Chronique express!
Matilde est guide touristique à Palerme, en Sicile. Pendant la belle saison, elle passe une dizaine ou une quinzaine de jours avec un groupe de touristes: elle les guide durant la journée et loge dans le même hôtel qu'eux. Quand un groupe repart, elle recommence avec le groupe suivant. Collectivement, ils s'appellent les Audacieux, d'après la com de l'entreprise qui organise leur séjour. Individuellement, Matilde les surnomme par un trait saillant de leur personnalité, qu'elle identifie en deux temps trois mouvements grâce à son expérience: le Râleur, l'Éponge (celui ou celle qui boit 🍸🍸😂😂), le Dévot, le Cultivé, etc. En parallèle, elle essaye tant bien que mal de gérer ses relations avec sa famille dysfonctionnelle: son père qui vit pratiquement à temps plein dans son Audi garée dans la cour de la maison, sa mère qui l'appelle systématiquement par un autre prénom, sa grand-mère qui ne jure que par sa badante roumaine (la dame qui vit chez eux pour l'assister). Et puis un jour, la badante roumaine rentre au pays pour une semaine, mais ne donne plus de nouvelles une fois la semaine écoulée. Et là, c'est le drame...
J'ai beaucoup rigolé en lisant ce roman de Mari Accardi. Bien que l'histoire se déroule en Sicile, j'y ai retrouvé plein de petites choses que j'ai connues en Toscane (la Simmenthal!!!), à tel point que je me suis presque sentie légitimisée dans mon italianité. Le ton est cynique et complètement résigné à la fois, ce qui participe grandement à la comicité; on sent la narratrice complètement au bout du rouleau et dépassée par les événements, mais désireuse de bien faire malgré tout. Et, mine de rien, l'autrice y parle de pas mal de choses: cette ville, Palerme, qui a l'air ultrabordélique, le tourisme de masse qui ne peut qu'effleurer ce qu'il étudie, les relations humaines toujours difficiles mais précieuses de par leur simple existence, la précarité absolue des jeunes en Italie. Bon, je suis aussi passée à côté de beaucoup de références siciliennes en particulier ou italiennes en général, mais j'ai vraiment bien rigolé. C'est un bon exemple de littérature populaire et générale qui frappe pas mal juste.
Merci pour la découverte ! Ca a l'air sympathique même si je raterais toutes les références xD
RépondreSupprimer@Shaya: Oui, c'est difficilement vendable à l'étranger de l'Italie. Je n'ai même pas envisagé de faire une fiche de lecture pour essayer de le vendre à un éditeur...
SupprimerJe n'aurais pas imaginé ça comme un livre rigolo après le pitch, mais tant mieux.
RépondreSupprimerEst-ce que le titre se traduit par quelque chose du genre "Je n'ai pas le temps d'aller à la mer" ou il y a des faux-amis dans les termes ?
@Baroona: C'est tout à fait ça! C'est une remarque de la narratrice au sujet de son emploi du temps. Ça n'a pas du tout d'importance, c'est assez marrant que ce soit ça le titre au final!
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