Je me souhaite un bon anniversaire à moi-même et je me félicite une fois de plus d'avoir réorienté mon activité de blogueuse vers ce format après plusieurs années en mode "journal intime" sur une autre plateforme. Comme je le dis tous les ans, ma vie est beaucoup plus riche grâce à ce blog.
lundi 27 avril 2020
9!!
Ce blog ayant vu le jour le 27 avril 2011, il a neuf ans aujourd'hui! 💓
Je me souhaite un bon anniversaire à moi-même et je me félicite une fois de plus d'avoir réorienté mon activité de blogueuse vers ce format après plusieurs années en mode "journal intime" sur une autre plateforme. Comme je le dis tous les ans, ma vie est beaucoup plus riche grâce à ce blog.
Pour marquer le coup, j'avais pensé à publier quelque chose de plus personnel et je m'étais même décidée à mettre par écrit neuf choses que je suis contente d'avoir faites avant le confinement. Tout ceci semblant finalement bien culcul, je m'abstiens... Je me contenterai de remercier mes lectrices/lecteurs et mes commentatrices/commentateurs... Merci de passer et de discuter, ça fait toujours chaud au cœur! 💋
Je me souhaite un bon anniversaire à moi-même et je me félicite une fois de plus d'avoir réorienté mon activité de blogueuse vers ce format après plusieurs années en mode "journal intime" sur une autre plateforme. Comme je le dis tous les ans, ma vie est beaucoup plus riche grâce à ce blog.
samedi 25 avril 2020
The Woman in White (1859)
Attention, chef d'œuvre! 💖
The Woman in White de Wilkie Collins me fait de l'œil depuis des années, même si je ne connaissais pas l'intrigue. Je savais juste que c'était un grand classique du XIXe anglais – mon siècle préféré en littérature – et qu'il proposait une atmosphère mystérieuse. Quand je l'ai trouvé en version originale chez Emmaüs, je n'ai donc pas hésité à l'acheter. D'autant que les grands formats coûtent 2 € chez Emmaüs. Note pour plus tard: allez chez Emmaüs quand vous pourrez sortir de chez vous. 😉
Au-delà de l'intrigue épaisse, emplie de coïncidences improbables que l'on pardonne si facilement à un bon roman (je pense par exemple à ce cher Alexandre Dumas) et riche d'une atmosphère mystérieuse délicieuse (il y a même une riche bâtisse à moitié en ruines et une rencontre au clair de lune dans un cimetière de campagne 💖 – franchement, il ne manque qu'un passage secret!), The Woman in White marque par la figure du comte Fosco, Italien obèse en exil, dresseur d'oiseaux et de souris blanches, esprit manipulateur au charisme plus grand que nature et à l'intelligence redoutable. Le comte Fosco est Plus Qu'Un Méchant, il est un Antagoniste formidable.
Par ailleurs, ce roman est aussi amusant, notamment grâce à Mr Fairlie, l'oncle de Laura, un monsieur hypocondriaque aux nerfs fragiles qui, bien qu'énervant, est très drôle. Et Wilkie Collins ne manque pas de mettre en avant des vertus nobles telles que l'hônneté morale, la droiture d'esprit, la loyauté amicale, familiale et amoureuse, le sacrifice de soi et le courage face à l'adversité. Car si les personnages négatifs sont avides et fourbes, nos héros se démênent pour faire ce qui est le plus juste face à l'adversité – même si je dois avouer avoir un peu moins apprécié les retrouvailles avec Walter à la fin par rapport à son introduction, d'autant que Marian n'a plus de rôle de premier plan et que l'effondrement total de Laura après ses malheurs est irritant. Elle représente, de ce point de vue, l'héroïne passive et persécutée qui ne peut se défendre seule.
Malgré ces critiques, qu'il faut bien sûr remettre dans le contexte victorien de l'époque, j'ai dévoré ce roman avec enthousiasme, bien contente que le confinement me libère du temps pour lire. À l'origine, The Woman in White a été publié en feuilleton dans la revue All The Year Round de novembre 1859 à août 1860. LES GENS ONT DÛ DEVENIR FOUS, CE N'EST PAS POSSIBLE DE LIRE CE BOUQUIN EN PLUSIEURS MOIS!! 😜😜
The Woman in White est disponible en français sous le titre La Dame en blanc dans une traduction de Lucienne Lenob chez Libretto ou une traduction de Paul-Émile Daurand-Forgues révisée par Arthur Degeorges chez Archipoche.
Allez donc voir ailleurs si cette femme en blanc y est!
L'avis de Victoria de Mango & Salt
The Woman in White de Wilkie Collins me fait de l'œil depuis des années, même si je ne connaissais pas l'intrigue. Je savais juste que c'était un grand classique du XIXe anglais – mon siècle préféré en littérature – et qu'il proposait une atmosphère mystérieuse. Quand je l'ai trouvé en version originale chez Emmaüs, je n'ai donc pas hésité à l'acheter. D'autant que les grands formats coûtent 2 € chez Emmaüs. Note pour plus tard: allez chez Emmaüs quand vous pourrez sortir de chez vous. 😉
J'attendais donc beaucoup de ce roman et c'est absolument formidable, il a répondu à toutes mes attentes, me procurant le premier coup de cœur de l'année.
Par une nuit de 1849, Walter Hartright, un professeur de dessin britannique, rentre tranquillement chez lui quand il rencontre une mystérieuse femme vêtue de blanc qui lui demande la direction de Londres. Soucieux de lui prêter assistance, il parcourt un peu de chemin avec elle et l'aide à trouver un fiacre pour poursuivre sa route. Juste après, il entend une conversation qui ne lui est pas destinée et apprend que la jeune femme s'est évadée d'un asile d'aliénés. Mais il n'a guère le temps d'y réfléchir: il quitte en effet Londres pour prendre un poste à Limmeridge House, dans le nord de l'Angleterre, où il devra enseigner son art à deux jeunes femmes, les demi-sœurs Marian Halcombe et Laura Fairlie.
Bien sûr, rien ne se passe comme prévu. Avant tout, la femme en blanc semble avoir connu Limmeridge House quand elle était enfant et avoir été internée par Sir Percival Glyde, le fiancé de Laura Fairie. Mais, surtout, notre charmant professeur de dessin et ladite Laura Fairlie tombent éperduement amoureux. Un amour impossible, bien sûr, vu que la demoiselle est fiancée. Le cœur brisé, l'âme pleine de pressentiments, Walter est contrait de quitter cette demeure où il a été si heureux.
Ici, le récit, qui était jusque là raconté par Walter, change de point de vue et passe au journal intime de Marian Halcombe. Cette femme très intelligente, déterminée et loyale veut avant tout faire le bonheur de sa demi-sœur, mais elle se rend vite compte que le fiancé de celle-ci, qui semblait si idéal jusque-là, n'est peut-être pas blanc comme neige en réalité...
Bref, vous l'aurez compris, le piège se ressere, le mystère s'épaissit, rien n'est dû au hasard et on sent que les deux sœurs tombent dans l'abyme sans pouvoir rien y faire – même si Marian, un personnage remarquable, déploie des ressources considérables pour protéger Laura. Et toujours, la figure de la femme en blanc réapparaît au fond de l'intrigue, comme un mystère encore plus insondable que les autres.
Ce qui rend ce livre si intéressant, c'est son découpage, qui donne la parole à de multiples narrateurs. Walter prend la plume en premier afin de partager cette histoire, en laissant brièvement la parole à l'avocat de la famille Fairlie, puis il nous propose de lire le journal de Marian. C'est cette partie que j'ai préférée car Marian est une observatrice très fine. Et son récit se termine par une telle BOMBE que je suis restée bouche bée ([divulgâcheur] c'est le conte Fosco, le véritable méchant de l'histoire, qui a le dernier mot – le fourbe profite de la maladie de Marian pour lui dérober son journal et le lire! [fin du divulgâcheur]). S'exprimeront ensuite plusieurs personnages secondaires, dont.... une pierre tombale!!!, avant que Walter ne reprenne la plume pendant le dernier tiers du roman environ afin de raconter la résolution de l'intrigue après la Catastrophe Centrale. Le tout est rédigé dans une très belle langue typique du XIXe, pleine de nuances et très policée. Tout ce que j'adore.
Bien sûr, rien ne se passe comme prévu. Avant tout, la femme en blanc semble avoir connu Limmeridge House quand elle était enfant et avoir été internée par Sir Percival Glyde, le fiancé de Laura Fairie. Mais, surtout, notre charmant professeur de dessin et ladite Laura Fairlie tombent éperduement amoureux. Un amour impossible, bien sûr, vu que la demoiselle est fiancée. Le cœur brisé, l'âme pleine de pressentiments, Walter est contrait de quitter cette demeure où il a été si heureux.
Ici, le récit, qui était jusque là raconté par Walter, change de point de vue et passe au journal intime de Marian Halcombe. Cette femme très intelligente, déterminée et loyale veut avant tout faire le bonheur de sa demi-sœur, mais elle se rend vite compte que le fiancé de celle-ci, qui semblait si idéal jusque-là, n'est peut-être pas blanc comme neige en réalité...
Bref, vous l'aurez compris, le piège se ressere, le mystère s'épaissit, rien n'est dû au hasard et on sent que les deux sœurs tombent dans l'abyme sans pouvoir rien y faire – même si Marian, un personnage remarquable, déploie des ressources considérables pour protéger Laura. Et toujours, la figure de la femme en blanc réapparaît au fond de l'intrigue, comme un mystère encore plus insondable que les autres.
Ce qui rend ce livre si intéressant, c'est son découpage, qui donne la parole à de multiples narrateurs. Walter prend la plume en premier afin de partager cette histoire, en laissant brièvement la parole à l'avocat de la famille Fairlie, puis il nous propose de lire le journal de Marian. C'est cette partie que j'ai préférée car Marian est une observatrice très fine. Et son récit se termine par une telle BOMBE que je suis restée bouche bée ([divulgâcheur] c'est le conte Fosco, le véritable méchant de l'histoire, qui a le dernier mot – le fourbe profite de la maladie de Marian pour lui dérober son journal et le lire! [fin du divulgâcheur]). S'exprimeront ensuite plusieurs personnages secondaires, dont.... une pierre tombale!!!, avant que Walter ne reprenne la plume pendant le dernier tiers du roman environ afin de raconter la résolution de l'intrigue après la Catastrophe Centrale. Le tout est rédigé dans une très belle langue typique du XIXe, pleine de nuances et très policée. Tout ce que j'adore.
Au-delà de l'intrigue épaisse, emplie de coïncidences improbables que l'on pardonne si facilement à un bon roman (je pense par exemple à ce cher Alexandre Dumas) et riche d'une atmosphère mystérieuse délicieuse (il y a même une riche bâtisse à moitié en ruines et une rencontre au clair de lune dans un cimetière de campagne 💖 – franchement, il ne manque qu'un passage secret!), The Woman in White marque par la figure du comte Fosco, Italien obèse en exil, dresseur d'oiseaux et de souris blanches, esprit manipulateur au charisme plus grand que nature et à l'intelligence redoutable. Le comte Fosco est Plus Qu'Un Méchant, il est un Antagoniste formidable.
Par ailleurs, ce roman est aussi amusant, notamment grâce à Mr Fairlie, l'oncle de Laura, un monsieur hypocondriaque aux nerfs fragiles qui, bien qu'énervant, est très drôle. Et Wilkie Collins ne manque pas de mettre en avant des vertus nobles telles que l'hônneté morale, la droiture d'esprit, la loyauté amicale, familiale et amoureuse, le sacrifice de soi et le courage face à l'adversité. Car si les personnages négatifs sont avides et fourbes, nos héros se démênent pour faire ce qui est le plus juste face à l'adversité – même si je dois avouer avoir un peu moins apprécié les retrouvailles avec Walter à la fin par rapport à son introduction, d'autant que Marian n'a plus de rôle de premier plan et que l'effondrement total de Laura après ses malheurs est irritant. Elle représente, de ce point de vue, l'héroïne passive et persécutée qui ne peut se défendre seule.
Malgré ces critiques, qu'il faut bien sûr remettre dans le contexte victorien de l'époque, j'ai dévoré ce roman avec enthousiasme, bien contente que le confinement me libère du temps pour lire. À l'origine, The Woman in White a été publié en feuilleton dans la revue All The Year Round de novembre 1859 à août 1860. LES GENS ONT DÛ DEVENIR FOUS, CE N'EST PAS POSSIBLE DE LIRE CE BOUQUIN EN PLUSIEURS MOIS!! 😜😜
The Woman in White est disponible en français sous le titre La Dame en blanc dans une traduction de Lucienne Lenob chez Libretto ou une traduction de Paul-Émile Daurand-Forgues révisée par Arthur Degeorges chez Archipoche.
Allez donc voir ailleurs si cette femme en blanc y est!
L'avis de Victoria de Mango & Salt
lundi 20 avril 2020
On Writing. A Memoir of the Craft (2000)
On Writing. A Memoir of the Craft de Stephen King (publié en France sous le titre Écriture. Mémoire d'un métier dans la traduction de William Olivier Desmond) est l'un des ouvrages les plus recommandés quand on s'intéresse à l'écriture. Deux ans après avoir lu énormément de Stephen King dans le cadre de ma lecture de La Tour sombre (saga qui se savoure d'autant mieux si on lit d'autres romans de l'auteur en complément), je me suis enfin penchée sur cet essai...
Résultat: dans l'ensemble, une déception colossale.
Mais je dois tempérer ce résumé assassin.
Bon, pour être honnête, je dois commencer par vous dire que j'ai lu ce roman durant les deux premières semaines de confinement. Mon sommeil, qui est déjà pourri depuis des années, est devenu particulièrement merdique après la fermeture des commerces. En outre, je me levais très tôt afin de faire mon heure de marche matinale en croisant le moins de personnes possible. Du coup, j'ai commencé à m'endormir encore plus tôt que d'habitude le soir et ce livre en a directement pâti; je me suis endormie dessus des tas de fois, parfois dès 21h30. Bref: j'ai mis une semaine à lire 130 pages. Or, lire un livre par paquets de 15 ou 20 pages ne me réussit pas du tout.
Donc, pour commencer, problème de concentration, de rentrage dedans et de suivi de ma part.
Deuxième problème: la première partie de l'ouvrage ne parle pas du tout d'écriture. Ce sont des souvenirs d'enfance, d'adolescence et de jeunesse de Stephen King. Je ne m'y attendais pas et, passé l'amusement initial lié à sa façon de raconter et à certains évènements réellement bizarres de sa vie (citons la baby sitter qui lui pétait à la figure en hurlant de rire quand il était enfant 😶), j'ai commencé à trouver que monsieur était bien égocentrique et que j'attendais toujours mon essai sur l'écriture, moi.
Troisième problème: bien que son propre conseil soit de sabrer 10 % du premier jet à la relecture et de s'efforcer d'être bref, Stephen King n'est pas du tout bref. Il a tendance à prendre de longs exemples pour expliciter ses idées, à raconter sa vie, à faire des blagues, à faire des références. Bla, bla, bla. On peut d'ailleurs se demander quelle taille feraient ses bouquins s'il n'était pas convaincu qu'il faut être bref!
La partie plus réellement centrée sur l'écriture, heureusement, m'a apporté plus de satisfaction. Stephen King aborde des notions stylistiques (usage de l'adverbe par exemple), la façon de rendre plus vivante une narration, la briéveté necessaire (ahah!) et enfin les relations avec un éventuel agent littéraire et les débuts dans le monde professionnel de l'écriture. C'est très plaisant à lire si on s'intéresse un tant soit peu à l'écriture. Bon, j'attends toujours le bouquin sur l'écriture qui déclenchera quelque chose en moi, mais en attendant le miracle je lis et j'écoute avec plaisir tous ces écrivains qui parlent de leur art-métier.
Je dois aussi dire que Stephen King a réellement beaucoup d'humour. Il ne fait pas des blagues juste pour rallonger la sauce. Il sait très bien saisir l'ironie de certaines situations et, en cela, c'est un plaisir de le lire. C'est aussi quelqu'un de très censé, et même de très terre à terre au vu de son niveau de succès; je crois en toute sincérité qu'il se souvient de ce que ça fait de mal gagner sa vie et de ne recevoir que des refus quand on envoie quelques textes à droite et à gauche.
La dernière partie de l'ouvrage, enfin, est le récit de son grave accident de la route de juin 1999, qui a eu une profonde influence sur sa vie. J'ai été amèrement déçue, toutefois, de ne pas trouver la moindre référence à La Tour sombre dans ce contexte... Je croyais que c'était justement grâce à cet accident qu'il avait repris sa grande saga... Snif. Le récit reste néanmoins poignant.
Bref: une déception colossale, oui, car ce livre ne parle pas que d'écriture comme je le croyais, et que j'attends toujours ce quelque chose qui résonnera en moi et m'ouvrira enfin les portes de l'écriture, closes ou presque closes depuis si longtemps (oui oui, je sais, c'est en écrivant qu'on devient écrivain, attendre qu'un livre déclenche l'écriture chez moi revient à attendre le prince charmant – mais que voulez-vous, on se fabrique les illusions dont on a besoin pour tenir le coup). Et pourtant, une lecture plaisante une fois que j'ai réussi à lire plus de dix pages par jour, parce que je ne me lasse pas d'entendre parler d'écriture, et que malgré les défauts que je lui reproche ici je ne me lasse pas non plus de Stephen King, dont je continue de penser qu'il est un génie.
Voilà. Je vous laisse sur ces commentaires contradictoires. À vous de vous faire votre propre idée. 😉
mercredi 15 avril 2020
La Nuit du sérail (1982)
Chronique express!
En 1785, le navire d'Aimée Dubuc de Riverie, cousine de la future impératrice Joséphine, fait naufrage alors qu'elle regagne sa Martinique natale après un séjour en France. Par chance, l'équipage et les passagers sont sauvés par un autre navire, mais seulement pour être réduits en esclavage et vendus à Alger. Aimée intègre le sérail du sultan de Constantinople, Abdoul Hamid, un vieil homme qui s'attache à elle et lui permet d'atteindre les plus hauts niveaux de la société complexe et fortement hiérarchisée du sérail. Cette femme de culture européenne devra réapprendre à vivre dans un lieu clos et tirer son épingle d'un jeu où tous les coups sont permis, tout en exerçant un pouvoir politique grandissant grâce à son influence sur le sultan suivant, Sélim III.
Ce roman, repéré dans la maison de vacances d'une amie, me faisait de l'œil depuis longtemps et j'ai fini par l'emprunter. La Nuit du sérail de Michel de Grèce est une belle fresque historique qui nous plonge au cœur de l'empire ottoman à la fin du XVIIIe et au début du XIXe, une période de transition, de réformes et de perte de territoires. Je ne savais absolument rien sur l'empire ottoman, à part qu'il était concerné par la guerre de Crimée, et cela m'a passionée. Le livre se lit absolument tout seul et est rédigé dans une langue simple et soignée à la fois, c'est un vrai plaisir. Et l'environnement du sérail, avec ses esclaves, ses eunuques, ses étoffes luxueuses, ses pâtisseries et ses pierres précieuses, est irrésistibible. Tout ceci respire la nostalgie de l'Ancien Régime et relève sûrement d'une vision très romantique et occidentale de l'Orient, mais j'adore. 😀 Un seul bémol: les évènements s'enchaînent parfois un peu vite, sans qu'on ne ressente les sentiments d'Aimée, devenue Nakshidil dans sa nouvelle vie.
Les petits trucs en plus que je ne veux pas oublier: j'ai découvert en vérifiant l'année de publication que l'auteur, Michel de Grèce, fait partie de la famille royale grecque; et ce roman est le premier que j'ai lu pendant la crise sanitaire, à savoir de samedi 14 à mardi 17 mars – les trois jours où j'ai eu l'impression que ma vie basculait. 😄
vendredi 10 avril 2020
Les BD du premier trimestre 2020
Comme en 2019, je continue cette année à faire un récap trimestriel pour les lectures de bandes dessinées.
La reine de Shabbat (Le Chat du rabbin, tome 9) de Sfar (2019)
Un neuvième tome sympathique mais peu recommandable. D'une part parce qu'on ne comprend pas pourquoi l'auteur consacre une partie non négligeable de l'album à refaire le récit de l'histoire du chat par le Malka, un de ses personnages, et d'autre part parce qu'il s'interrompt en pleine action, alors que Zlabya, la fille du rabbin, a pris la fuite après une dispute avec son père. Il est intéressant de découvrir ce pan de sa vie, qui n'était pas abordé jusque-là, mais il est très frustrant de s'arrêter là. On appréciera toutefois le message pacifique de l'auteur, son humanité triste (le rabbin qui donne de l'argent à des commerçants juste pour éviter d'alimenter la haine des juifs 😔), son chat à la réplique cinglante et son recul résigné quant à la religion juive, avec des phrases telles que "il est rigolo, le dieu des juifs, mais il a un sens de l'humour qui me dépasse. Dès qu'il t'aime, tu sais déjà que tu vas avoir de gros ennuis." 😂
Éditeur: Dargaud (collection Poisson Pilote)
Les ignorants. Récit d'une initiation croisée d'Étienne Davodeau (2011)
Un très belle bande dessinée sur la collaboration entre l'auteur et un ami vigneron, chacun des deux hommes initiant l'autre à son métier et à sa passion pendant un an. Coupe de la vigne, culture du sol, récolte du raisin, dessin, impression, salons de bande dessinée: les deux univers ont beau être très éloignés l'un de l'autre, ils partagent en réalité bien plus qu'on ne le croit, à commencer par l'amour du travail bien fait. Pour faire une bonne BD ou un bon vin, il faut prendre le temps. J'ai lu cette BD il y a quelques années et je l'ai relue avec un immense plaisir. C'est une ode à la simplicité portée par de belles valeurs. Je la recommande chaudement, et ce d'autant plus si vous buvez du vin – un attrait même minimal pour ce breuvage doit en effet la rendre encore plus passionante. 😉
Éditeur: Futuropolis
#Nouveaucontact_ de Bruno Duhamel (2019)
Un photographe vivant isolé au bord d'un lac écossais poste les photos d'une drôle de créature sur Twister. En un rien de temps, le réseau social et la société tout entière s'emballent et le village est envahi de manifestants. Une belle satyre de notre société où tout le monde a une opinion sur tout. J'ai bien rigolé, même si le message manque un peu de finesse (peut-être à l'image des réseaux qu'il critique, d'ailleurs 😂). Lisez aussi l'avis de Baroona.
Éditeur: Bamboo
La Légèreté de Catherine Meurisse (2016)
Ayant aimé d'amour Les grands espaces, bande dessinée formidable que j'ai offerte à de nombreuses amies, je comptais continuer avec Catherine Meurisse. J'ai moins apprécié cet ouvrage sur l'après-attentat de janvier 2015, dans laquelle l'autrice parle de son traumatisme et de la manière dont l'art, la beauté et la culture lui ont permis de revenir progressivement à la vie. C'est beau, c'est dur, c'est touchant, et certains dessins sur la dissolution de l'âme sont forts si l'on a connu, de près ou de loin, la dépression. Mais je n'en ai pas retiré la même émotion que dans Les grands espaces et cette bande dessinée n'a pas changé ma vie. Vu le contexte, je recommande toutefois de la lire, c'est un ouvrage d'utilité publique. Lire aussi les avis de Tigger Lilly et de Baroona.
Éditeur: Dargaud
Delacroix de Catherine Meurisse et d'Alexandre Dumas (2019)
Dans cet ouvrage qui relève plus du roman illustré que de la bande dessinée, Catherine Meurisse met en images un texte d'Alexandre Dumas sur Delacroix. L'occasion de parcourir l'œuvre et la vie du célèbre peintre grâce aux belles peintures de Meurisse et au texte entraînant de Dumas, dont la patte bien reconnaissable est aussi savoureuse qu'à l'accoutumée. Je l'ai préféré à La Légèreté, mais Les grands espaces reste pour moi le chef d'œuvre de Catherine Meurisse, probablement parce qu'il me propose un mode de vie rêvé...
Éditeur: Dargaud
Conan le Cimmérien. Les Mangeurs d'hommes de Zamboula de Gess (2020)
Le neuvième tome de la série Conan de Glénat ne m'a pas transportée. En soi, l'histoire de cannibalisme et de sorcellerie dans une ville orientale à l'ambiance mystérieuse était tout à fait mon goût, même si Howard y met en scène une femme qui s'obstine à courir nue dans les rues la nuit au mépris du danger. C'est du Conan bien brut de décoffrage comme je l'aime. Mais je n'ai pas aimé le dessin de Gess. Je ne sais pas vous expliquer pourquoi. Ce n'est juste pas à mon goût. Par contre, la postface de Patrice Louinet réservée à la première édition est, comme toujours, passionnante.
Adrastée de Mathier Bablet (2013-2014)
Petite déception pour cette bande dessinée de l'auteur de Shangri-La. Je dois préciser que je l'ai lue durant le confinement, par un jour d'ennui qui m'a plongée dans une humeur exécrable et une forte envie d'étrangler quelqu'un... Mais ma déception a essentiellement tenu au fait que je n'ai pas bien compris l'histoire de cet homme immortel qui quitte son royaume abandonné pour confronter les dieux. En fait, c'est normal, car son histoire se révèle au gré de ses rencontres. Mais, au début, j'étais tellement perdue que j'ai eu envie de laisser tomber. J'ai été touchée par la thématique (qu'est-ce qu'on laisse derrière soi?), mais peu apprécié que cela soit exprimé par un problème de stérilité et solutionné par la maternité chez la femme. J'ai aussi été rebutée par les dessins des visages et corps humains. Restent en revanche un monde antique fascinant et des planches de toute beauté, avec un usage des couleurs extrêmement réussi. Vert en parle brièvement mais plus positivement que moi ici.
Le voyage d'Abel d'Isabelle Sivan et de Bruno Duhamel (2020)
Une très belle bande dessinée toute en en simplicité sur un vieux paysan qui rêve de voyager. En attendant le grand départ, il garde ses bêtes en compagnie d'un chien, fait ses courses au camion-épicerie et boit un verre au bistrot du coin. C'est beau, simple, triste et tout en finesse et c'est un monde qui s'éteint doucement. À lire.
Et voilà. Rendez-vous en juillet
pour voir si le confinement aura eu une influence
sur mon rythme de lecture en bande dessinée! 😉
dimanche 5 avril 2020
La gamelle de mars 2020
En mars, comme tous les mois, j'étais partie pour reprendre en main ma vie culturelle. Je commençais en trombe, dimanche 8 mars, en enchaînant deux séances. Je programmais également deux séances pour dimanche 15 mars. J'étais pleine d'enthousiasme. Je voulais voir plein de films.
Et puis la société française s'est figée.
Voilà.
Sur petit écran
Je profite de la suspension de toutes mes activités sportives à cause de la crise sanitaire pour regarder enfin les Resident Evil, saga dont je n'avais vu que les chapitres 4 à 5, qui est disponible depuis peu sur Amazon Prime et qui me semblait parfaitement dans l'air du temps vu qu'elle parle essentiellement d'un virus tueur et de l'apocalypse. Pour l'instant, j'ai découvert la trilogie initiale et j'adore. Reste à revoir la deuxième trilogie et je vous en parle dans un bilet dédié à la fin du mois.
Sur grand écran
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn de Cathy Yan (2020)
L'appel de la forêt de Chris Sanders (2020)
Le truc en plus que je ne veux pas oublier: j'étais absolument seule dans la salle pour ce film. C'était limite flippant. J'ai cru que la séance ne mobilisait personne parce qu'il s'agissait d'une VO tard le soir, un choix qui exclut le public enfantin à qui le film est en partie destiné, mais j'ai réalisé plus tard que le coronavirus avait vidé les salles de cinéma avant même la fermeture officielle des commerces.
Du côté des séries
Star Trek: Picard - saison 1 - 2020
Cette première saison de la nouvelle série Star Trek m'a semblée peu convaincante, notamment à cause d'un rythme à la fois trop rapide (introduction de nombreux personnages, départ en croisade de Picard sur bien peu d'éléments, multiples doubles jeux) et trop lent (on s'ennuie un peu, on attend qu'il se passe quelque chose). Par-dessus le marché, certains passages sont terriblement culculs, comme la parenthèse champêtre et familiale autour d'une part de pizza dans la forêt... Les deux derniers épisodes m'ont un peu réconciliée avec cette saison car ils prennent une dimension légèrement plus épique et introduisent un questionnement moral, le genre de chose que j'attends de Star Trek, mais je n'ai pas du tout apprécié le coup de la prophétie autoréalisatrice, un ressort scénaristique que je trouve ultra éculé. Du côté positif, la série est assez égalitaire sans donner l'impression que c'est fait exprès pour être politiquement correct; en d'autres termes, les femmes semblent ici être des personnages comme les autres. Et, bien sûr, le personnage principal est vieux, ce qui mérite d'être salué (même s'il ne fait pas du tout ses prétendus 94 ans ^^ – Patrick Stewart avait 78 ans au moment du tournage et ne les fait pas non plus, lol). Bref: ma modeste expérience des séries me laisse penser qu'on est dans le bas du panier de la production actuelle, mais c'est Star Trek alors je regarderai la saison 2. 😉
J'ai lu le Cheval Magazine de mars, un hors-série de Première faisant le bilan des années 2010 au cinéma (intéressant mais très masculin – j'ai par exemple trouvé regrettable que Cate Blanchett, actrice d'exception entre toutes, ne soit même pas citée) et un vieux numéro de Terra Eco proposant un dossier sur les différents labels écologiques ou de qualité. J'aurais bien aimé lire le Cheval Magazine d'avril, mais il n'est toujours pas arrivé au moment où je publie ce billet, lalalalala. D'ailleurs je ne reçois plus de courrier tout court depuis deux semaines, lalalalalala.
Du côté des revues
Merci de m'avoir lue jusqu'ici, chers amis!
Je vous souhaite un excellent confinement pour ce mois d'avril! 😂
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