samedi 28 mai 2011

I Malavoglia

Je viens de relire I Malavoglia, l’œuvre principale de Giovanni Verga, un des grands écrivains italiens de la fin du XIXe.


Les Malavoglia sont une famille de pêcheurs siciliens. Padron 'Ntoni, le grand-père, gère tout son petit peuple en travaillant dur, jusqu'au jour où son fils Bastianazzo se noie lors d'une tempête. La famille se retrouve avec une dette importante à rembourser et aucun homme dans la force de l'âge à la maison. À partir de ce moment, tout dégringole dans la vie des Malavoglia: entre mort, maladie, vieillesse et alcoolisme, personne ne s'en sort indemne.

Giovanni Verga faisait partie du mouvement littéraire italien du vérisme, un courant inspiré du naturalisme français de Zola, Maupassant et compagnie. Son but était d'effectuer "l'étude sincère et sans passions" [traduction libre de votre blogueuse dévouée] de ce qui arrive à ceux que la vie laisse sur le bas-côté. Ce livre devait être le premier d'une série de cinq tomes formant le cycle des Vaincus, mais, au final, il n'a publié que ce roman et le suivant.

Du point de vue du style, le but de Verga est d'approcher de la réalité concrète d'un pauvre village sicilien des années 1880 en utilisant italien sicilianisé, débordant de proverbes et d'expressions populaires. Malheureusement pour le lecteur, cela rend le livre extrêmement pénible à lire... Ce qui est bien dommage, car l'histoire est triste et déchirante, et j'aurais  fondu en larmes plus d'une fois si je n'avais pas été aussi déstabilisée par la rédaction.

Bilan:
J'ai aimé ce livre un peu malgré moi: ce style étrange me rebute, mais j'aime beaucoup certains des personnages (Padron 'Ntoni, sa petite-fille Mena, le voisin Alfio Mosca) et j'ai suivi leurs malheurs avec compassion... J'ai fini le livre depuis jeudi soir, mais ils trottent encore dans ma tête et vont y trotter encore longtemps (un peu comme les Rougon-Macquart, n'est-ce-pas? Il est difficile qu'une journée passe sans que je ne pense avec nostalgie et sympathie à tous ces Lantier et ces Macquart et ces Catherine et ces Denise et ces Trompette...).

Pour conclure, je pense qu'il ne faut lire ce livre en VO que si l'on dispose d'un niveau d'italien extrêmement avancé (parole d'italophone), et ne le lire dans l'absolu que si l'on bénéficie d'une joie de vivre à toute épreuve et/ou de la volonté inébranlable de regarder la vie bien en face, quelle qu'en soit l'horreur...

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