jeudi 30 mai 2019

Les 1001 vies des livres (2014)

Chronique express!


Les 1001 vies des livres d'Éric Dussert et Éric Walbecq est un recueil d'anecdotes et d'informations diverses sur les livres. Par exemple, le chapitre 2, intitulé "Le livre extrême", recense les livres les plus anciens, les plus petits ou les plus gros; le chapitre 11, intitulé "Peut-on lire les livres imaginaires?", parle de livres inventés en littérature (dont le Nécronomicon de notre ami Lovecraft). Je l'ai lu car je l'ai trouvé dans l'entrée de mon immeuble, sur le comptoir des gardiens, qui sert d'étagère de partage de livres.

Bon. La plupart des informations étaient intéressantes, mais j'ai tout oublié aussitôt. Il y avait énormément de références que je ne connaissais pas et qui ne m'ont pas parlé, et puis tout simplement une masse de données trop importante pour vraiment la digérer et l'intégrer à son bagage culturel. J'ai apprécié sur le coup, mais je n'en ai rien tiré. Dommage. C'est peut-être un livre à picorer aux toilettes plutôt qu'à lire d'une traite, en fait.

samedi 25 mai 2019

The Martian (2011)

Chronique express!


Après un accident, Mark Watney se retrouve seul sur Mars, abandonné par ses coéquipiers qui l'ont cru mort. Il n'a aucun espoir de secours et ne peut pas communiquer avec la Terre. Déterminé à survivre le plus longtemps possible, il mobilise toutes ses connaissances en ingénierie et en botanique pour exploiter au mieux les maigres ressources dont il dispose, comme les douze pommes de terre qui vont lui permettre de lancer l'agriculture martienne. 😂

Il y a quelques années, j'ai vu l'adaptation cinématographique de Ridley Scott de ce roman, que j'ai trouvée très sympathique, et j'ai donc sauté sur l'occasion de le lire quand il a fait son apparition dans l'entrée de mon immeuble – en anglais en plus, ce qui est rarissime. Le film me semble très fidèle car j'ai retrouvé tous les souvenirs que j'en avais dans ma lecture. Avec son ton humoristique, son découpage rapide et ses références pop culturelles, The Martian est un livre d'une efficacité redoutable. Dès la première page, j'ai su que j'étais ferrée. En cela, il m'a rappelé The Da Vinci Code, véritable machine de guerre du roman américain contemporain. Alors, certes, je suis passée à côté d'une partie du roman, d'une part parce que le contenu est réellement technique et d'autre part parce que je ne possède pas tout le vocabulaire anglais nécessaire, mais ça n'a pas grande importance; le véritable intérêt est dans la progression des travaux de Mark, qui bricole tout ce qu'il peut, réussit à reprendre contact avec la NASA et lutte contre une planète qui, à défaut d'être hostile au sens propre du terme, ne fait rien pour l'aider. 😂

S'il faut trouver un défaut à ce livre, toutefois, c'est justement qu'il est trop efficace: le processus pour faire monter l'intérêt est trop visible, tant dans le découpage que dans les changements de points de vue, sans parler de répliques et de phrases destinées à meubler entre deux informations plus importantes (j'aurais dû compter le nombre de fois où un personnage était au bout du rouleau ou se frottait les yeux à cause du manque de sommeil, par exemple). En bref, c'est ce qu'on appelle un roman de plage, quelque chose de facile à lire et sans prétention littéraire; mais un roman de plage qui se passe sur Mars, ça vaut le détour!

Allez donc voir ailleurs si ce Martien y est!

lundi 20 mai 2019

Histoires d'amour de l'histoire de France n°10. Au temps de l'Aiglon (1980)

Chronique express!


Plus d'un an est passé depuis que j'ai découvert Guy Breton en lisant Drôles d'histoires de l'histoire de France, un recueil de courtes chroniques sur des sujets amusant ou étonnants de l'histoire. Ce volume-ci est du même genre, mais il n'aborde qu'un seul sujet: l'amour (au sens large: les sentiments, le sexe, les infidélités conjugales et les intrigues d'oreiller). Hasard de la récupération, j'ai lu le tome 10, qui parle du Second Empire, de la Commune et de la IIIe République, exactement la période de Zola. 😉

C'était chouette. Guy Breton était (est encore?) un bon vulgarisateur. On suit très aisément les intrigues abordées. Ce volume parle surtout de Napoléon III, qui a multiplié les maîtresses, et c'est une super occasion de réviser l'histoire du Second Empire, notamment les relations avec l'Italie grâce à la Castiglione (haha! J'ai tellement pensé à Clorinde dans Son Excellence Eugène Rougon!! 😃), la campagne du Mexique (liée à un penchant de l'impératrice Eugénie, c'est elle qui a convaincu Napoléon d'y participer) et la défaite de Sedan. Le dernier tiers m'a moins intéressée car je ne connais pas les figures politiques des années 1870-1880, à part Gambetta (et encore... J'aurais été bien incapable de le situer avec précision dans la deuxième moitié du XIXe...).

Le bémol: je vous avais dit que Drôles d'histoires de l'histoire de France avait quelque chose de franchouillard; là, l'auteur ne fait guère dans la finesse pour parler de tous ces ébats sexuels, et ce avec une certaine condescendance goguenarde pour les femmes. Je vous laisse avec un exemple qui pique particulièrement les yeux: "Les Communards étaient des hommes qui appréciaient les joies saines de l'existence et savaient mettre la main à la fesse d'une jolie Parisienne, entre deux fusillades." Purée, on se croirait chez San-Antonio, c'est horrible. 😂

mercredi 15 mai 2019

Como agua para chocolate (1989)

Como agua para chocolate de Laura Esquivel m'a été recommandé par une Mexicaine rencontrée à un mariage (un mariage entre une Allemande et un Français, d'ailleurs; c'était joliment international).


L'histoire est celle de Tita, une femme condamnée à une triste vie: comme elle est la benjamine de la famille, sa mère lui interdit de se marier et exige qu'elle prenne soin d'elle jusqu'à sa mort, conformément à la tradition familiale. Pourvu de rester près de Tita, Pedro, l'homme qui l'aime et qu'elle aime, épouse Rosaura, sœur deTita. Vous pouvez l'imaginer, la vie n'est pas facile dans le ranch mené d'une main de fer par la matriarche, qui surveille attentivement Pedro et Tita pour éviter le moindre écart. Tita, désespérée, fait la cuisine pour toute la famille et ses plats expriment mystérieusement ses émotions.

La particularité de ce livre est qu'il est découpé en douze chapitres correspondant aux douze mois de l'année et à douze recettes cruciales dans la vie de Tita. C'est très appétissant et ça se lit facilement (avec toutefois une grosse difficulté pour moi, à savoir le fait que le livre soit mexicain: non seulement je ne lis pas l'espagnol aussi bien que mes autres langues, mais en plus je ne connais pas du tout les vocabulaires spécifiques des nombreux pays hispanophones des Amériques!). Bon, tout ça ne casse pas forcément trois pattes à un canard, mais j'ai eu envie de savoir comment allait évoluer la vie de Tita. Il faut dire qu'il se passe des choses très bizarres quand elle fait la cuisine. Ainsi, un jour qu'elle serre contre sa poitrine un bouquet de roses offert par Pedro, les épines lui percent la peau et son sang tache les pétales; une fois utilisés dans une recette à la rose, ces pétales auront les effets aphrodisiaques les plus étranges sur les personnes les dégustant, à tel point que sa sœur Gertrudis, brûlante de désir, met le feu à la structure en bois qui sert de douche dans le ranch et s'enfuit, nue, dans la campagne, où elle copule avec le premier homme venu! 😂

Cet aspect surnaturel semble, d'après une ou deux chroniques lues sur le net, correspondre au réalisme magique sud-américain, que je ne connais absolument pas, mais qui m'était effectivement venu en tête quand j'ai compris que le récit de Laura Esquivel ne respectait pas les lois habituelles de notre monde. Il faut peut-être mieux le savoir avant de s'attaquer à ce livre; je connais pas mal de personnes que ce genre d'évènement "sortirait" totalement de la lecture.

Pour ma part, j'ai accepté les éléments surnaturels plutôt facilement, mais je n'ai pas non plus été "happée" par l'intrigue amoureuse et familiale à proprement parler, à savoir le fait que Pedro et Tita se tournent autour pendant des années, parfois avec une certaine bêtise qui ne me les a pas rendus sympathiques. Ce n'est donc pas une lecture qui me marquera longtemps, mais qui m'a assurément donné envie de faire la cuisine! On parle beaucoup d'oignons dans ce roman et l'odeur de l'oignon frit dans l'huile d'olive est pour moi une des plus formidables odeurs existant en cuisine et une des plus évocatrices de l'enfance...

Allez donc voir si ce chocolat y est!

vendredi 10 mai 2019

The Will and the Deed (1960)

Ellis Peters, de son vrai nom Edith Pargeter, était une auteure (autrice...) britannique de policiers surtout connue pour les enquêtes de Cadfael, un moine bénédictin du XIIe siècle, qui ont été adaptées en série télévisée avec Derek Jacobi dans le rôle-titre. Je vous ai parlé d'un de ses livres il y a deux ans ici. Au détour des trouvailles d'occasion, je suis tombée sur cette enquête contemporaine, qui n'a rien à voir avec Cadfael (même si la couverture peut s'avérer trompeuse avec ce côté "manuscrit"...).


Au retour de l'enterrement d'une célèbre cantatrice, un groupe de Britanniques se retrouve coincé dans un petit village de montagne autrichien, totalement coupé du monde en raison des fortes chutes de neige. Autant lire tout de suite le testament de la diva, sans attendre d'être de retour à Londres. Malheureusement, la lecture qu'en fait l'avocat n'est pas pour plaire à tout le monde: la fortune de la décédée n'ira pas à sa famille mais à son vieil ami Richard, avec lequel elle a chanté pendant des années. Bien sûr, ledit Richard est retrouvé mort quelques heures plus tard, ce qui nous laisse cinq suspects qui avaient à gagner gros, étant donné que la fortune leur reviendrait si Richard mourait sans laisser, à son tour, de testament.

Bref, vous l'aurez compris, ce roman est un whodunnit, un genre que j'adore. Donc, j'étais ferrée. Malgré des conditions de lecture défavorables dues au manque de temps, j'ai apprécié, comme toujours, de recueillir les indices et de peser le pour et le contre pour savoir qui, de l'assistante, la nièce odieuse, le neveu réservé, le docteur aux nerfs d'acier ou l'agent de longue date avait décidé d'empoisonner le pauvre Richard, un vieux monsieur écrasé de chagrin, pourvu de mettre la main sur quelques dizaines de milliers de livres. Je n'ai pas vu venir certaines choses, notamment un pari extrêmement risqué de Susan, l'assistante, et j'ai plutôt bien marché, dans le sens que j'ai cru sans me poser aucune question à quelque chose que l'assassin a voulu me faire croire. J'ai aussi apprécié la touche émotionnelle et humaine qui caractérisait les réflexions de Susan et Laurence (le neveu) et qui les a rendus très crédibles et réels.

Toutefois, j'ai failli identifier l'assassin très vite à cause d'un indice gigantesque, tellement gigantesque que j'ai cru qu'il s'agissait d'une fausse piste (d'où le fait que j'ai failli l'identifier). Mais non, pas de fausse piste, c'était bien lui. J'ai fait exactement le même reproche à The Confession of Brother Haluin et je me demande si c'est une faiblesse d'Ellis Peters, du coup. Un autre critique concerne l'énormité scénaristique qui permet aux personnages de débarquer dans le patelin de montagne où a lieu le meurtre: ils ont un accident d'avion. Et sans le moindre blessé, en plus. 😀

Ces réserves ne m'empêcheront pas de relire la dame au fur et à mesure de mes trouvailles d'occasion, d'autant plus que je trouve que ces poches usés par le temps vont très bien avec l'atmosphère du roman policier britannique...

dimanche 5 mai 2019

La gamelle d'avril 2019

Après un mois de mars très calme, j'ai retrouvé un peu de normalité en avril. Ouf. 😁

Sur petit écran

Mortal Engines de Christian Rivers (2018)


Ce deuxième visionnage a confirmé tout le bien que j'ai pensé de ce film lorsque je l'ai vu au cinéma en janvier. C'est tout à fait le genre d'aventure que j'apprécie et je trouve l'univers enthousiasmant.

Sur grand écran

Captain Marvel d'Anna Boden et de Ryan Fleck (2019)


Les super-héros Marvel envahissent les années quatre-vingt-dix avec une guerrière Kree qui essaye de découvrir son passé, qui est visiblement lié à la Terre mais dont elle ne garde aucun souvenir. Un film sympa, efficace, drôle, bien rythmé et tout à fait à mon goût concernant le personnage féminin, dans le sens que, globalement, le fait que ce soit une femme n'a pas grande importance et ne donne pas lieu à la sexualisation outrancière qui caractérisait, par exemple, la première apparition de la Veuve noire dans... Je ne sais plus... Iron Man 2? En bref, une réussite, même si ce n'est pas forcément le plus ambitieux des Marvel: on s'est habitués à voir des combats aux proportions plus gigantesques dans les Avengers et un super-héros seul, ça fait tranquille à côté. 😅

Green Book de Peter Farelly (2018)


Un beau film sur la ségrégation dans le sud des États-Unis pendant les années soixante. C'est le premier "petit film" que je vois depuis des mois (pas un blockbuster, j'entends) et c'était fort agréable. Viggo Mortensen joue très bien, comme d'habitude, et Mahershala Ali est irrésistible avec son élégance et sa retenue. Je ne connaissais pas cet acteur, mais j'ai complètement flashé! La fin est un peu trop positive et familiale pour mes goûts, mais rien de grave.
Bon, par contre, c'est bien beau de faire un film pour montrer que la situation des noirs était injuste, mais ça serait bien de ne pas véhiculer par ce même film des tas d'inepties et de clichés sur les Américains d'origine italienne. Parce que là c'était assez flagrant que les Italiens sont des pauvres beaufs: ignorance sociale et linguistique, attitude j'men foutiste, omniprésence de la mafia, violence, gesticulations des mains au moindre mot... Ajoutez à ça un "italien" incompréhensible ne ressemblant à RIEN, avec à peine un quart des mots reconnaissable... Est-ce ce que ça aurait vraiment crevé le budget de recruter des acteurs parlant un minimum italien ou d'apprendre de véritables phrases, avec le coaching d'un professeur d'italien, aux acteurs ne parlant pas cette langue? 😡

Le chant du loup d'Antonin Baudry (2019)


Un film français haletant et réussi. Faire monter la pression avec un film reposant en bonne partie sur un gars qui tend l'oreille pour identifier les sons dans un casque pour orienter un sous-marin, il fallait y penser. Tout ça m'a semblé très soigné et réaliste et m'a rappelé ma modeste expérience du ministère de la Défense, il y a fort longtemps. C'est un film militaire très éloigné de l'image que le cinéma donne généralement des opérations militaires; il y a une lenteur, une rigueur et une technicité presque frustrantes ici, un aspect renforcé par l'étroitesse du sous-marin. On assiste aussi à un processus de prise de décision difficile qui ne laisse pas indifférent...

Du côté des séries

Star Trek Discovery - saison 2 - 2019


J'avais beaucoup aimé la première saison sortie l'année dernière et j'ai suivi cette deuxième saison avec encore plus d'enthousiasme - et ce alors même que ça parlait de voyage dans le temps, un thème que je déteste! J'apprécie énormément le ton à la fois amusant et optimiste de la série, mais qui ne manque pas non plus de sérieux et de réflexion, ni d'émotion dans certains cas (bon, un peu trop à la fin, l'avant-dernier épisode fait décidément trop dans le pathos). En outre, cette saison a mis en scène des personnages de la série Star Trek d'origine, ce qui était franchement formidable, et m'a donné envie de la revoir. (Mais où trouver le temps de tout faire, comme d'habitude?) J'ai hâte de voir où la saison 3 va nous emmener! Pour en savoir plus, je vous invite à lire l'avis plus détaillé de Lorhkan.

Star Trek - saison 1 - 1966


Discovery oblige, j'ai regardé l'épisode en deux parties The Menagerie, qui était centré sur le capitaine Pike. J'aime beaucoup cet épisode parce qu'il parle de notre perception de la réalité et du bonheur. Quand je l'ai vu pour la première fois, il y a des années, j'aurais donné à peu près n'importe quoi pour avoir la possibilité de fuir dans une fausse réalité. Maintenant, je ne suis pas si sûre de mon choix. Et j'apprécie que l'épisode se termine justement de manière assez fine, sans jugement et avec compassion: ce choix, c'est à chacun de le faire.
En plus, cet épisode est sympa parce qu'on voit Spock aller très loin pour faire ce qui lui semble juste (il pirate quand même l'Enterprise!) et qu'on voit la solide amitié qui le lie à Kirk. Au début du premier épisode, on voit aussi McCoy, personnage que j'aime beaucoup.
Comme à chaque fois que je regarde un épisode de la série d'origine, j'ai été choquée non pas tant par les effets visuels vétustes mais par le côté dépassé de la manière de filmer et de jouer, cette extrême lenteur dans les réactions des personnages, avec ces longs plans sur des visages accompagnés d'une musique très "maniérée". J'adore!

Et le reste


En plus de mon Cheval Magazine habituel, j'ai lu trois magazines: un hors-série d'Esprit Yoga sur les salutations (juillet-août 2016), un hors-série de Science & Vie sur le temps, la matière et l'espace (septembre 2012) et le dernier Translittérature, le magazine de l'Association des traducteurs littéraires de France (printemps 2019), une lecture riche et passionnante.

J'espère que les croquettes de cette gamelle mensuelle vous ont plu!
Merci de m'avoir lue et rendez-vous le mois prochain!