Chronique express!
En 1931, Stefan Zweig publie un essai intitulé la Guérison par l'esprit, dans lequel il détaille les travaux de Franz-Anton Mesmer, Mary Baker-Eddy (fondatrice de la Science chrétienne 👀) et Sigmund Freud. Une manière de revenir sur trois méthodes qui obtiennent des résultats puissants en exploitant l'esprit humain. Cette édition de la Petite biblio Fayot reprend la partie consacrée à Freud, qu'elle complète par un article intitulé "Sur Malaise de la civilisation" et par le discours que Zweig a prononcé à l'enterrement de Freud.
En gros, il s'agit d'un résumé des travaux et du parcours de Freud. Zweig part de la situation de la morale et des mœurs, notamment sexuelles, au début du XIXe siècle (un chapitre d'une actualité incroyable), puis explique comment Freud a commencé à soupçonner le rôle du sexe, du plaisir et du refoulement dans les névroses qu'il traitait. C'est très bien écrit (ou mieux: c'est très bien traduit) et je pense que c'est une excellente porte d'entrée pour qui voudrait découvrir les notions freudiennes facilement. Pour ma part, ça a été un très bon rafraîchissement – trois ans après avoir lu Cinq leçons sur la psychanalyse, je dois en effet avouer que j'avais tout oublié. Tout ça ne donne pas une image franchement exaltante de l'humanité, mais c'est justement ce que j'appréciais chez Freud quand j'étais ado: ce jusqu'au boutisme, cette volonté de voir et dire la vérité même si elle n'est pas flatteuse.
Le seul défaut que je vois à cet ouvrage est que Zweig est clairement un admirateur pleinement acquis à la cause de Freud, qu'il décrit comme un chercheur rigoureux et un bourreau de travail. Pour aller plus loin, il serait intéressant de lire un ouvrage plus critique. Je ne pense pas le faire, moi, mais il me semble indispensable de le préciser.
Pourquoi ce livre?
Parce qu'il a été traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, brillant directeur de l'École de traduction littéraire du Centre national du livre.
Autres livres de Stefan Zweig déjà chroniqués sur ce blog
Une histoire au crépuscule et Petite nouvelle d'été (1906)
Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme (1927)
Marie-Antoinette (1932)
Autres livres traduits par Olivier Mannoni déjà chroniqués sur ce blog
Schluss? de Walter Kempowski
Une Histoire au crépuscule et Petite nouvelle d'été de Stefan Zweig
Dictature 2. Quand la Chine espionne son peuple (et demain le monde) de Kai Strittmatter
Je pense que Freud a mis beaucoup de ses propres obsessions dans sa théorie psychanalytique 🤣
RépondreSupprimerSi tu veux je te prête mon exemplaire du livre noir de la psychanalyse, que j'aimerais relire mais je n'ai pas le temps.(qu'il faudrait aussi critiquer sans doute ou au moins se renseigner, si ça se trouve c'est très démago comme bouquin).
[Il fait 800 pages 😬]
@Tigger Lilly: "Je pense que Freud a mis beaucoup de ses propres obsessions dans sa théorie psychanalytique" --> Ça me semble très probable. Souvent, tu as l'impression que le psychanalyste en dit plus sur lui-même que sur le psychanalysé. 😂
SupprimerLe livre noir de la psychanalayse: oui, ça a l'air super intéressant! Mais ensuite, tu as mentionné le nombre de pages... 😂
"(ou mieux: c'est très bien traduit)", "Parce qu'il a été traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, brillant directeur" : et ça, c'est une lecture critique ou pas ? 😇
RépondreSupprimer@Barrona: Tu doutes de mon impartialité? 👀
SupprimerCa me tente moyen mais j'aime beaucoup Zweig en général pour sa pédagogie et ses romans qui reprennent des éléments de psychanalyse ;)
RépondreSupprimer@Shaya: C'est plus intéressant pour qui s'intéresse à Freud qu'à Zweig. Mais c'est sympa de voir qu'il (Zweig) n'a pas écrit que des romans!
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