Chronique express!
Je suis tombée sur ce vieil essai d'Elisabeth Badinter dans une boîte à livres. Je n'avais que de très vagues notions sur cette féministe et je n'aurais sans doute pas fait la démarche de lire cet ouvrage si j'avais dû l'acheter, mais là, évidemment, je n'ai pas hésité.
Ma lecture n'a pas été très enthousiasmante pour plusieurs raisons. Déjà, c'est beaucoup trop pointu pour moi, qui n'en ai, en réalité, rien à faire, de l'identité masculine; c'est d'ailleurs pour ça que j'ai lâché le podcast Les couilles sur la table après deux ou trois épisodes seulement. 😜 Ensuite, il y a pas mal de notions de psychanalyse qui m'ont un peu perdue ou que je trouve fumeuses; je trouve notamment que certains font peser trop de poids sur les premières années de la vie ou le comportement des parents. (Je suis en cela tout à fait incohérente, puisque je me dis tous les jours que, avec les parents que le hasard m'a collés, il n'est pas étonnant que je sois aussi mal barrée...) Ce que j'ai trouvé intéressant, en revanche, c'est prendre conscience que l'identité masculine ne va pas de soi, dans la plupart des cultures: un garçon doit souvent prouver qu'il est un homme par un rite d'initiation ou par certains comportements, tandis que les filles deviennent des femmes automatiquement. Cela donne des tas de névroses de mecs qui doutent d'être des mecs. Que tout cela soit lié à la coupure avec la mère me semble plus douteux, en revanche.
L'ouvrage évoque aussi l'homosexualité masculine, et j'ai été ravie de découvrir que Freud n'y voyait pas du tout une maladie (il a même écrit "mais je ne peux pas le soigner, votre fils, il n'est pas malade" à une femme lui demandant de soigner son fils homosexuel... ^^). Puis Elisabeth Badinter présente un "homme réconcilié", qui serait capable de dépasser cette culture masculine traditionnelle pour embrasser aussi des valeurs traditionnellement féminines dans une société plus juste. Je l'ai parfois trouvée bien optimiste sur le fait que la patriarcat d'hier a pris du plomb dans l'aile grâce au féminisme, surtout qu'elle a écrit ce livre il y a trente ans, mais il est vrai que certaines choses changent.
Bref, une lecture assez ennuyeuse et pas pleinement convaincante, mais dont j'aurai retenu tout de même quelques idées.