mercredi 15 mai 2019

Como agua para chocolate (1989)

Como agua para chocolate de Laura Esquivel m'a été recommandé par une Mexicaine rencontrée à un mariage (un mariage entre une Allemande et un Français, d'ailleurs; c'était joliment international).


L'histoire est celle de Tita, une femme condamnée à une triste vie: comme elle est la benjamine de la famille, sa mère lui interdit de se marier et exige qu'elle prenne soin d'elle jusqu'à sa mort, conformément à la tradition familiale. Pourvu de rester près de Tita, Pedro, l'homme qui l'aime et qu'elle aime, épouse Rosaura, sœur deTita. Vous pouvez l'imaginer, la vie n'est pas facile dans le ranch mené d'une main de fer par la matriarche, qui surveille attentivement Pedro et Tita pour éviter le moindre écart. Tita, désespérée, fait la cuisine pour toute la famille et ses plats expriment mystérieusement ses émotions.

La particularité de ce livre est qu'il est découpé en douze chapitres correspondant aux douze mois de l'année et à douze recettes cruciales dans la vie de Tita. C'est très appétissant et ça se lit facilement (avec toutefois une grosse difficulté pour moi, à savoir le fait que le livre soit mexicain: non seulement je ne lis pas l'espagnol aussi bien que mes autres langues, mais en plus je ne connais pas du tout les vocabulaires spécifiques des nombreux pays hispanophones des Amériques!). Bon, tout ça ne casse pas forcément trois pattes à un canard, mais j'ai eu envie de savoir comment allait évoluer la vie de Tita. Il faut dire qu'il se passe des choses très bizarres quand elle fait la cuisine. Ainsi, un jour qu'elle serre contre sa poitrine un bouquet de roses offert par Pedro, les épines lui percent la peau et son sang tache les pétales; une fois utilisés dans une recette à la rose, ces pétales auront les effets aphrodisiaques les plus étranges sur les personnes les dégustant, à tel point que sa sœur Gertrudis, brûlante de désir, met le feu à la structure en bois qui sert de douche dans le ranch et s'enfuit, nue, dans la campagne, où elle copule avec le premier homme venu! 😂

Cet aspect surnaturel semble, d'après une ou deux chroniques lues sur le net, correspondre au réalisme magique sud-américain, que je ne connais absolument pas, mais qui m'était effectivement venu en tête quand j'ai compris que le récit de Laura Esquivel ne respectait pas les lois habituelles de notre monde. Il faut peut-être mieux le savoir avant de s'attaquer à ce livre; je connais pas mal de personnes que ce genre d'évènement "sortirait" totalement de la lecture.

Pour ma part, j'ai accepté les éléments surnaturels plutôt facilement, mais je n'ai pas non plus été "happée" par l'intrigue amoureuse et familiale à proprement parler, à savoir le fait que Pedro et Tita se tournent autour pendant des années, parfois avec une certaine bêtise qui ne me les a pas rendus sympathiques. Ce n'est donc pas une lecture qui me marquera longtemps, mais qui m'a assurément donné envie de faire la cuisine! On parle beaucoup d'oignons dans ce roman et l'odeur de l'oignon frit dans l'huile d'olive est pour moi une des plus formidables odeurs existant en cuisine et une des plus évocatrices de l'enfance...

Allez donc voir si ce chocolat y est!

8 commentaires:

  1. Pas lu, mais j'avais bien aimé le film.

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    1. @Grominou: Je le regarderai peut-être un jour :)

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  2. "réalisme magique sud-américain, que je ne connais absolument pas" -> tu es prête pour Borges :D C'est un genre que j'aimerais découvrir un jour, du coup je retiens ce titre-ci, Chocolat amer en français donc.

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    1. @Tigger Lilly: Je ne sais pas, j'ai un peu peur de Borges :D (Et oui ça s'appelle Chocolat amer en français)

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  3. Ca a l'air curieux en effet... qui sait si je le croise en bibliothèque un jour. En tout cas en parlant de réalisme magique, tu me rappelles que je relirais bien 100 ans de solitude un jour...

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    1. @Vert: J'ai peur de Garcia Marquez aussi :D J'ai apprécié Chronique d'une mort annoncée mais j'ai détesté Mémoire de mes putains tristes...

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  4. Je te rejoins totalement : ce n'est pas une lecture marquante mais tout de même sympathique (et qui donne faim !)

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