Chronique express!
Comme les copains ont fait des retours enthousiastes lorsque Watership Down de Richard Adams est sorti chez Monsieur Toussaint Louverture dans une traduction de Pierre Clinquart, je n'ai pas hésité à l'acheter lorsque j'ai croisé le chemin de la VO – d'autant plus que cette couverture d'Emily Sutton pour Penguin est irrésistible. Comme souvent, j'ai bien fait: ce roman s'est avéré génial!
C'est l'histoire d'une bande de lapins qui quitte sa garenne du jour au lendemain, l'un d'entre eux ayant eu une vision lui annonçant la destruction de ladite garenne. Une dizaine d'aventuriers qui devront affronter de terribles dangers pour trouver un nouveau lieu où vivre: les prédateurs, l'être humain, les véhicules, et même d'autres lapins qui ne sont pas forcément transparents sur leur mode de vie ou sont carrément embrigadés dans un régime ultrasécuritaire. La manière dont Richard Adams a donné vie à la culture et aux mœurs lapines est absolument brillante. Ils ont leurs mythes, leur langue, leur organisation sociale... Tout est extrêmement crédible et on est vite happé par l'action et conquis par certains personnages hauts en couleur, comme le guerrier Bigwig que j'ai adoré et qui n'aurait pas eu à pâlir dans un roman de David Gemmell.
Je n'ai qu'un seul bémol à émettre: la représentation des lapines est totalement déplorable... Le groupe d'aventuriers est composé uniquement de mâles. Il faut attendre une bonne centaine de pages pour qu'on rencontre une lapine et qu'elle soit nommée. Il faut attendre une centaine de pages de plus pour qu'une autre lapine prenne la parole. Les mâles parlent constamment des femelles en disant "ma lapine" et le groupe monte deux expéditions pour récupérer (kidnapper, quoi!) des lapines dans d'autres lieux (une ferme et une autre garenne) parce qu'ils doivent se reproduire. En bref, l'auteur a transposé une organisation sociale ultra patriarcale chez des animaux non humains chez qui il aurait pu – vu qu'il s'agit de toute façon de personnages de fiction dans une œuvre de fiction – inventer un système tout à fait différent. C'est dommage... Mais lisez ce roman quand même, il est génial!
Comme je suis contente que ça t'ait plu! J'avoue que j'étais tellement prise par la quête de nos héros que je n'ai pas du tout remarqué cette histoire de femelles, ou alors je ne m'en souviens pas...
RépondreSupprimer@Grominou: Tu fais partie de celles et ceux qui m'ont donné envie de le lire 😍 C'est très discret cette représentation des femelles, dans le sens que dans 95% des pages, elles n'existent pas...
SupprimerLa date de première publication est de quand ? C'est assez ancien ce roman, non ? Ceci explique sans doute cela, les mâles des temps plus anciens manquaient singulièrement de créativité pour ce qui concerne les 50% de l'humanité portant un chromosome différent du leur. Ce n'est pas une excuse ni une accusation mais un constat :(
RépondreSupprimerSinon ce livre est dans ma wish depuis des milliards d'années.
@Tigger Lilly: Il est sorti en 1972. Donc, ce n'est pas étonnant, mais on pourrait espérer mieux, mais ce n'est pas étonnant, mais on pourrait espérer mieux, etc. etc. J'espère que tu le liras, je pense que tu aimerais beaucoup! Je l'ai d'ailleurs acheté pour l'offrir à un ami qui se montre sceptique envers le potentiel enthousiamant des lapins.
SupprimerJ'avoue que la fantasy animalière et moi ça fait deux, donc, malgré ta recommandation, je crains de dire non !
RépondreSupprimer@Shaya: Ah mince 🙂 Tu n'as pas la passion du lapin mignon?
SupprimerIl est génial ce livre, ça ne m'étonne pas que tu aies apprécié et fait une infidélité aux félins. ^^ Ce qui est vraiment fort c'est qu'on oublie assez vite que ce sont des lapins tout en ne l'oubliant pas, c'est vraiment bien écrit.
RépondreSupprimerEt ta couverture est effectivement bien sympa, il a une bonne tête ce lapin. ^^
@Baroona: Tu sais j'adore les lapins aussi 😍 Franchement je ne sais pas s'il y a un mammifère que je n'aime pas: même le chien, l'ennemi héréditaire, cet être abject, a parvenu à faire fondre mon cœur...
SupprimerEt oui, on oublie que ce sont des lapins, mais c'est toujours très présent avec leurs comportements (ne serait-ce que le fait qu'ils mangent leurs crottes! 😂). Une réussite.
Ah, ce roman a été offert à mon mari, j'en suis ravie, il passera par moi :-)
RépondreSupprimer@Marilyne: Génial! J'espère que vous apprécierez, tous les deux! Je l'ai déjà offert à un ami qui avait l'air de ne pas me prendre au sérieux quand je disais que les aventures des lapins sont géniales...
SupprimerHoula suis un peu comme Shaya, un roman construit avec des personnages animaux je suiq pas sûre d'avoir envie.
RépondreSupprimerMais j'ai conscience que c'est un frein à faire sauter si le contenu du récit est bon.
@Shaya: Si ça peut t'influencer: je l'ai offert à un ami qui était très sceptique quant aux lapins et il a adoré! 😊
SupprimerJ'adore ce roman !
RépondreSupprimerContent qu'il t'ait plu, malgré le bémol sur les lapines.
C'est à la fois très anthropomorphisé et à la fois pas tant que ça, avec des réactions très naturelles pour des lapins, et une vraie mythologie très lapinesque, un régal !
@Lorhkan: Merci de l'avoir chroniqué et d'avoir ainsi contribué à soulever mon intérêt 😍 C'était une lecture génialissime. Je ne regarde plus les lapins de la même manière...
SupprimerOuf tu as aimé !
RépondreSupprimerJ'avais beaucoup aimé aussi, tout le côté mythologie est génial en plus 😍
Maintenant que j'y pense c'est peut-être la seule qualité qu'on peut trouver à l'adaptation Netflix, ils ont un peu amélioré le rôle des lapines (enfin elles sont coincées dans leur rôle de lapine mais elles sont plus présentes et bavardes)
@Vert: Oui, j'ai adoré et je l'ai offert à quelqu'un qui m'a considérée avec scepticisme quand je lui ai parlé d'un roman avec des lapins, et il a aimé aussi. Encore une victoire de lapin!
SupprimerAh merci, quelqu'un chez Netflix a pensé à leur donner la parole, que cette personne soit louée!