Une nouvelle série par Becky Chambers, c'est bien sûr un événement pour celles et ceux qui apprécient cette autrice! J'ai la chance d'avoir un ami qui a du goût et qui m'a offert les deux romans de la série Monk & Robot. (Je croyais qu'il y en avait trois en tout, mais non. Snif.)
Le premier, A Psalm for the Wild-Built, raconte l'histoire de Dex. Dex est moine de son état, mais son quotidien ne lui parait plus satisfaisant, pour qui sait quelle raison. Alors, Dex décide du jour au lendemain de se consacrer au thé. Ces moines-là vont de village en village, proposent du thé en fonction de ce que le client leur raconte et prêtent une oreille attentive à ses problèmes. En gros, leur travail est à mi-chemin entre la cérémonie du thé et la séance de psy. J'ai adoré le concept!
Dex excelle dans ce travail, mais la sérénité ne vient pas pour autant... Alors, un jour, face à l'appel d'un monde inconnu, Dex décide de quitter la route menant au prochain village et de passer dans les terres sauvages, celles que l'humanité a laissées aux autres espèces après un grand changement de civilisation.
Et là, Dex tombe sur un robot.
Ce court roman – une novella, je suppose – ou un gros Amélie Nothomb pour prendre les romans de cette autrice belge comme unité de mesure – est délicieux. Déjà, ça commence avec un personnage qui fait du thé pour remonter le moral des gens, ce qui est quand même extraordinaire. (On pourrait limite s'étonner qu'il n'y ait pas une vague de démissions et d'ouvertures de salons de thé ambulants dans la foulée de la publication!) Ensuite, Becky Chambers brasse comme toujours quantité de thèmes importants qu'elle tisse au quotidien de ses personnages: rôle de chacun dans la société, sens que l'on peut donner à sa vie, rencontre de l'autre quand il est résolument différent de soi. Et elle donne à voir un univers où les choses se passent mieux que dans notre monde. J'adore. J'adore. J'adore. J'adore les gens qui réfléchissent aux alternatives au lieu de critiquer avec aigreur. C'est tellement facile de critiquer et c'est tellement efficace pour se donner bonne conscience et prendre la pose, mais réfléchir à un monde enviable et nous prendre par la main pour nous y emmener, c'est tout à fait autre chose.
Vous avez peut-être remarqué que j'ai beaucoup écrit "Dex" dans ce billet. En effet, j'ai cité le nom du personnage de multiples fois au lieu de le remplacer par un pronom. Cela est dû au fait que ledit personnage n'est pas genré en anglais. Le pronom utilisé pour en parler est "they", un point grammatical très utile pour ne pas se prononcer précisément sur une personne. Pour ma part, j'ai clairement vu notre protagoniste comme un homme, sans doute en raison de son statut de moine et de ses robes orangées ou rouges qui m'évoquent les moines boudhistes, tous des hommes. Mais j'ai bien pris garde à tourner toute cette chronique pour ne jamais dire "Dex est content", "Dex est contente" ou (horreur à laquelle je ne m'habituerai probablement jamais) "Dex est content.e". Notez, par exemple, que je n'ai pas écrit "Dex, un moine, fait tel truc", mais "Dex, moine de son état, fait tel truc". 💡 Qu'est-ce que la traductrice française, Marie Surgers, a dû galérer pour tenir l'exercice sur tout un roman et pas juste sur une courte chronique... 😅
Je me réjouis de lire la suite. Pas tout de suite, pour faire durer le plaisir de l'attente. Mais je me réjouis.
#BeckyRules
Livres de l'autrice déjà chroniqués sur le blog
Suivez le guide!
Allez donc voir ailleurs si ce psaume y est!
L'avis de Baroona
L'avis de Grominou
L'avis de Yuyine
Je n'ai pas encore découvert Becky Chambers, mais c'est vraiment par cette duologie que j'aimerais entrer dans son univers ! Elle a l'air d'y placer une atmosphère très chouette et des réflexions passionnantes :)
RépondreSupprimer@Gytha: Bienvenue par ici!
SupprimerC'est très représentatif de son œuvre, même si les non amateurs diraient qu'il vaut mieux lire ses romans pour avoir un peu plus d'événements à se mettre sous la dent.
Le pronom c'est le plus facile finalement, un "iel" ça s'emploie et se comprend très facilement. Mais tous les accords à côté, ça ça donne envie de parler anglais. 😅 Bravo pour l'effort en tout cas - que je n'ai pas fait, ce qui m'étonne un peu, honte à moi.
RépondreSupprimerContent que tu l'aies adoré. Ça devrait aussi bien se passer dans le deuxième !
@Baroona: Tout à fait, le pronom est facile – à tel point que je me demande pourquoi je ne l'ai pas utilisé 😂 je voulais peut-être faire durer le suspense 😂 – et ce sont les accords qui sont infernaux. Tu as peut-être zappé à cause de ça. 🤣
SupprimerCa a l'air trop bien 🤗 Moi aussi je veux une thérapie cérémonie du thé. Sérieusement faut y penser on fait bien des cafés avec des chats de nos jours, le psy qui fait ça il tient un concept.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly: Mais grave!!!
SupprimerPas lu celui-ci vu que j'aime moins Becky Chambers maintenant, mais faut avouer que des cérémonies du thé / séances de psy, ça fait rêver.
RépondreSupprimer@Shaya: Je pense que tu le trouverais un peu léger, hélas, mais je suis ravie que cet aspect-là te fasse rêver, toi aussi!
SupprimerJe suis pas sûre d'accrocher mais le thé fait bien envie !
RépondreSupprimer@Vert: Ouais, je pense que tu ne serais pas 100% convaincue... 🤔
SupprimerUne lecture réconfort que j'ai bien aimée (je croyais que l'écriture inclusive m'agacerait mais en VO ça passe bien) mais il m'a manqué un petit quelque chose, c'est bien tranquille, tout ça... Mais je lirai sûrement le tome 2 prochainement!
RépondreSupprimer@Grominou: En effet, il ne se passe pas grand-chose, c'est la critique qui revient toujours. Moi, l'ambiance me suffit, mais c'est indéniable.
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