samedi 31 août 2013

Margherita Dolcevita (2005)

Chronique express!


Margherita Dolcevita de Stefano Benni est un roman atypique. Il démarre comme un roman jeunesse mettant en scène une adolescente cynique et amusante, Margherita, qui décrit avec mordant les membres de sa famille et ses nouveaux voisins. Ces gens trèèès comme il faut ne lui plaisent pas beaucoup et se mêlent un peu trop de la vie de ses parents à son goût... Puis, vers les trois quarts du livre, le récit change complètement et part vraiment en vrille. J'en suis restée bouche bée! J'ai beaucoup aimé malgré tout, mais c'est vrai qu'une fin moins improbable m'aurait plus satisfaite. À lire si vous avez envie de vous changer les idées – et ça tombe bien, il a été traduit en français. :)

jeudi 29 août 2013

El libro de las ciudades (1999)

Chronique express!


Je crains qu'il ne soit temps pour moi de revoir mes aspirations en matière de lecture en espagnol à la baisse: encore un livre auquel je n'ai pas compris grand-chose! Je me suis vraiment perdue dans ce recueil d'articles sur les grandes villes que l'écrivain cubain Guillermo Cabrera Infante a eu l'occasion de visiter. J'en garde néanmoins le souvenir de quelques passages très amusants, un chapitre très intéressant sur Las Vegas et un vrai coup de cœur pour Paris lue par, un texte qui résume parfaitement ce que j'éprouve au sujet des endroits que j'ai découverts dans des livres. Peut-être le fait que cet article ne fasse que deux pages et demi et soit à moitié en français m'a aidé à l'apprécier à sa juste valeur... :p

mardi 27 août 2013

A Haunted House (1943)

Chronique express!


Déroutante, cette rencontre avec Virginia Woolf. Je n'ai pas compris grand-chose à la majorité des nouvelles de ce recueil. Impossible de suivre le raisonnement des personnages, de saisir le sens véhiculé par les mots... Il s'en dégage néanmoins une grande mélancolie, une grande tristesse et une tendresse certaine pour les pauvres humains un peu perdus qui s'y promènent. Certaines nouvelles m'ont beaucoup touchée, comme Lappin and Lapinova et The Legacy. Des destins brisés, la victoire de la banalité du quotidien sur la vie et les rêves. Rien de très joyeux, mais une exploration juste de l'âme humaine. Il faudra que je redonne une chance à cette écrivain, voire même à ce recueil en particulier afin de l'apprécier pleinement...

dimanche 25 août 2013

Ce que le jour doit à la nuit (2008)

Chronique express!


Ma deuxième rencontre avec Yasmina Khadra n'aura pas été plus concluante que la première! Ce que le jour doit à la nuit est un récit étrange à l'écriture maladroite alternant entre tournures recherchées et termes familiers, avec des comparaisons récurrentes et incompréhensibles. Le héros est tellement mou que la célèbre Joséphine de Katherine Pancol est, par comparaison, un foudre de guerre... Et il n'y a pas d'intrigue. Ce livre est certainement intéressant pour réviser l'histoire algérienne, mais rien de plus!

Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit
Pocket, 7,60€, 437 pages

vendredi 23 août 2013

UGC Culte: La dolce vita (1960)

Depuis quelques mois, UGC repasse des films qui ont marqué l'histoire du cinéma. Cette initiative que je trouve absolument merveilleuse a commencé à l'UGC de La Défense, puis a essaimé dans d'autres UGC, dont le mien.

J'ai donc enfin eu l'occasion de voir La dolce vita de Federico Fellini, certainement le film italien le plus connu au monde. Presque trois heures d'un film étonnamment moderne et très peu conventionnel.


Surprenant parce que je croyais plus ou moins que La dolce vita était une histoire d'amour couplée d'une vision romantique et niaise d'une Italie où il fait bon vivre. Que nenni! C'est un film pessimiste et plutôt triste mettant en scène un personnage insatisfait et indécis: Marcello Rubini. Trois semaines après ma séance, j'en ai retenu les points suivants.

L'illusion, les faux-semblants. Tout au long du film, on découvre que ce qui semble être n'est pas. Je pense par exemple à l'actrice jouée par Anita Ekberg. Arrivée à Rome le visage serein, elle visite la ville émerveillée, passe la soirée à danser et fait un petit passage – devenu mythique – dans la fontaine de Trevi. Mais c'est en réalité une femme malheureuse qu'un homme traite comme un chien... et ce en public. Je pense aussi à la prétendue vision mystique des deux enfants et à l'apparent bonheur de Steiner, le personnage qui m'a le plus touchée.


L'amour comme source de malheur ou comme mirage. La relation de Marcello avec sa petite amie officielle, Emma, leur fait plus de mal que de bien. L'amour de Steiner pour ses enfants ne suffit pas. L'actrice étrangère souffre à cause de l'homme cité plus haut.

Une vision déprimante de la femme. Bon, ce point est plus personnel. Mais le personnage d'Emma est tellement taré que je me suis demandée si Fellini haïssait les femmes.

Une critique féroce du journalisme à sensation. Ce point est symbolisé par le comportement de Paparazzo, le "journaliste" ami de Marcello. Un personnage tellement odieux et méprisable qu'il a marqué le public au point de voir son nom devenir un nom commun en tout plein de langues... Car oui, c'est lui le tout premier paparazzi. La scène où lui et ses compares se jettent sur la veuve de Steiner, qui ne sait même pas encore qu'elle est veuve, m'a profondément révoltée et dégoûtée.


Les illusions perdues, la déchéance, la tristesse. C'est l'impression générale que j'ai retenu du film. Marcello avait apparemment, quand il était jeune, des aspirations littéraires. On le retrouve journaliste de bas étage passant de soirée en soirée sans but précis, coincé dans une relation amoureuse détraquée qu'il met régulièrement entre parenthèses pour courir après ou coucher avec d'autres femmes. Le dernier plan me semble symboliser qu'il est passé à côté de sa vie parce qu'il n'a pas su voir ou comprendre ce qui aurait pu le sauver. Il a passé le point de non retour. Mais Steiner, qui avait apparemment obtenu à la fois la richesse et le prestige intellectuel, a lui aussi rencontré seulement le malheur, à tel point [spoiler] qu'il finira par se suicider après avoir abattu ses deux enfants...


Rome. La capitale italienne joue en effet un vrai rôle dans ce film. Elle participe à l'intrigue autant que les envies des personnages.

Enfin, j'ai été surprise de voir des acteurs noirs tenir des rôles d'arrière-plan et un personnage clairement homosexuel. Je n'aurais pas attendu une telle représentation des minorités dans un film italien âgé de plus de cinquante ans.

D'une manière générale, je n'ai pas vraiment aimé La dolce vita. C'est un film lent et un peu décousu. Je n'aime pas du tout l'accent romain, que je trouve très vulgaire. La vision de la femme m'a déplu et je n'ai pas du tout aimé le personnage principal. En plus, je ne suis pas convaincue d'avoir saisi tous les tenants et les aboutissants du film. Mais il m'a vraiment donné à réfléchir, comme le prouve ce billet, et il m'a perturbée dans ma vision de l'époque. Et ça, ça fait précisément partie de ce que j'aime dans le cinéma... :) Merci l'UGC.

mercredi 21 août 2013

Le Secret de la planète des singes (1970)

Mieux vaut tard que jamais! Je reprends mon petit challenge perso, lancé et aussitôt abandonné il y a maintenant deux ans. (J'ai honte.) J'ai enfin exploité le joli coffret reçu pour la Saint Valentin et regardé le deuxième volet de la série, Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes), réalisé en 1970, soit deux ans après le premier, par un certain Ted Post.

L'histoire reprend en 3955, précisément à la fin du premier film, en nous repassant carrément les dernières scènes. Pratique pour se rafraîchir la mémoire et replonger dans le contexte. La musique stridente refait son apparition. Puis notre attention se tourne vers un autre astronaute américain blond, Brent, un véritable clone de Charlton Helston, qui vient de s'écraser sur cette planète alors qu'il venait justement au secours du perso de Charlton Helston. Comment lui et son coéquipier étaient-ils au courant que les autres membres d'équipage du premier navire étaient morts et que seul Taylor pouvait être sauvé...? Bonne question...


Par bonheur, Nova, la jeune femme fort peu couverte qui partageait les aventures de Taylor dans le premier film, passe par là sur son cheval noir. Elle fera désormais équipe avec Brent pour échapper aux singes et retrouver Taylor, qui a mystérieusement disparu dans la Zone interdite...


Quand j'ai lu le résumé sur la jaquette du DVD, j'ai un peu blêmi. Mais le film est plutôt bien passé. Il faut bien entendu faire abstraction d'un certain nombre de choses: le héros qui n'est qu'un clone du premier, le personnage féminin qui bat des records d'inutilité vu qu'elle ne sait rien faire et ne peut même pas parler (vu que les humains natifs de la Planète des singes ne parlent pas) et les effets spéciaux dépassés. Et moi, en plus, je ne peux décidément pas m'habituer à la tête de Charlton Helston... Mais il y a du bon, et, si on le replace dans son contexte d'origine, c'est même un film plutôt intelligent sur les risques de la guerre, mais plus encore sur ceux de la prétendue recherche de la paix à travers le développement d'armes de plus en plus balèzes.

La société des singes reste divisée en trois grands groupes. Les orang-outans se font discrets, tandis que les chimpanzés manifestent en faveur de la paix et que les gorilles s'en vont en guerre. (Tim Burton s'est-il inspiré de ce film pour son remake? Mes souvenirs sont fortement nébuleux, mais je suis à peu près certaine que les gorilles sont en formation de combat à un moment donné.)



J'ai retrouvé avec grand plaisir Zira et son époux Cornélius, les deux scientifiques chimpanzés très en avance sur leur temps. La scène où ils rentrent chez eux est d'ailleurs la seule un peu drôle du film. J'ai hâte de les retrouver dans Les Évadés de la planète des singes.


Quant à la fin... Disons que j'ai été prise par surprise. Attention, spoiler: Il faut dire qu'une société clandestine d'humains irradiés dont le dieu est une tête nucléaire, puis un Charlton Helston mourant qui fait détonner ladite tête nucléaire et détruit ainsi la planète, c'est un peu déroutant. ^^

Conclusion: un deuxième volet inévitablement moins innovant, mais suffisamment intéressant pour bien me relancer dans mon challenge. Normalement, je regarde le troisième volet le mois prochain.

lundi 19 août 2013

Il arrive!

Nous sommes lundi 19 août 2013 et une invasion un peu particulière se prépare partout en France. Des millions d'exemplaire du plus célèbre des catalogues commencent en effet à prendre d'assaut vos boîtes aux lettres. Et cette année vous l'accueillerez avec encore plus de curiosité que d'habitude, puisque je vous invite à y retrouver ma modeste contribution...


Alors pensez à retirer vos autocollants "Stop Pub" – sinon on n'a pas le droit de vous le donner :( – et, puisque vous êtes des lecteurs, retrouvez ma vision de la lecture pages 73 et 120, mais aussi mes revendications en matière de droit au logement page 82, mon subtilissime humour animalier page 328 et des titres que j'aime d'amour pages 237 et 238.

Je n'ai qu'un regret sur ce projet unique dans le monde de la traduction: n'être justement qu'une traductrice et pas une écrivain et ne pas avoir eu le talent pour en faire un texte vraiment à part. Mais c'est une expérience tellement enrichissante et c'est une telle satisfaction de voir le résultat sur papier que je n'en suis pas moins enthousiaste. Pensez bien à moi en le feuilletant! (Et si en plus vous pouvez faire vos achats chez nous pour que mon employeur prospère, ce serait juste merveilleux! ^^)

samedi 17 août 2013

2010: Odyssée deux (1982)

Chronique express!


Voilà une suite qui n'a rien à envier à son premier tome. 2010: Odyssée deux d'Arthur C. Clarke nous fait rejoindre Heywood Floyd, un scientifique déjà rencontré dans 2001, alors que les États-Unis souhaitent mettre en place une mission de sauvetage pour aller du côté de Jupiter, voir s'il peuvent comprendre ce qu'il est arrivé à David Bowman après qu'il se soit exclamé "Ho my God, it's full of stars!" et ait disparu dans l'espace... J'ai juste adoré. Des Russes non-archétypaux, des références culturelles que j'aime (Le Seigneur des Anneaux, Alien, Star Trek), une plume soignée, de la vie dans l'espace, une capitaine de vaisseau (notez le féminin), la résurrection de HAL... J'ai été comblée. Trop hâte de lire 2061: Odyssée trois!

jeudi 15 août 2013

Chroniques de Jérusalem (2011)


Guy Delisle est auteur de bandes dessinées. Sa compagne, Nadège, travaille pour Médecins sans frontières. En août 2008, ils emménagent pour un an à Jérusalem avec leurs enfants. Pendant que Nadège est au travail et que les enfants sont à l'école, Guy Delisle part explorer la ville, crayon en main, et nous fait partager ses découvertes et ses petites aventures dans cette ville bien particulière.


Comme il ne connaît pas bien la situation en Israël, il explique peu à peu comment fonctionnent la ville et le pays, où les communautés juive et arabe sont complètement séparées. On découvre avec humour le quotidien bordélique d'un père au foyer dont les deux enfants et la compagne n'ont pas les mêmes jours de week-end, puisque leurs établissements respectifs suivent le calendrier de religions différentes. On rencontre des orthodoxes plus conservateurs les uns que les autres, des expatriés du monde entier, des gens qui se baladent fusil sur le dos et des gens modestes qui essayent juste de vivre leur vie tant bien que mal.



Voici un exemple du ton très ouvert de cette BD: Guy Delisle a visité une colonie juive en territoire palestinien, d'abord avec un groupe favorable aux Palestiniens et ensuite avec un groupe favorable aux colons. C'est vraiment très instructif de voir ces deux visites. (D'ailleurs, l'idée de revenir avec le deuxième groupe lui a été suggérée par le guide de la première visite: c'est incroyable!) D'une manière plus générale, la plupart des personnages, quelles que soient leur nationalité et leur religion, sont présentés de manière positive, avec un côté humain et authentique qui fait qu'ils ont quelque chose à offrir à leur prochain. Ça m'a un peu redonné confiance en l'être humain!



Pour autant, le ton n'est pas du tout naïf. Guy Delisle aborde aussi les problèmes de sécurité au quotidien. Les longues heures passées à attendre à l'aéroport quand il explique à la sécurité que sa femme travaille une partie du temps à Gaza, sa femme qui reste bloquée, justement, à Gaza à cause des tirs de roquette, l'atmosphère tendue des check-points de l'armée israélienne, l'Opération Plomb durci de fin 2008-début 2009. Et il parle régulièrement du mur de séparation, un symbole que j'ai trouvé bien triste et effrayant.

Le dessin en noir et blanc est à la fois simple et fouillé. Il m'a un peu rappelé Les ignorants d'Étienne Davodeau. C'est parfait pour moi qui n'aime pas les cases et les dessins bordéliques... :)


Cette BD a reçu un prix au Festival de BD d'Angoulême, le Fauve d'Or, en 2012. Un beau voyage que je ne peux que vous conseiller.

Allez donc voir ailleurs si cette BD y est!

Guy Delisle, Chroniques de Jérusalem
Éditions Delcourt, 334 pages, 25,50€ (ouch!!)

mardi 13 août 2013

Top Ten Tuesday (28)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire de la blogosphère littéraire. Initialement créé par The Broke and the Bookish, il a été repris en français par Iani.


Le thème de cette semaine:
Les 10 problèmes auxquels on fait face en tant que lecteurs

Bon, tenez-vous bien, certains de ces problèmes prouvent une fois de plus que je suis profondément misanthrope! ^^

Problème n°1: Sortir de chez soi alors qu'on a un livre à lire.

Problème n°2: Voir des gens alors qu'on a un livre à lire.

Problème n°3: Travailler alors qu'on a un livre à lire.

Problème n°4: Répondre au téléphone alors qu'on a un livre à lire.

Voilà pour la misanthropie..... Maintenant, les problèmes moins sociopathes mais tout aussi pénibles!

5/ Attendre la suite d'un livre qu'on aime. Pas que ça m'arrive très souvent... Mais c'est dur.

6/ Ne pas trouver le énième tome d'une série dans la même édition que les livres précédents. Une telle catastrophe donne lieu à des "sagas" folkloriques qui mettent le bordel (mais aussi de la vie! ^^) dans les étagères. Comme mes livres de David Gemmell.


Désolée pour le reflet gênant...
Mais qui n'empêche pas de constater la variété d'éditeurs présents...

7/ Commencer à lire une suite trop longtemps après le tome précédent, quand on a oublié à peu près toute l'intrigue.

8/ Voir diminuer les pages qu'il nous reste à lire d'un livre qu'on voudrait ne jamais, jamais terminer.

9/ Finir un livre et devoir revenir à la vie normale...

10/ Ressentir l'absence des personnages qu'on aime parce qu'on n'est plus en train de les lire et/ou parce qu'ils ne sont pas dans le monde réel. Constater année après année qu'Armand ne semble pas rôder à Paris en même temps que moi... Qu'aucune chouette ne m'apporte ma première lettre en provenance de Poudlard... Qu'il ne suffit pas de se réfugier dans une librairie pour finir à Fantasia... (Quoique... au sens métaphorique...)

11/ Ne pas retrouver le même plaisir que la première fois lors d'une relecture... Se demander ce qu'on avait bien pu trouver à un livre... Se demander si on est devenu un vieux schnock parce que la lecture phare de votre enfance vous semble enfantine au mauvais sens du terme.

12/ Se tuer à expliquer aux gens que je ne vais pas dans l'eau parce que j'ai peur des monstres marins et de Toutes Les Abominations Que Lovecraft A Révélées Au Monde. Retrouver année après année le même regard sceptique des gens qui n'ont pas lu Lovecraft vont dans l'eau.

13/ Être observé comme une créature anormale parce qu'on préfère rester enfermé à lire que sortir, voir des gens...

14/ Constater mois après mois et année après année que l'on n'aura jamais le temps de tout lire... Voir les listes de lecture s'allonger démesurément.

15/ Ne plus avoir de place dans sa bibliothèque (le drame!!!).

Et enfin, le plus gros problème de mon existence de lectrice:

16/ Ne pas pouvoir acheter de livres parce qu'on a une profession libérale précaire. :(

dimanche 11 août 2013

La première chose qu'on regarde (2013)

Chronique express!


La première chose qu'on regarde de Grégoire Delacourt, auteur rencontré avec La Liste de mes envies. Typiquement le livre que je n'aurais pas chroniqué avant de lancer ce concept de chronique express. Simplet, romantique, gnangnan... Je me suis ennuyée ferme! Je ne comprends pas le principe de ce genre de livre interchangeable et oubliable...

Grégoire Delacourt, La première chose qu'on regarde
Éditions J. C. Lattès, 250 pages, 17€

vendredi 9 août 2013

Sex And The City (2008)

Big: Are you the last person in New York still taking out library books?


Carrie: I love the smell.



Big: Oh. That's an oldie.

mercredi 7 août 2013

Le fil du rasoir (1944)

William Somerset Maugham est un écrivain britannique que j'ai découvert par hasard et de manière mystérieuse: l'Homme est arrivé un jour chez moi avec un vieux poche abîmé, The Moon and Sixpence, en me disant qu'il me le donnait de la part de ses parents. Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur et de ce titre et je n'ai pas compris comment ce livre en anglais pouvait sortir de chez les parents de l'Homme, qui ne lisent pas en anglais. Mais je l'ai lu, et j'ai beaucoup, beaucoup aimé...

Il en est de même pour ce Fil du rasoir, qui, s'il n'est pas entré dans ma vie en catimini vu que je l'ai très délibérément emprunté en médiathèque, a su me séduire sans que je ne sache comment au juste. Je pense que c'est une question de style et de contenu, enfin plutôt de sous-contenu glissé entre les lignes...


Je m'explique: techniquement, ce roman n'a pas vraiment d'intrigue. Le narrateur, qui serait Maugham en personne, raconte ses rencontres successives avec quelques Américains connus à Chicago au lendemain de la Première Guerre mondiale et fréquentés à Paris, à Londres et à Antibes pendant les années vingt et trente. Au fil du temps, ces amis très aisés, qui passent leurs soirées à des réceptions chez des gens bien, vont se perdre de vue, se marier, faire des choix contestés. Le narrateur s'attache plus particulièrement à suivre le destin de l'un d'entre eux, Larry, un jeune homme posé qui n'est pas plus intéressé que cela par le modèle que la société lui propose et par le rôle que son entourage attend tout naturellement de lui.

Très franchement, Larry est l'archétype du jeune rêveur idéaliste, à la fois perdu et parfaitement sûr de lui, ou plutôt de son bon droit. Sur la fin, ses considérations théologiques ont même failli me perdre. Mais je me suis sentie vraiment très proche de lui et sa recherche un peu enfantine de quelque chose qui lui donnerait l'impression d'être là pour une bonne raison.

Pas vraiment d'intrigue, donc. Et pourtant, le livre est efficace dès les premières lignes. Parce que le ton est clair et recherché. Parce que le narrateur analyse avec subtilité les caractères des personnes qu'il fréquente et que c'est fascinant de rencontrer, à travers lui, des gens complexes. Parce qu'il a des éclairs de lucidité triste et qu'une petite phrase apparemment anodine réussit à transmettre un abîme de tristesse. Parce qu'il nous promène dans plusieurs pays et dans des cercles aisés où se côtoient des gens de plusieurs nationalités, et que j'aime voir des Français, des Anglais et des Américains se retrouver autour d'un verre de vin à Paris. Parce qu'il fait revivre à la fois une atmosphère d'années folles après la guerre et un monde perdu où les lords ne fréquentent que des princesses italiennes et des nobles polonais. Parce que Larry vit dans un Paris estudiantin et intellectuel que je n'ai jamais fréquenté et que j'aime respirer dans les livres, un peu comme dans un Guide triste de Paris... Et parce qu'il y a aussi de l'humour: on n'éclate pas de rire, mais l'humour est bien là, et parfois il est bien triste, lui aussi.

J'ai aussi beaucoup aimé un des personnages secondaires, Suzanne. Cette Française pose nue pour les jeunes artistes peintres du Quartier Latin et vit plus ou moins une existence de prostituée: elle s'attache pendant quelque mois ou années à un peintre dont elle partage le lit en échange du couvert. C'est une vraie battante et un des personnages les plus authentiques du livre.

"And I remember after a battle seeing a pile of dead French soldiers heaped upon one another. They looked like the marionettes in a bankrupt puppet show that had been cast pell-mell into a dusty corner because they were of no use any more. I thought then just what Larry said to you: the dead look so awfully dead."

Vous noterez ici l'utilisation de l'expression "pell-mell", qui m'a fait découvrir que le français "pèle-mêle" était passé en anglais à mon insu... La linguiste que je suis en bondit intérieurement de joie depuis quinze jours. :)

lundi 5 août 2013

2001: L'odyssée de l'espace (1968)

2001, L'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick: un grand classique du cinéma et de la SF qui faisait (cruellement) défaut à ma culture. Et dont il va être quelque peu... difficile de parler. ;)


Bien sûr, le film est très fidèle au livre: comme je vous l'a déjà dit lorsque j'ai chroniqué ma lecture, Kubrick et Clarke ont collaboré à l'histoire. Clarke écrivait le livre pendant que Kubrick tournait le film, et vice-versa. Rien de surprenant, donc, à ce que le scénario soit précisément le même. En revanche, c'est un film assez déroutant à cause de son extraordinaire lenteur. Les plans sont hyper longs, qu'on observe des vaisseaux dans l'espace sur fond de Beau Danube bleu de Strauss ou qu'on regarde fixement un astronaute --ou un ordinateur-- dans les yeux. Cela ne rend pas le film ennuyeux. C'est très joli et très intéressant. Et franchement j'ai aimé. Mais c'est un peu déstabilisant quand on ne s'y attend pas...

Techniquement, la mise en scène est ce qu'on appelle magistrale. Tout est pensé dans les moindres détails. Les vaisseaux sont spectaculaires et les intérieurs sont léchés. Et ça n'a pas pris une ride en plus de quarante ans, ce qui est plus que rare... Mention spéciale à HAL, l'ordinateur de bord, et à sa voix hyper posée, ainsi qu'aux scènes du début avec nos amis les singes: le passage du stade d'animal comme les autres au stade de premier homme est assez spectaculaire.



Et la célébrissime musique d'intro mérite d'ailleurs de voir le film à elle toute seule. Mis à part ça, je ne sas pas quoi vous dire... C'est un film hors norme difficile à décrire... Je ne peux que vous recommander de le voir et de vous faire votre propre opinion!

samedi 3 août 2013

Retour à Killybegs (2011)

Voilà une relative bonne surprise: s'il ne m'a pas non plus totalement séduite, Retour à Killybegs m'a beaucoup plus plu que Mon traître.


Ces deux livres de Sorj Chalandon racontent  la même histoire --celle d'un membre assez haut placé de l'IRA qui trahit sa cause et se met au service des Britanniques--, mais ce livre-ci donne la parole au traître lui-même et non pas à son ami. Du coup, au lieu de voir l'Irlande du Nord à travers les yeux naïfs d'un étranger qui semble se nourrir de clichés, on suit le parcours d'un vrai Irlandais. Ce Tyrone Meehan né à Killybegs, c'est-à-dire en République d'Irlande, découvre dans son enfance la vie des Catholiques de Belfast et s'engage presque naturellement dans l'IRA. Il finit très tôt en prison. Les conditions de détention des Irlandais étant très dures, ce séjour le conforte dans sa décision qu'il faut lutter à main armée contre l'occupation britannique, et il retrouve l'IRA dès qu'il sort de cellule.

Avec lui, on suit donc la lutte de l'IRA de manière plus précise que dans Mon traître, où les événements étaient cités plutôt que décrits, et surtout on comprend mieux le contexte qui l'a amené à collaborer avec les Britanniques. La raison de la trahison, en effet, n'était pas du tout abordée dans Mon traître, le narrateur se contentant de hurler à la mort parce que son super copain irlandais l'avait trahi. Le rôle et la personnalité de ce narrateur sont d'ailleurs vus avec une certaine lucidité dans ce livre-ci, le traître étant sensiblement du même avis que moi, c'est-à-dire que ce petit Français plein de bonne volonté se déguise tout bonnement en Irlandais...

Stylistiquement, je n'ai pas trouvé la plume de Sorj Chalandon très bonne, mais il semble au moins s'être partiellement défait des tics d'écriture qui m'avaient vraiment agacée dans le premier livre. Ce n'est donc pas du tout un coup de cœur, mais si vous devez lire un de ces deux livres, lisez plutôt celui-ci!

Sorj Chalandon, Retour à Killybegs
Le Livre de Poche, 7,10€, 336 pages

jeudi 1 août 2013

L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux (1998)


Annie: I read this article about what you do for people with horse problems.


Tom: Truth is, I help horses with people problems.