Après Feux, un court recueil de textes sur l'Antiquité que j'ai trouvé intéressant, mais pas transcendant, je me suis de nouveau penchée sur Marguerite Yourcenar. Et de nouveau, j'ai lu un recueil: Nouvelles orientales.
Et cette fois, Yourcenar a fait très fort, même si je n'ai pas été aussi marquée que par ses gros pavés, Mémoires d'Hadrien et L'Œuvre au noir.
Comment Wang-Fô fut sauvé
Bon bein j'ai adoré, j'ai trouvé ça génial, trop beau, une superbe métaphore, et en même temps assez dur et triste, Yourcenar était un génie, il faut lire ce recueil juste pour ça, voilà. En deux mots: Chine, peintre.
Le Sourire de Marko
J'ai moins aimé cette nouvelle, dont je n'ai pas trouvé la chute très marquante, même si le déroulé était sympathique. Ici, l'Orient n'est pas très éloigné de nous, puisque nous sommes dans les Balkans, alors sous domination musulmane.
Le Lait de la mort
Un texte tragique et superbe. "Il y a mères et mères": comme je suis d'accord.
Le Dernier Amour du prince Genghi
Autre texte tragique et superbe, mais plus dans la veine de Lena ou le secret dans Feux que du Lait de la mort. La fin me laisse un goût amer, car je m'y reconnais terriblement.
L'Homme qui a aimé les Néréides
L'autre point faible du recueil pour moi. Je n'ai pas trop compris.
Notre-Dame-des-Hirondelles
Très joli texte sur la transition entre le paganisme et le christianisme – orthodoxe, en l'occurrence –, entre une forme d'obscurantisme et une belle touche d'espoir.
La Veuve Aphrodissia
Sympathique, mais sans plus.
Kâli décapitée
Un texte étonnant sur Kâli, la célèbre déesse indienne qui se pare de crânes, et sur la dualité de l'humain.
La Fin de Marko Kraliévitch
On retrouve ici le personnage de Le Sourire de Marko, qui, comme le titre l'indique, est à la fin du voyage. Très sympathique.
La Tristesse de Cornélius Berg
De même qu'il s'était ouvert avec un peintre, Wang-Fô, le recueil se clôt avec un peintre, Cornélius Berg. La chute, en revanche, est assez radicalement opposée.
Dans ces nouvelles, l'Orient n'est pas forcément très éloigné géographiquement de l'Europe occidentale, puisqu'on voyage – entre autres – en Grèce et dans les Balkans. Mais sous la plume de Yourcenar, on sent le dépayement dû au temps et à la distance. C'est ce qui fait toute la force de l'ouvrage: Yourcenar écrivait trop bien, tout est taillé à la perfection, c'est un vrai régal. Même dans les textes moins marquants, vous passez un super moment. Quant à Comment Wang-Fô fut sauvé, je l'ai tellement aimée que je l'ai relue quand je suis arrivée au bout; c'est une pépite.
Ici aussi, saluons la jolie couverture de cette édition "L'Imaginaire" de Gallimard, qui représente une fleur de lotus posée sur une feuille, le tout constitué des premières phrases de Comment Wang-Fô fut sauvé.

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