dimanche 12 mai 2024

Demain j'arrête (2011)

Chronique express!

Cela fait des années que Gilles Legardinier cartonne en librairie et que je regarde avec amusement ses couvertures à chat... Et un beau jour, je trouve un de ses bouquins dans ma location de vacances! J'ai donc entamé ce célèbre Demain j'arrête avec beaucoup de curiosité, et j'ai bien rigolé. Le style est moderne et drôle, avec, par exemple, les pensées de la narratrice qui alternent avec ses répliques réelles – ainsi, quand on lui demande si elle veut du sucre dans son café, elle pense qu'il lui en faut trente-huit pour rendre ça buvable car elle déteste le café, mais elle n'en demande que deux. 😂 Les personnages sont rapidement sympathiques (ou rapidement détestables, comme l'exécrable client qui incendie tout le temps tout le monde quand il fait la queue à la boulangerie 😂 Une pépite, ce gars!) et le tout se lit super vite. Difficile, en outre, de ne pas se retrouver un minimum dans des situations de vie très communes. Le tout reste néanmoins un peu simplet, l'intrigue se résumant à "la narratrice tombe amoureuse de son voisin au premier regard et se met dans toutes sortes de situations absurdes suite à ça". Mais l'auteur ne prétendant rien de plus que d'offrir un peu de bonheur à ses lecteurs, la mission est remplie.

mardi 7 mai 2024

Petite géographie amoureuse du cheval (2017)

Quand on m'a offert ce livre de Jean-Louis Gouraud, je me suis légèrement inquiétée. En effet, Jean-Louis Gouraud tient une petite rubrique d'humeur dans Cheval Magazine depuis de nombreuses années – voire de nombreuses décennies – et il étrille régulièrement les affreux amis des animaux qui s'indignent de pratiques ancestrales et menacent de nous priver d'équitation.

(Le sujet revient sans cesse dans I Am an Equestrian, un podcast sur les sports équestres, et Cheval Magazine en général. Les journalistes s'émeuvent des protestations animalistes, mais ne prennent évidemment pas le temps et la peine de les écouter. Ça me saouuuuuuule. Heureusement, il y a, dans le même temps, un vrai mouvement de fond en faveur du bien-être du cheval.)

Fort heureusement, ce livre est loin d'être un concentré de mises en garde contre le péril animaliste!

Une couverture magnifique de adi wiratmo, disponible chez eyeem.

Il s'agit d'un recueil de textes sur les voyages que Jean-Louis Gouraud a faits dans le monde entier en raison des chevaux, soit parce qu'il est allé visiter un lieu lié aux chevaux ou découvrir une race, soit parce qu'il a parcouru une région à cheval. (D'ailleurs, sa célébrité vient en partie du fait qu'il a fait Paris-Moscou à cheval en 1990.) Et ce qui est passionnant, c'est que la plupart des lieux évoqués ici sont situés dans des parties du monde que je connais très mal, par exemple autour de la mer Caspienne. Kazakhstan, Turkménistan, Azerbaïdjan, Arménie, je suis bien incapable de les situer sur une carte. (Maintenant, je situe mieux le Kazakhstan, pour la simple et bonne raison que c'est un pays énorme.) Plus à l'est, je ne suis même pas foutue de situer avec exactitude le Tadjikistan, alors même que j'ai lu, l'été dernier, un pavé qui s'y déroulait. Toutes ces régions, Jean-Louis Gouraud y est allé, ce que je trouve fantastique. Et il y est même allé avant la chute de l'URSS, ce que je trouve encore plus fantastique. Il est aussi allé en Russie. Et il est même allé en Corée du Nord. Dingue.

"Pour tenter d'agrémenter la vie quotidienne de ses citoyens, qui, jusqu'à présent, il faut bien le dire, n'était pas rose tous les jours, l'actuel dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong Un, petit-fils du fondateur de la République (le président éternel Kim Il Sung), a décrété l'édification de toutes une série de lieux de loisirs. [...] Et enfin, l'apothéose: l'ouverture, en octobre 2013, d'un gigantesque et très luxueux complexe équestre, édifié à Mirim, proche banlieue de la capitale, sur un terrain appartenant à l'armée, qui a d'ailleurs été chargée de sa construction."

D'un côté, ces pays à la réputation parfois sinistre et aux mœurs politiques douteuses pouvaient renforcer mes craintes d'avoir affaire à un vieux réac, mais il me semble au contraire qu'il en fait un portrait assez nuancé, sans cacher certaines difficultés. Bien sûr, le cheval reste le principal sujet des textes, mais j'ai appris pas mal de choses. Le chapitre sur la Corée du Nord, notamment, m'a fourni quelques informations fort pertinentes pour comprendre la situation actuelle. J'ai aussi découvert que, au moment de l'indépendance vis-à-vis de la France, l'Algérie était officiellement un pays socialiste. WHO KNEW? Carotte sur la ration d'avoine, j'ai découvert que Boris Eltsine a fait bombarder le Parlement russe en 1993. (Véridique. Lisez la page Wikipédia sur la crise constitutionnelle russe.)

Who knew. Who knew.

Tant de mondes qui s'ouvrent à moi en lisant un bouquin sur les chevaux, tout de même.

Et les chevaux, donc? Eh bien, ils sont nombreux et variés: beaucoup de races de petite taille en Asie centrale, des modèles plus racés autour de la Caspienne (dont l'akhal-téké, que Jean-Louis Gouraud a beaucoup défendu en France) (un des textes les plus prenants concerne d'ailleurs l'akhal-téké de François Mitterrand, une affaire dans laquelle la curiosité d'un passionné [Gouraud] a pris des proportions nationales inattendues 😂 J'ai lu ça en n'en croyant pas mes yeux), des races exportées de manière improbable (les haflingers de l'armée indienne, encore une histoire de dingues!), les incontournables pur-sang arabe et pur-sang anglais cités par-ci par-là. Et beaucoup de cavaliers très différents, de Gengis Khan aux Agojié du Dahomey (coucou Viola Davis dans The Woman King) en passant par Anabia, filleul de Louis XIV venu de la côte ouest de l'Afrique et devenu mousquetaire (le mousquetaire noir dans Milady de Martin Bourboulon, c'est lui, avec quelques décennies d'avance!).

Bref, un vrai régal, d'autant que Jean-Louis Gouraud écrit d'une manière très particulière, pleine de verve et d'incises, très drôle, avec des images rigolotes (les "chevaux-crottin" par opposition aux chevaux-vapeur 🤣) et parfois des formules assassines. Alors, certes, il étrille régulièrement les écolos et, qui sait pourquoi, il a une opinion affligeante de l'UNESCO, et, trois fois sur quatre, il signale que telle femme est jolie ou a un sourire charmant; et quand les gens affirment qu'ils "aiment l'Afrique", ça sent toujours le vieux boomer blanc, alors j'ai un peu grincé des dents quand même, mais dans l'ensemble c'était un super voyage de par le monde.

"Pas facile de survivre en Afrique ! Tous les Africains vous le diront. L'Afrique, comme aimait le répéter mon ami Frédéric Noah, "c'est comme la typhoïde: ou on en meurt ou on en sort idiot!". Sans aller jusque-là, il faut bien reconnaître que, question climat, il y a mieux. Surtout pour l'élevage des chevaux : l'Angleterre, c'est vrai, c'est nettement moins pourri."

Vous avez là un parfait aperçu du bouquin: un début un peu boomer, même s'il n'y a rien de précisément méprisant, et une fin qui fait rire et qui est indéniable. Parce que l'Angleterre a effectivement le climat idéal pour élever des chevaux.

Au sujet d'une randonnée équestre en Turquie, réunissant six Anglais, lui-même et leur guide en 1986, il écrit:

"Quelles que soient leurs origines ethniques, leurs croyances, leur façon de vivre, sédentaire ou nomade, tous ces gens, jeunes et vieux, hommes et femmes, font preuve d'une gentillesse si spontanée, d'un sens de l'hospitalité si émouvant que l'on ne peut éviter de se poser la question: serait-ce réciproque? Quel accueil un paysan des Cornouailles ou un villageois du Hampshire réserverait-il à un groupe de six cavaliers turcs, ne parlant pas un mot d'anglais, et flanqués, de surcroît, d'un septième cavalier – arménien, par exemple – ahuri de se trouver parmi eux ? Je n'ose l'imaginer..."
Excellente question... 🙃

jeudi 2 mai 2024

La gamelle d'avril 2024

Plus la loose culturelle que ce mois d'avril, tu meurs! 😄 Mais bon, j'ai vu des tas d'amis, je suis allée en Espagne, j'ai fait plein de cheval... On ne peut pas tout avoir!

Sur petit écran

Pas de film.

Sur grand écran

Godzilla x Kong d'Adam Wingard (2024)

Godzilla est très joli en rose :)

Halàlà. Je ne m'attendais certes pas à une réussite, mais là... L'histoire est naze. L'image de synthèse est bof dès que ça bouge (et ça bouge beaucoup). Côté humains, il n'y a rien à sauver. Côté non humains, il y a quelques trucs bien. Mais bon. Kong est trop humanisé. Godzilla prend la pose tellement de fois que ça perd une grande partie de son intérêt. Pour résumer, je dirai deux choses. Premièrement, n'est pas James Cameron qui veut. James Cameron sait créer un écosystème et le montrer au spectateur. Deuxièmement, n'est pas Mickael Bay qui veut. Il y a beaucoup à critiquer dans les Transformers, mais Mickael Bay sait filmer et détruire des villes. (Bon, ok, parfois, il vous sort Ambulance. Mais dans les Transformers, il savait filmer.) Et il sait faire des personnages faciles à comprendre mais intéressants.

Du côté des séries

Je continue d'avancer Dinosaures à raison de deux épisodes par semaine, mais seulement deux semaines ce mois, alors ça ne va pas vite. 😅

Et le reste

J'ai survolé un ancien numéro de Livres Hebdo et lu un ancien numéro de La Croix L'Hebdo, car j'étais intéressée par le dossier sur le travail. C'était un peu maigre, hélas, et je suis restée sur ma faim. Mais j'ai eu le plaisir de constater que les journalistes de La Croix, comme moi, ne croient pas du tout que "les gens ne veulent plus bosser". 🤗 Et en fin de mois, j'ai lu mon Cheval Magazine habituel (et en stage d'équitation en plus, hihi!).