Le mois d'avril est fini et le bilan n'est pas mauvais, puisque j'ai lu dix livres malgré le retour d'une activité professionnelle non négligeable (en mars, j'ai malheureusement très peu travaillé, il y avait donc moins de mérite à enchaîner les bouquins).
Dans l'ordre chronologique, cela donne:
-Odette Toulemonde et autres histoires d'Eric-Emmanuel Schmitt, un très court recueil de nouvelles qui m'a réconciliée avec cet auteur, dont l'optimisme et les bons sentiments m'avaient considérablement écœurée dans Oscar et la Dame rose et L'Évangile selon Pilate.
-L'Ultima Legione de Valerio Massimo Manfredi, publié en France sous le très exact titre La Dernière Légion: un roman de gare bête, méchant et tel-le-ment convenu sur les aventures du dernier empereur romain et d'une poignée de légionnaires qui l'aident à fuir l'Italie en proie aux barbares, mais qui est néanmoins distrayant et prenant. Un film en a été tiré avec Colin Firth, Thomas Sangster, l'inoubliable petit garçon du film Love Actually, et Kevin McKidd, le Lucius Vérinus de la série Rome (qui, faut-il le rappeler, est la meilleure série jamais réalisée).
-The Queen of the Damned d'Anne Rice, le troisième tome des Chroniques des Vampires, qui réunit les plus puissants vampires encore en vie après le réveil d'Akasha: Armand, Louis, Gabrielle, Marius, Pandora, Mael, Khayman, Maharet, le jeune Daniel et le désagréable Lestat sont tous là pour m'envoyer en transe et me faire pleurer (intérieurement) devant tant de beauté et de sensualité. Du grand Anne Rice, même si ce n'est pas tout à fait aussi romantique et heart-breaking qu'Entretien avec un Vampire... Soulignons aussi que le Talamasca fait son apparition dans ce tome et que l'on se penche sur l'éventuelle existence d'un fantôme de Claudia (thème qui, je crois, sera repris dans l'un des derniers tomes de la série, mais je n'en suis pas sure vu que je me suis arrêtée à Pandora et Vittorio).
-Hors-Destin et Belle de Mort de Michel Robert: les quatrième et cinquième tomes de la série fantasy L'Agent des Ombres. Un peu déçue par la conclusion finale du dernier tome et toujours irritée par la banalité des dialogues et les tics d'écriture de l'auteur, je dois tout de même reconnaître que ces deux derniers tomes sont moins illisibles que les premiers. Un bon moment en tout cas, j'ai eu du mal à ne pas enchaîner les cinq lorsque j'ai lu le premier livre!
-Il Regno dei gufi de Martin Hocke, la traduction italienne de The Ancient Solitary Reign, une histoire nauséabonde de hiboux mâles qui violent des hiboux femelles, de hiboux communistes qui prennent le pouvoir et font régner la terreur, de hiboux qui errent dans le monde à la recherche de la Terre Promise (oui oui...) après qu'ils aient été chassés de leur terre, de hiboux qui décapitent d'autres hiboux et ainsi de suite. À fuir à tout prix.
-The Pursuit of Happiness de Douglas Kennedy, une grosse erreur: j'ai rarement lu une histoire aussi ennuyeuse racontée dans un style aussi insignifiant. L'auteur croit sérieusement que l'on peut rédiger des paragraphes et des chapitres entiers avec une succession de phrases de ce type: "Je me fis du café. Je posai la tasse sur la table. J'ouvris la machine à écrire. Je bus une gorgée de café. Je posai la tasse. Je tapai quelques mots. Je bus une gorgée de café." L'auteur m'a été conseillée par une amie et je suis peut-être tombée sur son plus mauvais livre, mais je ne suis pas prête de lui donner une deuxième chance!
-La Sombra del Viento de Carlos Ruiz Zafón (L'Ombre du Vent en français), lecture en espagnol qui m'a occupée pendant trois semaines et qui m'a considérablement tenue en haleine, en plus d'avoir compliqué quelques-unes de mes nuits de sommeil. L'histoire d'un jeune garçon qui lit un jour le livre d'un énigmatique auteur et décide d'en apprendre plus sur lui, alors même que cela semble déranger beaucoup de monde et qu'un mystérieux individu au visage ravagé par le feu rachète tous les livres de cet auteur afin de les brûler... Je rédigerai peut-être un billet plus détaillé sur ce livre qui m'a beaucoup plu et beaucoup intriguée.
-Le Tigri di Mompracem d'Emilio Salgari, la première aventure de Sandokan, l'incontournable pirate malaisien de la littérature italienne. Le style a mal vieilli et l'histoire est remplie de clichés, mais, comme toujours avec Salgari, on passe un très bon moment!
-Anansi Boys de Neil Gaiman, histoire de donner une deuxième chance à l'un des auteurs préférés de l'Homme. Le recueil de nouvelles Smoke and mirrors ne m'avait pas passionnée. Je crois bien, d'ailleurs, que je l'avais rendu à la bibliothèque sans le finir, à la belle époque où j'habitais à Dublin et ne risquais donc pas de manquer de livres intéressants à lire en anglais. Anansi Boys ne m'a pas passionnée non plus: je crois que je ne comprends pas bien l'humour de Neil Gaiman ou que je ne l'accroche pas, tout simplement. Je trouve son écriture très statique et plate en quelque sorte. Toutefois, j'ai réussi à le finir ce livre-ci et j'en suis contente, car les 150 dernières pages sont bien meilleures que les 200 premières. L'histoire d'un "pauvre mec" timide et maladroit qui découvre à la mort de son père que celui-ci était... un dieu!... et qu'il a un frère qui a hérité de tous les pouvoirs divins de Papa. Au fait, Papa est une sorte de dieu-araignée qui s'appelle Anansi, d'où le titre.
Le mois ne vole pas très haut, avouons-le: pas le moindre classique, pas le moindre livre intello et deux grosses déceptions (je ne risque pas d'oublier les hiboux violeurs de sitôt!). Mais j'ai tout de même passé de très bons moments avec mes livres d'aventures qui ne cassent pas trois pattes à un canard...
Par contre, vu le temps qu'il me faut pour rédiger quelques lignes sur chaque livre et me relire trois ou quatre fois, je doute fermement de faire un tel bilan tous les mois; disons qu'il s'agit d'un billet d'inauguration exceptionnel. :)