jeudi 18 novembre 2021

L’année suspendue (2021)

Chronique express!

Après avoir exploré son asexualité dans Nous qui n’existons pas, Mélanie Fazi publie un nouvel ouvrage autobiographique. Celle fois, elle retrace le parcours de son diagnostic d’autisme, depuis ses premières réflexions, inspirées par une amie lui ayant dit "Je crois que tu es peut-être sur le spectre de l’autisme", jusqu’aux résultats finaux de différents tests. La première moitié de l’ouvrage porte sur son comportement et ses caractéristiques particulières (par exemple, elle a un problème de fatigue chronique depuis des années et a besoin de se ressourcer par la solitude entre deux interactions sociales) et sur la façon dont son vécu s’est mis à résonner avec tout ce qu’elle lisait sur l’autisme. La deuxième moitié porte sur le diagnostic à proprement parler, avec ses démarches pour trouver des professionnels de santé puis les tests.

Cet ouvrage est super intéressant et se lit tout seul. Mélanie Fazi a une capacité d’introspection incroyable et s’exprime avec autant de netteté que de simplicité, c’est formidable. Son propos est nuancé et exprime toute la complexité de certaines situations, émotions et relations humaines. Elle souligne ce qui relève de son cas personnel et de la situation en France au moment de son diagnostic, aborde les méthodes d’adaptation qu’elle a mises en place… J’ai lu une bonne partie de cet ouvrage dans des conditions peu favorables (mon homme ronflait tellement dans le lit de notre chambre d'hôtel que je suis partie lire dans la salle de bain 😜) et ça m’a permis de passer mes heures d’insomnie avec beaucoup de plaisir – ce qui a quelque chose de paradoxal au vu du sujet, en fait, mais c’était mon ressenti. Sans surprises, je me suis énormément reconnue dans ses traits de caractère et c’était un peu comme lire le journal que je n’ai pas su écrire. (Je précise que ceci n’est pas un message subliminal pour vous dire que je suis autiste.) Je vais d’ailleurs offrir ce livre à deux amies qui pourront certainement en bénéficier, soit pour leur démarche personnelle soit pour venir en aide à d’autres.

Pour la petite histoire, il semblerait que les autistes se tournent plus facilement que les non-autistes vers l’imaginaire, à tel point que quand Mélanie Fazi a expliqué à un psy qu’elle adorait lire, il lui a demandé "heroic fantasy?" 😂😂

Livres de l'autrice déjà chroniqués sur ce blog
Nous qui n'existons pas (2018)
Serpentine (2004)

Allez donc voir ailleurs si cette année y est!
L'avis de Shaya

10 commentaires:

  1. Oui il est très bien ce livre, je l'avais dévoré en quelques jours.

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    1. @Tigger Lilly: Il se lit tout seul. Ça me bluffe, cette clarté dans la description de pensées et de sensations intimes.

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  2. Ça a l'air si bien. Surtout que "son propos est nuancé" ça vaut toutes les qualités (ou presque). Ça a l'air doux - oui, c'est le mot qui me vient en tête - ce qui n'est pas ce que j'associerais normalement en premier avec le sujet. ^^'

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    1. @Baroona: Tout à fait, ce n'est pas ce qui vient à l'esprit en premier quand on pense à l'autisme, mais ça colle assez bien à ce récit!

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  3. Un essai passionnant et très clair ;)

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  4. Oui ça a l'air vraiment bien. Je pense que je le lirai si je tombe dessus. Rigolote la petite histoire à la fin ^^

    Avec tes insomnies tu ne dois vraiment pas dormir beaucoup par nuit !... mais est ce que tu lis pour ne pas dormir ou est ce que ne dors pas pour lire ? ;-)

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    1. @Ksidra: Ah, ah, j'aimerais beaucoup que mon cerveau m'empêche de dormir dans l'objectif de lire plus! Hélas, ce petit traître ne me permet pas souvent d'en tirer une utilité! 🤣

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  5. Il faut que je le lise (oui encore un !)

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