Jane Eyre de Charlotte Brontë est un des grands classiques de la littérature britannique. Je l'ai découvert en première année de fac dans le cadre d'une étude du genre dans la littérature du XIXème. C'est un livre que j'ai adoré et que j'ai relu avec plaisir plusieurs années plus tard, puis avec encore plus de plaisir cette fois-ci.
Pourquoi?
Ce livre a pour moi plusieurs atouts. D'abord, l'écriture de Charlotte Brontë. C'est un style très agréable, à la fois clair et élégant, et qui a un tout petit côté désuet qui permet de remonter le temps et de se plonger dans l'époque de l'action. Même son utilisation un peu déroutante des points virgule et des deux points est merveilleuse. Ensuite, l'ambiance: l'action se situe dans des coins assez perdus d'Angleterre, où il fait froid et sombre et où il vente à longueur de journée et de nuit. Tout ce que j'adore. On se promène d'un bon pas avant de rentrer se réchauffer au coin du feu avec une tasse de thé...
Mais encore plus que cela, c'est le message du livre qui me touche et me réconforte et qui fait que je l'adore. Car, à sa manière, Jane Eyre est un livre féministe dans lequel l'héroïne revendique sa liberté de penser et de décider et tient tête aux hommes quand il le faut. Évidemment, elle n'ira pas voter et la liberté sexuelle est encore loin, mais c'est tellement agréable de voir une héroïne qui utilise son cerveau et qui sait ce qu'elle veut, qui est capable de renoncer aux solutions de facilité pour faire ce qui est juste. Sous certains aspects, Jane est bien plus moderne que les jeunes femmes écervelées des comédies romantiques actuelles!
Enfin, ce que j'aime chez ce personnage, c'est qu'elle estime les gens qui méritent son estime et voit clair dans le jeu des autres. Elle accorde de la valeur à la modestie, la volonté de bien faire, le sens du sacrifice, et fuit l'hypocrisie, la cruauté et la superficialité. Logique, me direz-vous? Certes. Mais je fais partie de ces gens qui redécouvrent au quotidien à quel point la vie est injuste et qui ont envie de vomir en voyant que les gens les plus paresseux sont parfois les plus gâtés -- juste parce qu'ils viennent d'une famille aisée ou ont une chance de cocu --, que les gens qui en font le moins sont aussi ceux qui se plaignent le plus d'être débordés et revendiquent le plus de "mérite", que les gens qui ont des manques affectifs complètement pathologiques passent leur temps à extirper l'énergie des autres pour se rassurer, etc etc. Et des gens comme ça, il y en a dans Jane Eyre. Mais Jane les voit tels qu'ils sont et les plaint d'être si petits et malheureux, et quand je les vois à travers ses yeux je les vois comme elle au lieu d'être complètement effarée. Et franchement, ça fait du bien!
J'ai commandé Jane Slayre !
RépondreSupprimerMdr!
SupprimerJe l'ai lu un peu par hasard l'an dernier, j'ai été charmée par cette histoire. Je pense que tu as bien mis le doigt sur ses points forts, j'ai moi aussi beaucoup aimé le fait que Jane ait autant de caractère (bon y'a un peu de guimauve aussi mais c'est excusable, vu l'époque ça pourrait être bien pire ^^)
RépondreSupprimerElle a plus de caractères en 1847 que tant d'héroïnes modernes! Quelque part ça a un côté navrant en fait. :p Et la guimauve passe assez bien dans tout ça. :)
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