lundi 28 décembre 2020

Histoires de vampires (recueil)

Probablement en réaction à la disparition de l'automne et de l'hiver, mes deux saisons préférées, j'ai envie de lire du fantastique en ce moment. C'est une sorte de lecture doudou qui me rappelle mon adolescence. J'ai donc resorti de la biliothèque un recueil d'histoires de vampires offert par une amie il y a fort longtemps, et déjà lu deux fois – mais totalement oublié depuis.

Histoires de vampires, éditeur Maxi-Livres, collection Maxi Poche, 2005, 2€ (à l'époque!)

Alexandre Dumas: Histoire de la Dame pâle (1849)
Un récit à la première personne qui sent bon le XIXe. Une Polonaise raconte comment deux frères se sont affrontés pour son amour au cœur des Carpates (cinquante ans avant Dracula, l'Europe de l'Est est déjà la patrie du vampire). On est loin de ce que Dumas a fait de mieux, mais c'est très agréable.

Charles Baudelaire: "Le Vampire" (1867)
Un des textes les plus célèbres des Fleurs du Mal. Déjà lu mille fois, mais toujours très beau.

Prosper Mérimée: Lokis (1868)
Cette nouvelle est un peu hors-sujet, puisqu'elle ne parle pas d'un vampire mais d'un ours-garou. Le schéma, en revanche, est très classique: un savant rejoint le château isolé d'un comte lithuanien et ne tarde pas à se rendre compte que celui-ci tient des propos bizarres. Rien de très mémorable, mais c'est plaisant.

Charles Nodier: Smarra ou les Démons de la nuit (1822)
Alors là, je n'ai absolument rien compris. C'est un texte très lyrique et plein de références à la mythologie (grecque, essentiellement), je ne sais pas du tout ce qu'il s'y passe.

Guy de Maupassant: Le Tic (1884)
Une nouvelle typique de Maupassant, qui, rappelons-le, est le roi de la nouvelle. Je l'ai déjà lue x fois, mais elle est très sympathique. L'auteur a un don incroyable pour poser son atmopshère et ses personnages en deux paragraphes, c'est dingue.

Aloysius Bertrand: Gaspard de la Nuit (1842)
Une série de visions indépendantes qui, si je comprends bien, racontent autant de rêves. C'est joliment écrit et j'ai étudié un des textes, "Le Rêve", quand j'étais au lycée. Nostalgie, quand tu nous tiens.

Le recueil contient également plusieurs textes très courts et extrêmement factuels de Charles Nodier (La Nonne sanglante, Le Vampire Arnold-Paul, Vampires de Hongrie et Tante Mélanchton) à l'intérêt limité, si ce n'est pour y retrouver les grandes caractéristiques du mythe (le cadavre encore frais dans son cercueil des semaines après la mort, les épidémies de mort, la destruction par décapitation et incinération...). Seul le dernier, Facéties sur les vampires, est amusant dans son ironie.

Enfin, le recueil comprend également Le Horla de Guy de Maupassant, que je n'ai pas relu car je l'ai déjà lu au moins quinze fois, et La Morte amoureuse de Théophile Gautier, que je n'ai pas relu car je l'ai déjà lu au moins cinq fois et que je l'ai justement relu il y a quinze jours.

Dans l'ensemble, les textes de ce recueil ne sont pas inoubliables ou très marquants (sauf Le Horla – lisez Le Horla si ce n'est pas déjà fait), mais il est très intéressant de voir combien le mythe du vampire était déjà balisé au XIXe. Et il a atteint l'objectif que je lui demandais, c'est-à-dire m'emmener dans des châteaux isolés au fin fond des Carpates, loin de tout, où des ombres rôdent entre les vieilles pierres la nuit...

8 commentaires:

  1. Sympathique ce genre de panorama. Je ne me rappelle plus assez du Horla mais je ne la percevais pas du tout comme une histoire de vampire. Tu en penses quoi ?

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    1. @Tigger Lilly: Eh bien, comme disait mon ex-meilleure amie, c'est une excellente question et je te remercie de me l'avoir posée. 🤣 Plus sérieusement, je trouve un peu alambiqué de mettre le Horla dans un recueil d'histoires de vampires, surtout quand tu mets cette photo-là en couverture, mais c'est sûrement lié au fait que le Horla se pose sur le torse du narrateur et semble lui voler son souffle ou son énergie vitale (là, je me rends compte que je ne le connais tout de même pas assez bien pour avoir les mots exacts en tête). Il le vampirise la nuit, quoi. Je suppose que c'est pour montrer différentes approches de l'idée de vampirisme. (Et c'est toujours plus pertinent que l'histoire de l'ours-garou, ahah.)

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  2. Jamais lu Le Horla. Mais j'ai fait de l'allergie à Maupassant après avoir eu à lire Le papa de Simon au collège qui m'avait barbé au possible.
    Un jour, je corrigerais ça ^^

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    1. @Vert: Ho noooooon mais c'est trop triste de faire une allergie à Maupassant!! Et le Papa de Simon en plus? Alors que c'est un texte adorable!! Un texte qui se termine bien!!

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  3. C'est peut-être hors-sujet, mais un ours-garou c'est largement mieux qu'un vampire, non ? 👀

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    1. @Baroona: Je trouve ça plus compliqué à vivre, tout de même... Le vampire, il vit la nuit... Le garou, il se fait forcément remarquer...

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  4. Je plussoie pour le Horla, j'aime beaucoup Maupassant ! Et un ours-garou, ça a l'air classe quand même xD

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    1. @Shaya: Lol! Classe, mais dangereux et encombrant! Je ne suispas tombée sous le charme 🤣

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