vendredi 29 octobre 2021

Je pense trop. Comment canaliser ce mental envahissant (2010)

Je vous parle aujourd'hui d'un ouvrage qui m'a été prêté par une amie. Apparemment, on a eu une conversation sur le fait de trop penser cet été, mais je n'en ai aucun souvenir. 😂 

Christel Petitcolin est "Conseil et Formatrice en communication et développement personnel" (je cite la quatrième de couverture, majuscules superflues comprises 😜). Dans sa pratique, elle a rencontré de nombreuses personnes faisant preuve d'hyperefficience mentale et elle a écrit ce livre pour les aider à mieux se comprendre et mieux gérer leur vie.

Pour elle, l'hyperefficience mentale est une tendance caractérisée par la suprématie du cerveau droit. Le surefficient mental fait preuve d'hyperesthésie, c'est-à-dire qu'il est extrêmement sensible aux stimulus sensoriels (il prête attention aux odeurs, il est gêné par la musique forte...), d'hypersensibilité (réactions exacerbées aux interactions sociales), d'hyperaffectivité et d'hyperempathie. Il peut aussi avoir des problèmes de gestion du stress en raison de l'hypervigilance de son cerveau, mais je n'ai plus cet aspect-là en tête (et je n'ai pas envie de relire le chapitre concerné...).

"Le cerveau droit vit l'instant présent. Il privilégie l'information sensorielle, l'intuition et même l'instinct. Il perçoit les choses de façon globale et peut restituer un ensemble à partir d'un seul élément, même mineur. [...] Sa pensée en arborescence est foisonnante et lui donne accès à la pluralité des solutions. Affectif, émotionnel, donc irrationnel, il se sent appartenir à la famille humaine et même au monde du vivant."

Le cerveau droit a aussi une soif d'absolu qui le porte à faire preuve d'un certain idéalisme, voire d'un idéalisme certain, et applique un système de valeurs très rigide, ce qui en fait une proie idéale pour les manipulateurs...

Bon. J'ai entamé ce livre avec un apriori négatif envers son autrice à cause du titre. "Je pense trop", c'est une critique. C'est quelque chose de négatif. "Être surefficient mental", en revanche, c'est quelque chose de positif. Il y a "sur" et "efficience" dedans. Ça veut dire que vous pensez plus que les autres. Vous voyez le tour de passe-passe? Vous ne pense plus trop, vous pensez plusss. Vous n'avez plus un handicap, mais un atout. Et ça, c'est super flatteur pour le client... Il vient avec un problème et vous lui expliquez que pas du tout, il n'a pas un problème, il est extraordinaire. (Et encore, l'autrice utilise le terme de surefficience, qui est pragmatique, et pas le terme "surdoué", qui est, je crois, obsolète.)

Par ailleurs, la liste des traits des surefficients mentaux m'a semblé tellement large que n'importe qui peut s'y retrouver. Moi, par exemple, j'ai tous les traits que j'ai cités ci-dessus (hyperempathie, hyperaffectivité, etc.), à l'exception de la pensée en arborescence. Vous ne dormez pas la nuit parce que votre cerveau tourne à toute allure? C'est une marque d'hyperefficience mentale. Vous n'arrivez pas à structurer votre exposé d'histoire-géo parce que vous vous éparpillez sur plein de pistes différentes? C'est une marque d'hyperefficience mentale. Vous ne dites jamais non quand on vous demande un service? C'est une marque d'hyperefficience mentale...

Enfin, la description des "normopensants", à savoir les gens dominés par le cerveau gauche, en fait des êtres bornés, qui ne s'intéressent à peu près à rien et n'éprouvent pas de sentiments forts. Ils se contentent de ce qu'ils ont (ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, si je force le trait), ils sont très contents d'eux-mêmes et ils avancent péniblement d'une idée à l'autre, là où le surefficient mental a déjà traité mille informations dans toutes les directions...

Bon.

Ce que je viens de vous dire, c'est tout le mal que j'ai pensé de ce livre. Ajoutez-y que, après l'avoir terminé, j'ai visité le site de l'éditeur et découvert qu'il publie des témoignages sur les anges et des manuels de numérologie (🙃🙃🙃), et vous comprendrez que j'éprouve un certain scepticisme.

Toutefois, étant donné que j'ai un système de valeurs très rigide (ce qui, je le rappelle, peut être une marque d'hyperefficience mentale!), je dois aussi valoriser ce qui est à valoriser dans ce bouquin. Car je pense qu'il y a vraiment quelque chose à creuser dans cette histoire de cerveau dominant et dans les manières différentes dont les gens fonctionnent et appréhendent le monde. Tout le monde ne pense pas de la même manière, il peut être très difficile de ne pas être dans la norme et il est enrichissant pour tout le monde de prendre conscience de cette variété et de ces difficultés. Si les traits que je résume ici vous parlent, ce livre pourrait vous aider à y voir plus clair. Il est même structuré de façon très intelligente (deux parties descriptives sur l'organisation mentale et la personnalité et une partie sur la vie une fois ce trait connu). Je pense que ça peut être utile pour quelqu'un qui a eu des difficultés à s'adapter au système scolaire, par exemple. Ou bien pour les femmes, tout simplement. Il n'est pas impossible que j'aie une vision excessivement genrée du monde occidental, mais l'hyperefficient décrit ici me semble bien correspondre aux trois quarts des femmes que je connais (pas parce que leur cerveau fonctionne différemment de celui des hommes, évidemment, mais parce qu'on les a élevées et formatées d'une certaine manière tout au long de leur vie).

Enfin, la page sur l'estime de soi m'a permis de constater que je dispose d'une solide estime de moi, ce qui est ma foi fort agréable à découvrir, même si je ne prends pas les propos de l'autrice pour argent comptant!

dimanche 24 octobre 2021

The Last Unicorn (1968)

Ma pile à lire ne contenant plus que sporadiquement des livres en anglais, je suis contrainte de relire des livres déjà rangés dans la bibliothèque. Et bien que j'en possède un certain nombre, c'est toujours un casse-tête de trouver quoi lire... Cette fois-ci, j'ai choisi la Dernière licorne de Peter S. Beagle. À la base, j'ai vu le dessin animé quand j'étais enfant, puis j'ai lu le livre il y a une dizaine d'années.

L'histoire: une licorne qui a toujours vécu dans sa forêt entend deux chasseurs affirmer que les licornes ont disparu. Étonnée, elle quitte sa forêt pour retrouver ses semblables. Sur son chemin, elle rencontre Schmendrik, un sorcier qui cherche ses pouvoirs, et Molly Grue, qui vit dans les bois avec une bande de hors-la-loi. Leur quête les mènera jusqu'au château du terrible roi Haggard...

Le dessin animé de 1982 étant très fidèle au roman, il n'y a pas de grande découverte à faire ici si on a déjà vu l'adaptation. On y rencontre les quatre gardes de Haggard et on apprend qu'une sorcière a lancé une malédiction sur le château et la ville voisine. À part ça, j'ai eu l'impression de lire le script du dessin animé tellement je retrouvais les dialogues mot pour mot (oui, j'ai l'impression de connaître le dessin animé par cœur 😁). Bien sûr, cela n'est pas un problème de la part du roman, juste une remarque expliquant en partie mon manque d'implication dans cette lecture.

Par ailleurs, le style de Beagle est très particulier. L'auteur est très doué avec les mots. Il déforme des expressions consacrées, accole deux mots qui ne vont pas ensemble ou décrit de manière étonnante – mais tout en raffinement – un phénomène étrange (ainsi, le chat qui sort "d'un repli de l'air" vers la fin, si je me souviens bien). Parfois, un personnage se met à rimer, l'air de rien. Cela donne une ambiance merveilleuse au sens premier du terme: le merveilleux, le magique, le monde à côté du nôtre qu'on aperçoit seulement. C'est parfait pour un roman sur une licorne, évidemment! Moi, par contre, je ne suis pas trop rentrée dedans. Ce genre de procédé me perd très rapidement car je ne sais jamais si je ne comprends pas un truc 1/ parce que le fait que l'anglais n'est pas ma langue maternelle m'en empêche ou 2/ parce que l'auteur a réellement proposé quelque chose de hors de l'ordinaire. Et puis je n'aime pas trop les trucs farfelus à la Alice au pays des merveilles, et certains passages m'ont semblé du même genre.

Bon, je critique, je critique, mais j'ai fini le roman en larmes, évidemment. Il s'en dégage une terrible nostalgie de... Je ne sais pas trop de quoi. D'une sorte d'innocence, de l'espoir que le monde soit plus beau qu'il n'en a l'air... Et en même temps, c'est une histoire assez injuste, dont le dénouement est aussi positif que tragique... Bref, faites-vous votre propre idée!

"You can find your people if you are brave. They passed down all the roads long ago, and the Red Bull ran close behind them and covered their footprints."

mardi 19 octobre 2021

El peso del corazòn (2015)

Chronique express!

Après Lagrimas en la lluvia, j'avais très envie de retrouver Bruna Husky, la réplicante de combat créée par Rosa Montero, et j'ai donc commandé la suite illico presto (enfin, à la vitesse inexistante de ma connexion de vacances, j'ai mis genre deux jours à passer ma commande 🤣). Ce deuxième roman commence dans une zone Zéro, une région très polluée, où Bruna s'est rendue pour son travail de détective et où elle prend sous son aile une petite fille russe. Ce qu'elle regrettera assez vite, car la petite mord quand elle n'est pas contente. Bruna l'appelle "le monstre" ou "la Russe" et ne sait plus comment s'en débarraser, j'adore. 🤣 Leur rencontre, ainsi qu'une mystérieuse mission confiée à Bruna par une cliente fortunée, vont mettre notre réplicante sur la piste d'une nouvelle affaire, qui l'emmènera sur Labari, une station artificielle où s'est mise en place une société ultra autoritaire, et en Finlande...

Les ingrédients de ce deuxième roman sont exactement les mêmes que dans le premier et ça marche aussi bien. J'adore que Bruna fasse connerie sur connerie dans sa vie personnelle, que ce soit dans son rapport à l'alcool ou dans celui avec Paul Lizard, un policier, et qu'elle insulte régulièrement, dans sa tête, la vie et les gens. 😂 J'adore que l'histoire se passe à Madrid: avec le fait que je lis ça en espagnol, j'ai une sensation de dépaysement total. J'adore que Bruna ait des pulsions sexuelles très fortes et décrites de manière factuelle, presque crue, même si elle se jette dans les rapports sexuels avec un jusqu'auboutisme quasiment sentimental qui m'emballe moins. J'adore les personnages secondaires, comme l'archiviste Yannis et le bubi Bartolo ("Bartolo bueno, Bartolo bonito!" Ohlàlà! 🤩🤩🤩🤩). Et j'adore cet avenir urbain, triste et pauvre, même s'il est très effrayant. Il est vrai que l'effet de surprise du premier tome est passé et que l'enquête a moins d'ampleur (quoique... les déchets nucléaires, ça fait réfléchir...), mais le voyage reste génial. Le troisième tome est dans ma pile.

Allez donc voir ailleurs si ce cœur y est!
L'avis de Baroona
L'avis du Chien critique
L'avis de Lorhkan
L'avis de Tigger Lilly

jeudi 14 octobre 2021

Deux lectures courtes: L'Échappée belle (2001, rééd. 2009) et le hors-série Une Heure-lumière 2018

Pour des raisons de calendrier, je réunis exceptionnellement deux livres dans ce billet: deux lectures courtes et stratégiques en une période où j'ai eu du mal à dégager du temps pour lire.

L'Échappée belle d'Anna Gavalda (autrice dont je vous ai déjà parlé ici) est le récit d'une escapade. Deux sœurs et un frère se retrouvent pour assister à un mariage. Dans la voiture, l'épouse du frère exprime de maintes manières son mécontentement face à leur manque d'organisation ou leur retard, et l'atmosphère est tendue; mais les trois membres de la fratrie se serrent discrètement les coudes, gardant leur calme face à la tempête. Une fois arrivés à destination, ils découvrent que leur frère cadet n'est pas venu et décident, sur un coup de tête, de le rejoindre.

C'est une jolie histoire pleine de souvenirs d'enfance et d'une solidarité propre aux fratries, mais avec plein de sentiments nuancés, car rien n'est tout blanc dans les vies de ces quatre personnages, vus par la narratrice, Garance. Pendant quelques heures, ils vont se retrouver entre eux, comme autrefois. Quand j'ai lu ce roman pour la première fois, il y a plus de dix ans, j'ai adoré cette bouffée d'air, cette envie d'évasion. J'ai moins ressenti cet enthousiasme cette fois, mais j'ai tout de même passé un joli moment. C'est un roman riche de nostalgie face au temps qui passe. Rien d'exceptionnel, mais la réalité de nos vies. Pour info, j'ai lu l'édition revue et corrigée parue chez le Dilettante, qui reprend le roman paru à l'origine chez France Loisirs en 2001.

Le premier hors-série de la célèbre collection Une Heure-lumière du Bélial' a atterri entre mes mains par erreur; je l'ai offert deux fois à la même personne, alors je suis rentrée chez moi avec. 😅 Il comprend une introduction d'Olivier Girard, fondateur du Bélial', qui raconte comment est né le projet de la collection. Très intéressant, même si tous ces gens qui insistent sur l'invendabilité des nouvelles en France me semblent surtout regarder leur fascinant nombril de gens plus intellectuels que les autres parce qu'ils lisent des textes courts... 🤔 Suit une nouvelle de Ken Liu, Sept anniversaires, traduite de l'anglais par Pierre-Paul Durastanti. Sept anniversaires, sept journées dans la vie d'une femme à la vie incroyablement longue, qui assiste à une évolution radicale de la Terre et de l'humanité. Après un premier chapitre très touchant, et malgré la présence de nombreux thèmes pertinents (relations parents-enfants, responsabilité de l'être humain vis-à-vis des autres espèces vivantes...), j'ai totalement décroché de ce texte trop désincarné pour moi. Enfin, le recueil se clôt sur une interview d'Aurélien Police, illustrateur ayant dessiné toutes les couvertures de la collection. Très intéressant aussi, même si on devine un certain égo, comme chez Olivier Girard. (En même temps, je suppose qu'on ne perdure pas dans l'édition et l'illustration si on n'a pas un minimum d'égo pour y croire...)

Voilà, une lecture pas très enthousiasmante pour moi. J'ai préféré le hors-série de 2020. Mais je vous conseille de lui donner une chance s'il croise votre chemin: la nouvelle de Ken Liu fait à peine trente pages, ce serait dommage de se priver d'une rencontre avec cet auteur... Vous pouvez aussi lire les avis de Lorhkan et d'Ombrebones, qui sont plus enthousiastes.

samedi 9 octobre 2021

Les BD du troisième trimestre 2021

Comme tous les trimestres, retour sur mes dernières lectures de bandes dessinées et de comics.

La compil du chat assassin de Véronique Deiss, d’après Anne Fine, traduite de l’anglais par Véronique Haïtse (2021)

La série du chat assassin compte plusieurs romans écrits en anglais par Anne Fine. En France, ils sont disponibles chez l’École des Loisirs dans une traduction de Véronique Haïtse. Rue de Sèvres propose également une adaptation en bande dessinée avec Véronique Deiss, dont ce volume regroupe les quatre épisodes: Journal d’un chat assassin, Le Retour du chat assassin, La Vengeance du chat assassin et L’Anniversaire du chat assassin. Les dessins sont très rigolos et les histoires sont cocasses. Tout commence par le retour du chat à la maison avec un lapin mort, ce qui pousse ses humains à le qualifier d’"assassin". C’est un bon moment de lecture féline, bien que ce ne soit pas mémorable. Et le prix est franchement raisonnable: 15€ pour quatre bandes dessinées, même courtes, c’est une bonne affaire!
Éditeur: Rue de Sèvres

Boule et Bill n° ? de Jean Roba ( ?)

J’ai lu un album de Boule et Bill en vacances dans une location et je n’ai pas noté le titre ou le numéro, donc je ne suis pas sûre de quel album c’était… Probablement Carnet de Bill, paru en 1976. C’était adorable. J’aurais tellement aimé lire ça quand j’étais gamine… 

Revolution de John Barber, Cullen Bunn et Fico Ossio, traduit de l’anglais par Cédric Delarbre (2021)

Attention, cross-over de la mort qui tue! Cet album de six épisodes (Prélude et les numéros 1 à 5) met en scène les Transformers, les GI Joe, Action Man, les Micronautes, ROM et MASK. Six licences de jouets que je connais très mal, voire, pas du tout, à l’exception de mes bien-aimés Transformers. C’est franchement mauvais, je n’ai rien compris à l’intrigue et les dialogues m’ont parfois semblé n’avoir ni queue ni tête. Une seule chose est claire: Optimus Prime est toujours ultra charismatique quand il prend la pose! Et Windblade, la seule Transformer femme, a des gros seins. 🤣 Je suis épatée de l’existence de ce truc, c’est vraiment dingue. Vestron publie des tas de cross-over hallucinants, genre Transformers vs Terminator, Transformers et Retour vers le futur, Robocop vs Terminator… Qui eût cru qu'il y avait un tel marché?
Éditeur: Vestron

Dino Park de Plumeri et Bloz (2021)

Ce spin-off des Dinosaures en bande dessinée, série dont je vous ai déjà parlé ici, ici et ici, met en scène de nombreux dinosaures dans un parc à dinosaures. C’est ultra-référencé à Jurassic Park, parfois jusqu’à l’excès tellement le modèle revient constamment, mais c’est aussi amusant et instructif que la série de départ. Il y a un véritable effort de transmission des informations connues sur les dinosaures présentés, y compris à travers trois doubles pages qui ne sont pas consacrées à des planches mais à l’approfondissement d’un sujet précis. À offrir sans hésitation aux moins de dix ans, qu’ils soient mordus de dinos ou pas.
Éditeur: Bamboo

Thanos gagne de Donny Cates (scénario) et Geoff Shaw (dessin), traduit de l’anglais par Mathieu Auverdin pour Makma (2017)

Cet arc narratif de six épisodes s’insère dans la série Thanos Vol. 2 de Marvel, mais peut se lire indépendamment malgré les nombreuses références à d’autres personnages ou évènements. Le Thanos de notre époque voit débarquer Ghost Rider (oui oui… Ghost Rider… Le personnage de Nicolas Cage… 😄) avec la Pierre du temps, qui l’embarque dans le futur, à la rencontre de lui-même: un vieux Thanos, devenu roi d’un univers désert, dont il a pratiquement éradiqué toute forme de vie. Vous savez peut-être que 1/ je déteste les histoires de voyage dans le temps et 2/ j’ai détesté Thanos au cinéma… Il est donc surprenant que j’aie apprécié cet arc, qui est plutôt bien foutu et bien dessiné et montre les véritables motivations de Thanos: loin de vouloir "rééquilibrer l’univers" par un massacre d’ampleur, il veut simplement tuer tout le monde pour séduire la Mort, dont il est amoureux. Une motivation que je trouve beaucoup plus censée. Et puis il a tué sa mère quand il avait douze ans, ce que je trouve digne d’un vrai méchant.
Éditeur: Panini

Thanos. Sanctuaire zéro de Tini Howard (scénario) et Ariel Olivetti (dessin), traduit de l’anglais par Jérémy Manesse (2019)

Cette histoire en six épisodes raconte le début de la relation entre Gamora et Thanos. Leur rencontre se fait dans la violence: Thanos extermine les habitants de la planète Zen-Whoberi afin d’empêcher le Magus de les convertir à sa religion, l’Église Universelle de la Vérité, mais laisse la vie sauve à une petite fille qui, comme lui, voit la Mort. Il la ramène sur son vaisseau, où elle doit se reconstruire. L’histoire est racontée par Gamora, adulte, à un petit enfant qui n’est autre qu’une version du Magus venue… je ne sais d’où en fait, probablement d’un futur parmi d’autres? Quoi qu’il en soit, l’histoire est intéressante, puisqu’on voit une petite fille à la résistance extraordinaire s’adapter à un contexte ultratraumatisant pour survivre. Et Thanos, qui court après la Mort et est hanté par le Magus qui lui parle alors que Thanos n’a rien demandé, est plutôt compréhensible et presque sympathique.
Éditeur: Panini

Le chat qui rendait l’homme heureux – et inversement (vol. 1) d’Umi Sakurai, traduit du japonais par Sophie Piauger (2018)

Un homme seul et triste adopte un chat exotic shorthair, qui s’ennuie dans sa cage dans une animalerie et dont personne ne veut parce qu’il est gros et n’est plus un bébé. (J’ai vérifié à quoi ressemblent les exotic shorthair et il faut dire que ce ne sont pas les chats les plus sexys qui soient…) Il l’appelle Kukumaru, qui signifie quelque chose comme "grand bonheur, bonheur en rond". Les deux vont retrouver l’amour et la joie au contact l’un de l’autre. Fukumaru est totalement hystérique d’avoir été adopté, lui qui croyait que personne ne voudrait jamais de lui, et l’homme se rouvre progressivement à la vie. On comprend assez rapidement qu’il a vécu un deuil douloureux. C’est une belle histoire sur la manière dont les animaux de compagnie nous aident à surmonter la solitude et à être heureux, tout simplement. Deux petites critiques, toutefois: la relation humain-chat est vraiment très fusionnelle (même pour moi!) et il est parfois difficile de comprendre à qui appartient la voix off, car le narrateur change de chapitre en chapitre (parfois le chat, parfois l’homme, parfois une autre personne).
Éditeur: Soleil

Docteur Strange & Docteur Fatalis: Triomphe et tourment de Roger Stern (scénario), Mike Mignola (dessin) et Mark Badger (encrage et couleurs), traduit de l’anglais par A. Catteau (1989)

J’ai beaucoup apprécié cette rencontre entre le docteur Strange et le docteur Fatalis, qui font temporairement équipe pour libérer la mère de ce dernier des Enfers. L’histoire est bien menée et se lit très bien seule, sans connaître les personnages ou d’autres comics. Et Mike Mignola au dessin, c’est toujours le bonheur. Et puis j’ai lu une édition spéciale en très grand format: l’ouvrage est difficile à ranger dans la bibliothèque, mais les planches gagnent à être vues en grand ! 💖
Éditeur: Panini

lundi 4 octobre 2021

La gamelle de septembre 2021

Septembre, le mois de la rentrée et du retour à la vie réelle après la pause des vacances...

Sur petit écran

Pas de film.

Sur grand écran

Shang-Chi et la légende des dix anneaux de Destin Daniel Cretton (2021)


Pfiou! La bande-annonce m'avait tellement peu convaincue que je m'attendais à un gros navet, et en fait j'ai trouvé ça super, à tel point que je suis allée le voir deux fois. Shang-Chi est un Marvel fort sympathique avec de nouvelles perspectives qui relèvent quasiment du fantastique – au final, le danger qui menace la Terre est une créature démoniaque type Cthulhu. Il y a une dragonne. Et il y a Morris. J'adore Morris. 😍

Dune. Première partie de Dennis Villeneuve (2020)
Un film total, porté par une vision totale; Dennis Villeneuve a pensé son univers dans les moindres détails et tout est très convaincant. L'histoire prend son temps pour nous faire entrer dans la vie des personnages et les poser, et le tout est porté par une musique très bien choisie (bravo Hans Zimmer). Je dois toutefois dire que je n'ai pas été plus transportée que ça. En partie à cause d'une certaine froideur permanente, à l'exception de LA scène de Jason Momoa (le seul personnage qui sourit de tout le film est aussi mon préféré, et ce n'est peut-être pas un hasard...), et en partie de quelques éléments que j'ai trouvés plus faibles, comme le méchant très méchant, très avide, très moche et très obèse (sans commentaires...) ou le retour incessant de figures féminines à contre-jour, un truc que je trouve insupportable.
Sur le plan "la hype m'a grave saoulée": pour un film que certains qualifient de féministe et d'écologiste, les femmes sont étonnamment cantonnées à de la figuration (à contre-jour!) et toute notion de rapport à l'environnement est traitée étonnamment rapidement. C'est un film à voir pour la beauté de ses images, pas du tout pour son contenu ou son message.

Du côté des séries

Rien, hélas. J'ai perdu mon rythme de croisière en août, à cause de ma connexion pourrie en vacances, et je n'ai pas repris en septembre... Mais il faut que je m'affole pour revoir la première saison de The Witcher avant la sortie de la deuxième!

Et le reste

J'ai lu lu numéro 3 d'Epsiloon, qui m'a convaincue de ne pas poursuivre avec cette revue (ou bien ponctuellement, si le dossier porte sur un sujet qui m'intéresse), et mon Cheval Magazine adoré en fin de mois.