J'aime David Gemmell d'amour depuis maintenant douze ans. Je sais qu'il est beaucoup critiqué et qu'on qualifie ses livres de romans de gare, et je sais par expérience qu'il se répète énormément dans le cycle Drenaï; il n'empêche qu'il me vend du rêve depuis que j'ai lu Légende en janvier 2004 et que j'ai énormément d'affection pour ses personnages.
Avec Le Seigneur de l'arc d'argent, premier tome d'une trilogie sur la guerre de Troie, Gemmell a délaissé la fantasy pour s'aventurer dans l'histoire et la mythologie grecques.
J'ai le plaisir de vous annoncer que ça marche du tonnerre! :)
J'ai le plaisir de vous annoncer que ça marche du tonnerre! :)
Helikaon, de son vrai nom Aeneas, le prince de Dardanie, a renoncé à son trône et se consacre au commerce sur la Méditerranée en échappant aux hommes de main du roi Agamemnon, fermement déterminé à le faire tuer. La farouche Andromaque, après avoir passé d'heureuses années de liberté sur l'île de Théra, se rend à Troie pour épouser Hector. Argurios, un guerrier mycène soucieux d'un honneur à l'ancienne qu'il ne retrouve plus autour de lui, se rend également à Troie pour le compte du roi Agamemnon.
Bien sûr, les chemins de ces trois personnages principaux vont converger, ce qui va complètement bouleverser leurs existences.
Les thèmes de prédilection de Gemmell sont bien présents: l'héroïsme, l'acceptation de la mort, l'honneur et le bonheur. On retrouve ses personnages à la fois simples et complexes: torturés, hantés par leur passé, ils ne savent pas qui ils sont et cherchent leur identité de manière archétypale, à grand renfort d'anecdotes et de métaphores; et c'est en se retrouvant pris dans l'Histoire avec un grand H qu'ils trouveront une forme de sérénité. On aime ou on n'aime pas, j'imagine. Moi, je trouve ça redoutablement efficace et ça me parle énormément...
Il y aussi de nombreux personnages secondaires un peu archétypaux mais attachants, dont le plus réussi est un certain Odysseus,
un marin absolument croustillant qui voyage à bord du Pénélope. Encore plus célèbre pour ses talents de conteur que pour son commerce, il est invité partout où il va à raconter les aventures de son équipage, par exemple quand ils ont eu affaire à des géants à un seul œil... :D
À côté de cela, il y a aussi un certain renouveau, principalement parce que l'intrigue est plus politique que d'habitude et parce qu'il y a pas mal de morts en cours de route, bien avant la bataille finale. Par exemple, je suis restée bouche béé quand j'ai appris QUI avait été décapité après 200 pages... Et quand j'ai compris ce qu'Odysseus avait fait pour Helikaon des années plus tôt... Purée!
Ce qui est rigolo, c'est que Le Seigneur de l'arc d'argent est un peu l'anti-Légende. Dans Légende, il y a Dros Delnoch, cette vieille forteresse pourrie, mal entretenue et mal gérée, qui n'a pas assez d'hommes et pas assez d'armes et aucune chance de résister à l'invasion; en face, les hordes barbares; et le reste du monde, on l'oublie un peu, occupés comme on l'est par la vie du Dros. Il n'y aucun espoir de victoire et tout le livre parle de l'acceptation de la mort et de son devoir quand celui-ci est de mourir.
Ce qui est rigolo, c'est que Le Seigneur de l'arc d'argent est un peu l'anti-Légende. Dans Légende, il y a Dros Delnoch, cette vieille forteresse pourrie, mal entretenue et mal gérée, qui n'a pas assez d'hommes et pas assez d'armes et aucune chance de résister à l'invasion; en face, les hordes barbares; et le reste du monde, on l'oublie un peu, occupés comme on l'est par la vie du Dros. Il n'y aucun espoir de victoire et tout le livre parle de l'acceptation de la mort et de son devoir quand celui-ci est de mourir.
Troie, à l'inverse, est la ville riche et opulente, puissante et imprenable; elle déborde de marchandises et d'or et elle fait rêver le lecteur autant que les voyageurs; mais au final, on sent qu'elle est trop sûre d'elle et de sa force, et on sait déjà, très bien, qu'elle sombrera dans une des chutes les plus célèbres de l'histoire, prise dans une toile d'intrigues et de rivalités qui se tisse autour d'elle à son insu et implique des dizaines de royaumes et de peuples.
Tout ceci est d'autant plus épique que les pions commencent à peine à se mettre en place dans ce roman. Hélène apparaît tout à la fin et n'est pas encore mariée. Et Achille n'est même pas cité... J'ai immensément hâte de retrouver les personnages et de découvrir comment ils vont réagir quand les vues d'Agamemnon sur Troie prendront forme.
En bref, Lord of the Silver Bow est un livre très gemmellien, probablement à éviter pour ceux qui savent déjà qu'ils n'aiment pas l'auteur. Pour ma part, j'ai adoré et je le classe juste à la deuxième place après Légende (parce que tout de même faut pas déconner, Légende c'est Légende ^^).
Tout ceci est d'autant plus épique que les pions commencent à peine à se mettre en place dans ce roman. Hélène apparaît tout à la fin et n'est pas encore mariée. Et Achille n'est même pas cité... J'ai immensément hâte de retrouver les personnages et de découvrir comment ils vont réagir quand les vues d'Agamemnon sur Troie prendront forme.
En bref, Lord of the Silver Bow est un livre très gemmellien, probablement à éviter pour ceux qui savent déjà qu'ils n'aiment pas l'auteur. Pour ma part, j'ai adoré et je le classe juste à la deuxième place après Légende (parce que tout de même faut pas déconner, Légende c'est Légende ^^).
"The age of heroes is passing!" he shouted,
his voice suddenly clear and
strong.
"The rivers are all of blood, the sky aflame!
And look how men
burn upon the Great Green!"
His dying eyes fixed on Agamemnon’s face.
"The Horse! Beware the Great Horse!"