Après avoir lu L'écuyer mirobolant, j'étais bien décidée à explorer la bibliographie de Jérôme Garcin, écrivain et cavalier. Malheureusement, cette Chute de cheval m'a légèrement déçue.
Avant tout pour un problème stylistique: Jérôme Garcin en fait un peu trop. Il rallonge ses phrases à l'infini et antépose bien trop souvent ses adjectifs à ses substantifs. Un processus joli mais lassant quand on commence à se dire que l'écrivain aime un peu trop se regarder écrire (de même que certains aiment s'écouter parler). S'agissant d'un premier roman, on peut cependant mettre ce défaut sur le compte de l'inexpérience.
Ensuite parce que je me suis sentie un peu éloignée de cette équitations d'écuyers et d'hommes. Certes, il parle aussi des boxes à faire, du crottin sur les bottes, de la sueur et du sable, mais, d'une manière générale, il navigue dans des sphères équestres autrement plus nobles que les miennes... Son milieu social assez huppé a renforcé ce décalage, tout comme l'absence presque totale de figures féminines (je crois qu'il cite une fois sa fille et consacre un paragraphe à sa femme; quant à ses chevaux, je crois qu'il ne cite que des mâles). Quand vous montez surtout des juments dans un club où la dirigeante, cinq des six enseignants et 80% des adhérents sont des femmes, l'univers de Jérôme Garcin paraît assez éloigné.
Avant tout pour un problème stylistique: Jérôme Garcin en fait un peu trop. Il rallonge ses phrases à l'infini et antépose bien trop souvent ses adjectifs à ses substantifs. Un processus joli mais lassant quand on commence à se dire que l'écrivain aime un peu trop se regarder écrire (de même que certains aiment s'écouter parler). S'agissant d'un premier roman, on peut cependant mettre ce défaut sur le compte de l'inexpérience.
Ensuite parce que je me suis sentie un peu éloignée de cette équitations d'écuyers et d'hommes. Certes, il parle aussi des boxes à faire, du crottin sur les bottes, de la sueur et du sable, mais, d'une manière générale, il navigue dans des sphères équestres autrement plus nobles que les miennes... Son milieu social assez huppé a renforcé ce décalage, tout comme l'absence presque totale de figures féminines (je crois qu'il cite une fois sa fille et consacre un paragraphe à sa femme; quant à ses chevaux, je crois qu'il ne cite que des mâles). Quand vous montez surtout des juments dans un club où la dirigeante, cinq des six enseignants et 80% des adhérents sont des femmes, l'univers de Jérôme Garcin paraît assez éloigné.
Mais attention! Je suis très contente d'avoir lu ce livre. Il ne m'a pas autant plu que L'écuyer mirobolant, mais il m'a touchée. Déjà parce que je m'abreuve de chevaux du matin au soir depuis que je remonte et que je ressens le besoin permanent de lire, voir, parler et penser cheval. Quand je l'ai fini, je l'ai refermé à regret, attristée de ne pas pouvoir passer plus de temps avec ces chevaux superbes. J'ai aimé y rencontrer Jean-Louis Gouraud, dont je lis avec intérêt la rubrique dans Cheval Mag (et qui sera de passage au Salon du livre de Paris le mois prochain). J'ai aimé voir que Jérôme Garcin est revenu à l'équitation après vingt ans d'arrêt (vingt ans!!) -- arrêt motivé par le fait que son père est mort en tombant de cheval (d'où le titre) -- et que les chevaux ont pris une place prépondérante dans sa vie, qu'il a d'ailleurs construite avec une femme ayant elle aussi retrouvé sa passion après une longue séparation. "On ne renonce jamais aux chevaux, vous savez": la phrase emblématique de Danse avec lui aurait bien sa place ici.
J'ai aussi aimé qu'il souligne les petites choses qui font le bonheur des cavaliers: caresser le nez tout doux, partir en balade avec un ami, poser les jambes sur les quartiers de selle en fin de séance... Enfin, le livre se conclut par une "Hypothèse d'hippothèque", petite bibliographie d'ouvrages sur les chevaux comprenant aussi bien des traités de haute école que le très populaire Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux. Un bon point de départ, je pense, pour qui souhaite faire des lectures de qualité sur le sujet. Pour ma part, je pense que ma prochaine lecture équestre sera Corpus Equi, dont j'attends avec impatience la sortie en poche, mais je garde cette Hypothèse sous la main pour plus tard avec grand intérêt.
Malgré tout, tu me donnes envie de découvrir cet auteur, j'ai eu la même sensation que toi lorsque j'ai eu Trinity, envie de penser chevaux matin et soir, et cela dure toujours d'ailleurs, xD, même si du coup j'ai recommencé aussi à refaire autre chose. C'est marrant je ne crois pas que dans mon club il y ait plus de juments que de mâles, faudra que je regarde ça de plus près tiens, lol
RépondreSupprimerC'est cool que ça t'ait donné envie! En fait je n'aurais pas dû commencer par la partie déception, car, si j'ai effectivement été *déçue*, c'était quand même une lecture à faire, et je trouve que le billet a finalement l'air plus négatif que je ne le voulais.
SupprimerVu comment je barbote dans un océan de bonheur équestre rien qu'en montant en balade puis une fois par semaine, j'imagine qu'on doit bien planer quand on a son propre cheval!! :)
Pour la majorité de juments, je pense que c'est un hasard qu'il y en ait plus que de hongres et surtout que moi je ne monte pratiquement jamais les hongres de mon club. J'en ai monté que deux en fait. Lol.
C'est un bouquin que je vois depuis des années en librairie et en bouquinerie et j'ai toujours eu l'impression qu'il allait être chiant.Peut-être qu'il faut que je révise mon jugement, complètement à l'emporte-pièce pour le coup.
RépondreSupprimerEt bien il a effectivement un côté pompeux, mais il n'est pas chiant au sens d'ennuyeux. En fait il se lit même facilement. :)
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