samedi 31 juillet 2021

Jamaica Inn (1936)

Enthousiasmée par ma lecture de Rebecca, je n'ai pas hésité à poursuivre ma découverte de Daphne du Maurier avec Jamaica Inn.

L'intrigue se passe en Cornouailles durant les années 1800-1810. Après la mort de sa mère, Mary Yellan n'a d'autre choix que d'aller vivre chez sa tante, qu'elle n'a pas vue depuis des années. Malheureusement, la déception est grande: cette femme autrefois enjouée n'est plus que le reflet de ce qu'elle a été et vit clairement dans la terreur de son mari, le terrible Joss Merlyn, tyrannique propriétaire de l'auberge de la Jamaïque. Mary ne tarde pas à comprendre que ce commerce cache de sordides affaires. Mais que faire et comment venir en aide à sa tante en ce lieu perdu dans les landes, loin de tout village et déserté par les habitants de la région, qui en connaissent la réputation?

Bien qu'il ne soit, d'emblée, pas à la hauteur du chef d'œuvre qu'est Rebecca, Jamaica Inn m'a happée et passionnée. J'ai adoré le décor des Cornouailles, les landes battues par les vents, l'auberge noire et silencieuse, les tors déserts. J'ai aussi aimé l'ambiance mystérieuse, l'énigme des activités de Joss Merlyn, et même ce personnage haut en couleurs et détestable. Daphne du Maurier a très clairement choisi d'écrire un roman d'inspiration gothique comme le XIXe en raffolait, et c'est réussi! Mary fait une protagoniste attachante, qui impressionne par sa volonté et sa réflexion, même si elle se jette dans la gueule du loup plusieurs fois – sciemment ou pas.

Là où le bât blesse, toutefois, c'est dans la résolution de l'énigme. Moi qui ne devine jamais rien, j'avais tout compris à la moitié du livre. 😜 Je dirais donc qu'il s'agit d'un roman à lire pour le plaisir du décor venteux, de l'ambiance bröntesque et bien sûr de la belle plume de du Maurier, et pas pour mener l'enquête. Si vous ne connaissez pas encore Daphne du Maurier, ne commencez pas par ici. Si vous la connaissez déjà, lisez-le en sachant à quoi vous attendre.

lundi 26 juillet 2021

Marouflages (2009) + L'Opéra de Shaya (2014)

Après le Miroir aux éperluettes et Espaces insécables, j'ai poursuivi ma découverte de Sylvie Lainé avec deux autres recueils, que je réunis en un seul et même billet pour des raisons pratiques.

Ça y est: je suis conquise!

Marouflages (2009)

Les Yeux d'Elsa (2005)
Voilà un texte très efficace, lourd de sens, très fin dans son déroulé et sa rédaction, et tout simplement marquant. Le protagoniste gagne sa vie en recueillant les dauphins blessés, qui s'engagent à travailler pour les humains en échange de soins. Ces dauphins, bien sûr, ne sont pas des dauphins comme les autres, mais sont génétiquement modifiés pour ressembler à l'être humain et pouvoir parler. Un jour, notre protagoniste recueille Elsa, une dauphine encore moins comme les autres. Un grand texte.

Le prix du billet (2007)
Cette nouvelle n'est pas à la hauteur des Yeux d'Elsa, mais est néanmoins efficace. On y suit une femme qui attend un homme dans une gare et qui est accostée par une autre femme, que cet homme a envoyée à sa place. Une belle réussite dans le quiproquo et les faux-semblants, qui étudie un thème déjà apparu dans les précédents recueils que j'ai lus: le poids des choix et la manière dont on mène sa vie.

Fidèle à ton pas balancé (2009)
Avec ce texte au titre magnifique, je suis quelque peu retombée dans la perplexité éprouvée devant les deux recueils précédents. C'est bien écrit, ça se lit tout seul, je suis intéressée... Mais... C'est quoi le message? Il fallait que je comprenne quoi? 🙄

L'Opéra de Shaya (2014)

L'Opéra de Shaya (2014)
En compagnie de So-Ann, qui a du mal à trouver sa place sur les mondes qu'elle visite, on découvre Shaya, une planète luxuriante dont les habitants peuvent évoluer en fonction des êtres différents d'eux, comme un être humain. So-Ann a deux ans devant elle avec pour seule mission d'imprégner les différents êtres vivants qu'elle rencontre. Ce texte est une très belle découverte d'un monde tout à fait différent du nôtre, avec une thématique de rencontre de l'autre fort intéressante. J'apprécie vraiment de découvrir des êtres radicalement différents des humains, et sans affrontement par-dessus le marché! On est très loin des aliens insectoïdes uniquement destinés à faire la guerre. Tout ça rappelle un peu la découverte de Pandora dans Avatar... Mais avec une fin plus glaçante.

Grenade au bord du ciel (2013)
Un texte moins marquant sur la découverte d'un astéroïde présentant une drôle de structure similaire à celle d'une grenade. Un groupe de scientifiques va y découvrir quelque chose de très étrange. Reste à décider ce qu'il convient d'en faire...

Petits arrangements intra-galactiques (2012)
Récit d'un homme tombé en panne dans l'espace et contraint de se poser sur une planète qu'il ne connaît pas, ce texte est plein de verve et très drôle. En plus, ça parle de nourriture. J'ai beaucoup aimé.

Un amour de sable (2014)
Deux intelligences s'étudient l'une l'autre, mais sont tellement différentes qu'elles ne peuvent aucunement se comprendre. Hélas, elles sont tellement différentes qu'elles ne peuvent même pas comprendre qu'elles ne peuvent pas se comprendre. Un texte très réussi.

Et voilà, mes lectures de Sylvie Lainé sont terminées. Malgré une certaine perplexité de ma part face à de nombreux textes, essentiellement dans les deux premiers recueils, je dois dire que je suis tout à fait conquise par sa plume et ses récits. Je recommande!

Allez donc voir ailleurs si cette Sylvie y est!
L'avis de Lorhkan sur l'Opéra de Shaya
L'avis de Shaya sur Marouflages
L'avis de Tigger Lilly sur l'Opéra de Shaya
L'avis de Vert sur Marouflages et sur l'Opéra de Shaya

mercredi 21 juillet 2021

Je suis vivant et vous êtes morts (1993)

Chronique express!

Comme les habitués de ce blog l'ont sans aucun doute déjà constaté, j'adore Emmanuel Carrère, écrivain aussi brillant et passionnant que névrosé et lucide. Bien décidée à lire tout ce qu'il a publié, je me suis cette fois-ci penchée sur Je suis vivant et vous êtes morts, sa biographie de Philip K. Dick. Bien que je ne connaisse que modérément l'œuvre de cet écrivain, il m'a bien retourné le cerveau quand je l'ai lu. La rencontre entre le roi des névroses et le roi des faux-semblants était très prometteuse. Qu'en a-t-il été?

J'avais vu juste: cette lecture est haute en couleurs! D'une part, Carrère s'exprime avec sa verve habituelle, ce qui rend tout très dynamique et amusant. D'autre part, Dick était sérieusement barré, à tel point qu'il est difficile de décrire ses délires: théories du complot, fausses réalités, acide... Il vivait vraiment en dehors de la réalité consensuelle. Ses romans ne semblent être finalement qu'un avant-goût de ce qu'il se passait dans sa tête. Je me suis beaucoup marrée au début. On découvre aussi un homme fort peu agréable avec ses multiples compagnes successives. Et puis, j'ai un peu perdu le fil par manque de temps, et j'ai trouvé le dernier quart plus difficile à suivre. Peut-être que cette biographie aurait gagné à être un peu plus condensée. Quoi qu'il en soit, je la recommande sans hésiter, que vous appréciiez Dick ou pas. C'est vraiment quelque chose!

"[On] se disait, partagé entre le fou rire et l'inquiétude, que c'était bien du Phil Dick, cinglé comme ses livres et comme ses livres toujours passionnant."

Livres de Philip K. Dick déjà chroniqués sur ce blog

Livres d'Emmanuel Carrière déjà chroniqués sur ce blog

vendredi 16 juillet 2021

Hors-série Une Heure-lumière 2020

Chronique express!

Il est certainement superflu de présenter la collection Une Heure-lumière du Bélial', qui réunit des textes courts. Tous les ans, la maison propose un hors-série gratuit pour l'achat de deux livres. Découvrons ensemble l'édition 2020.

Les interviews
C'est ma profession qui est à l'honneur, puisque le Bélial' interroge les traductrices et traducteurs qui ont travaillé sur les vingt-six premiers tomes de la collection. Ce n'est pas tous les jours que les éditeurs nous donnent la parole, voire reconnaissent notre existence, donc c'est bien. Les entretiens sont fort intéressants et font découvrir et des méthodes et des ressentis très divers. C'est bien.

La nouvelle
Retour à n'dau de Kij Johnson, traduite de l'anglais par Anne-Sylvie Homassel, met en scène une guérisseuse de chevaux dans un monde de steppes, que son peuple parcourt en continu de manière à toujours conserver son ombre à la bonne longueur. C'est n'dau, le lieu où on est sensé être, à la bonne distance du jour brûlant et de la nuit glaciale. Puis des étrangers font irruption, apportant la mort, et la guérisseuse est arrachée à tout ce qu'elle connaît. Le texte raconte ce chamboulement total de sa vie et la difficile reconstruction qui s'ensuit. Je ne peux pas dire que tout cela m'ait emballée outre-mesure, malgré la présence de chevaux; comme la Quête onirique de Vellit Boe, j'ai trouvé ce texte plaisant, mais il ne laissera pas de trace. Néanmoins, c'est un joli texte bien construit et l'autrice sait ce qu'elle fait.

Allez donc voir ailleurs si ce hors-série y est!
L'avis du Chien critique
L'avis de Lorhkan
L'avis de Vert
L'avis de Xapur

dimanche 11 juillet 2021

Freud. La guérison par l'esprit (1931)

Chronique express!

En 1931, Stefan Zweig publie un essai intitulé la Guérison par l'esprit, dans lequel il détaille les travaux de Franz-Anton Mesmer, Mary Baker-Eddy (fondatrice de la Science chrétienne 👀) et Sigmund Freud. Une manière de revenir sur trois méthodes qui obtiennent des résultats puissants en exploitant l'esprit humain. Cette édition de la Petite biblio Fayot reprend la partie consacrée à Freud, qu'elle complète par un article intitulé "Sur Malaise de la civilisation" et par le discours que Zweig a prononcé à l'enterrement de Freud.

En gros, il s'agit d'un résumé des travaux et du parcours de Freud. Zweig part de la situation de la morale et des mœurs, notamment sexuelles, au début du XIXe siècle (un chapitre d'une actualité incroyable), puis explique comment Freud a commencé à soupçonner le rôle du sexe, du plaisir et du refoulement dans les névroses qu'il traitait. C'est très bien écrit (ou mieux: c'est très bien traduit) et je pense que c'est une excellente porte d'entrée pour qui voudrait découvrir les notions freudiennes facilement. Pour ma part, ça a été  un très bon rafraîchissement – trois ans après avoir lu Cinq leçons sur la psychanalyse, je dois en effet avouer que j'avais tout oublié. Tout ça ne donne pas une image franchement exaltante de l'humanité, mais c'est justement ce que j'appréciais chez Freud quand j'étais ado: ce jusqu'au boutisme, cette volonté de voir et dire la vérité même si elle n'est pas flatteuse.

Le seul défaut que je vois à cet ouvrage est que Zweig est clairement un admirateur pleinement acquis à la cause de Freud, qu'il décrit comme un chercheur rigoureux et un bourreau de travail. Pour aller plus loin, il serait intéressant de lire un ouvrage plus critique. Je ne pense pas le faire, moi, mais il me semble indispensable de le préciser.

Pourquoi ce livre?
Parce qu'il a été traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, brillant directeur de l'École de traduction littéraire du Centre national du livre.

Autres livres de Stefan Zweig déjà chroniqués sur ce blog
Une histoire au crépuscule et Petite nouvelle d'été (1906)
Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme (1927)
Marie-Antoinette (1932)

Autres livres traduits par Olivier Mannoni déjà chroniqués sur ce blog
Schluss? de Walter Kempowski
Une Histoire au crépuscule et Petite nouvelle d'été de Stefan Zweig
Dictature 2. Quand la Chine espionne son peuple (et demain le monde) de Kai Strittmatter

mardi 6 juillet 2021

Les BD du deuxième trimestre 2021

Une fois de plus, retour sur les bandes dessinées du trimestre!

Message de service: ce billet ne contient pas de BD sur les chats, mais pas d'inquiétude: je n'ai pas été kidnappée. 😜

Sous terre de Mathieu Burnat (avec Marc-André Selosse comme conseiller scientifique) (2021)


Fatigué de régner sur le monde souterrain, Hadès organise un concours pour trouver son successeur. Les participants doivent explorer son royaume, le sol, et découvrir des éléments qui leur permettent de gagner des cartes. Ce contexte sert de prétexte à la présentation du sol, de ses habitants, de son rôle et de son fonctionnement, ainsi, hélas, que de sa dégradation sous l’effet de l’agriculture industrielle. Cette bande dessinée est une excellente source d’information et j’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur cet élément méconnu, mais vital, des écosystèmes terrestres. À la fin, un glossaire permet de récapituler les notions abordées. De la bonne vulgarisation à mettre entre toutes les mains.
Éditeur: Dargaud

Jamie Delano présente Hellblazer. Volume 1 de Jamie Delano (et de multiples dessinateurs), traduit de l’anglais par Jérémy Manesse (2020)


Ce premier volume des histoires de Constantine scénarisées par Jamie Delano reprend le recueil Péchés originels, qui réunit les épisodes 1 à 9 de Hellblazer (1987-1988), et le recueil le Diable par la queue, qui réunit les épisodes 10 à 13 (1988-1989). J’ai déjà lu ces deux volumes, respectivement dans le premier et le deuxième volume de l’intégrale Jamie Delano publiée par Panini, dont je vous parlais le trimestre dernier. Toutefois, ils sont ici séparés par deux numéros de Swamp Thing, le 76 et le 77. Et c’est une excellente idée. En effet, ces deux numéros reprennent l’intrigue exactement là où s’arrête le numéro 9 de Hellblazer et nous mènent juste avant l’épisode 10. Si vous ne les lisez pas, vous n’avez pas l’histoire complète… Du coup, je comprends mieux une certaine perplexité de ma part face à l’épisode 10 lorsque j’ai lu l’intégrale Panini!
Même si je n’ai pas relu l’intégralité des deux recueils, les feuilleter m’a permis de me remettre l’histoire en tête et d’en tirer beaucoup plus de satisfaction. J’ai mieux cerné l’intrigue globale, qui a effectivement un certain corps quand on en prend connaissance en une fois, plutôt qu’en découpant la lecture comme je l’avais fait en mars.
Un regret, toutefois: Panini avait retouché les pages de titre de chaque numéro pour y insérer le nom du traducteur, qui figurait ainsi aux côtés du scénariste, du dessinateur, de l’encreur, etc. au début de chaque histoire. (Donc, dix fois par volume, oui, oui.) Chez Urban, il faut aller le chercher dans l’ours du livre, en tout petit et tout à la fin. 💔
Éditeur: Urban Comics

Sous les arbres. Tome 3 : Un chouette été de Dav (2021)


Après l’automne et l’hiver, le monde entier attendait avec impatience le printemps… Et pour une raison inexplicable, c’est l’été qui est arrivé. 🤣 Apparemment, le dérèglement climatique influence aussi le monde de l’édition. Quoi qu’il en soit, ce troisième tome est fidèle aux précédents et tout aussi adorable avec son vieil hibou agacé par deux petits écureuils et une petite souris qui jouent à la balle dans la mare en bas de chez lui. C’est à tomber de mignonnerie, je suis vraiment gaga. Mon préféré reste toutefois l’hiver, pour l’instant.
Une critique, toutefois: ça me laisse toujours perplexe, ces univers où il n’y a AUCUN personnage féminin… 🤷‍♀️
Éditeur: les éditions de la Gouttière

Jamie Delano présente Hellblazer. Volume 2 de Jamie Delano (et de multiples dessinateurs), traduit de l’anglais par Philippe Touboul et Jérémy Manesse (2022)


Ce deuxième volume des histoires de John Constantine scénarisées par Jamie Delano commence par Maudit Saint, le Hellblazer Annual numéro 1 (1989), et les deux numéros de The Horrorist (1995-1996), que j’ai déjà lus dans le deuxième volume de l’intégrale Panini. Puis on passe à la Fabrique de la peur, recueil réunissant les épisodes 14 à 22 d’Hellblazer (1988-1989). On a ici une histoire complète tournant autour d’un complot pour renverser le gouvernement grâce à l'invocation d'un démon particulièrement néfaste. Je n’ai pas compris la fin, à part que c’est la puissance primitive de la femme qui défait le mal. On termine le volume avec les numéros 23 et 24 (1989): le premier parle d’un personnage qui ne fait plus bien la différence entre le monde réel et le monde de la littérature, à tel point qu’il rencontre des personnages de roman, et le deuxième tourne autour d’un tueur en série.
Je ne peux pas dire que je sois très emballée par cette lecture; j’ai toujours du mal à lire les comics, et là, je trouve souvent les dessins hideux, et la multiplication des dessinateurs fait que j’ai du mal (ou plutôt: encore plus de mal que d’habitude…) à reconnaître les personnages d’un épisode à l’autre. Mais je persévère parce que j’aime bien l’ambiance punk, les textes un peu torturés et l’existence des démons.

Jamie Delano présente Hellblazer. Volume 3 de Jamie Delano (et de multiples dessinateurs), traduit de l’anglais par Philippe Touboul (2022)


Ce deuxième volume des histoires de John Constantine scénarisées par Jamie Delano comprend les numéros 28 à 40 de Hellblazer (1990-1991), puis le numéro 84 (1994), puis les quatre numéros de Hellblazer Special: Mauvais sang (2000), puis le numéro 250 de Hellblazer (2009). Les numéros 28, 29 et 30 complètent l’histoire du tueur en série qui avait commencé avec le numéro 24, compris dans le deuxième volume de cette intégrale. (Vous vous demandez où sont passés les numéros 25 à 27? Eh bien, moi aussi! 👀 Visiblement, ce n’est pas Jamie Delano qui les a scénarisés. En tout cas, on n’a pas besoin d’eux pour suivre l’histoire du tueur en série appelé le Père de famille.) J’ai bien aimé le numéro 31, dans lequel on apprend que Constantine a essayé de tuer son père à l’aide de la magie noire quand il était adolescent, le numéro 37, qui parle de masculinité toxique, et la série Mauvais sang, qui propose un thriller sur la famille royale britannique avec un ton et des dessins beaucoup moins torturés que le reste, voire pas torturés du tout. Sinon, j’ai toujours autant de mal avec les dessins en général, et les changements de dessinateur à chaque numéro, et je suis souvent restée perplexe ou j’ai été agacée par la capacité de Constantine à geindre sur son sort. Je continuerai néanmoins à lire Hellblazer, car on m’assure que les épisodes scénarisés par Azzarello sont supérieurs à ceux scénarisés par Delano. On en reparle dans trois mois!

jeudi 1 juillet 2021

La gamelle de juin 2021

Juin 2021: enfin, le retour au cinéma! 😃🤩

Sur petit écran

Pas de film.

Sur grand écran

Adieu les cons d'Albert Dupontel (2020)
Un film sympathique et drôle, mais poussif dans certains traits d'humour et facile à oublier. J'ai beau avoir vu peu de films de Dupontel, je l'ai connu plus inspiré.

Nomadland de Chloé Zhao (2020)
Frances McDormand est excellente, comme d'habitude, dans ce film qui parle de réalités sociales et économiques difficiles, de destins cabossés, de liberté et d'entraide. De quoi réfléchir à ses propres relations et ses propres choix. J'ai cru plusieurs fois, à tort, que le film était terminé, ce qui m'a donné au final l'impression bizarre qu'il était interminable, mais je recommande, même si je n'en resterai pas marquée de façon indélébile.

Basic Instinct de Paul Verhoeven (1992)

Une séance UGC Culte tout à fait torride (ok, ok, tout le monde l'a déjà faite, je sais). Sharon Stone est juste incroyable dans ce film; elle dégage un érotisme démesuré juste en étant là, entièrement habillée. Et elle joue dix personnages en un, Catherine Tramell étant tour à tour en pleine possession de ses moyens, joyeuse comme une enfant, désespérée, glaciale... Dingue. J'ai vu ce film quand j'étais ado et je réalise que je n'avais rien compris. Je pense, aujourd'hui, que c'est bien Catherine qui a tué, et que sa relation avec Nick tient sur le fait qu'il a, lui aussi, tué (et ça, que le gars était un tueur à répétition, m'avait totalement échappé à l'époque). Le film sexualise énormément les deux personnages féminins, mais montre aussi tout un tas d'hommes dominés par leur désir (la scène de l'interrogatoire: ils se décomposent tous sur place) et par une femme ultrapuissante (forte de son sex appeal, de son sang-froid, de son énorme cerveau et de sa fortune évaluée à cent-dix millions de dollars, rien que ça), ce qui me laisse penser que le réalisateur a une vision plus maline qu'un simple "oh, regardez, des nichons". Il y a aussi une scène de viol, et je n'avais pas compris que c'était un viol; Nick et Beth couchent ensemble, mais le premier, frustré, se défoule sur la deuxième, et leur rapport dégénère en moins d'une minute et devient horrible. La musique, enfin, joue beaucoup pour créer une ambiance sinistre. Bref, une vraie réussite, mais à réserver à un public aguerri, tant pour les scènes érotiques détaillées que pour quelques coups de pic à glace bien sanglants.

Un espion ordinaire de Dominic Cooke (2020)
Un bon film d'espionnage sur un commercial britannique qui a véhiculé des documents entre l'URSS et le Royaume-Uni. Les acteurs sont convaincants et, du peu que je peux en juger, les personnages russes parlent du vrai russe entre eux, ce qui est rarissime. Et puis, voir les gens se réunir pour suivre les discours de Kennedy pendant la crise des missiles de Cuba, ça permet de vachement relativiser l'angoisse que vous avez vécue en attendant l'annonce des résultats de la présidentielle américaine de novembre 2020, hein. 🤣

Du côté des séries

Loki – saison 1 (2021)

J'attendais avec grande impatience la série mettant en scène mon personnage préféré du MCU, l'excellent Loki incarné par Tom Hiddleston. Pas de bol, cette série repose essentiellement sur un truc que je déteste, à savoir le temps: linéarités temporelles multiples, voyage dans le temps, manipulation du temps. Merde. En plus, je trouve pour l'instant Loki assez tourné en ridicule. Je m'accroche et on en reparle le mois prochain.

Et le reste

Outre mon Cheval Magazine adoré, j'ai lu le numéro de février de Science & Vie, qui consacrait un dossier à la façon dont les dinosaures ont tiré parti de graves crises écologiques (ou plutôt: la façon dont de graves crises écologiques ont favorisé l'essor des dinosaures). Intéressant, bien sûr, mais j'ai retrouvé tout ce que je n'aime pas dans la manière dont les articles sont rédigés (un certain sensationnalisme, l'affirmation permanente que tel ou tel truc est une avancée majeure...). J'espère que Epsiloon, mensuel lancé en juin par de nombreux journalistes ayant claqué la porte de S&V, sera de meilleure facture.