🥁🥁Roulement de tambours 🥁🥁
Est-ce que ce blog se tournerait vers la parentalité?
🥁🥁 Roulement de tambours 🥁🥁
Non. J'ai lu ce bouquin parce que Shaya me l'a prêté et que le sujet est d'intérêt général pour les femmes. Pas pour me préparer aux suites d'un accouchement. J'étais largement hermétique à l'idée avant et je le suis toujours autant. (Mais pas plus, ce qui est dire combien j'étais déjà hermétique avant... 😅)
Illana Weizman a écrit cet ouvrage dans la suite du lancement du hashtag #MonPostPartum sur les réseaux sociaux. Il est structuré en cinq chapitres bien échelonnés: définition du post-partum, traitement de la douleur des femmes, rejet du corps post-partum, contexte de domination masculine, pistes politiques pour une meilleure prise en charge.
Déjà, la première partie m'a été bien utile pour relativiser l'emploi du terme "post-partum". À la base, quand j'ai découvert ce terme, c'était au sein d'un autre terme: "dépression post-partum". Du coup, je me suis souvent dit, en entendant des gens évoquer le post-partum, que ces gens collaient un terme grave, lié à la dépression, sur un état qui n'était pas si grave que ça. Même ma Clotilde adorée de Change ma vie, quand elle a fait son épisode "Mon post-partum", je me suis dit "mais ce n'est pas du tout une dépression, ce qu'elle décrit"... 🤨 Cela ne m'a pas empêchée d'ouvrir grand les oreilles pour écouter cet épisode, hein, parce que Clotilde est l'amie ou la grande sœur que je n'ai pas dans la vraie vie et que je prends tout ce qu'elle dit très au sérieux. Mais bon, perplexité de ma part sur l'usage du terme médical. Donc, désormais, je saurai: le post-partum, c'est la période après l'accouchement et tout ce qu'elle implique. Elle peut parfois impliquer une dépression post-partum, mais pas forcément. Le terme "post-partum" est bien plus large que le terme "dépression post-partum".
La suite est très intéressante. L'autrice retrace les différentes raisons pour lesquelles on fait collectivement semblant que la douleur s'arrête avec l'expulsion de l'enfant et pour lesquelles les femmes n'osent pas trop évoquer leurs difficultés, ainsi que les critiques qu'on leur adresse quand elles le font – critiques qui viennent souvent d'autres femmes, ce qui n'est pas une surprise mais est néanmoins désespérant. Elle décrit les différents problèmes rencontrés, comme les saignements qui peuvent continuer durant des jours, voire des semaines, et toutes sortes de joyeusetés bien dégueulasses. Les corps biologiques sont décidément des choses affreuses. Le plus frustrant et révoltant, pour moi, c'est toutefois le manque d'accompagnement médical, tous ces gens qui sont censés nous soigner et qui s'en foutent éperdument...
Évidemment, tout ceci est très politique, avec une vraie charge contre la domination masculine et l'héritage judéo-chrétien. C'est là que je ne rejoins pas tout à fait l'autrice, dans le sens que je ne pense pas qu'il y ait une sorte de complot anti-femmes au sein de la société et que, même si j'ai été élevée par des catholiques bien gratinés qui m'ont inculqué plusieurs horreurs, la judéo-chrétienté a bon dos pour porter tout le machisme de la société. L'islam, en revanche, est à peine nommé, ce que je trouve singulier. En revanche, j'ai apprécié qu'elle évoque le machisme invétéré de certains penseurs de la Grèce antique! Là aussi, je trouve assez facile de faire porter la responsabilité du machisme du XXIe siècle sur des gars morts depuis deux millénaires et demi, mais ça met de la nuance au sein d'une civilisation qu'on considère généralement comme éclairée, et "positive" et "enviable" de manière générale.
Voilà voilà. Avant, j'avais envie de cramer pas mal de gens et je trouvais l'accouchement un truc absolument épouvantable qu'il faut vraiment être tarée pour affronter volontairement, et je sors de cette lecture inchangée. J'ai peut-être un peu plus envie de cramer les gynécos, mais même pas tant que ça, lol. Bref, pas de trauma majeur pour moi (contrairement à ce que prétendent craindre tous les gens qui ont reproché à l'autrice d'évoquer le sujet, qui soutiennent que les femmes ne vont plus vouloir avoir d'enfants si on leur dit que c'est dur!) (ah, eux j'ai pas mal envie de les cramer 😅), mais plus de connaissances sur une période qu'ont traversée, que traversent ou que traverseront pas mal d'amies. Et des questionnements personnels, bien sûr: et ma mère? Et mes grands-mères? Qu'ont-elles éprouvé? Qu'ont-elles pensé? Je ne le saurai jamais, et, en fin de compte, c'est ça qui me laissera longtemps en goût amer en bouche.