vendredi 1 juillet 2011

Black Beauty

Inutile de résumer l'histoire, n'est-ce pas? Je pense que tout le monde a lu Black Beauty, le grand classique équestre de la littérature pour enfants, que j'ai eu le plaisir d'acheter à Londres pour la modique somme de 1,90£. (À venir, prochainement et théoriquement, un résumé de la partie livresque de mon week-end britannique, notamment pour vous donner les adresses des deux-trois librairies où j'ai trouvé des livres à des prix franchement intéressants.)


Au cas où quelqu'un n'aurait pas eu la chance de lire ce petit bouquin, sachez que Black Beauty, un beau cheval noir avec une petite étoile blanche sur le chanfrein, y raconte sa vie (le livre a été traduit de l'original équin par Anna Sewell). Après avoir grandi au pré et avoir été débourré progressivement et en douceur par son Maître, Black Beauty est vendu à Squire Gordon, un riche homme de loi qui prend grand soin de ses chevaux. Dans son écurie, Black Beauty rencontre Merrylegs, le sympathique poney qui apprend aux filles du propriétaire à monter à cheval, et Ginger, une jument alezane qui a appris à se méfier des hommes.

Au fil des années, Black Beauty changera plusieurs fois de propriétaire et découvrira plusieurs aspects de la vie et du travail des chevaux à la fin du XIXe siècle, en tirant notamment un fiacre dans les rues de Londres.

Le livre oscille en quelque sorte entre la naïveté et l'horreur. Le ton est quelque peu bisounoursien et m'a rappelé La petite maison dans la prairie, mais les évènements sont parfois tellement durs que j'ai été émue aux larmes. Le but d'Anna Sewell était de dénoncer les mauvais traitements et les injustices dont étaient victimes les chevaux à son époque, et Black Beauty assiste donc à toutes sortes de comportements humains stupides, violents ou égoïstes, auxquels les chevaux ne peuvent que se soumettre avec patience et sacrifice. Comme Ginger finira par le reconnaître, l'homme est le plus fort et il ne sert à rien de tenter de se rebeller.

En tant qu'ex-cavalière et éternelle amoureuse du cheval, j'ai été révoltée par certains passages, mais j'ai surtout été effarée de retrouver dans les pages d'un livre publié en 1877 certains des conseils et des critiques que je lis tous les mois dans Cheval Mag! L'importance d'un débourrage en douceur, l'efficacité des récompenses plutôt que de la violence pour faire travailler un cheval, l'inutilité des enrênements, le besoin de respecter les capacités physiques du cheval pour ne pas l'épuiser, le manque de considération dont sont victimes les équidés durant les foires, les blessures dont ils peuvent souffrir si leur cavalier ou soigneur n'est pas suffisamment informé... Il semblerait que ce livre n'ait servi à rien et que, 130 ans plus tard, les journalistes équestres doivent encore souligner que le cheval n'est pas une machine et qu'il a besoin de soins et d'attentions!


Plus que jamais, j'ai repris conscience que j'espère un jour remettre le pied à l'étrier dans un club où les profs ne me conseilleront pas d'"arracher deux dents à mon cheval" s'il tire trop et ne puniront pas une monture en la cravachant pendant 10 tours de manège...

2 commentaires:

  1. Pas lu le livre mais vu le film. La défense des animaux a commencé au 19ème ... avec les animaux d'attelage (plus que les chats et les chiens) car on les voyait en piteux état dans les rues. Les chevaux y tenaient bonne place évidemment. Ce bouquin m'a l'air tout droit sorti de ce courant qui favorisait le bon traitement des animaux.

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  2. Oui tout à fait. C'est assez déprimant d'ailleurs lorsque Black Beauty tire un fiacre à Londres... Son chauffeur est gentil et prend soin de lui, mais les autres chevaux sont en piteux état... :(

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