Je suis allée hier au pèlerinage littéraire organisé par les Cahiers naturalistes au sein de la maison d’Émile Zola à Médan. Ce pèlerinage a lieu tous les ans, le premier dimanche d’octobre, depuis 1903.
Je suis partie de Versailles une heure avant le début du pèlerinage, de manière à me garer sur la parking de la mairie de Médan, où je m'étais garée en juillet. Et bien, soyez prévenus! À 14h30, toutes les places étaient occupées et la petite ville de Médan était envahie. J'ai réussi à me garer le long de la voie ferrée uniquement parce que ma voiture fait la taille d'un vélo...
Dans le parc de la maison, toutes les places assises sous la tente étaient occupées et le public s'est réparti sur la pelouse. Il faisait très beau et le tout était assez champêtre et sympathique.
Pierre Bergé, que je connaissais de nom puisqu'il a écrit l'avant-propos du livre Zola à Médan, a d'abord donné quelques nouvelles au sujet de la maison, qui est fermée pour trois ans à partir d'aujourd'hui en raison de travaux importants. Avis aux amateurs: le pèlerinage sera maintenu l'année prochaine malgré les travaux et je vous donne donc rendez-vous le dimanche 7 octobre 2012!
Nadine Le Blond-Zola, arrière-petite fille d'Émile, et un homme que je n'ai pas réussi à identifier ont ensuite pris la parole. Ce dernier a notamment cité une exposition de Cézanne qui se tiendra à Paris cet hiver et où sera exposé un petit portrait de Zola (Zola et Cézanne étaient au lycée ensemble à Aix-en-Provence et sont restés amis à l'âge adulte, jusqu'à ce que Zola publie L'Oeuvre, roman dans lequel Cézanne s'est reconnu).
Le clou du spectacle consistait en l'intervention de deux orateurs extérieurs.
Christophe Reffait, professeur à l'université de Picardie, a d'abord abordé le sujet de la crise chez Zola, en partant bien sûr de la crise économique et financière actuelle. Zola a beaucoup parlé de la crise cyclique, celle qui revient régulièrement, soit sous la forme d'une maladie ou d'un état psychologique aberrant, soit sous la forme d'un écroulement économique ou financier. Germinal et L'Argent sont évidemment, et malheureusement, terriblement d'actualité... Il paraît que Zola est sorti de cette vision dans Travail, mais malheureusement je n'en suis pas encore arrivée aux romans qu'il a écrit après les Rougon-Macquart et je ne l'ai donc pas lu!
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Christophe Reffait |
Nicolas Demorand, actuel directeur de la rédaction et de la publication de Libération, a ensuite abordé le thème du journalisme en partant du célèbre J'accuse, qui valut à Zola la condamnation à un an de prison et l'exil en Angleterre. Est-il encore possible, aujourd'hui, qu'un seul article ait une telle influence? Les journalistes peuvent-ils se poser hors la loi pourvu de faire leur travail? Les journaux perdent actuellement leurs lecteurs, ils ne jouent plus le rôle d'unificateurs de personnes partageant les mêmes idées et l'âge du papier est révolu. L'âge de l'écran commence...
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Nicolas Demorand |
Bien entendu, leurs discours respectifs étaient bien plus intéressants que cela, mais je n'ai pas tout retenu. ^^ Nicolas Demorand a parlé de "l'esthétique du spasme et du déphasement", une formulation que j'ai trouvée pertinente; deux des notions zoliennes m'ayant le plus marqué sont le "détracage" mental et "le clou de l'idée fixe"...
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À l'entrée de la maison. |
Une expérience intéressante, donc, et que je répéterai à l'avenir, même s'il est peut-être inutile d'y aller tous les ans, les intervenants n'étant peut-être pas tous passionnants. C'était très agréable, en tout cas, de côtoyer pendant une heure et demie d'autres personnes férues de Zola!
L'entrée est libre et il suffit de se présenter à la maison pour entrer dans le jardin; par contre, il y avait une queue considérable pour visiter l'intérieur de la maison et il vaut mieux réserver. Je mets l'invitation ci-dessus pour info, il n'est absolument pas nécessaire de l'imprimer pour être admis au pèlerinage!