Chronique express!
"Aujourd'hui, maman est morte." C'est sur ces mots célèbres que commence ce court roman d'Albert Camus, un livre qui prime vraiment par son style: épurée, nette et précise, la langue de Camus est unique et joue un rôle décisif pour structurer le propos de l'auteur. Le narrateur, un homme discret et taciturne, décrit succinctement, de manière détachée (mais avec une justesse incroyable dans le ressenti en même temps), ses actions à partir de l'annonce de la mort de sa mère. Voyage vers l'asile où elle a fini sa vie, enterrement, début d'une relation amoureuse avec une femme, rapports avec des voisins... Peu à peu, l'enchaînement des événements l'emmène jusque sur une plage où il commet un acte fatidique. Aussi implacable que le soleil de plomb de l'Algérie française, le destin s'abat. La deuxième partie du roman s'élargit à la réaction des autres et de la société en général, à laquelle le narrateur semble bien rester étranger, jusqu'à une conclusion qui m'a fortement rappelé l'éternel recommencement de Nietzsche et m'a tiré la même admiration. Un livre fort pour un écrivain que je connais peu – je n'ai lu que La Peste et La Chute – mais que j'admire décidément beaucoup.
Ahhhh, quel plaisir de voir un de mes auteurs fétiches :D
RépondreSupprimerJ'ai largement préféré La Peste à l'Etranger, mais je dois avouer que Camus me touche beaucoup et sa philosophie de l'absurde me fait vraiment réfléchir sur beaucoup de choses.
Prochain livre que je dois lire de ce grand monsieur : Le Mythe de Sisyphe (c'est quand même la-dedans qu'il exprime le plus sa philosophie de l'absurde)
Bref, en tout cas j'adore :)
Il faudrait que je le relise, celui-là... Je l'ai lu pour l'école et j'en garde un souvenir étouffant, terrible. Je me demande ce que j'en penserais adulte.
RépondreSupprimerJe l'ai lu mais au collège ou lycée alors mes souvenirs sont très loin, il ne me semble pas en avoir gardé de mauvaises impressions mais en même temps à l'époque on pouvait me faire faire lire à peu près n'importe quoi xD
RépondreSupprimerEn tout cas c'est bien que tu prennes le temps de relire ainsi des classiques.
Oukoulou: J'ai aussi préféré La Peste, certainement parce que j'ai découvert Camus avec celui-là. Et puis il est plus gros et plus dur et se prête plus à marquer les esprits.
RépondreSupprimerKarine: N'hésite pas, je pense qu'il prend plus de sens en grandissant.
Endea: En fait je n'ai même pas besoin de prendre le temps, j'adore... Je regrette rarement d'avoir tenté un classique. :) N'hésite pas à le relire si tu as l'occasion. En plus il est petit et demande peu de temps.