Dans un avenir imprécisé, mais a priori pas très lointain, la France sombre lentement dans le chaos. Les établissements publics ont fermé, les bandes de pillards rôdent librement, l'État ne semble présent que pour organiser des camps de réfugiés, l'eau se fait rare... À chacun de survivre comme il le peut, dans la méfiance envers son voisin et l'incertitude du lendemain.
Un homme continue néanmoins de rendre visite à sa fille, internée dans un établissement pour enfants depuis ses huit ans et un traumatisme majeur. Mais l'établissement ferme ses portes, lui aussi, et le père et la fille sont réunis. En parallèle, une femme que l'homme a aimée durant sa jeunesse, et depuis devenue une documentariste d'un certain renom, le recontacte pour réaliser un dernier documentaire avec lui et d'autres personnes ayant participé au tournage d'un film, des années auparavant.
Road trip post-apo, Nous entrerons dans la lumière de Michèle Astrud est un roman pratiquement dénué d'action, l'essentiel du récit étant centré sur les ressentis du père et de la fille. Il se passe des choses par moments, y compris des choses qui m'ont mise horriblement mal à l'aise car ce monde est bien plus dangereux pour les femmes que pour les hommes, mais on est loin d'un blockbuster d'action. J'ai été un peu contrariée par le fait que la rédaction soit à la première personne, dans la bouche du père, car c'est un personnage passif dont on comprend parfois mal les motivations, notamment quand il s'agit de protéger sa fille, qui n'a que dix-sept ans et n'a pas totalement conscience des réalités. Encore un qui aurait mieux fait de ne pas avoir de gosse, dirai-je, moi qui juge très durement les parents.
Néanmoins, j'ai lu ce roman facilement et avec plaisir, car il est bien écrit, de manière simple et claire, et qu'il brasse pas mal de choses: le côté post-apo est angoissant, mais l'amour entre les deux personnages est bien présent; on voit la vie se resserrer sur de petites choses, et comment le quotidien d'hier n'a plus tellement de sens; et il y a un sujet qui me parle beaucoup, le souvenir d'une jeunesse plus libre et insouciante, plus artistique et rêveuse, qui apparaît soudain avec une distance incroyable. Sur les photos de ses vingt ans, le père se trouve beau et ne comprend pas pourquoi, à l'époque, il n'en savait rien; Mona Chollet dit quelque chose de très semblable dans D'images et d'eau fraîche, au sujet des femmes qui se demandent, vingt ans après, pourquoi elles se jugeaient si durement quand elles voient à quoi elles ressemblaient, plus jeunes. Et il y a l'ombre de cette femme qui a suivi sa voie d'artiste, elle, qui fait réfléchir, comme un sentier qu'on n'a pas suivi. Quelque chose d'humain, en somme.
"Je lis les affichettes punaisées sur les grands panneaux de liège: Maman cherche enfants perdus... Papa arrivera plus tard, prendra le prochain train... Surtout n'attendez pas Jean-Jacques, parti en bateau vendredi... Jeanne cherche sa petite valise rouge, pas d'objets de valeur, juste des souvenirs..."
"Pas d'objets de valeur, juste des souvenirs." Quel crève-cœur. Tout le sens du mot "humanité" tient en ces mots, non?
Aucun souvenir de la sortie de ce livre tiens 🤔
RépondreSupprimerCa m'a l'air d'être un peu dans la mouvance La route comme style de postapo.
Oups, désolé, je me suis trompé de pseudo pour poster mon commentaire, c'était avec "Baroona" que je voulais écrire ça.
Supprimer(🙈)
Tu as de sérieux problème de personnalité(s), toi. Nessajel et maintenant tu te parles à toi-même pour te dire que tu as des problèmes de personnalités... 👀
Supprimer@Les deux Tigger Lilly et Baroona: Je suis 😱😱😱😱😱
Supprimer[insérer ici une tête de Minion qui fait "whaaaat ?"]
Supprimer@Ksidra: C'est terrible, hein, ces gens qui sèment la confusion? 👀
SupprimerPareil aucun souvenir de la sortie de ce livre que je ne note pas, le post-apo en ce moment, je passe !
RépondreSupprimer@Shaya: Okie! En effet, tu as déjà donné avec les Flibustiers, ce n'est peut-être pas la peine d'en rajouter.
SupprimerComme quoi je ne donne pas que des livres pourris, hein ! :-)
RépondreSupprimer@Xapur: Mais ouiiiii, belle découverte ici, d'autant que je n'y serais jamais venue!! 😃
SupprimerJe vais passer aussi, pour le moment ce genre-là ne m'attire que moyennement (mais les goûts évoluent !)
RépondreSupprimer@Ksidra: En soi, c'est une thématique qui ne m'attire pas spécialement; je pense que c'est le traitement qui en est fait qui peut plus m'accrocher. Je viens de lire un autre post-apo dans un style radicalement différent, mais très particulier, et ça m'a plu aussi.
SupprimerC'était quoi ? 👀 tu en feras peut être un billet, mais je suis curieuse...
Supprimer@Ksidra: C'était Les Flibustiers de la mer chimique, déjà lu par Tigger Lilly et Shaya et très bon. 👌👌
SupprimerAh oui je vois, celui ci me tente un peu plus.
SupprimerJ'ai peu de souvenirs de ce livre, et je me dis que si je m'y mettais maintenant je le verrai sans doute assez différemment. Ceci dit, ma chronique restait plutôt positive.
RépondreSupprimer@Lorhkan: Oui tout à fait, tu étais positif et je te rejoins dans ce que tu dis.
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