samedi 29 juin 2013

Argent brûlé (1997)

Chronique express! 


Plata quemada de Ricardo Piglia, un Argentin que je soupçonne d'avoir un ancêtre italien au vu de son nom complet (Ricardo Emilio Piglia Renzi). Livre très gentiment prêté par ma prof d'espagnol. L'histoire d'un groupe de bandits qui prend la fuite avec une fortune après avoir dévalisé une banque pendant les années soixante. Malheureusement, je n'ai pas tout compris... J'ai buté sur beaucoup de mots et d'expressions argentins et j'ai trouvé certains passages totalement décousus. En même temps, certains personnages sont pesamment drogués, c'est sûrement pour ça...

Une lecture purement utilitaire donc, histoire de pratiquer mon espagnol.

jeudi 27 juin 2013

La liste de mes envies (2012)

J'inaugure aujourd'hui un nouveau type de chronique: la chronique express. Elle concernera l'immense majorité de mes lectures, que je passe actuellement sous silence par manque de temps pour rédiger une vraie chronique, ou par manque d'énergie face à des livres trop complexes, ou parce que je n'ai rien à dire ou que je ne trouve pas très constructif de critiquer un livre que j'ai détesté. Conséquence: certaines lectures disparaissent totalement de ma mémoire. Or, il serait bon de noter au moins quelques mots pour ne pas les perdre pour toujours...


La liste de mes envies de Grégoire Delacourt. Prêté par une amie. Une lecture sympathique et agréable, et particulièrement rigolote pour moi qui joue à l'EuroMillions puisqu'elle est le récit d'une humble mercière de Arras qui gagne un beau jour à ce jeu. Mais, comme tant de livres de littérature contemporaine, elle me laisse un goût de pas assez: écriture trop simple, histoire trop simple, morale trop simple (et trop complaisante envers les femmes en général, un peu comme si c'étaient toujours les hommes les méchants). C'est typiquement le livre dont je n'ai rien à dire. L'idée est bonne et l'auteur semble savoir ce qu'il fait. Mais quel dommage qu'il n'en ressorte que ce qu'on appelle communément "un livre à lire à la plage"... :(

Grégoire Delacourt, La liste de mes envies
Éditions Le Livre de Poche, 6,90€ 192 pages

mardi 25 juin 2013

Top Ten Tuesday (26)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire de la blogosphère littéraire. Initialement créé par The Broke and the Bookish, il a été repris en français par Iani.


Le thème de cette semaine
Le Top Ten des livres lus en 2013

Cette année, je frôle depuis mars ce qu'il semble communément admis d'appeler "la panne de lecture". En effet, j'ai surtout l'impression de lire des livres fadasses, qui ne m'apportent pas grand-chose ou qui m'ennuient carrément désespérément. Mais, en cherchant bien, j'ai réussi à trouver dix livres que j'ai vraiment aimés.
 
Exception faite de Un héros, qui est vraiment la lecture la plus marquante de l'année, les livres ne sont pas particulièrement classés par ordre de préférence. Je n'ai pas tenu compte des relectures.

1/ Un héros de Félicité Herzog. Chroniqué ici.

2/ D'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère. Chroniqué ici.

3/ La Fortune de Sila de Fabrice Humbert. Aussi bien écrit et aussi glaçant que Avant la chute (chroniqué ici pour ma médiathèque). Je vous jure que ce gars est le Zola du 21e siècle, avec le côté sombre de la mondialisation en plus! Il faut absolument que je lise L'Origine de la violence.

4/ Glacé de Bernard Minier. Chroniqué ici.

5/ Les animaux célèbres de Michel Pastoureau. Chroniqué ici.
 
6/ Ford County Stories de John Grisham. Un recueil de nouvelles difficile à décrire, à la fois noir et légèrement humoristique. Toutes les histoires se déroulent dans un Ford County fictif, quelque part dans le Sud des États-Unis. Franchement, il ne fait pas bon y vivre; mais lire ce qui arrive à ces gens est très sympa et un brin inquiétant.

7/ El escondite inglés de Miguel Mena. Un petit livre amusant sur les tribulations d'une jeune Espagnole qui perd sa valise en arrivant à Londres, ce qui entraîne une sorte de quiproquo géant impliquant le vol d'un Goya et l'Ambassade d'Espagne. Un bon exemple de "livre à lire à la plage" pour lequel cette catégorie n'est pas négative.

8/ Into the Wild de Erin Hunter. Chroniqué ici.

9/ The Haunter of the Dark de H. P. Lovecraft. Un recueil de nouvelles du maître de l'horreur. Je vous ai parlé plus en détail d'un des textes ici.

10/ 2001 - Odyssée de l'espace d'Arthur C. Clarke. Chroniqué ici.

samedi 22 juin 2013

Le Choix de Sophie (1979)

J'avais entendu parler du Choix de Sophie de William Styron il y a de nombreuses années, quand j'étais à la fac à Florence. Une prof nous avait parlé du terrible choix de cette Sophie --un choix comme seuls les Nazis peuvent en exiger-- et j'avais été très émue. C'est donc avec plaisir que j'ai emprunté ce livre lorsque je suis tombée dessus dans les rayons de ma bibliothèque...

...Seulement pour m'arracher très vite les cheveux. Car je n'ai pas aimé du tout. Si je suis allée jusqu'au bout, c'est vraiment parce que je n'abandonne jamais (ou presque!) un livre et que j'attendais d'en arriver à la description de ce choix. Choix qui est présenté en deux paragraphes à 30 pages de la fin, sans explications, sans réflexions, sans sentiments, et qui tombe, au final, un peu comme un cheveu sur la soupe. Misère...


Dans sa structure de départ, le livre commence un peu comme Gatsby. À New York, en juin 1947, un jeune aspirant écrivain venu du Sud des États-Unis rencontre des voisins un peu particuliers dans son nouveau logement. Nathan est un jeune scientifique juif brillant. Sophie est une très belle Polonaise rescapée d'Auschwitz. Notre narrateur entre dans la vie de ce couple, qu'il observera pendant tout l'été tout en étant légèrement déconnecté d'eux: ce sont eux qui mènent la danse et qui l'entraînent dans leur vie. Ou plutôt, c'est Nathan; Sophie, éperdument amoureuse, est elle aussi en train de suivre et non pas de mener. Il apparaît cependant très vite que leur relation est quelque peu explosive et que Nathan est violent. Dans les moments de calme, en l'absence de Nathan, Sophie raconte progressivement des épisodes marquants de sa vie en Pologne.

Je vous disais donc que je n'ai pas du tout aimé. Je n'ai pas accroché le style de l'auteur; j'ai trouvé les divagations du narrateur sur sa propre vie totalement sans intérêt; le contenu sexuel m'a mise un peu mal à l'aise, oscillant comme il le fait entre la frigidité et le vulgaire ou le malsain; j'ai eu envie d'étrangler Sophie, qui pleure ABSOLUMENT TOUT LE TEMPS, au bout de deux chapitres; j'ai cordialement détesté Nathan; et je n'ai ressenti aucune émotion face aux tristes événements décrits.

Mais ce que je voulais vous dire aujourd'hui, c'était ce que j'ai apprécié dans ce livre. Car il y a quand même deux petits trucs qui valent la peine d'être soulignés. :)

Le premier, le plus difficile à décrire, consiste en une certaine "exploration" de l'esprit humain, c'est-à-dire que le narrateur saisit avec une certaine subtilité ce qu'il se passe dans la tête de Sophie et des différents personnages qui entrent en scène. Quitte à mettre en scène des motivations pas très glorieuses. C'est une des choses que j'apprécie chez Zola et chez Primo Levi par exemple, donc ça m'a un peu rassérénée dans ma lecture.

Le deuxième, c'est la volonté de l'auteur de parler des camps de concentration comme machine à détruire et à faire souffrir tout le monde. L'héroïne est donc, comme je l'ai dit, polonaise; elle a été envoyé à Auschwitz parce qu'elle avait acheté un jambon au marché noir. Il est fait mention des prisonniers russes (me semble-t-il) sur qui ont été testées les chambres à gaz de Bikernau, ainsi que des Tsiganes. En parallèle, l'attitude de Nathan, le Juif qui ne parle que du génocide des Juifs en particulier, est présentée comme limitée, voire cruelle quand il en parle devant Sophie. C'est un point de vue assez rare, le génocide commis par les Nazis étant généralement passé dans l'histoire comme le génocide des Juifs, et puis les autres on les a un peu oubliés. Je suis actuellement en train de regarder Shoah de Claude Lanzmann (9h30 de film, la chose la plus chiante que j'ai jamais regardée de ma vie, je me demande quand est-ce que j'en viendrai à bout) et je trouve que Lanzmann a typiquement cette attitude qui consiste en quelque sorte à revendiquer le monopole de la douleur et à accuser le reste du monde d'antisémitisme...

Bien entendu, Sophie, et William Styron à travers elle, n'est pas naïve. Que le but premier des chambres à gaz était d'exterminer les Juifs est une certitude. Mais on ne peut pas, pour autant, ignorer la souffrance des autres; et cette prise de position est parfaitement et horrifiquement rendue par le discours de Wanda, une amie de Sophie, qui compare les Juifs et les Polonais à des rats prisonniers, respectivement, d'un tonneau sur lequel tire un fou et d'un immeuble en flammes. Mieux vaut être dans l'immeuble en flammes: les rats peuvent courir dans les étages et à terme, peut-être, l'incendie s'éteindra. Mais comment prétendre de ces rats-ci d'aller aider les rats prisonniers dans le tonneau?

Ce court passage m'a vraiment marquée et j'y ai vu un vrai talent d'écrivain. D'ailleurs, d'une manière générale, tous les passages qui se passent en camp de concentration, c'est-à-dire le récit de Sophie, sont bien mieux écrits que l'interminable flot de détails sur la vie du narrateur en 47...

Voili voilou. Si quelqu'un peut d'ailleurs m'éclairer sur tout ce que j'ai loupé dans ce livre, il est le bienvenu! :)

jeudi 20 juin 2013

De l'influence de la météo sur la lecture (si seulement on la connaissait à l'avance)

Nous sommes le jeudi 20 juin et il pleut des cordes.

Je suis ravie. Je déteste le soleil, le ciel bleu et la chaleur. (Parfois, je me dis qu'il y avait peut-être un vampire dans mes ancêtres...) Je déteste encore plus le fait que ces trois éléments rendent les gens heureux. L'été, j'agonise lentement sous mes strates de gras et je peste devant tous ces gens qui s'extasient parce qu'il fait beau. Je déteste regarder par ma fenêtre et voir ces gens contents. Du coup, cette pluie torrentielle me satisfait pleinement... Mais....

Mais si seulement j'avais su que ce temps automnal durerait aussi longtemps, j'aurais organisé mec lectures différemment; j'aurais lu en mars, en avril, en mai ou en juin des livres dont j'ai renvoyé la lecture à l'automne, comme tous les ans. Des recueils de Clark Ashton Smith, de Robert E. Howard dans sa veine horrifique, de fantômes, de Maupassant dans sa veine fantastique... Ils m'appellent et je n'ose pas les entamer, de peur que le beau temps revienne et ruine l'ambiance propice à ces lectures! J'attends le merveilleux mois d'octobre et ses soirées sombres pour retrouver le petit frisson et le petit souffle froid qui passe très vite sur ma nuque quand les monstres sont de sortie... Mais.... S'il faisait beau en octobre, pour "compenser" ce printemps humide? Je serais bien attrapée...

Je ne vois qu'une solution: il faut que je (re)déménage à Dublin, voire même en Islande! Les nuages de cendre, ça doit être l'éclairage idéal pour se faire un peu peur...

mardi 18 juin 2013

Top Ten Tuesday (25)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire de la blogosphère littéraire. Initialement créé par The Broke and the Bookish, il a été repris en français par Iani.


Le thème de cette semaine:
Les 10 livres à lire cet été (votre PAL de cet été)

Un thème très difficile, vu l'état de ma PAL. Enfin, le non-état de ma PAL: CINQ livres. Dont trois que je ne compte pas du tout lire avant l'année prochaine, afin de laisser passer un peu de temps entre deux lectures de ces auteurs.... Autant vous dire que ça va mal, très mal... Mais autorisons-nous à rêver et imaginons ce que je lirais en juillet et en août si j'avais un beau budget et une belle organisation.

1/ La première chose qu'on regarde de Grégoire Delacourt. Je l'ai réservé à la bibliothèque, donc il est certain que je le lirai, au moins celui-ci.

2/ A Feast for Crows de G. R. R. Martin. Le quatrième tome du Trône de fer. Trois mois que j'ai lu le troisième tome et que je regarde avec désarroi celui-ci. (Je suis apparemment la seule à ne pas être totalement embarquée par cette série.)

3/ Conseils d'amie à la clientèle d'Anna Sam. La "suite" des Tribulations d'une caissière.

4/ Mon traître et Retour à Killybegs de Sorj Chalandon. Parce qu'ils se passent en Irlande...

5/ C'est en hiver que les jours rallongent de Joseph Bialot. Un livre sur les camps de concentration. Parce que j'ai cette habitude insensée de lire des livres et de regarder des films sur ces trucs macabres et déprimants.

6/ Un livre de Badinter, soit L'Abolition soit Oscar Wilde ou l'injustice. Ou bien encore 84 Charing Cross Road de Helen Hanff... Ou encore le premier tome de Kusheil de Jacqueline Carey. Bref, des livres recommandés en speed-booking en janvier 2011 et toujours pas lus... (J'ai honte....)

7/ Les Lames du Cardinal de Pierre Pevel. Je n'en ai lu que du bien et j'ai très envie de le lire... Mais que faire si j'en suis aussi déçue que j'ai par exemple été déçue par le Trône de fer cité plus haut?

8/ L'élixir des Templiers de Alfredo Colitto. Rassurez-vous, le titre original de ce livre italien ne surfe pas sur la vague des Templiers: Cuore di ferro ("Coeur de fer"). Un petit policier médiéval qui se passe à Bologne. Envie, envie.

9/ L'origine de la violence de Fabrice Humbert. Parce que j'ai adoré Avant la chute et La Fortune de Sila. Et parce que j'ai cette habitude insensée de lire des bouquins déprimants...

10/ La suite de La Guerre des clans. Parce que ça fait déjà six mois que j'ai lu le premier tome... J'ai honte...

On en reparle en septembre, voir si j'ai réussi à faire quelque chose de mon été? :)

jeudi 13 juin 2013

Glacé (2011)

Un cheval retrouvé décapité et dépecé à l'arrivée d'un téléphérique, à deux mille mètres d'altitude, juste au-dessus d'une gigantesque usine hydroélectrique souterraine, par un matin de décembre gelé et enneigé. Une enquête qui commence avec réticence pour le commandant Servaz, choqué que la police consacre tant de moyens à enquêter sur la mort d'un cheval du fait que le propriétaire de ce cheval est un homme richissime... Mais bientôt, c'est un cadavre humain qui apparaît dans une vallée isolée et lugubre des Pyrénées. Une vallée où se dresse aussi un sombre asile psychiatrique unique au monde, destiné à des tueurs incontrôlables que les prisons ne peuvent pas recevoir.


Les beaux temps continuent -- si je puis me permettre cette métaphore météorologique à propos d'un livre qui se passe au milieu des glaciers. J'ai en effet adoré ce thriller prêté par une collègue de bureau (oui oui, vous avez bien lu: en ce moment, je n'ai pas seulement des confrères et des consœurs mais aussi des collègues!). C'est prenant et bien écrit: Bernard Minier arrive à poser une atmosphère oppressante en peu de mots, sans envolées littéraires, et à créer une intrigue complexe et riche. Sans oublier une touche d'humour et des personnages bien campés, notamment Servaz, un flic déprimé et pessimiste totalement asocial. Une réussite d'autant plus marquante qu'il s'agit d'un premier roman.

Inévitablement, j'ai passé une nuit bien courte en cours de lecture: je ne dors pas bien quand je suis convaincue qu'un tueur rôde dans mon salon. Mais c'est aussi pour cela que les thrillers marchent aussi bien, je crois... Et vous savez quelle belle satisfaction j'ai eue? À force d'appliquer la leçon que j'ai tirée de mes lectures de P. D. James et d'Agatha Christie et de mon visionnage de la série Arabesque, qui est de toujours soupçonner tout le monde, j'ai même compris une partie de la vérité avant Servaz... :)

Florilège de citations:

"Il sélectionna un numéro en mémoire et obtint la voix de sa fille expliquant en substance qu'elle rappellerait toute personne lui laissant un message sur un fond sonore qui lui fit penser que l'enfer était peuplé de mauvais musiciens."

"Servaz se sentit déprimé par tous ces univers de rechange, tous ces forums, tous ces sites. Il se dit qu'auparavant tous ces cinglés se seraient crus les seuls de leur espèce et qu'il se seraient terrés dans leur coin. Aujourd'hui, grâce aux moyens de communication modernes, lesquels communiquent d'abord la sottise et la folie et -- plus parcimonieusement -- la connaissance, ils découvraient qu'ils n'étaient pas seuls, entraient en contact, et cela les confortait dans leur dinguerie."

"Servaz le considérait comme la preuve vivante qu'un imbécile peut grimper haut s'il a d'autres imbéciles au-dessus de lui."

À découvrir...

Bernard Minier, Glacé
Éditions Pocket, 8,40€, 736 pages

mardi 11 juin 2013

Loup blanc (2004)

Il y a des périodes comme ça où la chance vous sourit et où vous trouvez votre existence merveilleuse. Parfois, c'est à cause d'une simple coïncidence: vous bouclez un livre que vous aimez juste avant de partir dîner avec une amie et de faire une rencontre fortuite mais tout simplement trop géniale. Les trois éléments se mélangent dans votre esprit et donnent lieu à un feu d'artifice émotionnel qu'aucun des trois n'aurait entraîné à lui tout seul. Vous voyez?

En bref et en l'occurrence, je n'oublierai jamais ce White Wolf parce qu'il m'a réconciliée avec David Gemmell après plusieurs livres que j'avais lus vraiment par pure fidélité et parce que je l'ai terminé (avec plaisir) juste avant une de ces soirées qu'on n'oublie pas. Hier soir, j'étais donc juste trop heureuse de vivre.

En fait, Loup blanc ressemble à tous les autres livres de Gemmell. C'est une histoire de guerriers hyper balèzes embarqués dans un combat et/ou une quête qu'ils n'ont strictement aucune chance de gagner. Mais j'y ai trouvé moins de répétitions moralisatrices insupportables que dans certains autres romans de cet écrivain, ainsi que quelques personnages plus originaux. Et puis c'est le tome qui réunit Druss et Skilganonn, mes deux personnages préférés, ainsi que la reine Jianna (sensiblement le seul personnage féminin gemmellien qui m'ait jamais marquée).

En rangeant ce livre dans ma bibliothèque, j'ai comblé le trou béant qui attendait entre Hero in the Shadows et The Swords of Night and Day. Des années après avoir lu le premier et le dernier tome, j'ai donc enfin bouclé la saga des Drenaï... Et s'il est vrai que Gemmell se répète interminablement et n'écrit pas très bien, je dois dire que je garde une grande affection pour lui et ses personnages. Surtout Druss, évidemment: à un moment donné dans une vie, je crois qu'il "faut" lire Légende... Pas la peine d'aller plus loin, mais Légende, oui.

dimanche 9 juin 2013

Journal intime du cheval Crac (2001 et 2009)

Bienvenue au club! et Surprises au club! de Sylvie Overnoy, respectivement le premier et le deuxième tome du Journal intime du cheval Crac, sont deux livres que j'ai eus en cadeau dans Cheval Magazine. (On a toujours des petits bonus dans Cheval Mag, c'est merveilleux!).


Comme le laisse deviner le titre, ils donnent la parole à Crac, un cheval qui a été sorti de son Pré pour aller en Centre Hippique et qui observe les Cavaliers et leurs comportements parfois mystérieux. Il y a Vincent, qui "croit qu'il est le Patron de tout le Centre Hippique", Zoé "la Patronne des Poneys", et puis tous les Cavaliers qui montent en Reprise. Il y a aussi les autres chevaux: Magicien, le vieux cheval de club qui sait tout faire, Mémère qui a un sacré caractère, Darling qui croit toujours que c'est le moment de courir le Prix de Diane, Pop Star qui ne peut pas s'empêcher de faire des Bêtises... Bref, tout plein de personnages humains et équins que Sylvie Overnoy a créés après avoir traîné ses guêtres en centre équestre.

Les situations dans lesquelles se retrouve Crac m'ont rappelé des tonnes de souvenirs et m'ont beaucoup amusée. C'est vraiment un livre à lire si on a monté ou monte encore en club. Bon, évidemment, c'est un peu le club idéal: je n'ai jamais vu de mono aussi patient et de cavaliers aussi unis. Et tous les clubs n'ont pas des prés pour laisser les chevaux en liberté tous les jours. La première fois que je les ai lus, il y a trois ans, je venais d'arrêter l'équitation après une année fort déplaisante et cela m'avait fait un peu de peine, que quelqu'un puisse donner une image aussi enthousiaste et positive de quelque chose qui m'avait tant coûté et que j'avais perdu pour toujours (ce qui ne m'avait pas empêché d'adorer, soit dit en passant). Mais qu'importe, en fait? On y retrouve les petites joies et les petits soucis qui font le quotidien des cavaliers et qui sont tellement importants... J'ai failli éclater de rire sur certains passages et j'ai été très touchée par d'autres. C'est vraiment un monde à part et j'ai presque été étonné de voir à quel point la vie de tous les clubs se ressemble... :)

Allez donc voir ailleurs si ce livre y est!
La critique du deuxième tome par Tigger Lilly
La présentation de l'éditeur, Belin: Bienvenue au club! et Surprises au club!

vendredi 7 juin 2013

Le Prince de la brume (1993)

Ce n'était pas arrivé depuis des lustres, mais j'ai le plaisir de vous annoncer que je viens d'enchaîner trois livres que j'ai vraiment aimés! Depuis le début de l'année, en effet, j'alterne entre surtout entre lectures franchement décevantes et lectures simplement fadasses. Un trio réussi, c'est devenu extrêmement rare! (J'exclus bien sûr des mes calculs les relectures: si je relis un livre, c'est généralement que je l'ai aimé la première fois.)


J'ai en effet (et enfin) lu Le Prince de la brume de Carlos Ruiz Zafon. Vous savez que j'ai une passion pour Carlos à cause de L'Ombre du vent. C'est donc un des écrivains espagnols vers lesquels je me tourne facilement.

Le Prince de la brume est son premier roman. C'est clairement un roman pour la jeunesse: le héros est un pré-adolescent et l'intrigue est relativement peu exploitée par rapport à ce qu'elle aurait pu être. C'est aussi clairement un premier roman: les dialogues sont parfois un peu rapides, certains liens ne sont pas clairs et il y a quelques incohérences...

Pourquoi je vous en parle, alors? Et bien parce que ça a marché! ^^ Je suis rentrée dedans super facilement et j'ai retrouvé le frisson que j'ai eu à chacun des livres de cet écrivain -- à l'exception du Prisonnier du ciel. Il se passe des choses très mystérieuses dans ce village isolé en bord de mer et notre héros, Max, ne tarde pas à se rendre compte que tout est lié.  Les statues bougent, les chats sont diaboliques et les placards s'ouvrent tout seuls! Et qui est  donc le Prince de la brume?

Allez donc voir ailleurs si ce livre y est!

mardi 4 juin 2013

2001: L'odyssée de l'espace (1968)

Voici une autre pépite rencontrée dans une médiathèque de mon réseau que je ne fréquente pas d'habitude. 2001: L'odyssée de l'espace est le livre qu'Arthur C. Clarke a écrit pendant que Stanley Kubrick réalisait le film homonyme, qui était inspiré de deux nouvelles de cet écrivain. Un peu confus, n'est-ce pas? C'est en tout cas le seul exemple d'"adaptation" de ce type que je connaisse: Kubrick s'inspire du travail de Clarke, mais celui-ci fait évoluer son travail en partenariat avec Kubrick...

Le livre est bien gardé...

Comme ce livre est tout petit, je ne peux pas en dire grand-chose sans spoiler l'intrigue. Je dirai donc seulement que, en 1999, des astronomes américains découvrent sur la face cachée de la Lune un monolithe noir extraordinairement ancien et résistant. Il a évidemment été enterré là par quelqu'un. Mais qui, quand et pourquoi?

(Ça fait beaucoup de secrets enterrés sous la surface de la face cachée de la Lune, ces monolithes et ces armées de Transformers, vous ne trouvez pas? ^^)

J'ai vraiment beaucoup aimé ce récit de SF, et franchement ça fait du bien après le désespoir et l'ennui profond que m'a procuré ma lecture de Dune (dont je ne vous ai pas parlé parce que j'étais justement désespérée et ennuyée). C'est bien écrit et bien mené, avec la bonne dose de mystère pour qu'on ait envie de lire la suite tout en se creusant le cerveau sur le pourquoi du comment. Et la fin se termine avec quelque chose qui m'a fait sauter au plafond! Mais je ne peux pas vous en parler car ce serait vraiment tout révéler.... Un certain objet très connu fait son apparition et je n'aurais jamais pensé qu'il venait de là! Trop dingue!

Cette édition britannique (Arrow Books) contient aussi deux nouvelles, The Sentinel et Encounter in the Dawn, que Clarke avait écrites bien avant et sur lesquelles s'est basée la construction du livre et du film 2001. Très intéressantes aussi. 

Prochaine étape: voir le film de Kubrick et emprunter les suites que Clarke a écrites en solo.

samedi 1 juin 2013

Ireland, A Novel (2004)

Parfois, c'est une bonne idée de changer de médiathèque. Même si je peux faire venir les livres qui m'intéressent dans la médiathèque la plus proche de moi, aller flâner ailleurs permet de découvrir de nouveaux rayons dont on ne soupçonnait pas l'existence... Et de tomber sur des livres qui me font trépigner d'impatience! 

Ceux qui me connaissent depuis longtemps reconnaîtront Persil,
qui vit actuellement sur ma table basse.

Ireland, A Novel est l'histoire d'une jeune garçon irlandais, Ronan O'Mara. À l'âge de neuf ans, au début des années cinquante, il reçoit la visite d'un vieux storyteller, un conteur qui parcourt l'Irlande à pieds et demande à loger chez les gens, à qui il raconte des histoires pour les remercier. Chez les O'Mara, il remonte très loin dans le temps, à la création de cette île et à l'âge glaciaire. Puis il raconte l'histoire de l'Architecte de Newgrange, l'homme qui a bâti un des monuments irlandais les plus connus et visités.


Pour Ronan, cette histoire est une vraie révélation. Il tombe totalement sous le charme du storyteller. À tel point que, une fois celui-ci reparti sur les routes, il tentera toute sa vie de le retrouver. En traquant les rumeurs et en parcourant le pays, il va réunir une multitudes d'histoires sur l'Irlande. Et c'est ainsi que j'ai révisé toute mon histoire et ma géographie irlandaises sans bouger de mon canapé et de mon lit! :)

Évidemment, pendant les premières pages, j'ai été prise d'une nostalgie féroce en lisant tous ces noms de counties et de villes: Meath, Wicklow, Limerick, Tipperary, Sligo, Mayo, Cork, Tralee, Donegal... Tellement de souvenirs et tellement de choses encore à découvrir que j'ai (re)crevé d'envie de repartir à Dublin! J'ai juste été un peu triste de ne pas voir apparaître Trim pendant l'époque des Normands... Mais c'est plus que secondaire!

J'ai eu parfois peur que le livre ne tende vers la littérature de gare, mais il s'est révélé vraiment efficace. L'histoire de Ronan sert complètement de prétexte pour revivre l'Histoire avec un grand H, mais avec simplicité et dynamisme. Et la dernière histoire se déroule dans les murs du General Post Office de Dublin en 1916. Vous comprendrez que cette conclusion est forte en émotions... Et que je crève d'envie d'être à Dublin en 2016 pour commémorer l'insurrection de Pâques et le début de la fin de l'occupation britannique! ^^