liberté tous les jours. La première fois que je les ai lus, il y a trois ans, je venais d'arrêter l'équitation après une année fort déplaisante et cela m'avait fait un peu de peine, que quelqu'un puisse donner une image aussi enthousiaste et positive de quelque chose qui m'avait tant coûté et que j'avais perdu pour toujours (ce qui ne m'avait pas empêché d'adorer, soit dit en passant). Mais qu'importe, en fait? On y retrouve les petites joies et les petits soucis qui font le quotidien des cavaliers et qui sont tellement importants... J'ai failli éclater de rire sur certains passages et j'ai été très touchée par d'autres. C'est vraiment un monde à part et j'ai presque été étonné de voir à quel point la vie de tous les clubs se ressemble... :)

Allez donc voir ailleurs si ce livre y est!
La critique du deuxième tome par Tigger Lilly
La présentation de l'éditeur, Belin: Bienvenue au club! et Surprises au club!

mercredi 1 mai 2013

Pertinentes considérations sur les dadas

En survolant mon ancien blog pour récupérer le billet dans lequel j'expliquais que je rêvais de revoir Jurassic Park au cinéma, je suis tombée sur un très long billet sur l'équitation qui m'avait été inspiré par un extrait de Psychanalyse des contes de fées. Si toutes les "articulations logiques" de ce billet ne sont pas forcément très claires pour le lecteur, il me semble néanmoins que j'avais soulevé des points intéressants. Je vous le repropose donc, trois ans plus tard, suivi d'un billet de mise à jour que j'avais rédigé suite à une remarque dans les commentaires.

Attention: Comme c'est vraiment très long, je ne vais pas laisser l'ensemble du message s'afficher, il faudra cliquer pour tout lire!

Si quelqu'un tient une réponse pertinente aux questions "Pourquoi les femmes adorent-elle les chevaux?" et "Pourquoi les hommes ont-ils déserté les centres équestres?", je serai très intéressée! :)


Billet du 17 juin 2010: To Dada or not to be

"De nombreuses petites filles d'un groupe d'âge plus avancé sont très intéressées par les chevaux ; elles jouent avec des chevaux-jouets et tissent autour d'eux des fantasmes compliqués. Lorsqu'elles sont plus âgées, si elles en ont l'occasion, leur vie semble tourner autour des vrais chevaux ; elles s'en occupent très bien et semblent incapables de s'en passer. Des recherches psychanalytiques ont révélé que cet engouement excessif pour les chevaux peut compenser certains besoins affectifs que la fille essaie de satisfaire. Par exemple, en contrôlant cet animal puissant, elle peut parvenir au sentiment qu'elle contrôle le mâle, ou l'animalité qui est en elle. Il est facile d'imaginer ce que ressentirait une jeune fille qui prend un grand plaisir à monter à cheval, et ce qu'elle ressentirait dans son amour-propre, si on la rendait consciente du désir qu'elle extériorise en s'adonnant à l'équitation. Elle serait accablée, dépossédée d'une sublimation innocente et agréable, et passerait à ses propres yeux pour un être dépravé."
 Bruno Bettelheim
Psychanalyse des contes de fées (1976)
Traduction de Théo Carlier

Vous devinerez aisément, je pense, que je trouve ce point de vue extrêmement réducteur.

L'équitation est actuellement un sport de filles, c'est un fait. En France, les trois quarts des cavaliers sont des filles de moins de 18 ans. Moi-même, j'ai monté à poney de mes 6 à mes 10 ans, puis à cheval de mes 12 à mes 16 ans. J'ai longtemps été assez perplexe face à cet état de fait.

En fait, je comprends assez aisément que les cavaliers abandonnent aux alentours de l'âge de 18 ans : la vie change, on peut être amené à faire des études loin de la maison et de son club, les parents peuvent refuser de continuer à financer seuls un sport coûteux... Et les études se font plus prenantes, il devient plus difficile de passer ses journées au club. Ensuite, quand on entre dans le monde du travail, il faut sérieusement s'accrocher pour aller monter son cheval tous les soirs après avoir passé la journée au bureau.

Par contre, le fait que les garçons ne s'intéressent pas à ce sport me laisse plus perplexe. C'est eux, justement, qui pourraient avoir envie et/ou besoin de se faire mousser en montant sur de grands chevaux (oui, il y a un petit jeu de mots ici...), symboles de puissance... On cible encore un public masculin et on nous vend encore des motos et des voitures en faisant des références expresses au monde du cheval, ce qui me laisse croire que les hommes sont très sensibles à ce symbole. Il me semble par contre qu'on utilise moins ce symbole dans les pubs visant un public féminin.