vendredi 26 juillet 2024

Le Petit Prince (1943) 🌟🦊🐑🐍

Chronique express!

Il me semble inutile de présenter Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, un des livres les plus connus (et traduits!) au monde. Je l'ai lu il y a longtemps, mais je ne me souvenais pas de grand-chose, à part les passages les plus célèbres ("Dessine-moi un mouton..."). Au contraire, je l'avais un peu pris en détestation comme un truc affreusement mignonnet, naïf et moralisateur sur l'amitié. Bon, en fait, je l'ai trouvé très mignon – dans le sens positif du terme – et j'ai été émue à la fin. Je ne suis pas sûre de bien comprendre pourquoi il a fait un tel triomphe, mais Saint-Exupéry a indéniablement mis le doigt sur quelque chose de très simple et essentiel de l'expérience humaine et de l'amitié... Et puis, ça m'a permis d'utiliser un marque-page de circonstance! 🥰

Pourquoi ce livre?
Parce que ma nouvelle enseignante de russe me le fait lire en russe et préférait que je le lise d'abord en français, de manière à comprendre plus facilement. Moi, j'étais partie pour ne pas le faire, car je trouve, justement, que ça devient trop facile. Mais vu comment j'en chie avec cette enseignante, je ne me suis pas fait prier quand elle m'a dit qu'elle préférait la stratégie facile. 😂

samedi 20 juillet 2024

Chien 51 (2022)

Après Eldorado, que j'ai trouvé brillant, je me suis empressée de chercher du Laurent Gaudé sur mon chemin. J'ai eu la chance de trouver La Mort du roi Tsongor dans jenesaisplus quelle boîte à livres, et j'ai emprunté Chien 51 en bibliothèque. Le prêt en bibliothèque étant limité dans le temps, j'ai commencé par là.

La couverture, superbe, est créditée au nom de Xiaohui Hu.

L'histoire se passe dans une mégalopole futuriste appartenant à une entreprise, GoldTex. La ville est divisée en trois zones, de la plus riche à la plus pauvre, et le personnage principal, Zem Sparak, est un policier de la zone 3, la plus pourrie. Dans une autre vie, il était grec. Mais un jour, la Grèce a été rachetée par GoldTex. La population a été déplacée. Zem a changé de vie, est devenu policier. Un "chien", ainsi surnommé parce qu'il flaire partout. Un beau jour, il est mis en binôme avec une inspectrice de la zone 2 pour résoudre un meurtre sordide, qui pourrait avoir un lien avec un trafic d'implants.

Comme les autres romans de Laurent Gaudé que j'ai lus, ce livre parle essentiellement des inégalités sociales. Magnapole, le genre de ville ultra hiérarchisée que la SF affectionne, est une scène parfaite pour dénoncer le traitement de certains citoyens de seconde zone et aborder la question de la puissance des entreprises jouant à armes égales avec les États, voire, ici, les rachetant. Et franchement, tous les souvenirs du protagoniste font froid dans le dos tellement ils résonnent avec la crise grecque et l'échec cuisant de bien des luttes. Cela m'a rappelé L'ombre de ce que nous avons été, dans lequel Luis Sepulveda met en scène d'anciens militants chiliens; je ne me souviens pas des détails, si ce n'est que ces hommes ont été vaincus par la torture, l'exil et le temps et ne sont plus, dans leur vieillesse, que l'ombre des jeunes d'autrefois. (D'où le titre du bouquin.)

Dans ce décor totalement déprimant (notamment lorsque Zem profite d'un casque de réalité augmentée pour juste voir Athènes telle qu'elle était... C'est à pleurer...), Laurent Gaudé met en scène une enquête assez classique, avec ses deux enquêteurs que tout sépare mais qui vont devoir apprendre à travailler ensemble, ses informateurs, ses pourris, ses réseaux. De ce point de vue, cela m'a rappelé les romans de Rosa Montero sur Bruna Husky, dans lequels le contexte science-fictif est certes intéressant, mais n'est pas le fond du sujet, puisque l'idée est essentiellement de savoir qui a tué Machin et pourquoi.

Chien 51 m'a moins marquée que Eldorado, voire relativement peu marquée de manière générale, mais ce qui est cool, c'est que Laurent Gaudé nous dit quelque chose et nous happe même quand il n'est pas à son meilleur, ce qui est fort admirable. Et je l'ai trouvé très intéressant, humble, lucide et pourtant encourageant dans l'épisode de C'est plus que de la SF consacré à Chien 51. Bref, je l'adore. 🥰 Je vais juste laisser passer plus de temps avant de lire La Mort du roi Tsongor, de peur que ses écrits perdent de leur force si je les lis de manière trop rapprochée.

Autres livres de l'auteur déjà chroniqués sur le blog
Le Soleil des Scorta (2004)
Eldorado (2006)
Ouragan (2010)

dimanche 14 juillet 2024

Le Mage du Kremlin (2022)

Chronique express!

Dans une maison superbe aux alentours de Moscou, Vadim Baranov raconte comment il a contribué, en 1999, à la nomination de Vladimir Poutine au poste de Premier ministre, puis à son élection à la présidence de la Fédération de Russie. Le personnage est fictif, mais il est inspiré – selon Wikipédia – d'une figure réelle, celle de Vladislav Sourkov. Ce qui est intéressant, dans tous les cas, c'est qu'il retrace toute l'évolution de la Russie à compter de la fin du communisme, depuis ses jeunes années et tout au long de ses décennies de travail au Kremlin, et qu'il détaille certain éléments-clés de l'ascension et du règne de Poutine: l'influence des attentats de Moscou de 1999 sur la population russe, la chute de Mikhaïl Khodorkovski (PDG de Ioukos), l'enjeu des JO de Sotchi et la guerre en Ukraine en 2014.

J'ai beaucoup apprécié ce roman de Giuliano da Empoli, qui m'a bien rafraîchi la mémoire sur un certain nombre d'actualités que j'avais suivies de loin durant les années 2000, mais je n'y ai pas non plus trouvé un chef d'œuvre stylistique – je me demande bien pourquoi l'Académie française lui a remis son Grand Prix, même si c'est déjà bien plus justifié que pour La Vérité sur l'affaire Harry Québert en 2012 🤣. J'ai aussi trouvé qu'il y avait quelques clichés ou généralités bizarres sur les Russes ("à l'époque les  fonctionnaires ne souriaient jamais en Union soviétique" – comment le sait-on? Quelqu'un a consulté tous les fonctionnaires de l'URSS et vérifié s'il leur arrivait de sourire? Il y a des pays où les fonctionnaires ont pour habitude de sourire?). En revanche, il y a parfois un point de vue qui fait contrepoint à la vision occidentale et qui est intéressant – ainsi, Vadim se moque de la communauté internationale qui trouve à redire sur les élections ukrainiennes de 2014 alors qu'elle valide les yeux fermés celles menées en Irak avec les soldats américains qui gardent les bureaux de vote. En bref, une lecture fort intéressante sur la Russie (un bon complément à Limonov d'Emmanuel Carrère!) et les mécanismes du pouvoir. Le roman étant sorti en avril 2022, il a dû se vendre comme des petits pains...

lundi 8 juillet 2024

Les BD du deuxième trimestre 2024

Comme d'habitude, retour sur les lectures graphiques des trois derniers mois.

Métal Hurlant hors-série spécial chats (avril 2024)

Métal Hurlant a sorti un hors-série spécial chats! Métal Hurlant a sorti un hors-série spécial chats! Métal Hurlant a sorti un hors-série spécial chats! Métal Hurlant a sorti un hors-série spécial chats! HAHAHAHAHAHAAHAHAHAHAHA!! Fallait-il encore une preuve que les chats dominent l'univers? Non, mais c'est quand même trop cool d'en avoir une aussi mythique!!! 😂😂😂 (Et oui, le numéro est très bien. Je n'ai pas tout compris à certaines BD, mais dans l'ensemble, c'est très bien.)

Giant de Mikaël (2017)

Un beau diptyque sur les ouvriers irlandais qui ont bâti les gratte-ciels de New York. Les dessins ne sont pas 100% à mon goût, mais ils sont extrêmement soignées et évocateurs. Une réussite découverte chez Baroona.
Éditeur: Dargaud

Transformers. Tome 1: Pleins gaz de Daniel Warren Johnson, traduit de l'anglais par Julien di Giacomo (2023)

Ce volume réunit les six premiers numéros de la série Transformers, publiée aux États-Unis par Image. Hélas, je n'ai pas compris grand-chose aux dessins; j'ai eu le plus grand mal à différencier les Transformers les uns des autres, à part Optimus, et vous conviendrez que c'est un problème quand l'histoire tourne autour de l'affrontement entre deux clans qui se bastonnent. 🙈 À noter toutefois: Image sort plusieurs séries Transformers et GI Joe dans un univers partagé, le "Energon Universe", ce qui rejoint la scène de fin du dernier film Transformers, Rise of the Beasts. Je ne poursuivrai pas en comics, mais je me réjouis de voir un jour cela au cinéma, et j'espère qu'Hasbro en tirera suffisamment d'argent pour que les Transformers nous accompagnent encore longtemps. 😊
Éditeur: Urban

mardi 2 juillet 2024

La gamelle de juin 2024

Juin 2024, le mois de la dépression totale. À la fatigue que je traîne depuis des années et à mon pessimisme cosmique qui me fait tout voir en noir, se sont ajoutés: le russe qui est devenu encore plus difficile avec une nouvelle enseignante (je savais que j'étais nulle, mais là j'ai découvert que je ne maîtrise même pas l'alphabet – je suis tombée plus bas que bas), le crève-cœur de voir mon centre équestre s'émietter et "mes" chevaux souffrir et d'y vivre très probablement mes dernières heures (avec un cheval en particulier 💔💔💔), la perspective d'un long trajet en voiture que je dois assurer seule et qui me terrifie, la catastrophe politique, le constat que tout est bloqué dans ma vie parce que JE SUIS UNE INCAPABLE. J'ai même à peu près laissé tomber la lecture et jeté l'éponge concernant la régularité du blog.

Voilà, ceci non pas pour faire pleurer dans les chaumières, mais pour bien me souvenir d'où j'en étais à cette période. En fin de mois, j'ai retrouvé plus d'élan et j'ai saisi une occasion pour affronter un problème qui me taraudait depuis des années, donc j'ai tendance à oublier le négatif et à croire que tout roule à peu près, mais ça a son importance!

Et maintenant, place au bilan culturel.

Sur petit écran

Rien.

Sur grand écran

Jurassic Park de Steven Spielberg (1993)

En un mot: la perfection.

En plusieurs mots: tout y est. La mise en scène, les acteurs, le fond, la technique, l'humour, la musique. Quel putain de chef-d'œuvre. J'ai vu un gros parallèle avec Titanic, autre film à grand spectacle qui n'oublie pas de tenir un propos sur le monde. Quels putains de chefs-d'œuvre.

Max Max: Fury Road de George Miller (2015)

Quel ovni, ce film! Je n'adhère pas 100% à tout, mais quelle vision, quelle cohérence, quel rythme, quelle musique!! Charlize Theron est tout simplement exceptionnelle (même quand elle fait quelque chose d'aussi anodin que de regarder dans le rétro, elle est OUFISSIME!!) et le réalisateur accomplit l'exploit de mettre une touche de sentiments et de tendresse (le geste d'adieu aux mortes, les secours que Max porte à Furiosa en parlant de manière presque balbutiante) dans un univers super dur. Un grand moment de cinéma!

Collateral de Michael Mann (2004)

Hellllloooo, beau gosse!!!

Dur! Même Tom Cruise n'a pu me sauver de l'ennui face à ce film qui  n'a pas grand-chose pour me plaire. Une histoire de gangsters, une caméra qui bouge et tremble, des énormités de moins en moins plausibles, des modèles d'hommes virils qui me laissent indifférente... Bon, Tom Cruise ne me laisse pas indifférente, mais il n'est pas non plus ici au top du top, donc voilà, quel ennui mortel. Je suis très étonnée que ce film ait été réalisé par la même personne qui a réalisé Le Dernier des Mohicans. Le grand écart!

Du côté des séries

J'ai regardé les bonus de Dinosaures dans le vague objectif d'écrire un billet sur le sujet, puis j'ai complètement lâché l'affaire (c'est-à-dire que j'ai renoncé à la fois à l'idée d'écrire un billet sur le sujet et à celle de regarder une série quelconque). On verra si j'arrive à me motiver pour regarder la deuxième saison de La Roue du Temps en juillet.

Et le reste

Le mois a été positif sur le plan des revues. J'ai d'abord lu un vieux numéro de La Croix L'Hebdo trouvé en boîte à livres, celui du 26 août 2023. J'avais déjà lu la plupart des articles du dossier climatique grâce à une amie abonnée; je ne vous raconte pas la catastrophe écologique en Dordogne, c'est un cauchemar. La couverture rend bien l'idée. 🙈🙈 Puis j'ai lu avec avidité le Mad Movies sur Batman, qui m'a donné envie de voir tous ces films. Cette revue est juste magique. Tout a l'air passionnant. Puis j'ai lu en diagonale un ancien numéro de Livres Hebdo, celui de septembre 2023. Et en fin de mois, j'ai miraculeusement réussi à lire Cheval Magazine. Je n'y croyais pas du tout, mais c'est l'avantage des insomnies: on a un peu de temps pour lire!